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Chapitre 9 - Pluton et l'éternel exil

Mercure grimaça en notant que la température atmosphérique avait encore chuté. Un vent sourd lui fouettait le visage, mais elle ne le sentait plus. Par contre, elle perçut directement le sol rocheux sous ses pieds. Cette constatation lui arracha un soupir satisfait. Quant à Saturne et Uranus, elles découvraient l'étrange pesanteur des planètes telluriques.

— C'est... bizarre. Enfin, marmonna la jeune fille vêtue d'or, j'ai beau avoir passé la majorité de mon temps à marcher sur une surface dure, je ne pensais pas que des planètes aux parterres si irréguliers existaient !

Le doux rire quoique teinté d'instabilité d'Uranus accueilli cette remarque gaiement.

Accroupie près de Neptune, Mars ignorait les réactions liées à cette nouvelle exploration – pour une fois, elle qui était toujours si prompte à réagir au moindre changement. Focalisée sur sa semblable, elle semblait guetter le plus petit tressautement de paupière. Mercure songea que le rouge sang de la rousse formait un contraste saisissant avec le bleu saphir de Neptune. Elle s'approcha.

Et remarqua enfin les larmes glacées qui striaient le visage de l'endormie. Si elle ne parlait pas, ses muscles tendus malgré leur immobilité suggéraient une douleur profonde.

— Tu te souviens de ma crise sur Jupiter ? questionna la jeune femme à la rapière.

L'enfant acquiesça, la colonne parcourue d'un frisson sinistre. Jamais la fillette ne pourrait oublier la détresse de sa mère fraîchement désignée.

— Je pense qu'elle est en plein dedans, avoua cette dernière.

— Alors réveillons-la, suggéra la petite blonde avec cette innocence propre aux êtres de son âge.

— Ce n'est pas aussi simple, il lui faut quelque chose qui la réconforte. Je suis revenue parce que tu étais là, mais Neptune ne nous connais pas. Rien ne peut la ramener.

Soleil faisait les cent pas. Depuis combien de temps ? Il l'ignorait, sachant pertinemment que celui-ci lui était compté. Dès qu'il avait refusé de céder une part de son énergie à Univers, un sablier mortel s'était retourné en faveur de sa Mère toute-puissante.

Le frère des planètes avait eu conscience de la futilité de son acte de rébellion. Enfin, pas si inutile que cela. Peut-être que dans quelques milliards d'années, d'autres de ses semblables étoilés l'imiteraient, animés du même désir de renverser la Créatrice. Cette femme immortelle et invulnérable, aimante en apparence. Cependant, qui savait quel noirs desseins pouvaient se dissimuler derrière ce sourire enjôleur ?

— Maître, déclara un Vent, rompant le fil vicieux de ses pensées, vos sœurs sont ici.

L'être lumineux se tenait, genoux à terre, placide en toute circonstance. Ses fidèles serviteurs en compagnie de ses androïdes demeuraient sa meilleur arme. Il avait assemblé ses robots de ses propres mains, avant qu'ils ne deviennent prolongement sans âme de sa volonté. Néanmoins, assis sur son trône d'or brûlant, il se sentit plus vulnérable que jamais. Lâchant un soupir, il resserra sa prise crispée sur les accoudoirs épurés. Le Vent le fixait toujours, une perle de sueur trahissant sa nervosité.

— Qu'il y a-t-il ? questionna Soleil, en proie à une mauvaise humeur grandissante.

Son serviteur déglutit. Le protecteur du royaume solaire plissa ses yeux blonds.

— Les robots postés sur Uranus nous ont informé de la fuite de leur pensionnaire. Ses alliées étaient trois, Mercure, Mars et Saturne selon les gardes.

Cette nouvelle acheva de mater son morale. Mercure... Sa petite Mercure aux cheveux blonds... Elle aussi, l'avait abandonné, trahi.

Son combat était perdu d'avance, mais quelque chose le poussait à continuer. Hors de question de prendre la face en implorant Univers de l'épargner. Hors de question de continuer à vivre sous son joug. De plier, courber, accepter le moindre de ses caprices.

Et puis, une part insensée de lui-même espérait une victoire, un avenir.

Bien que ce possible futur ait une chance sur un million d'exister, il restait la seule motivation, certes vaine mais réelle de Soleil.

Tout avait commencé il y a quelques temps, sur un coup de tête, lorsque son astre avait complété sa rotation autour de la Voie Lactée. À partir de là, il avait franchi le point de non-retour en refusant de payer la taxe.

Son regard se perdit dans le paysage de flammes qui apparaissaient derrière les baies vitrées. Bientôt, ce brasier exploserait, mort. Il ne resterait qu'une naine noire, perdue dans l'espace. Ses sœurs en mourraient de chagrin, privées de lumière ou englouties par celle-ci.

— Maître ?

Soleil secoua la tête ; il devait se reprendre en main, se concentrer sur l'instant présent.

— Faites-les entrer, ordonna-t-il d'une voix claire.

Le fidèle partisan opina du chef puis disparut. Enfin, trois silhouettes apparurent. L'une, mince et svelte, secouée d'un rire pétrifié, l'autre, à l'allure fière. Et la dernière, aux yeux verts, semblant vouloir quitter ce palais.

Vénus.

Jupiter.

Terre.

Ses seules alliées jusqu'au bûcher.

Mercure et le reste du groupe ne tardèrent pas à trouver le repaire de Pluton. Le bâtiment demeurait certes moins imposant que tous les palais vus jusque-là, mais il dégageait une aura de mystère. Était-ce lié à ces murs semblables aux parois d'une caverne ? Ou à ces nuances carmin et lin qui s'entremêlaient, s'unissaient, ondulaient dans un mouvement aléatoire ? Ou bien cette faible lumière qui s'échappait vers de lointaines contrées, quasi inexistante ?

Une modeste ouverture plongée dans l'obscurité semblait les attendre. L'enfant jeta un coup d'œil vers Mars, qui portait Neptune par dessus son épaule. Un filet de sueur perlait de son front pâle.

— Bon, on y va ? s'impatienta Saturne.

— T'inquiète, ça pour y aller, on va y aller, marmonna Mars, reprenant ses habitudes peu subtiles.

Les lèvres de Mercures formèrent un rictus amusé. Uranus manifesta son accord par un rire cristallin. Le groupe franchit le seuil guettant le moindre signe de vie. Alors qu'elles avançaient, Mercure se retourna une dernière fois, mue par un mauvais pressentiment.

Au loin, une lune imposante recouvrait le paysage de son voile d'ombre.

L'enfant frissonna puis courut à la suite de ses semblables.

L'intérieur de ce bâtiment souterrain était... vide. Malgré l'habituelle absence de mobilier, quelque chose d'autre clochait. Il n'y avait pas de pièces, seulement de longs corridors qui ne semblaient pas avoir de fin, illuminés par des lueures irréelles, provenant de cristaux. De temps à autres, un carrefour leur imposait un choix. Elles continuait toujours à gauche – afin de garder le fil de leur avancée hasardeuse. Combien de minutes, d'heures, de jours passèrent ? À moins que l'éternité elle-même eu le temps de s'écouler.

Mars commençait à fatiguer, et elle restait la seule à posséder la force nécessaire afin de soulever Neptune. Mercure sentait ses réserves d'énergie se vider, ses petites jambes ne la portaient presque plus. Saturne ne voyait plus, tant ses paupières menaçaient de la plonger dans les ténèbres. Uranus paraissait être la dernière à tenir debout sans difficultées. La jeune fille aux cheveux verts chantonnait gaiement. Sa folie était-elle à l'origine de cette force ?

Cependant, même la lumière la plus vive finit par s'éteindre. Inconsciemment, les sœurs sombrèrent, bercées par les bras voluptueux de Morphée.

La lumière s'éteignit.

Pluton cavalait à travers le relief, tantôt plat tant irrégulier. Hors d'haleine, l'adrénaline lui montait au cerveau, et l'exortait à accélérer toujours plus. Ses cheveux noirs ondulaient dans sa course effréné tandis que des perles de transpiration roulaient le long de son visage blême. Il fallait qu'elle se dépêche, avant qu'il ne soit trop tard ! La petite silhouette bondissait, trébuchait parfois, mais se relevait aussitôt.

Dès qu'elle avait appris l'arrivée de ses semblables, elle s'était précipité. Cependant, elles avaient déjà pénétré dans son palais avant que la fillette de dix ans n'ait pu les rejoindre.

Avec un serrement au cœur, elle se remémora l'émotion qui l'avait parcourue lorsqu'elle avait aperçu une tâche saphir dans son champ de vision. Neptune... Des larmes se mêlèrent violement à la sueur. Cela faisait si longtemps... Si longtemps que sa mère et elle avaient été séparées par les aléas cosmiques. Ce cruel billard l'avait éjecté de son orbite autour de la belle planète gelée. Depuis, elle évoluait seule sur une trajectoire éloignée, lente, interminable. Un éternel exil qui enfonçait un poignard dans son cœur, jour après jour.

Une énième chute la rappela à la réalité. Si Pluton arrivait trop tard, les quatre sœurs n'arriveraient jamais à ressortir du labyrinthe où elles étaient prisonnières... 


Lorsque Pluton arriva au bon embranchement, elle cria presque son soulagement. Toutefois, l'effroi remplaça cette douce impression aussi vite qu'un éclair déchire le ciel. Diverses silhouettes affalée au sol lui confirmèrent qu'elle avait échoué. Trop tard... lui souffla une voix insidieuse.

La fille aux yeux roses hurla.

Ses genoux se dérobèrent pendant que son désespoir prenait une teneur aigüe sonnant faux à ses oreilles. La vision du visage pétrifié de Neptune redoubla ses pleurs. C'était de sa faute... Quiconque se perdait dans ces couloirs sans lumière était condamné. À chaque fois que les cristaux capricieux n'éclairaient plus l'ensemble souterrains – étrange dysfonctionnement inexpliqué –, le schéma du palais semblait se modifier.

Secouée de sanglots, Pluton s'approcha de sa mère, puis caressa doucement ses cheveux emmêlés. Elle ne savait plus quoi faire. Même Univers ne pouvait ranimer les planètes perdues.

— Reviens, gémit l'enfant.

Seul le silence lui répondit.

— Reviens, revenez, se lamenta-t-elle.

Ces mots prirent la forme d'une psalmodie sur ses lèvres gercées. Ils devinrent son radeau, son refuge. Son dernier espoir, vain.

Les yeux de Neptune brillèrent alors dans l'obscurité. 


C'est tout pour aujourd'hui les amis ! 

Que pensez-vous de ce chapitre ?

Merci infiniment de suivre cette histoire, et à la semaine prochaine ! 

- Cassandre


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