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Chapitre 67

Royce s'est nonchalamment adossé à un poteau électrique et scrute la foule de son regard à la fois décontracté et aiguisé. Je reste plantée devant la petite troupe sans savoir quoi faire de mes mains.

- Il me reste un genou si tu veux, lance joyeusement Hunter à mon intention.

La fille n'a pas l'air d'apprécier et me fusille du regard. Je fixe le blond pour essayer de déterminer s'il est sérieux. Il en a vraiment l'air. Je n'ai pas le temps de refuser que Royce -prenant sûrement mon incrédulité pour de l'hésitation- m'attrape par le chemisier pour me rapprocher de lui, l'air peu amène.

Hunter éclate de rire et Diego le rabroue.

- Ferme ta gueule, mec, y'a que d'la merde qui en sort.

Je ris sous le regard attentif de Royce. Sa main est restée accrochée à mon haut comme si je risquais de m'échapper et je peine à penser à autre chose. Stupides hormones dont je ne soupçonnais même pas l'existence il y a encore un mois ! 

- Tu m'as inscrit dans la liste des coureurs? demande mon obsession personnelle au latino.

- Ouais et on a tous parié sur toi. Évite de perdre.

Je leur lance des regards surpris mais ne fais aucune réflexion. Ils ont tous l'air tellement confiants, comme si la probabilité d'une défaite était quasi nulle.

Je reconnais la musique qui passe. C'est un tube de Taio Cruz qui date de quelques années. Pas du tout mon style mais Nathan l'écoutait tout le temps. La voix du chanteur hurle les paroles dans les baffles: une sorte de métaphore peu subtile entre une fille désirée et une voiture de course.

Hunter se met à mimer les paroles avec ses lèvres un bras tendu vers moi et un air faussement éperdu plaqué sur le visage.

- Girl you really turn me on, on, on, on. You know you make my engine run, run, run, run!

J'éclate de rire, ce qui me vaut un regard dédaigneux de miss mini jupe et attire l'attention de Royce. Il se contente de secouer la tête, exaspéré devant le cirque de son ami avant de se détourner de nouveau.

Mes yeux se reposent sur lui comme si je ne pouvais pas les garder à distance pendant un trop grand laps de temps. Son visage m'apparaît de profil alors qu'il examine les voitures garées en file indienne sur le bas côté. Je laisse mon regard s'égarer sur sa mâchoire puissante ourlée d'un début de barbe, son nez droit, ses joues légèrement creusées caressées par les jeux de lumière, son regard acéré et ses cheveux d'encre complètement désordonnés sur son front.

Quand je me détourne enfin, c'est pour me rendre compte que Hunter n'a rien loupé de mon examen peu discret.

Mince.

Je croise les doigts pour qu'il ne me voit pas rougir et qu'il laisse tomber mais le sourire immense qui étire lentement ses lèvres annihile mes espoirs.

- Le paysage te plaît? s'enquiert-t-il d'une voix que l'on utilise pour héler quelqu'un à l'autre bout d'une rue mais sûrement pas pour s'adresser à une personne à quelques mètres.

Je le fusille du regard mais ne réponds pas et fixe mes tennis.

Royce ne tarde pas à pivoter vers moi, sûrement intrigué par mon expression. Je garde le visage baissé mais il m'attrape le menton et m'oblige à lever la tête pour déchiffrer mon expression. Mon cœur s'emballe à cause du contact.

Heureusement pour moi, une voix d'homme amplifiée par un micro emplit l'air alors que la musique est soudain mise sur pause, et l'attention de Royce est détournée.

- La course commence dans vingt minutes. Pour ceux qui ont pas encore de siamoises, c'est le moment de se bouger le cul! Je répète, les mecs, la course est dans vingt minutes!

La musique reprend ses droits au moment où il se tait.

- C'est une course de siamois? s'étonne Royce, l'air agacé, en pivotant vers Diego. Pourquoi tu m'as rien dit?

- Ça aurait changé quelque chose? raille le latino.

Royce ne répond rien et j'essaye de comprendre le sens de leurs propos. Qu'est-ce que c'est qu'une course de siamois?

La réplique de Michael, qui en est à sa troisième bière, me glace:

- C'est cool mec. Essaye d'en prendre une qui écartera les jambes sans difficultés après. Ça leur fait toujours un effet dingue, les motos. Ça vaut presque le coup d'endurer leurs cris hystériques tout le long de la course.

Mon sang se fige dans mes veines pour repartir à toute vitesse alors que j'enregistre ses paroles. Royce ne relève pas et Hunter me fixe en ricanant.

Cette histoire ne me dit rien qui vaille.

- Qu'est-ce que c'est, une siamoise? je demande à qui voudra me répondre.

- C'est une fille qui est attachée au conducteur à l'arrière de la moto pendant la course, lâche Diego.

- À quoi ça sert? je m'enquiers.

- À se vider les couilles après la course, lance Michael.

Je m'étrangle avec ma propre salive et me sens pâlir. Pour la première fois cette heure ci, je songe que venir ici était peut-être un mauvaise idée. Je n'ai pas la moindre envie d'assister à un remake de ce que j'ai vu dans le bureau de Dallas.

L'idée de Royce avec une autre fille me tord les tripes. Je suis fichue.

Hunter me jette un coup d'œil et donne une claque derrière la tête de l'albinos. Ce dernier lui adresse un regard furieux mais ne va pas plus loin, se rendant sûrement compte qu'il n'a pas le gabarit pour se mesurer au grand blond.

Royce est occupé à scruter la foule d'un regard vague. Je songe qu'il est peut-être en train de chercher la fille avec qui il fera la course et peut-être -surement- d'autres choses auxquelles je ne veux pas penser et mon cœur se serre désagréablement.

J'essaye de ne rien laisser paraître quand il se tourne vers nous mais je suis sûre d'avoir la tête de quelqu'un qui vient d'engloutir un yaourt périmé.

Je l'entends soupirer.

- Bon je vais y aller, tu restes avec Diego, m'ordonne-t-il sans prêter attention à la grimace faussement offensée de Hunter. Je plaisante pas. Mec, garde un œil sur elle.

Le latino hoche sérieusement la tête. En temps normal, je me sentirais sûrement insurgée que l'on m'attribue un baby-sitter mais je n'arrive pas à penser à autre chose qu'à cette siamoise.

Une crampe au ventre, je le regarde s'éloigner de sa démarche fluide et féline qui évoque un prédateur en chasse. C'est sûrement ce qu'il est en train de faire: chasser, je songe alors que ce sentiment inconnu mais répugnant me dévore comme un poison.

Je ne me retourne pas quand les hommes se mettent à parler de moi.

- Qu'est-ce qu'elle a, la gamine? demande Michael derrière moi. Elle a l'air malade.

- Elle balise parce que son Don Juan va chercher une fille, lance Hunter d'un ton amusé sûrement pour me faire réagir.

Je l'ignore malgré ma gêne.

- Quoi? s'étonne Michael en ricanant. Il l'a baisée finalement?

Je tressaille involontairement. Ces garçons auraient besoin d'un sérieux lavage de bouche au savon, comme quand on apprend au petits à ne pas dire de grossièretés.

- Négatif, répond Hunter dans mon dos. Enfin, je crois pas. Eh, Lily, relaxe, il va juste la mettre sur sa bécane.

- Et la sauter, ajoute Michael que j'apprécie de moins en moins à chaque seconde.

- Ta gueule, le rabroue brutalement le blond alors que je me raidis.

À ma gauche, je me rends compte que Diego me fixe, adossé au poteau contre lequel Royce était appuyé il y a quelques minutes. Son regard est indéchiffrable.

- La petite en pincerait pas pour lui si elle savait toutes les casseroles qu'il se traîne, décrète sournoisement l'albinos. Ça m'étonnerait qu'elle soit branchée par un mec qui a...

- Michael! le coupent en même temps Hunter et Diego.

Je pivote un instant pour leur jeter un coup d'œil, interpellée par la virulence de leur réaction. Pour une fois, le grand blond ne sourit plus et lui et le frère de Mia fusillent leur congénère albinos du regard.

- Ça va, j'allais rien dire de grave, se défend-t-il vaguement avec un geste décontracté de la main.

De toute façon, il ne m'aurait sûrement rien appris de pire que ce que j'ai déjà entendu. S'ils savaient que je suis là malgré ce que je sais, ils me prendraient sûrement pour une folle. Je suis folle.

J'aurais toutefois pu insister, piquée par une vague curiosité, si mes yeux n'étaient pas tombés au même moment sur Royce, adossé à sa moto, en pleine discussion avec une fille mate toute en jambe vêtue d'une simple culotte en jean et d'une brassière noire.

Mon cœur s'emballe de colère et d'une angoisse injustifiée alors qu'elle lui parle et agite ses "atouts" sous son nez.

Il n'a pas l'air d'essayer de la séduire et ne semble pas non plus faire le moindre effort pour paraître courtois, son visage demeurant aussi fermé qu'une porte en prison. Cela ne m'empêche pas de me sentir mal.

Je ne me rends compte que je me suis mise à marcher dans sa direction que quand j'entends Diego me héler derrière moi. Je ne réponds pas et continue d'avancer jusqu'à me retrouver devant celui qui m'intéresse.

Il me tourne le dos mais le regard surpris que me lance la brune qui lui fait face le pousse à pivoter. Il fronce les sourcils en me découvrant à un pas de lui.

- Qu'est-ce que tu fais là? Retourne avec les autres.

Je jette un rapide coup d'œil à la fille qui me dévisage avec curiosité, l'air de se demander ce qu'une gamine friquée comme moi fait à ce genre d'événement. Elle est plutôt jolie, je reconnais avec déception. Je ne vois pas comment je pourrais rivaliser avec elle.

Ce n'est même pas qu'une question de physique. Je ne dois pas être si mal non plus, dans le cas contraire on ne m'aurait pas proposé de me lancer dans le mannequinat, même si je déteste me rabaisser à réfléchir à ce genre de choses superficielles. Mais cette fille peut lui donner des choses auxquelles je ne suis même pas en mesure de penser.

- Lily? Qu'est-ce que tu veux? demande Royce, me tirant de mes sombres pensées.

Je n'arrive pas à croire que je vais demander ce que je vais demander. Comme si je ne m'étais pas assez ridiculisée comme ça. La question sort tout de même d'entre mes lèvres:

- Est-ce que je peux être ta siamoise, pour la course?

Ses sourcils épais disparaissent un instant sous les mèches emmêlées qui balayent son front et il me dévisage, choqué. Pendant un instant, il ne reste plus rien d'autre que nos regards accrochés l'un à l'autre.

Puis la fille brune éclate de rire en posant sur moi le genre de regard qu'on adresse à un petit chiot abandonné. Super.

Royce lui lance un regard irrité.

- Tu peux nous laisser, deux minutes? lâche-t-il à son intention sur un ton qui ne laisse aucune place à la discussion.

Elle hoche la tête avec un sourire moqueur et s'éloigne en s'allumant une cigarette.

- Qu'est-ce qui te prend? demande aussitôt Royce d'une voix dure.

- Je veux faire la course avec toi, je lâche d'une voix moins assurée que je l'aurais souhaité mais en levant le menton.

Il se pince l'arrête du nez.

- Lily, retourne près de Diego, soupire-t-il, exaspéré.

Je n'aurais pas eu plus mal s'il m'avait giflée. Le sentiment de rejet qui m'assaille me fait presque monter les larmes aux yeux mais je les retiens. Pas la peine qu'elles viennent m'enfoncer un peu plus, je suis déjà à terre.

- Pourquoi? je m'entête tout de même.

Je dois avoir des penchants masochistes. La raison de son refus me paraît évidente. Pourtant elle est différente de sa réponse.

- Parce que t'étais jamais montée sur une moto y a encore une heure, lâche-t-il comme une évidence.

Une bouffée de soulagement me parcourt. C'est la même sensation que d'avaler un chocolat chaud.

- C'est tout? je demande, incrédule et rassurée.

- Qu'est-ce que tu croyais?

Je pince les lèvres sans répondre mais mon regard qui se pose un instant sur la brune qui attend un peu plus loin me trahit. Royce se tourne pour voir ce que je fixais et reporte son attention sur moi, une expression troublée peinte sur les traits.

Je ne lui laisse pas trop le temps de réfléchir et relance, soulagée que son refus n'ait rien à voir avec une quelconque préférence.

- S'il-te-plait, laisse moi participer à la course avec toi!

Il se passe les deux mains dans les cheveux, agrippant sa tignasse comme je l'ai déjà vu le faire plusieurs fois, puis secoue la tête.

- C'est non.

- Mais il n'y a pas eu de problèmes, tout à l'heure, je plaide.

- Tout à l'heure, je roulais au ralentis. Lily, tu me fais perdre mon temps, retourne près de Diego putain!

La déception me laisse un goût amer dans la bouche mais, vaincue, je me détourne et m'éloigne les épaules basses. La simple idée de cette fille s'accrochant à Royce comme je l'ai fait un peu plus tôt sur sa moto me donne des envies de meurtres. Enfin, non, quand même pas, plutôt des envies de donner un coup de pied dans des cailloux. D'ailleurs, je ne me gêne pas, je balance ma converse et soulève une gerbe de gravier... qui atterrissent sur le dos d'un homme penché sur la roue avant de sa moto.

Zut de zut!

Il pivote brusquement vers moi, sourcils froncées et dents dehors, mais son expression change quand il découvre la tête de son agresseur, à savoir moi.

Il hausse les sourcils avec une moue moqueuse en me jaugeant de la tête aux pieds. Je lui donne un peu moins de vingt ans. Peut-être dix-huit. Il a les cheveux coupés court, teints en blond cendré, et porte un jean usé et un T-shirt déformé à l'effigie d'un groupe de rock que je ne connais pas.

- Excusez-moi, je lâche en me rappelant que je viens de lui jeter des cailloux dans le dos. Je ne vous visais pas, hin! J'ai mal calculé la trajectoire.

Il me dévisage d'un air intrigué et vaguement amusé que j'ai passé la soirée à voir sur les visages. Je ne m'étais pas rendu compte que j'étais aussi distrayante comme personne.

- T'es venue pour la course? demande-t-il

Plus il me scrute, plus il semble curieux. Son visage me fait vaguement penser à celui de Cam Gigandet, quelques piercings en plus. 

- Oui, j'acquiesce distraitement alors que des images de Royce et de l'autre fille serrés l'un contre l'autre sur sa moto continuent de me polluer la tête. 

- Et toi? je demande plus pour ne pas paraître impolie que par réel intérêt.

- Moi je cours, lâche-t-il en désignant sa moto.

- Oh! Alors, bonne chance!

Mon enthousiasme feint ne me parait pas très convainquant mais le jeune homme me sourit.

- J'ai pas encore de siamoise, ça te branche?

J'écarquille les yeux devant sa proposition. Evidemment, je n'ai pas envie de monter sur sa moto à lui mais une partie de moi ne peut pas s'empêcher de se sentir flattée et rassurée après la douche froide qu'a constitué le refus de Royce. Je me sens aussitôt stupide et diminuée. Je n'ai jamais eu besoin d'être réconfortée à propos de ce genre de choses par le regard d'un homme. Ça ne me ressemble pas.

En tout cas, j'ai hésité un peu trop longtemps et le blond attend toujours ma réponse. Je n'ai pas le temps de la lui donner qu'une voix glacée retentit dans mon dos:

- Non, elle veut pas. Va voir ailleurs.

Je sursaute et me retourne en reconnaissant ces intonations coupantes.

Royce ne me regarde pas, son regard tranchant est braqué sur le garçon à la moto.

- Eh, mec, elle a le droit de décider si elle veut...

Il s'interrompt brusquement quand Royce fait un pas vers lui, les poings serrés et le visage peu affable.

- Casse toi, lâche-t-il.

Je ne dis rien, soucieuse de ne pas envenimer la situation en sachant que tout peut facilement dégénérer avec Royce et le blond soupire mais s'éloigne en traînant sa bécane à côté de lui.

Mon mécanicien furibond pivote vers moi sans prêter attention au bonhomme qui s'égosille dans son micro pour signaler qu'il reste cinq minutes et que les coureurs sont priés de rejoindre la ligne de départ.

Il se penche vers moi.

- À quoi tu joues? claque sa voix.

Je hausse les épaules. Qu'est-ce que j'ai encore fait? Rien du tout, il me semble.

- À rien. Je n'ai rien fait.

- Tu comptais lui dire oui?

- Je ne sais pas.

C'est un mensonge. En réalité, j'étais sur le point de refuser mais il n'a pas besoin de le savoir. Ses traits se crispent un peu plus.

- T'es cinglée.

- En tout cas, lui me trouvait assez mature pour me faire monter sur sa moto, je réplique en sentant mes joues s'échauffer de colère.

- Le fait que tu crois qu'il voulait seulement te faire monter sur sa moto prouve justement que t'es pas mature, lâche-t-il sèchement.

Nouvelle claque. Je serre les dents.

- Tu ferais mieux d'y aller, la course va commencer, je lance d'une voix qui me paraît étrangement neutre.

Sur ce, je pivote et m'éloigne à grands pas.

- Lily, attends! Putain, c'est pas vrai!

Je l'entends me suivre et jette un coup d'œil dans mon dos. Plusieurs motos qui traversent la route lui barrent le chemin et me donnent de l'avance mais je suis certaine qu'il ne mettra pas longtemps à me rattraper. Et j'ai raison.

Je ne suis qu'à quelques mètres de ses amis qui nous dévisagent avec des airs captivés ( ne leur manquent plus que les pop-corns) quand Royce me rattrape par le bras et m'oblige à pivoter vers lui.

Ma résistance ne sert à rien, il n'a même pas l'air de la sentir. Je suis forcée de lui faire face. Je me borne toutefois à fixer son torse.

- Tu vas rater ta course, je lance.

- La faute à qui?

Pas la mienne en tout cas, je songe. Je ne réponds rien.

- Allez, amène toi, tu me fais perdre du temps, maugrée-t-il.

Hin? Cette fois, je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux, confuse.

Il me fixe avec une moue blasée.

- Où ça? je demande en essayant de raisonner mon cœur qui s'emballe comme un fou en ayant surement mal interprété les paroles de Royce.

- Je te prends comme siamoise. Contente?

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