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Royce

La dernière demi-heure de travail est un calvaire. Je continue de me torturer mentalement pour rien. Mon cerveau pullule d'images alléchantes de Lily. Je me demande ce que ça ferait de goûter à ses lèvres roses, de sentir ses petites mains sur moi.

Foutue gamine trop attachante. Maintenant qu'elle a planté l'idée dans ma tête, je ne peux plus arrêter d'y penser. Et je ne l'ai pas effleurée. Je veux même pas savoir quel bordel j'aurais dans le cerveau si je l'avais touchée. C'est pour ça que je ne ferai rien, les distractions inutiles, c'est exactement ce que je dois éviter en ce moment.

J'attends pas la fin du signal de Dallas qui annonce l'arrêt des travaux. Je me tire du pré en quatrième vitesse pour rejoindre le garage où j'ai laissé mes affaires. Derrière moi, j'entends les employés se souhaiter bonne nuit et s'en aller à tour de rôle. Je me penche pour passer sous les stores métalliques à moitié baissés. L'odeur chimique du kérosène et de l'essence qui habite l'air du bâtiment sombre me détend légèrement. Très légèrement.

Planté au milieu de l'espace entre deux bagnoles de luxe, j'essaye de réfléchir. Mes mains s'accrochent d'elles mêmes à mes cheveux et massent mon crâne comme pour m'aider à y voir plus clair.

Je fais quoi maintenant? Je rentre chez moi comme ça en espérant trouver Lily à la table du petit dej demain? Si je fais ça, je suis presque sûr de ne pas fermer l'œil de la nuit, même si, vu mon temps de sommeil habituel, ça ne change pas grand chose en fin de compte.

Je sors mon portable de ma poche pour avoir une idée précise de l'heure qu'il est. Presque neuf heures du soir. J'ai raté trois messages. Je n'ouvre même pas celui de mon agent de probation, ni le texto de Tom mais je jette quand même un œil à ce qu'a écrit Diego.

Diego: combat ce soir au Racy . Je t'inscris sur les listes ?

Si seulement. J'en aurais bien besoin. J'ai les nerfs à vif et mon corps semble crépiter d'une tension impossible à évacuer.

Moi: pas dispo ce soir . j ai un truc a faire

Mes doigts se sont mis à taper tout seuls. Faut croire que j'ai déjà pris ma décision. Ok. Je vais sur cette plage, je trouve Lily, je rafistole son ego et je la ramène. Ça s'arrête là.

Je cherche mon sac presque à tâtons, dé-zippe la fermeture et attrape le premier T-shirt propre qui me passe sous la main, pressé de me débarrasser du débardeur trempé de sueur qui me colle à la peau. Je le retire en vitesse dans l'obscurité du garage et le roule en boule avant d'enfiler l'autre en regrettant de ne pas pouvoir prendre une douche avant.

Quand je regagne la cour, la plupart des employés se sont déjà tirés. Je croise les regards de Quinn et Dallas qui discutent près des écuries mais je ne m'attarde pas dessus et trace en direction du portail encore ouvert.

Je traverse la nationale d'un pas rapide pour rejoindre le sable. Franchement, j'ai du mal à croire que je suis en train de faire ça. Je devrais être au Lust à m'envoyer en l'air dans les chiottes avec la première bombe de passage pour évacuer la pression. Ou mieux, dans un sous sol sombre à engranger du cash en faisant ce que je fais le mieux : briser des os, abîmer des gueules.

Mais à la place, je me retrouve à courir à neuf heures du soir après une gosse susceptible et fatigante mais beaucoup trop attirante pour son bien. À par ça, tout baigne.

J'essaye de ne pas trop réfléchir à ce que je ferais si je ne la trouve pas. Je m'arrête en haut d'une butte pour avoir une vue d'ensemble sur la plage. Elle est complètement déserte en fin de compte et, il a beau faire nuit, je ne mets pas trente secondes à repérer Lily.

Le soulagement fait légèrement diminuer ma pression sanguine. Je n'entends plus mon pouls battre dans mes oreilles, c'est déjà ça de gagné.

Elle est allongée sur le grand ponton, en plein milieu de l'eau. De ma position, je ne vois pas grand chose, seulement sa silhouette pâle et fluette au milieu d'un océan sombre qui semble l'avoir avalé.

Elle s'est peut-être endormie pour ce que j'en sais. Ça lui ressemble bien, je pense avec une pointe d'agacement: de s'assoupir en plein milieu d'une plage déserte alors qu'il fait déjà noir.

Je n'ai jamais spécialement aimé les plages. Quand j'étais plus jeune, je les haïssais. C'est bruyant, bondé au point de vous faire suffoquer, plein d'enfants en maillots de bain qui se sentent obligés de hurler leur bonheur comme si le monde entier avait besoin de le connaître et de parents attentifs et protecteurs.

Je me souviens que Diego m'y traînait presque de force. Au bout d'un moment, il a fini par se lasser de nager seul alors que je restais en retrait parce que je ne voulais pas me mettre torse nu, assis sur un rocher à faire la gueule.

Je note quand même que nos plages à nous n'avaient rien à voir avec celle-ci. Là-bas, impossible de faire un pas sans écraser un déchet.

Mes bottes s'enfoncent péniblement dans le sable quand je prends le chemin du prolongement de bois sur lequel Lily s'est allongée. Je la distingue un peu mieux. J'avale le ponton en quelques enjambées pour m'arrêter à côté de sa tête et me penche au dessus d'elle en fléchissant les genoux pour avoir un meilleur angle de vision.

Je remarque qu'elle a retiré ses pompes qui gisent un peu plus loin et ses jambes se balancent dans le vide ou dans l'eau. Elle a les yeux fermés et ses petites mains se rejoignent sur sa poitrine. Ses boucles blondes, étalées sur le bois autour d'elle, et sa peau paraissent encore plus pâles avec cette éclairage. Malgré ses paupières closes, je sais qu'elle ne dort pas parce que son visage est plissé de concentration.

Qu'est-ce qu'elle est en train de faire?

Un léger souffle s'échappe de ses lèvres entrouvertes et soudain, elle rouvre les yeux. Évidemment comme je suis penché sur elle, le visage à une trentaine de centimètres du sien, c'est sur moi que son regard clair se pose en premier.

Le choc et la surprise s'impriment dedans un instant alors qu'elle bat frénétiquement des paupières comme pour me chasser de son champ de vision, puis elle a l'air de percuter et elle s'assied comme un ressort.

Heureusement pour elle que j'ai le réflexe de m'écarter parce qu'elle se serait sûrement pété le nez. Son front se plisse de contrariété, les coins de ses lèvres s'affaissent légèrement et elle se laisse glisser jusqu'à l'extrémité du ponton, le plus loin possible de moi.

Ok. Elle a pas l'air enchantée de me voir, c'était à prévoir. Sa voix qui rompt le silence pesant de cette plage déserte me le confirme.

- Qu'est-ce que tu veux? elle lâche sans me regarder sur un ton un peu éteint qui me prend au dépourvu.

Je m'attendais à sa colère ou aux restes réchauffés de son indignation mais ça n'y ressemble pas tellement. Elle a juste l'air... angoissée? Ou mal à l'aise. Je le vois à la crispation de ses épaules.

Logique, je l'ai jetée, elle a sûrement pas envie de passer plus de temps à côté de moi. Elle se rend pas compte que je l'ai fait pour elle. Elle devrait plutôt me remercier de cette faveur, je fais rarement passer le bien des autres avant le mien.

Pressé de mettre fin à cette situation inconfortable pour nous deux - surtout pour elle -je vais droit au but.

- Et toi? je contre d'une voix dépourvue d'intérêt complètement ridicule quand on pense que je suis quand même en train de niquer ma soirée pour m'assurer qu'elle rentre bien. Tu comptes rester dehors encore longtemps?

Ma question la fait légèrement tiquer et elle pivote vers moi quelques secondes pour me jeter un regard incrédule.

- Qu'est-ce que ça peut te faire?

Tout compte fait, elle est peut-être un peu en colère. Son ton se veut hargneux même si elle se rate et tremblote sur la dernière syllabe. J'essaye de ne pas me concentrer sur cette vulnérabilité assez touchante qui se dégage d'elle à chaque fois qu'elle ouvre la bouche.

C'est sûrement à cause de ça que tous les mecs lui mangent dans la main. Quinn, Chris, Dallas... même Diego s'y est mis récemment. Elle a ce truc en elle qui semble déclencher les instincts protecteurs des mâles qui la côtoient.

Mais c'est de types comme moi qu'elle doit être protégée alors je vais certainement pas m'y mettre. D'ailleurs ça me rappelle qu'elle a rien à foutre dehors en pleine nuit sur une plage déserte. Ça lui arrive de réfléchir? Je sais pas exactement où elle a vécu mais ses instincts de survie sont complètement dérangés voire inexistants. La preuve, elle était prête à me laisser l'embrasser.

Je chasse aussitôt cette pensée et me concentre sur ma tâche.

- Tu trouves ça intelligent de traîner seule sur une plage en pleine nuit?

- Ce quartier ne risque rien. Je ne crois pas que des voyous viennent traîner dans le coin, elle m'oppose après quelques secondes d'hésitation.

Putain, c'est pas possible. Elle est sérieuse c'est ça le pire, elle essaye même pas d'être drôle. Je n'ai même pas droit à la catégorie "voyou" dans sa petite tête. Elle ne songe pas une seconde que je pourrais être la menace.

Que quelqu'un puisse me considérer comme une personne... normale et inoffensive - à tort, certes - est assez déroutant mais je préfère éviter de m'y habituer. Ça me concerte juste sur la fausse image construite de toutes pièces que cette fille s'est faite de moi.

- Si tu le dis, je ris jaune sans insister.

Elle m'ignore. Seule sa position raide m'indique qu'elle est consciente de ma présence derrière elle. Je crois qu'elle boude. L'idée est assez comique, je ne pense pas qu'une fille m'ait déjà "boudé". Si elle veut jouer à ça, pas de problème. De toute façon, ma soirée est déjà morte.

J'attends en silence, j'ai déjà remarqué qu'elle supporte mal les blancs. Elle peut jamais s'empêcher de parler pour les combler, même si c'est pour dire des conneries.

J'ai vu juste. Elle ne tient pas une minute avant de l'ouvrir.

- Tu peux rentrer, je ne vais pas tarder.

Je me fige une seconde, pris de court. Elle m'en veut, c'est clair. Ce qui l'est moins, c'est pourquoi ça m'emmerde à ce point. Je devrais être soulagé. Ce sera sûrement plus simple de l'ignorer et de ne pas avoir envie d'elle si elle me déteste et se met à m'éviter.

Mais c'est pas le cas. Mes entrailles se tordent pour rejeter cette idée. Putain! Frustré, je la rejoins en une enjambée et m'accroupis près d'elle sans être vraiment sûr de ce que je cherche.

Elle s'arrange quand même pour continuer à me tourner le dos. Ok, on dirait que j'ai affaire à la version gosse têtue. Je vais faire avec.

- Tu fais la gueule? je lance pour la faire réagir.

- Non, elle ment aussitôt.

Est-ce que je suis vraiment en train de réfléchir à un moyen de me faire pardonner? À quel moment je suis tombé aussi bas? Si Diego me voyait en ce moment, je serais quitte pour minimum un an à me faire charrier.

- Lily...

Elle se crispe comme si ma voix était la dernière chose qu'elle avait envie d'entendre. Ses jambes battent une mesure plus rapide dans l'air et j'entends le bruit de l'eau qu'elle remue avec ses pieds mais elle ne se tourne toujours pas vers moi, elle ne me regarde pas.

Je résiste au besoin cuisant de la choper par une épaule pour l'a faire pivoter et l'obliger à me faire face. Ça n'arrangerait sûrement pas mon cas, s'il y a encore quelque chose à arranger.

Je déteste ne pas voir son visage. J'ai assez de mal comme ça à la suivre sans en plus être privé de la seule source d'indices sur ce qu'elle pense.

Bon, je peux quand même deviner ce qui l'emmerde en ce moment. Elle pense que je l'ai repoussée parce que je suis pas intéressé et pour une raison qui me dépasse, mon avis semble lui importer. Si je l'ai vexée, je devrais pouvoir rectifier le tir sans trop de difficultés.

- Je croyais que tu me repousserais, je commence. Je ne pensais pas que tu t'attendais vraiment à ce que je...

Je me tais en voyant sa nuque se raidir et ses doigts s'accrocher un peu plus fort au bois du ponton. Merde. Qu'est-ce que j'ai dit?

Contente toi de fermer ta gueule, Walters.

J'écoute ma conscience et garde le silence faute de mieux. Je ne suis pas habitué à me justifier, en principe je me fiche pas mal de la façon dont les gens interprètent mes paroles ou mes gestes, les femmes encore moins. Je ne reviens jamais sur un truc que j'ai dit, je campe sur mes positions jusqu'au bout.

Je ne sais pas quoi faire. J'ai juste besoin qu'elle rentre, le reste n'a pas tellement d'importance, du moins j'essaye de m'en persuader. Elle pourra très bien me détester depuis sa piaule.

Je suis en train de tirer sur l'arrière de mes cheveux en réfléchissant à un moyen cordial de lui ordonner de rentrer quand elle reprend la parole dans un chuchotement à peine audible.

- Je ne suis pas fâchée, Royce. En tout cas, pas contre toi.

- Contre qui, alors? je demande en haussant les sourcils, sceptique.

Elle se tait et une nouvelle vague de frustration me traverse. Son dos est aussi joli que le reste mais je préférerais ne pas m'adresser à lui plus longtemps.

- Ça te dérangerais de te retourner? je lâche un peu plus sèchement que nécessaire.

Elle s'exécute à moitié mais ne croise toujours pas mon regard. Je serre les dents mais ne fais pas de réflexion. Je vais devoir me contenter de ça.

- Je ne pensais pas que t'en aurais envie.

Elle baisse la tête en se mordant la lèvre inférieure et je me retiens de tendre la main pour l'en empêcher.

- Pourquoi? elle demande dans un souffle, les yeux braqués sur les vagues sombres qui continuent de rouler en dessous de nous.

Pourquoi quoi, bordel? Pourquoi je ne conçois pas qu'elle ait envie de m'embrasser? C'est pas évident? J'ai du mal à croire que je suis en train d'avoir ce genre de discussions avec une fille à peine majeure et complètement vierge. J'ai du mal à croire que je suis en train d'avoir ce genre de discussions tout court.

Je ne me souviens pas avoir déjà parlé aussi longtemps à une meuf dans ma vie, surtout pour discuter d'autre chose que de cul.

- T'as dit que t'avais jamais embrassé de mec. C'est pas censé être un moment spécial pour les filles de ton genre? je propose, pas vraiment sûr de ce que j'avance.

Qu'est-ce que j'y connais moi, aux filles? Je sais très bien les faire jouir et ça leur suffit en général autant qu'à moi. Évidemment, je n'inclue pas Lily là-dedans, même si l'idée est loin d'être désagréable.

Mais une pensée en entraînant une autre, je me mets à y songer malgré moi. Je me demande si elle est du genre bruyante pendant l'orgasme ou non.

Aucun des deux, ducon, elle est vierge. Arrête d'y penser bordel!

Mais mon cerveau n'en a rien à foutre et continue de me diffuser des images complètement déplacées mais impossibles à ignorer. Et mon corps réagit. C'est pas du tout le moment, bordel! Je me crispe en essayant de penser à des trucs désagréables : le visage crasseux de Tom, le bracelet à ma cheville, l'odeur des hôpitaux, Tom encore...

C'est finalement Lily qui me ramène à la réalité sans se douter une seconde de la place qu'elle occupait une seconde plus tôt dans ma tête.

- Spécial comment? elle m'interroge en retrouvant ses inflexions curieuse.

Il me faut un moment pour me rappeler mes paroles précédentes et comprendre à quoi elle fait référence. Putain, c'est maintenant que je dois mettre fin à cette conversation absurde.

- Qu'est-ce que j'en sais? Tu voudrais pas embrasser un gentil gars de ton âge dans un ciné ou un resto cher?

C'est ce que font les gentilles filles, non? Elles embrassent des gentils garçons et elles les épousent.

Elles baisent aussi avec à l'occasion, Walters. Te fais pas d'illusion.

Putain.

- Non, rétorque aussitôt Lily avec un air sérieux en pinçant légèrement les lèvres et en fronçant son petit nez couvert de taches de rousseur. Je déteste les gens qui s'embrassent dans les cinémas et qui dérangent tout le monde autour. Et les restaurants sont fait pour manger.

Elle est amusante sans même essayer. Ok, je note, pas de resto ni de ciné. Mais ça change rien au problème.

Je la dévisage alors qu'elle fuit mon regard. La lune flatte un peu plus son teint de porcelaine et fait briller ses grands yeux trop innocents. Ses joues ont légèrement rosi et elle recommence à jouer avec sa lèvre inférieure.

Elle est vraiment jolie, putain.

Pas bonne ou sexy comme les meufs avec qui je couche, même si elle ne manque pas d'attrait de ce côté là non plus. Non, elle est jolie, comme une oeuvre d'art qu'on encadrerait pour mettre dans une exposition.

Ok, je délire.

La question qui m'obsède depuis ce qu'elle m'a dit dans les écuries jaillit soudain de mes lèvres pour emplir l'air entre nous deux.

- Comment ça se fait que t'aies jamais embrassé personne? Et ne me raconte pas qu'aucun mec ne s'est proposé.

Malgré la pénombre, je peux voir le sang affluer brusquement pour créer un embouteillage d'hémoglobine dans son visage et elle détourne la tête en donnant un coup de pied dans l'eau.

Il n'y a rien gênant là-dedans, pourtant. C'est sûr qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de filles de dix-huit ans qui n'ont pas encore roulé leurs premières pelles mais je ne vois pas en quoi le fait que ce soit pas son cas serait un problème.

Je suis juste surpris. Elle est jolie et je pense pas qu'elle viennent d'une famille hyper conservatrice. Je ne comprends pas comment on peut passer toute l'adolescence avec la puberté, les hormones et toutes les conneries inclues dans le paquet à éviter l'autre sexe.

Lily se décide enfin à répondre et ses paroles me clouent sur place.

- Je ne sais pas, je n'ai pas fait attention. Et je n'ai jamais voulu embrasser personne.

Je me fige à côté d'elle alors que ses mots s'impriment noir sur blanc dans ma tête et me martèlent le crâne. Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire? Ou je suis complètement à côté et mon ego surdimensionné me fait interpréter ses paroles de travers, ou elle vient carrément de me dire en face que je suis le seul gars qu'elle ait jamais eu envie d'embrasser.

Une bouffée de satisfaction masculine et de fierté mal placée m'envahit sans que je puisse rien y faire. Je suis un mec et tous les mecs ont envie d'entendre ce genre de trucs.

Je m'applique quand même à garder un air blasé.

- À part moi, hin? je me moque comme si ça n'avait pas vraiment d'importance. Je suppose que je devrais être flatté. En quel honneur j'ai cette place à part?

Ses joues deviennent tellement rouges que si ça dépasse ce stade, je commencerais sûrement à m'inquiéter pour sa circulation sanguine. Elle ne me regarde toujours pas et je n'attends pas réellement de réponse mais elle vient quand même.

- Que je te considère comme le plus bel homme de l'île n'est pas suffisant comme raison? demande sa voix avec une pointe de sarcasme.

Celle là, je l'ai pas vue venir putain! Je ne peux pas m'empêcher de me marrer en fixant sa moue boudeuse. Ouais, elle me trouve beau, ça j'avais déjà capté. Rien de très étonnant là-dedans, globalement, je suis plutôt bien foutu.

J'ai de qui tenir, je songe amèrement et cette pensée me fait aussitôt l'effet d'un liquide épais, froid et visqueux, coulant le long de mon dos. Elle a au moins le mérite de me ramener sur terre.

Je m'en fous de ce que Lily veut, ou plutôt croit vouloir. Ça n'a rien à voir avec un stupide baiser. Si c'était qu'ça, je lui donnerais. J'en crève d'envie. Au point d'être obligé de garder les poings fermés depuis dix bonnes minutes pour empêcher mes doigts de la toucher.

Mais si je lui donne ce qu'elle veut maintenant, je ne sais pas où ça va s'arrêter. Je suis pas prétentieux et stupide au point d'imaginer qu'elle risque de s'attacher ou une connerie dans le genre mais je ne suis pas non plus assez con pour croire que je peux juste l'embrasser et faire comme si de rien était.

Je vais forcément vouloir plus, je veux déjà plus alors que j'ai que dalle. Mais je ne pourrais même pas y penser parce qu'elle est trop jeune, trop innocente et trop... Lily. Sans compter que se rapprocher de moi, quelque soit la manière, peut tout sauf lui faire du bien. Ça finirait forcément mal pour elle... comme pour tous les gens qui me côtoient de près ou de loin.

Je me force donc à ignorer le regard absurde et plein d'espoir qu'elle a posé sur moi pour couper sur un ton définitif.

- C'est sympa mais ça change rien. J'ai pas l'intention de t'embrasser, de toute façon.

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