On me secoue vivement l'épaule. J'ouvre difficilement mes paupières me laissant découvrir un ciel nuageux, presque gris, annonçant une tempête. Je tourne la tête et découvre un garçon, du même âge que moi je dirais, attendant une quelconque réaction de ma part. Il sourit lorsqu'il remarque enfin que je suis réveillé. Il est brun aux yeux marrons je crois. Je ne distingue pas tellement son visage à cause du contre-jour qu'il créer avec le soleil.

— Allez la belle au bois dormant, on se réveille !

— C'est qui ? demandais-je étonné.

— Tu sais, la princesse qui sombre dans un profond sommeil que seul le prince charmant peut rompre ? m'interroge-t-il inquiet et amusé en même temps. Non ?

— Non désolé, jamais entendu parlé. Mais, sans vouloir t'offenser, j'espère que tu n'est pas mon prince...

— Pas grave, dit-il en me tendant une main amicale que je saisit rapidement pour me lever. Au fait, moi c'est Bowden McCoy.

— Alec Morthetwell. On est où au juste ?

— Alors ça mon pote, personne le sait mais on s'est tous réveillé sur cette plage avec un gros mal de crâne.

— Je me souviens d'un groupe d'hommes armés qui est entré chez moi...

— T'es pas le seul, tout le monde à reçu une petite visite de ces hommes avant de se réveiller ici. Je me baladais quand j'ai été attaqué et toi ?

— Je venais de rentrer chez moi, dis-je intéressé par ses propos, cela prouve que nous avons tous été emmenés de force et à n'importe quel moment.

— Tu habites où ? me demande Bowden.

— New Royal York et toi ?

— Chicago.

— Belle ville à ce qu'on m'a dit.

— Un peu trop bruyante et dangereuse à mon goût.

Je ne connais Bowden que depuis quelques minutes, pourtant j'ai l'impression que je peux lui faire pleinement confiance. Je ne sais pas pourquoi nous sommes tous sur cette île mais je ne veux pas y rester indéfiniment ! Il doit bien y avoir un moyen de quitter cet endroit. De toute façon, quelle que soit la manière, je m'échapperais bien d'ici un jour. Il est hors de question que je reste, surtout que ma famille doit se poser des questions sur ma disparition. Il doivent s'inquiéter.

Bowden décide de m'emmener voir les autres et pour cela, nous traversons la plage pour arriver dans une espèce de campement où d'autres garçons attendent, assis sur des planches de bois à même le sol. Tous on l'air captivés par une seule personne qui se tient, elle, debout. C'est un jeune homme aux cheveux brun presque noirs coupés courts qui parle. Je n'écoute pas ce qu'il dit mais en tout cas, ces paroles sont bues par les autres comme de l'eau fraîche en plein désert. Sa carrure musclée et son allure charismatique en ferait le parfait leader. Pourtant je suis contre cela. Je ne le sens pas. Quelque chose en lui me dissuade de lui accorder ma confiance et la direction du groupe.

— Qui est-ce ? chuchotais-je à Bowden alors que nous sommes à bonne distance du « chef » et de son assemblée.

— C'est Gordon Payne. Il vient d'une riche famille de Washington D.R. Il s'est réveillé le premier et depuis fait comme s'il dirigeait tout le monde. Si tu veux mon avis, je ne l'aime pas.

— Ça tombe bien parce que moi non plus.

Je compte seize garçons, moi exclu. En tout cas, je suis bien content de ne pas être le seul à ne pas aimer ce Gordon. Si j'écoute ce qu'il dit, nous devons désigner un meneur qui déciderait de tout pour tout le monde ainsi que des rations de nourriture contenues dans une grande malle en fer derrière lui.

— Je ne suis pas d'accord ! coupais-je Gordon dans son monologue.

Tout le monde se retourne vers moi pour voir la personne qui a osée couper la parole au grand Gordon Payne, y compris lui. Il me foudroie du regard, ce qui me fait sourire d'amusement et de défi.

— Et je peux savoir qui tu es ? me demande Gordon.

— Alec Morthetwell.

— Et qu'est-ce que tu proposes, Alec ? m'interroge-t-il en s'approchant de moi tout en accentuant bien les syllabes de mon prénom.

— Et si au lieu de désigner un leader pour toutes les décisions, nous décidions d'attribuer une fonction à chacun d'entre nous pour s'assurer de la bonne organisation du groupe ? Tout le monde aurait une responsabilité et personne ne se sentirait oppressé et commandé par une tierce personne.

— Bon et bien, je propose un vote, s'immisce Bowden. Que ceux qui sont pour la proposition d'Alec lèvent la main.

Le groupe qui s'écrasait devant Gordon il y a encore quelques secondes n'hésite pas un seul instant à lever la main en ma faveur, excepté un garçon.

— Ceux qui votent pour l'idée de Gordon, levez la main, continua mon ami.

Un seul jeune homme lève la main pour cette suggestion. Il a des cheveux noir corbeau et des yeux bleus translucides que l'on peut apercevoir de loin. Il parait plutôt frêle, et surtout craintif à la pensée d'être contre Gordon. Malgré son choix, je ne lui en veux pas, j'ai gagné.

— Bien, cède Gordon visiblement très énervé lorsqu'il s'approche de moi, de façon à me parler à l'oreille. Fais attention à toi, Morthetwell. Les autres ne pourront pas toujours te sauver...

— Je te rassure, je n'ai pas besoin d'eux pour me protéger, je sais le faire tout seul, chuchotais-je à mon tour avant de rejoindre les autres.

Bientôt, Bowden me rejoint en souriant malicieusement.

— Vous vous disiez quoi avec Gordon ?

— On se chuchotait des mots doux, dis-je ce qui le fait rire.

Gordon est partit s'isoler quelque part sur l'île tandis qu'un certain Neven Sparks s'occupe de faire du feu pour cette nuit, charge qui lui serait maintenant confiée. En ce qui concerne la nourriture, un dénommé Murray Sinner s'en occuperait, car il nourrissait sa famille tous les jours en pêchant avec son père. Je pense que c'est le mieux placé pour cette tâche car il sait rationner et quantifié les aliments.

J'observe les gens autour de moi. Je ne connais pas la plupart d'entre eux mais je vois déjà certains de leurs instincts. Quelques-uns sont discrets, d'autres parlent entre eux à l'écart du groupe et plusieurs travaillent d'arrache-pied pour améliorer notre camp de fortune.

Mais combien de temps allons-nous rester ici ?

(Bowden en multimédia) Voici le chapitre 4 pour vous. En espérant qu'il vous ait plu... À LA SEMAINE PROCHAINE...