II- Alec
— À plus Bobby, criais-je à mon formateur et collègue de toujours.
C'est vrai que sans Bobby, je ne saurais même pas réparer un engrenage. Je travail comme mécanicien depuis cinq ans pour pouvoir un jour me payer des études décentes et je crois que je pourrais m'arrêter cette année, l'année de mes 18 ans. Enfin pour l'instant je dois juste rentrer chez moi prendre une douche d'urgence car la journée à été longue et qu'il commence à se faire tard.
— À demain Alec et passe le bonsoir à ton père, s'égosille Bobby sous le châssis d'une voiture.
— C'est noté.
Sur ce, je quitte le garage et prends la direction de mon quartier. En passant, je prend bien garde à ne pas m'approcher des mendiants qui jonchent le trottoir chacun espacé de cinq mètres. Habitant à New Royal York, il faut éviter de se balader la nuit surtout là où je vis, car les voleurs et les trafiquants en profitent. Heureusement mon père nous a appris à nous battre à mon frère et moi au cas où nous devrions en affronter un jour. Je n'ai jamais eu à le faire contrairement à mon frère, Braeden. Il a beau être mon aîné de deux ans, il trouve toujours une excuse pour se battre avec quelqu'un, ce qui fait que mes parents me trouvent toujours plus responsable et calme que lui. Nous avons beau nous ressembler comme deux gouttes d'eau, mon frère et moi sommes deux opposés sur le plan intellectuel : lui est agressif, fier, arrogant et paresseux alors que je suis ce qui s'approche le plus du contraire, je travail dur au garage pour me payer des études, je n'aime pas me vanter pour amasser des compliments et je ne m'énerve que très rarement, quand cela est nécéssaire. J'ai toujours trouvé ça incroyable le fait que deux personnes qui se ressemble physiquement n'aient pas le même caractère alors que nous avons pourtant les mêmes parents et la même éducation. De ce que je me rappèle, nos parents nous ont toujours appris à travailler pour obtenir ce que nous voulions, à aider les autres lorsqu'ils en ont besoin et surtout à toujours se serrer les coudes entre nous mais plus nous grandissions, plus Braeden se moquait de ces valeurs. Aujourd'hui c'est comme si je n'avais plus de frère mais juste un inconnu vivant chez mes parents. Eux qui se fatiguent à exercer un métier depuis presque quarante-cinq ans dans l'espoir de nous offrir de bonnes conditions de vie. Mon père travaille comme ouvrier du bâtiment et c'est d'ailleurs lui qui m'a obtenue ce poste au garage, Bobby étant un de ses amis. Quant à ma mère, elle est institutrice. Tout pourrait nous donner une apparence de famille banale qui mène une vie tranquille mais avec des salaires plus que bas, nous avons la chance d'habiter une maison, ce qui n'est pas donné à tout le monde...
Enfin... Je marche depuis bientôt quinze minutes lorsque je remarque une fille de l'autre côté de la rue. Elle a de long cheveux bruns et des yeux marrons je crois. Elle est très belle. Je la regarde quand elle semble me remarquer. Elle me toise aussi intensément que moi pendant des secondes qui me paraissent durer des heures lorsqu'une fille blonde plus loin l'appèle. Je n'entends pas son prénom mais je ne pourrais pas oublier son magnifique visage. Je me remets à marcher tout en songeant à cette fille. J'espère la recroiser un jour. Et si j'avais traversé la route pour la rejoindre et lui parler ? Que ce serait-il passé ? M'aurait-elle repoussé ? Beaucoup de questions sans réponses pour une fille que je ne reverrais probablement plus jamais. Une partie de moi continue pourtant de croire que je la retrouverais un jour même si c'est une chance infime. Je distingue enfin ma maison de pierres brunes orangées de Park Slope dans le quartier de Brooklyn. Je monte rapidement les quelques marches qui me séparent de la porte d'entrée et l'ouvre avec ma clé. Quand mon pied touche le sol, un froissement de papier se fait entendre. Je le soulève et découvre une enveloppe. Je la ramasse et peux y lire :
À l'intention de :
BRAEDEN MORTHETWELL
647 Carroll Street
Brooklyn, NRY 11215 Royaume d'Amérique
Il n'y a pas de nom de la part de l'envoyeur ni même d'adresse pour y répondre. Bizarre. Cette lettre est destinée à mon frère pourtant il n'est pas du genre à envoyer des lettres à quelqu'un. Qui que cela puisse être il ne sait pas à quoi s'attendre de la part de mon frère. Ma curiosité voudrait que j'ouvre cette enveloppe mais ma raison me dit que ce ne sont pas mes affaires mais celles de Braeden. Et si il avait des problèmes ? Je suis son frère et même s'il a tous les défauts du monde, je dois l'aider. C'est ce que nos parents nous ont appris. Je décide de l'ouvrir. Et puis si cela se trouve, ce n'est qu'une correspondance entre amis, rien de plus. J'inspecte d'abord les alentours afin de m'assurer qu'il n'y a personne à la maison : mes parents travaillent tandis que Braeden est encore sortit. Parfait. Je déchire rapidement la languette collée et sort la lettre, pressé de découvrir ce que cache mon frère. Je déplie délicatement le papier et remarque immédiatement les armoiries de nos souverains : deux aigles aux becs entrelacés tenants chacun entre leurs cerfs un morceau de parchemin sur lequel est inscrit la devise du royaume « Le règne de la justice ». Pourquoi mon frère reçoit une lettre du gouvernement ? Qu'à-t-il fait ? Je continue ma lecture en espérant qu'il ait accomplit un acte héroïque pour le royaume plutôt qu'un délit grave même si je n'en espère pas moins de mon frère.
Monsieur,
Nous avons l'immense honneur de vous informer que vous avez été retenu pour...
Un grand coup retentit contre la porte d'entrée. Je relève brusquement la tête et attend le second qui arrive rapidement. La porte sort de ces gonds laissant apparaître une dizaine d'hommes habillés en noir devant la maison. Surpris, je ne réalise pas encore que des hommes armés entrent chez moi. Que nous veulent-ils ? L'un d'entre eux s'approche de moi à toute vitesse et je jette la lettre pour pouvoir mieux me défendre. L'homme m'envoie son poing que j'arrête à quelques centimètres de mon visage grâce à mon avant-bras. Il tente de m'asséner un coup dans l'estomac mais je l'envoie visiter le salon à ma droite en le faisant valser. Un autre s'avance vers moi pendant que tous les autres attendent sagement dernière lui comme s'il s'agissait d'une distraction. L'homme assez grand charge en brandissant son poing vers mon visage et j'ai à peine le temps de l'esquiver. Mais je n'ai pas le temps de comprendre, que son genou vient s'écraser contre mon ventre me coupant le souffle. Au moment où je tente de lui décocher un coup de poing bien placé, quelque chose de froid vient s'abattre sur mon crâne en même temps qu'une droite atteignant ma mâchoire. Je sens mon corps se ramollir puis complètement tomber au sol. Mes yeux voient trouble alors que mes paupières sont de plus en plus lourdes. Je sens deux mains me saisir chaque bras et me trainer jusqu'à l'extérieur. Je crois entendre une voix grave prononcer le prénom de mon frère avant que je ne sombre totalement dans le néant de l'inconscient...
Voilà le deuxième chapitre de cette histoire et comme vous l'aurez remarquer il est du point de vue d'Alec. J'espère ne pas vous avoir déçu et si ce n'est pas le cas, commentez pour me dire ce que vous en pensez et voter pour ce chapitre... À LA PROCHAINE...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro