Un
Arie observa son reflet immobile. D'un doigt, elle effleura le miroir devant lequel elle s'était positionnée, elle parcourut les courbes de son corps, renvoyées par la glace, un frisson lui remonta l'échine.
Soudainement, elle s'aggripa violemment le ventre, ses ongles parfaitement propres et réguliers s'enfoncèrent dans sa peau nue. Une expression de haine lui déforma le visage, elle serra les dents. La douleur lui fit du bien, elle finit par relâcher son ventre, marqué de griffures rouges, ses doigts, marqués de sang. Elle les observa comme hypnotisée, par cette étrange violence.
Finalement, elle releva les yeux mécaniquement et pivota sur elle-même, le regard indéchiffrable. Elle nettoya méthodiquement le sang coincé dans ses ongles, et désinfecta sa peau blessée.
La chaleur de la petite pièce était étouffante, les radiateurs brûlants, et les volets fermés. Le front de la jeune fille était brûlant de fièvre, son corps tout entier transpirait. Ses cheveux, plaqués sur son front moite.
D'un geste rageux, Arie tira sur son string trop serré, elle jeta un regard mauvais à son soutif qui enserrait sa poitrine, tandis que la dentelle effleurait le bout de ses tétons, d'un chatouillement désagréable.
Elle jeta un regard aux différentes tenues étalées sur ses draps défaits. Elle les jaugea une à une puis fronça les sourcils. Elle secoua la tête tout en soupirant. Arie finit par jeter son dévolu sur un shorty en jean accompagné de bas en résille et d'un haut blanc fines bretelles.
Elle jetta un coup d'oeil rapide à l'heure affichée sur son réveil: 19h24. Si elle ne souhaitait pas être en retard au rendez-vous que lui avait donné son cousin, il vallait mieux qu'elle se dépêche. Une bonne demie heure de marche la séparait de l'emplacement du bar. Elle vérifia une dernière fois son apparence avant d'enfiler ses chaussures, et de quitter son kot.
Cela faisait deux semaines qu'elle avait quitté Paris pour Bruxelles, trois semaines qu'elle était en terrain inconnu, avec pour seule attache son cousin qu'elle n'avait pas vu depuis deux ans et demi. Aux dernières nouvelles il était inscrit dans le même établissement qu'elle, une année en dessous.
Ce dernier, l'avait invitée à passer la soirée avec lui et ses potes, histoire de refaire connaissance, et de possiblement créer des liens. Elle avait longuement hésité avant d'accepter toujours dans le doute; Une angoisse titanesque serrait son ventre. Elle pria silencieusement pour que tout se passe bien. La gorge nouée elle pressa le pas, elle ne souhaitait pas arriver en retard.
Arie franchit la porte du bar, appréhensive, c'est un petit bar miteux et populaire mais il possède son charme et l'ambiance y est chaleureuse. Elle remarque une table entourée de jeunes de son âge. Elle repère son cousin assis à côté d'une brune qui fume. Elle se félicite d'avoir été jetter un coup d'oeil aux réseaux du jeune homme, elle ne l'aurait reconnu si elle n'avait pas été faire un tour sur son profil instagram.
Elle se dirigea vers eux, son cousin lèva les yeux vers elle, son regard s'illumina et il se redressa en esquissant un sourire, il lui fit un geste de la main, l'invitant à les rejoindre. Elle arriva à hauteur de leur table, le coeur battant. Une dizaine de têtes se tournèrent dans sa direction, filles et garçons la jaugèrent.
-Salut Arielle, lui dit Bas, son cousin avant de se tourner vers ses amis, voici ma cousine, elle vient de Paris. Elle intègre l'école lundi. Présenta-t'il d'une voix chaleureuse et accueillante. Des exclamations retentirent, on lui adressa des sourires et on la salua. Elle se détendit imperspectiblement, bientôt un sourire naquit sur ses lèvres maquillées.
On lui trouva une place entre Bas et la fille qui fumait. Elle se présenta sous le nom d'Elsie, mais les amis de son cousin semblait tous l'appeler Sig, elle n'avait pas l'air d'avoir envie d'être là, trois minutes plus tard elle quitta la table pour aller fumer dehors. La discussion reprit, Arie n'écouta pas, ses pensées tournées vers la jeune fille brune. Elle dégageait une force tranquille, une aura hypnotique. Elle se sentait indégnablement attirée par elle. Une trentaine de minutes plus tard, elle refit apparition reprenant sa place entre Bas et Arie, avec un sourire d'excuse.
Arie prit son courage a deux mains et engagea la conversation:
-Tu es la meilleure amie de Bas c'est ça ?
Elsie tourna la tête vers elle, surprise. Elle acquiesça sèchement, sans poursuivre. Arie déglutit. Elle fit une nouvelle tentative, embarassée.
-Et... tu es en 5e secondaire c'est bien ça ? Demanda-t'elle.
-Oui. Souffla Elsie, agaçée en se détournant. Elle sortit son téléphone, histoire de lui faire comprendre qu'elle ne souhaitait pas lui parler, et qu'il était inutile d'essayer. Arie abandonna, blessée, pourquoi la jeune fille ne l'appréciait-elle pas ? Qu'avait-elle fait ?
Elle se tut durant le reste de la soirée, captant vaguement des brides de la conversation, le coeur serré à cause du rejet d'Elsie. Elle tenta tant bien que mal de ne rien laisser paraître mais sa figure décomposé en disait long sur ses humeurs. Bas s'inquiéta brièvement de son état, mais elle le rassura, se forçant à sourire. Elle ne souhaitait pas gâcher sa soirée, il s'était montré si gentil avec elle ; Et elle lui en était reconnaissante.
Finalement, la soirée se termina rapidement, Bas proposa de la déposer chez elle avec Elsie, mais la jeune fille refusa, ne voulant pas se confronter une nouvelle fois à la froideur de la brune.
Elle salua tout le monde, et s'éclipsa, sans un mot de plus, elle sentit le regard d'Elsie dans son dos, mais elle ne se retourna pas.
Une fois seule, elle soupira comme libérée d'un poid invisible. Une larme roula le long de sa joue froide, elle avait tout gâché. D'un geste brusque elle ôta ses créôles dorées, qu'elle glissa dans une des poches de son blouson.
-Putain... Soupira Arie d'un ton las, ses pas la menèrent jusqu'à son logement. Elle rentra et monta rapidement les escaliers, un fois dans sa chambre, elle se laissa tomber sur son lit, sans prendre la peine de se démaquiller elle s'endormit, avec ce terrible sentiment, ce sentiment qui t'arrache le coeur sans pitié.
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