Chapitre 3 : Tea Time...
Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent dans le pompeux salon du manoir. Il était richement décoré, mais à vrai dire d'une manière assez tape à l'oeil. En effet sa décoration et les objets qui l'orne semblaient plus avoir été choisi pour leur prix que leur goûts. Miss Eudora encercla la pièce de son regard d'aigle, Alistair assis sur un sofa beige discutait avec un homme très élégant qui était à ce qu'elle avait compris un comte allemand. Qui se ressemble s'assemble soupira la détective. Depuis son arrivée dans le salon elle avait échangé deux phrases avec sa voisine, une très jeune femme, celle du comte. Au fond de la pièce, près de la cheminée, il y'avait deux hommes qui menait une discussion assez animé, enfin surtout par le 1er. Doté d'une flamboyante chevelure rousse et d'une force physique impressionnante comparé surtout à son interlocuteur, un petit homme, d'apparence frêle avec des lunettes, qui parlait peu et se contentait surtout d'hochement de tête. Enfin Miss Eudora remarqua un joli petit jeune homme adossé à la bibliothèque, un livre à la main : Oliver Twist. Ce fût le seul qui retenu son attention, peut être car comme elle il semblait se demander ce qu'il faisait ici. Il était assez grand, brun avec de grand yeux bleu ciel, il devait avoir une vingtaine d'année malgré son air mélancolique. Puis la porte s'ouvrit et deux personnes rentrèrent, elle reconnu la jeune lady Victoria qui était passé par sa chambre avant de descendre au salon, pourtant même avec son chignon impeccable, et son collier de perles rouges, elle n'était pas aussi belle qu'entouré de ses roses. La femme qui l'accompagnait était d'âge mûr, grande avec des yeux bruns ses cheveux noirs étaient serrés dans un chignon. Ce devait être sa gouvernante pensa la détective. Puis la servante du parc arriva avec un plateau de bonbons : des pâtes de fruits, des chocolats et des réglisses. Elle se mordait les lèvres, elle du se demander où elle allait le caser, en effet il n'y avait plus une place de libre sur la table de thé. Hormis le fameux thé, il y'avait des scones, de la brioche, plusieurs pots de miels et de marmelades, un gâteau fourré et des petits sandwiches.
En vérité la seul chose qui manquait à ce thé était son hôtesse. Ce qui laissait la détective pensive, bon même si elle nous snobe au moins Alistair aura eu son "low tea". Sa devrait le dissuader de proférer des imprécations contre Lady de Craven pendant quelques temps...
Et pourtant à ce moment même Alistair en faisait des imprécations, en sourdine, car bien évidemment on allait pas commencer sans sa Majesté la baronne...
D'ailleurs quand on parle du loup...
La porte s'ouvrit d'un coup et ce fut comme une apparition. On eu dit que la grâce, l'esprit, la beauté et l'éternelle jeunesse avait débarqué dans la pièce. Enfin en tous cas de l'avis de la principale concernée, et de l'impression qu'elle pensait que tous avait d'elle. Pourtant dans ce salon froid et sans saveur, la Baronne de Craven était un soleil, effectivement, elle était toute de jaune vêtue. Son imposante robe jaune à bustier, largement agrémentée de rubans et de voilettes jaune clair. Ses bras étaient chargé de bijoux en or. Mais le plus impressionnant était sa longue chevelure blonde qui commençait à blanchir, arrangée dans une coiffure compliquée, à la mode actuelle pour les dames de qualité. La seul chose qui détonnait dans son habillement était son collier qui brillait de mille feux, il n'était ni d'or ni de saphir qui aurait pourtant si bien sied à son riche style vestimentaire, mais d'améthystes. Ce qui était beaucoup moins prestigieux. Comment Alistair avait t'il pu deviner ? Piqué de curiosité, elle tenta de rencontrer le regard de son assistant, mais celui-ci était déja braqué sur la nouvelle arrivée, Miss Eudora remarqua alors que l'ambiance était devenu lourde, pesante, comme si les bijoux de la baronne pesaient sur l'atmosphère. L'interlocuteur d'Alistair c'était tu et regardait sa montre, par instinct la détective jeta un oeil à sa voisine, tête baissée, elle tordait ses mains dans un geste nerveux, Victoria et sa gouvernante semblaient fixé un point au loin, derrière le chignon de la baronne et Miss Eudora cru apercevoir qu'elles avaient joints leurs mains. Même le volubile rouquin, fixait les flames de la cheminée aussi ardentes que sa chevelure, certes mais surtout de son caractère qui semblait s'être éteint comme un feux de forêt, paradoxalement quand le soleil arriva. Plus tard, en repensant à ce moment, la détective pensera : On dirait qu'il avait vu un fantôme. Le petit homme avec qui il conversait semblait mieux se contenir, il avait seulement arrêter de hocher la tête, mais son visage resta indéchiffrable, son masque c'était son visage habituel. À part Alistair, seul le petit jeune homme, toujours adossé à la cheminée, la regardait. Il la fixait de ses grands yeux bleu, comme un enfant, de manière solennelle et ingénu. Sans gêne, avec insistance et fermeté, peut être curiosité ? Ils formait un intéressant contraste, en effet leurs yeux bleu était si différent ! Quand la baronne eu finit de parcourir la pièce de son regard elle ébaucha un demi-sourire, pourtant c'était bien ses yeux d'un bleu hautain qui souriait. Un sourire de chatte repue définit Miss Eudora, une chatte qui se prélasse dans l'or et sa condition sociale. Elle ne sentit pas même la brûlure du regard du garçon sur elle, non elle en fixait un autre, à peine plus âgé. Elle fixait le blond comte étranger qui lui s'enquérait toujours de l'heure...
On ne sait comment ce malaise se serait détendu si un petit accident ne vient le troubler. La porte fut restée grande ouverte après la théâtrale entrée de la baronne et des petits aboiements mirent fin au silence de plomb. Quelque secondes plus tard, pénétra dans le salon, une petite chienne, brune avec des rubans roses et un collier brillant. Vive et rapide elle stoppa sa course au pied de la lady de Craven. Sur ses talons arriva la jeune domestique, essoufflée encore une fois, portant un énième plateau. Pourtant personne ne songea à lui faire de reproches pas même sa maitresse, bien plus préoccupé par sa chienne. Seulement cette dernière qui semblait compenser sa taille par son énergie, ne tenait pas en place, elle courait dans la pièce jusqu'à atterrir entre les jambes de la domestique, occupé à disposer des verres sur la table. De surprise elle lâcha celui qu'elle tenait qui manqua de peu de se briser sur l'animal. Cette fois ci la colère de l'honorable lady ne la manqua pas.
-Faites attentions sotte ! Non seulement vous casser ma vaisselle, qui sera soit dit en passant retenu sur vos gages, mais en plus vous tenter d'assassiner ma Daphné !?
-Je ne tentais rien d'autre madame que de faire mon travail et c'est votre chienne qui est venu me déconcentrer, j'admet que cet incident est fâcheux mais il me semble bien qu'il n'est point de ma faute et que tout compte fait il y'a eu plus de peur que de mal.
-Taisez vous butorde ! Vous est t'il possible de ne rien casser pendant plus d'une semaine ? On tient ce que l'on tient à la fin ! Et puis n'y a t'il donc pas de moyen que vous laissiez ma pauvre chérie en paix ? Tous les jours vous manquez la blesser. Du moins émotionnellement par vos mauvais traitement et votre méchanceté.
-Je vous demande pardon madame, mais loin de moi l'idée de faire du mal à cette bête. Mais il me semble que la place d'un chien n'est pas dans un appartement et chez moi à la campagne, tout les animaux dorment dans la grange.
-Impudente que vous êtes ! Que pensez vous que j'ai affaire de votre avis comme de votre misérable vie ? Pensez vous vraiment que j'ai votre cœur de pierre pour exposer ma chère Daphné aux pire intempéries ?
-Je sais bien madame qu'il n'y a rien de mieux au monde que votre chienne et qu'elle vaut mieux que parents, mari, enfants et domestiques.
Elle avait dit cela sans malice, ni ironie elle devait souvent entendre cette maxime dans la bouche de sa maitresse. Cette dernière se troubla quelque peu, il ne faut pas oublier que cette scène pittoresque se jouait devant témoins, alors finalement elle décida de clore la discussion.
-Au lieu de faire la sentencieuse et l'insolente, hâtez-vous donc de finir cette table, l'heure du thé est il me semble dépasser, n'est-ce pas Sir Hoffer Van Rey ?
Levant enfin la tête, le comte répondit : -D'environs une demi-heure.
Personne ne cru de bon goût de rappeler que la seule personne, en retard s'était elle même.
On se mit donc à table et Miss Eudora eu tout le loisir de continuer son observation. L'atmosphère c'était indéniablement détendu et on causa en consommant des douceurs. La détective en avait appris un peu plus sur les invités. D'abord le comte assis entre Alistair et la baronne, venait d'Allemagne et se nommais Ludwing Hoffer Van Rey il était accompagné de son épouse, Magda, une jeune femme superbe, il formait tout les deux un couple de conte de fée : jeunes, beaux et nobles. Le superbe roux semblait avoir retrouvé sa langue et en faisait bon usage, plus volubile que jamais, il avait aussi grand appétit. C'était le marquis Angus McLennan d'Écosse. À cotés de lui son compère, l'homme à lunette, était le professeur Charles Arrow. Un chercheur anglais très en vu. À cet instant Alistair jeta un regard en biais à miss Eudora, espérons que cette lady n'a pas céder à la mode de s'entourer de personnages connus. Enfin le petit jeune homme, Oliver Jones restait toujours silencieux. Comme on pouvais le présager il n'était pas de ce monde là, il était un jeune peintre invité au manoir, le temps de faire les portraits des dames de la maison. Mais il émanait une telle grâce et beauté de ce dernier qu'il ne dépareillait pas parmi les autres invités.
La détective en était là de ses constatations quand la petite domestique revenue, cette fois ci elle portait non pas un plateau de sucreries ,mais quelques choses d'encore plus lourd et riche, un vase. Elle le posa dans un coin près de Miss Eudora, avant de se masser les lombaires. Soudain un imperceptible gargouillis émana de son ventre et lui tira une grimace. Il n'y a pas à dire si les serveurs sont les premiers à porter des plats divers et variés il n'était certainement pas les premiers à y goûter. Ayant certainement fait la même réflexion sur les inégalités de classe, l'enquêtrice qui avait d'ailleurs eu les yeux plus gros que le ventre (il le fallait bien pour observer tout ce beau monde), lui tendis discrètement un biscuit. Quand la voix grinçante de leurs excellente hôtesse se fit entendre.
-C'est trop aimable de votre part Miss, mais Béatrix ne peut pas accepter, elle doit perdre une bonne dizaine de kilos.
L'ambiance de la salle redevenu glacé comme par enchantement. Choquée par ses paroles Miss Eudora ne put s'empêcher de protester.
-Je ne vois pas ce que vous voulez dire madame, je la trouve très bien.
Peu habitué à ce qu'on lui tienne tête, et ayant toujours sur le coeur sa querelle passé avec la jeune domestique. La baronne n'en resta pas moins aimable avec son invitée. Elle choisit de jouer la carte de la commisération et répliqua avec un ton atrocement doucereux.
-Je comprend que vous ne voulez pas la gêner et que de toute façon les domestiques ne sont pas là pour être regarder, mais que voulez vous ? Inutile de se voiler la face et je tient un certain rang dans le monde. Je ne peux pas me permettre d'avoir une servante obèse à mon service, surtout que ses fonctions l'obligent à apparaitre devant mes visiteurs.
Quelle peste ! Cette Lady était vraiment tout le contraire des principes qui tenait tant à Miss Eudora, l'intégrité, l'intelligence, la bonté... Et puis surtout elle vouait une haine féroce à tout les diktats de la mode, ridicules pour la plupart, dangereux pour certains. Le corset surtout véritable objet de torture. Des femmes mourrait pour avoirs des courbes irréalisables. À cet instant, la détective eu une furieuse envie de tirer Alistair par le col et de déguerpir de ce lieu surchargé de mauvaises décorations et d'hypocrisie où elle étouffait. Mais c'était Miss Eudora, donc en l'espace d'une seconde elle reprit le contrôle d'elle même, elle fût aidé dans cela par un signe de tête de Béatrix qui en partant, la remerciait d'avoir prit sa défense. Ses yeux gris redevenu impassible, le thé s'acheva quelques minutes plus tard.
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