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Royce

Elle a un brusque mouvement de recul en m'entendant et pendant un instant, j'ai l'horrible impression qu'elle va se remettre à pleurer. Mais non. Le choc et le dépit se transforment en irritation et elle me fusille du regard. En temps normal, je trouverais sûrement sa colère amusante mais je ne suis pas d'humeur.

Je n'ai pas le temps d'ajouter quoi que ce soit pour adoucir mon refus si tant est que j'en aie eu l'intention parce que soudain, elle pousse sèchement sur ses mains appuyées sur le ponton et saute dans l'eau.

Bordel!

Mon premier réflexe est de lui crier dessus.

- Qu'est-ce que tu fous, putain?

Elle m'ignore complètement. C'est profond par ici?

Elle sait nager, Walters. Laisse lui de l'air.

Je me penche en avant pour la garder dans mon champ de vision. Ouais, elle a largement pied. L'eau lui arrive à peu près à la taille, elle va juste tremper ses vêtements pour rien. Ça lui arrive parfois. Elle fait des trucs stupides et inattendus et je me retrouve à essayer de comprendre ce qu'il se passe dans sa petite tête dérangée.

Encore une fois, je ne vois plus son visage. Je devine seulement son agitation à sa posture raide et à ses mains qui tremblent au dessus de l'eau. À quoi est-ce qu'elle peut bien être en train de penser?

Toujours accroupi sur la construction en bois, je me redresse légèrement quand elle se décide à me faire face à nouveau, une détermination farouche et inhabituelle au fond des yeux. Merde. Qu'est-ce qu'elle va encore me sortir?

Sa résolution semble tout de même s'effriter dès qu'elle ouvre la bouche. Elle hésite, tergiverse et je peux presque percevoir la jauge de sa confiance en elle descendre en chute libre alors qu'elle se débat avec elle même.

Je la fixe en silence pour lui laisser le temps de trouver ses mots. Je l'aiderais bien mais je ne sais même pas de quoi il est question.

- Tu sais, je n'ai jamais... je n'ai pas...

Elle rougit violemment et se tait en s'entourant de ses deux bras comme si elle avait froid. Je plisse les yeux, ma curiosité piquée.

Allez bébé, un petit effort. T'as jamais quoi?

Comme elle ne dit rien, je pose la question à voix haute.

- T'as jamais quoi?

Elle croise mon regard pour le fuir aussitôt et je la vois clairement déglutir. Au moment où je pense qu'elle ne dira rien, elle prend une brusque inspiration et lâche en posant sur moi son regard perdu.

- Tu te souviens de cette soirée au Lust?

Celle où elle a manqué de se faire violer dans les chiottes? Non, pas du tout. Je crispe les mâchoires alors qu'une rage sourde me laboure de l'intérieur et écarte du mieux que je peux ce souvenir pénible.

- Ouais, je marmonne sans savoir pourquoi elle remet ça sur le tapis.

Quel rapport avec la situation? Je me concentre sur le visage pourpre de Lily quand elle précise.

- Ce que tu avais dit à cette fille qui voulait t'embrasser? Moi, je n'ai jamais... rien fait de tel. Alors si c'est pour ça que tu ne veux pas...

Rien de tel? De quoi est-ce qu'elle parle, putain? Frustré, je fais un effort et me creuse la cervelle pour essayer de me souvenir. Elle est bien mignonne, des filles que je rembarre parce qu'elles se montrent trop collante, y en a des tonnes.

Et puis ça me revient. Je m'en souviens parce que j'avais éprouvé un léger malaise en comprenant que Lily m'avait entendu. J'avais dit quoi, déjà?

Un truc dans le genre "j'embrasse pas de lèvres qui sucent d'autres bites". Qu'est-ce que ça a avoir avec...

Putain!

"Je n'ai jamais... rien fait de tel".

Je sens mes poumons se dilater brusquement quand je comprends ce qu'elle sous-entend. J'arrive pas à croire qu'elle parle de ça. Evidemment qu'elle a jamais sucé personne. C'est ridicule, j'y avais même pas pensé une seconde. Je ne veux même pas y songer.

Je ravale la bile acide qui me remonte dans l'œsophage en gardant mon regard braqué sur cette fille absurde dans l'eau. Je croise son regard confus et plein de gêne. Qu'est-ce qu'elle est en train de s'imaginer comme conneries dans sa petite tête tordue, bordel?

C'est toi qui laisse planer le doute sur tes motivations, pauvre con. Elle en tire les conclusions qu'elle peut.

Je me sens comme ces lâches qui laissent les filles faire les premiers pas et attendent qu'elles les invitent à sortir par peur de se prendre un râteau. Mes raisons n'ont bien sûr rien à voir avec ce genre d'angoisses stupides et bonnes pour les lavettes mais au final, c'est le même résultat.

Décidé à mettre fin à ce malentendu, je vire mes pompes et me laisse glisser dans l'eau moins froide que je le pensais. Mon jean trempé se colle aussitôt de manière désagréable à ma peau mais je n'y fais pas attention, concentré sur le visage surpris de Lily qui tire de nouveau sur ses bracelets avec une nervosité évidente.

Je la rejoins en deux enjambées qui projettent des vaguelettes dans sa direction. Je me penche vers elle sans me soucier de son léger mouvement de recul instinctif. Je compte bien mettre les points sur les i, même si ça ne change rien aux limites que je me suis imposées.

- Tu crois que je ne veux pas t'embrasser parce que ça me dégoute? je lâche à quelques centimètres de son visage et j'ai presque envie de ricaner tellement cette hypothèse est absurde.

Mais son expression me fait passer l'envie de rire. Elle garde le silence et me fixe avec un air interrogateur plein de naïveté. C'est vraiment ce qu'elle pense en fait, je réalise avec un léger choc.

Ça lui arrive de se regarder dans un miroir, bordel? On dirait pas en tout cas. Son British boy l'a pas rassurée là-dessus? Elle est même pas consciente de son charme. Et je compte bien rectifier la situation puisque c'est tout ce que je peux lui donner.

Réconforter des fillettes en mal de confiance en elles, c'est ton job maintenant, Walters?

La ferme.

Je me penche un peu plus en avant, réduisant encore la distance qui me sépare de la fille. Ses yeux bleu s'agrandissent et je suis satisfait de l'entendre déglutir. Je lui fais vraiment de l'effet, je m'amuse en la voyant s'empourprer d'avantage. Dommage que ça n'ait aucune putain d'importance.

Elle se mordille la lèvre en me dévisageant sous ses longs cils, attirant mon regard sur sa jolie petite bouche, et je pourrais croire que ce geste est délibéré s'il s'agissait d'une autre fille. Avant de pouvoir m'en empêcher, je presse mon pouce sur sa lèvre inférieure pour la dégager de ses dents. Elle me laisse faire et un souffle tremblant lui échappe, effleurant mon doigt au passage.

- Tu peux me dire quel mec n'aurait pas envie de poser sa bouche la dessus? je lâche en pressant légèrement la bouche en question pour appuyer mes mots.

Je la laisse accuser le coup, pas vraiment étonné de lire de l'ahurissement sur les traits de son visage. Mon attention reste quand même focalisée sur mon pouce toujours posé sur ses lèvres. C'est mal, je ne devrais pas la toucher, la salir. Mais en ce moment, je m'en fous complètement. D'ailleurs les notions de bien et de mal n'ont jamais eu la moindre putain d'importance à mes yeux.

Lily prend une brusque inspiration qui soulève sa petite poitrine contre moi. Elle a beau être discrète, dissimulée dans un chemisier sage, je ne peux pas l'ignorer quand elle est collée à moi. Je reste un mec et pas un des meilleurs.

- Pourquoi alors?

Son chuchotement se mêle aux bruits de l'eau et me chatouille le menton.

Je suis trop proche d'elle et son odeur propre de fille mêlée à son shampoing pour enfant brouille mes sens. Elle est tellement différente des meufs dont j'ai l'habitude - trop différente - que je perds mes repères pourtant établis de longue date. 

C'est surement pour ça qu'elle m'obsède un peu. L'attrait de la nouveauté, rien d'extraordinaire la-dedans. C'est comme quand on achète une nouvelle voiture et qu'elle a encore son odeur de neuf. L'odeur finit par disparaître au bout d'un moment et on ne se rappelle plus ce qu'elle avait de si intéressant. On se lasse. Ce sera sûrement la même chose avec Lily. 

C'est juste une fille, Walters. Très mignonne certes, mais une fille quand même. Et les filles ne t'intéressent pas, a part pour le sexe. Celle-là ne couchera certainement pas avec toi et elle sent les emmerdes à des kilomètres.

Je me concentre sur ces assertions en essayant de les obliger à pénétrer mon crâne pour me forcer à reculer. Je m'écarte à regret - encore une raison pour garder mes distances - en réfléchissant à sa question.

Pourquoi quoi? Qu'est-ce qu'elle me demande au juste? Pourquoi je ne l'embrasse pas? C'est pourtant évident. Elle veut quoi? Que je lui énumère les raisons qui font que ce serait une idée de merde? J'opte pour la plus importante.

- Parce que tu ne me connais pas. T'as aucune idée de qui je suis ou de ce que j'ai fait. Si c'était le cas, je t'assure que tu ne me demanderais jamais ça, tu ne voudrais pas que je pose mes mains sur toi. Tu ne m'adresserais même pas la parole.

Son regard s'assombrit aussitôt et ses lèvres tremblent légèrement. Merde. Je préférerais ne pas avoir dit ça, même si c'est juste la vérité. C'est complètement con. J'essaye de la convaincre de garder ses distances et en même temps, je ne veux pas qu'elle le fasse. Je suis vraiment dans la merde.

Il faut que je reprenne du recul, que je nous remette tous les deux à notre place, c'est en train de virer à un gros n'importe quoi. Je m'écarte encore pour ne plus percevoir son parfum et la regarde réfléchir.

Pas besoin d'être un génie pour deviner à quoi elle pense. Elle est en train de se poser des questions sur mes paroles, elle s'interroge sur ce que j'ai fait sans se douter d'à quel point la liste est longue. Je n'ai pas envie qu'elle y songe mais ce que je veux ne pèse pas très lourd dans la balance des priorités.

Reprends toi, Walters.

Je m'apprête à reculer encore et carrément m'en aller - j'ai fait ce pourquoi j'étais venu en rassurant la gamine et en m'assurant qu'elle était pas trop loin de chez elle - prêt à balancer Lily sur mon épaule si elle refuse de rentrer mais elle m'en empêche.

Elle accroche fermement mon T-shirt, ses deux petites mains se refermant sur le coton. Evidemment, je pourrais me libérer et m'écarter sans la moindre difficulté mais je ne le fais pas.

En principe, je ne supporte pas qu'on essaye de me retenir contre mon gré, encore moins qu'on s'accroche à moi et si c'était quelqu'un d'autre - un mec s'entend- je lui aurais sûrement brisé les poignets pour le principe, d'une pression de doigts.

Mais c'est Lily et son regard suppliant a raison de ma résistance. Encore. Le terrain que je cède à cette fille est pas croyable et me fout presque les jetons. 

N'en fais pas une habitude, Walters.

Je reste impassible en attendant qu'elle me dise ce qui lui prend.

- J'en sais assez, elle chuchote avec un air sûr qu'elle affiche rarement.

Quoi, on en est encore là? Elle a toujours pas lâché l'affaire? Son regard déterminé me dit que non. Tout ça pour que je l'embrasse?

"J'en sais assez".

Est-ce que c'est possible? Ça m'étonnerait franchement qu'elle ait une réelle idée de ce dont je suis capable - elle ne serait sûrement pas ici - mais en même temps je ne peux pas empêcher un léger doute de s'infiltrer.

Aucun secret ne reste caché bien longtemps sur cette île et ce que j'ai fait n'en est plus un depuis longtemps. Sans compter que la sœur de Diego a forcément dû la mettre en garde.

Est-ce qu'elle peut réellement en savoir assez et être là quand même?

J'ai beau fouiller le bleu trop lumineux de son regard, je ne trouve pas la réponse. Comme pour me rendre la tâche plus compliquée, mes yeux tombent un instant sur ses lèvres vierges.

Est-ce que je peux lui donner ce qu'elle veut sans que ça aille plus loin? Depuis quand je me refuse une chose dont j'ai envie? Après tout, c'est elle qui insiste, si elle se rétracte plus tard, je pourrais toujours dire que je l'avais prévenue. Ce sera tant pis pour elle et elle pourra bien pleurer toutes les larmes qu'elle veut.

Ça fait sûrement de moi un vrai connard mais rien de nouveau sous le soleil.

Toujours accrochée à moi, Lily laisse sa tête ployer légèrement en arrière sans me lâcher des yeux. Ses cils blonds battant légèrement sur son regard attentif. Ses lèvres entrouvertes attirent le mien comme un aimant. Sa position expose son cou de porcelaine et je peux presque y déceler son pouls rapide.

Merde. Merde. Merde.

Je sens les derniers vestiges de ma détermination s'effondrer comme ces deux tours le 11 septembre. J'ai envie qu'elle arrête de me regarder comme ça, comme si j'étais important. Et en même temps non.

- Lily...

Je vais le faire, je décide en une seconde et mon sang se réchauffe brusquement dans mes veines pour se mettre à bouillir. Je ne vais pas me faire désirer plus longtemps parce que c'est complètement stupide. Je vais prendre tout ce qu'elle me donnera parce que c'est ce que je fais. Je prends. Je suis même très doué à ce jeu là.

- Ça ne voudra rien dire, je l'avertis sur un ton sérieux.

Je ne pense pas que ce soit nécessaire, je ne suis pas prétentieux au point de penser que Lily pourrait vouloir plus de moi. Mais je préfère ne pas prendre de risque. J'ai tout sauf besoin d'une fille trop émotive sur le dos en ce moment et ma liberté passe avant tout.

Évidemment, elle ne m'écoute pas, son regard perdu dans le vide, les pensées sûrement à des kilomètres. Je pourrais aussi bien causer tout seul. J'agrippe fermement sa mâchoire en me concentrant pour ne pas faire pression dessus et elle cligne des yeux avant de les focaliser sur moi.

Elle a plutôt intérêt à m'écouter correctement parce que j'ai pas l'intention de me répéter.

- Je suis sérieux. Tu ne dois rien attendre de moi. Je n'ai rien à t'offrir.

Elle acquiesce sérieusement et tire un peu plus fort sur mon T-shirt. Je scrute une dernière fois son visage pour m'assurer que le message est passé.

Et je rends les armes.

Je me penche brusquement vers elle et son odeur de bébé me déconcentre l'espace d'un instant mais pas assez pour me faire hésiter. Je passe les bras autour d'elle et soude mes mains au poteau contre lequel elle est adossée pour les empêcher de se joindre à la partie. Et j'embrasse sa petite bouche chaude que personne n'a jamais touchée avant moi.

J'essaye d'écarter cette pensée ridicule mais c'est comme un putain de virus qui prolifère à toute vitesse dans mon cerveau et j'ai du mal à songer à autre chose. Une satisfaction purement masculine et complètement disproportionnée s'empare de moi.

Je suis le premier mec qu'elle embrasse, ça doit avoir une certaine importance. Les filles se rappellent ce genre de trucs, non? C'est à peu près comme pour le sexe. Même si elle en embrasse vingt ou trente après moi, aucun ne pourra se vanter d'avoir eu ce que j'ai. Elle sera obligée de se rappeler ça.

Qu'est-ce que ça peut te foutre, Walters? Concentre toi, ça devient flippant.

J'y vais lentement, histoire de laisser à Lily la possibilité de changer d'avis. Elle est complètement tétanisée et ne bouge pas d'un pouce. Pauvre petite chose. Sa réaction m'amuse, loin de me déranger. Je lui laisse le temps de se décider sans me presser.

Ses lèvres restent immobiles mais ne se dérobent pas. Elles sont plus douces que... je ne sais même pas. Je ne connais rien de doux. Dans mon monde, tout est rugueux, écorché, sale et abîmé. Les meufs ne sentent pas l'abricot, elles ne se laissent pas embrasser docilement, et elles ferment encore moins les yeux quand vous le faites.

D'ailleurs, je ne le fais pas. Ça n'a aucun intérêt et les femmes que je baise me font bander autant qu'elles me dégoûtent. Elles se ressemblent toutes, elles lui ressemblent toutes. À ma génitrice.

C'est pas le moment de penser à ça, ducon.

C'est clair. De toute façon, je n'ai pas le temps de m'attarder sur cette merde parce que Lily s'est enfin décidée à bouger. Elle se dresse sur la pointe des pieds pour appuyer plus fort sa bouche contre la mienne et le mouvement la rapproche un peu plus de moi.

Mon sang se met à bourdonner comme un putain d'essaim d'abeille dans mes oreilles et je serre plus fort mes mains autour du rondin de bois pour les empêcher de bouger.

Ses cuisses fines se plaquent contre les miennes sous l'eau et j'étouffe le grognement qui remonte du fond de mon torse, pas certain que Lily apprécierait de l'entendre. Je fais abstraction de la tension qui se répand dans tout mon corps pour continuer de la goûter du bout des lèvres, soulagé qu'elle ne me touche pas.

J'ai déjà assez de mal à rester sage sans ça.

D'ailleurs son inactivité est troublante. Heureusement que je n'ai aucun doute sur mes compétences dans le domaine parce que je pourrais croire qu'elle est pas emballée. À mon avis, elle est juste flippée à l'idée de mal s'y prendre. Je commence à m'habituer à ses raisonnements un peu tordus.

Après une dernière pression sur ses lèvres sucrées, je m'écarte à regret pour la laisser respirer - j'ai pas l'impression qu'elle l'ait fait depuis que j'ai commencé à l'embrasser- et remettre mon corps au pas.

Elle penche la tête en arrière pour me fixer avec un sourire hésitant comme si elle ne savait pas quoi dire et ses grands yeux sont plein d'une reconnaissance qui me donne envie de rire. Même les femmes que je fais jouir plusieurs fois ne me regardent pas comme ça. C'est loin d'être désagréable, cette fille sait flatter l'ego d'un mec.

- Satisfaite? je demande sans résister à l'envie de la faire rougir.

- Je veux recommencer! elle me supplie presque avec son air de gamine.

Putain! Elle est pas possible. Je ne peux pas m'empêcher de me marrer, notant au passage que ça m'arrive un peu trop souvent en sa présence sans savoir quoi faire de cette info. Je la relègue dans un coin de ma tête quand Lily se met à tirer sur mon haut avec impatience.

Je ne me fais certainement pas prier et me penche de nouveau en avant pour plonger sur ma cible. Cette fois, je m'autorise à la toucher en gardant mes mains sur des zones sécurisées. J'en passe une dans ses boucles et l'autre sur sa hanche en leur ordonnant mentalement de ne pas bouger. Je ne le fais pas par respect, c'est juste pour éviter les gestes qui lui donneraient envie de me repousser.

Je prends sa bouche comme si c'était un fruit sucré en luttant pour ne pas forcer le passage et entrer dedans. Je l'effleure quand même de la langue, rien ne l'empêche de me repousser si ça l'embête. Elle se crispe une seconde et j'attends, attentif aux battements affolés de son cœur que je peux sentir à son cou, puis elle se détend à nouveau.

Elle a un goût de bonbons - enfin, je crois parce que j'en ai pas mangé depuis des plombes- et de jus. Un truc affolant. Je me concentre pour ne pas penser à tous les autres trucs que j'ai envie de lui faire mais que je ne lui ferais jamais. Mauvaise idée. Essayer de m'empêcher de songer à un truc ne peut que m'obliger à y songer.

Et soudain, sans que je ne sache ce qui l'a décidée, ses mains se mettent en mouvement. Ses doigts s'accrochent à la ceinture de mon jean. Je me fige quand ses pouces effleurent mon ventre sans qu'elle ne semble s'en rendre compte et toutes les cellules de mon corps semblent tressauter en même temps.

Merde.

Comme si ça suffisait pas, il faut qu'elle décide à ce moment de coller son petit corps chaud et trempé contre moi. Le désir brûlant que j'ai réussi à brider jusque là se répand à toute allure dans mes veines et me plie presque en deux. J'ai juste le temps de sentir sa petite poitrine se presser contre mon torse avant de la repousser.

Elle essaye de se rapprocher mais je la retiens à bout de bras malgré sa moue boudeuse. Je suis quasiment certain qu'elle n'a pas envie de sentir ce qu'elle vient de provoquer.

Mais je t'en prie, bébé, colle toi encore contre moi pour voir.

Elle arrête de lutter et je la relâche pour réguler ma respiration. J'intercepte son regard perdu et retiens un soupir en devinant le chemin que sont en train de prendre ses pensées.

- Évite de faire ce genre de choses si tu veux juste qu'on s'embrasse. Tu surestimes mon self-control, je ricane surtout pour la rassurer en ignorant la pression qui persiste dans mon bas-ventre.

Sans surprise, il faut bien une minute entière à Lily pour comprendre ce que je sous-entends et elle s'empourpre à la seconde où elle saisit, le regard fuyant. J'en profite pour remettre mon érection en place dans mon jean.

Me contenir n'est pas un problème. Même si j'ai repris l'habitude d'être satisfait rapidement ces derniers mois, ça n'efface pas sept années d'abstinence forcée en taule. Après ça, le contrôle que j'ai de mon corps est presque total.

Je garde les yeux braqués sur Lily même si elle s'acharne à les éviter. Elle a refermé ses bras autour de sa poitrine et tremble légèrement. De froid? Son haut est mouillé et j'aperçois son nombril par transparence.

- Faut qu'on rentre, je soupire quand elle frissonne à nouveau.

Elle acquiesce en silence, l'air perdue dans ses pensées et s'approche du ponton pour remonter. Je hausse un sourcil sceptique en la regardant lever les bras même si elle ne peut pas me voir. Le plancher de bois est vraiment haut et elle n'est pas très grande, je vois pas comment elle compte se hisser dessus.

- T'as besoin d'aide pour remonter? je propose avec un sourire narquois au cas où sa fierté l'empêcherait de demander.

Mais elle me fait signe que non et je croise les bras sur mon torse, curieux de voir comment elle compte s'y prendre. Elle agrippe le bord du ponton des deux mains et se soulève rapidement en contractant ses petits biceps. En cinq secondes, elle est en haut.

Putain. J'essaye de le masquer mais je suis scotché. J'ai rarement vu des filles faire ce genre de trucs et Lily a l'air tellement... fluette que c'est difficile de l'imaginer se démerder seule. Mais en même temps, j'ai déjà remarqué ses jambes de sportive et elle fait du cheval donc elle doit être plutôt souple.

Je m'avance pour faire pareil qu'elle et souris sous cape en faisant mine de ne pas remarquer qu'elle mate mes muscles.

Mon jean trempé me colle désagréablement aux cuisses et j'ai du sable collé sur les pieds mais je n'y prête pas vraiment attention. J'enfile mes chaussettes et mes pompes en regardant Lily faire de même.

Son humeur a encore changé. Elle me jette des coups d'œil inquiets toutes les trente secondes mais j'ai pas la moindre idée de ce qui la tracasse. Je traîne volontairement à faire mes lacets et me concentre sur elle quand son attention se reporte sur son téléphone portable.

La lumière de l'appareil éclaire son joli visage de poupée et l'envie de lui sauter dessus pour retrouver ses lèvres me prend par surprise. Je serre les dents. La pulsion me mettrait presque à genoux si j'étais pas déjà accroupi.

Merde. Je le savais, j'aurais jamais dû accepter. C'est comme pour la drogue, une fois qu'on y a touché, c'est foutu. Comme si j'avais pas assez envie d'elle avant ça.

Je fais quoi maintenant?

Excepté quand j'étais môme, je ne me souviens pas avoir déjà voulu une chose que je ne puisse pas obtenir par la force. Là c'est différent, je suis coincé, poings liés.

Tirant distraitement sur mes cheveux, je jette un coup d'œil à cette fille qui est en train de me mettre dans une merde pas possible en me demandant ce qu'elle attend de moi. Elle se mord la lèvre en fixant un point invisible dans l'océan, attirant sans même s'en rendre compte mon regard sur sa bouche.

Stop putain! Arrête ça, Walters. Elle a eu ce qu'elle voulait et toi aussi. Passe à autre chose.

Est-ce que j'ai eu ce que je voulais? Je n'en suis pas si sûr. Je ne me sens pas du tout rassasié. L'envie d'elle qui me tourmentait depuis des jours n'était rien en comparaison à la faim que j'éprouve en ce moment, je songe en me relevant et faisant signe à Lily d'avancer. Je ne l'ai pas eue assez longtemps pour que l'odeur de neuf s'en aille.

Je lui emboîte le pas en réfléchissant. Mes yeux balayent ses mollets fermes, remontent le long de ses cuisses et s'arrêtent un instant de trop sur son joli petit cul moulé dans son short trempé. De toute façon, elle me tourne le dos alors je n'éprouve pas vraiment de gêne à la reluquer. Je ne suis pas à ça près.

Et elle, est-ce qu'elle a eu ce qu'elle voulait? je me demande en fixant l'arrière de sa tête blonde. Elle voulait embrasser un mec - moi en l'occurrence - et j'ai réglé son problème.

Globalement, je pense avoir saisi ses motivations. Elle cherche de l'expérience et je suis ce mec plus âgé et "pas intéressé" à qui elle vient demander de l'aide, même si je pense pas qu'elle ait frappé à la bonne porte.

C'est un peu nul et cliché à souhait comme situation mais je m'en fous. Ça me convient parfaitement. Enfin, sauf la partie où je la déniaise pour d'autres mecs qui bizarrement me plait beaucoup moins.

Elle se retourne un instant dans ma direction alors qu'on approche du portail de la propriété et son regard bleu se rive au mien, plein d'une émotion qui fait briller ses pupilles mais que je ne suis pas en mesure d'identifier. Même si je voulais essayer, elle ne m'en laisse pas le temps et se détourne rapidement.

Et je réalise que je suis prêt à prendre tout - disons, presque tout - ce qu'elle voudra bien me donner. Reste à savoir jusqu'où elle compte pousser le jeu.

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