23.3 Pensés
- Ce n'est pas à propos des bombabouses, n'est-ce pas ?, murmura Rose en voyant l'air grave qui s'était inscrit sur les traits du directeur.
Une tension flottait dans l'air.
- Effectivement. La mort de Bartemium est préoccupante. Et celles des deux élèves de Beauxbâtons, évidemment... Je m'inquiète pour votre sécurité, à toi et ton frère.
Rose caressa distraitement son doigt taché de sang. Elle aussi, elle s'inquiétait. Mais ça faisait des années déjà, alors elle s'y était habituée, à cette petite angoisse nichée dans un recoin de sa tête. Dumbledore soupira en croisant ses longs doigts osseux entre-eux. Un pli soucieux s'était formé entre ses sourcils et il caressait pensivement sa barbe, comme si une quelconque idée lumineuse pouvait en jaillir. Elle ne l'avait jamais vu aussi désarmé. Et c'était loin d'être rassurant.
- Vous devriez parlé avec Maugrey. Lui et Bartemium ont eu un différent quelques heures avant sa mort, fit Rose.
Il y eut un silence, qui sembla s'étirer comme on étirait le fil d'une araignée. Imbrisable, et pourtant si fragile.
- Professeur..., commença Rose, en contenant le tremblement qui couvait dans sa voix.
Dumbledore se massa le visage, l'air lasse.
- J'ai conscience de t'en demander beaucoup Rose. Depuis la première année, tu dois porter la charge d'Evans et le poids des secrets laissés par Voldemort après la mort de tes parents. Cette année doit se révéler particulièrement éprouvante, pour toi.
Rose referma la bouche et inspira profondément. Oui, Dumbledore devait vraiment être dépassé par les événements pour se soucier d'elle ou de ses sentiments.
- Je n'ai aucune idée de qui a pu mettre le nom d'Harry dans la Coupe de Feu. Mais j'ai l'impression que la réponse est proche. Qu'elle est dans ce souvenir que j'ai visionné dans la Pensine. Il faut continuer vos recherches, Professeur.
- Bien sûr, ça va de soit...
- Et, le coupa Rose en croisant ses bras, il faut que je vous pose une question.
Les cauchemars d'Harry, leur capacité à parler le Fourchelangue, cette douleur qui se réveillait parfois au travers de leur cicatrice... Rose y pensait depuis pas mal de temps. Elle avait dû mal à y croire. Il y avait des choses parfois si effrayantes, qu'on se refusait à y croire. Le déni avait une fâcheuse tendance à contrôler l'Homme. C'était une stupide habitude que de se laisser aveugler par ses sentiments. Dumbledore se cala dans son fauteuil, croisant les mains une nouvelle fois, cette fois-ci sur ses genoux.
- Quelque chose nous lie à Voldemort, n'est-ce pas ? Les cauchemars d'Harry, ce sont les pensées de Tom Jedusor. Le Fourchelangue, c'est à lui aussi. C'est comme s'il pouvait s'introduire dans nos têtes. Et Harry semble plus sensible à ce phénomène. Ces similitudes entre nous et lui... Il ne nous a pas seulement transmis une part de ses pouvoirs, n'est-ce pas ? C'est comme si une part de lui nous habitait...
Dumbledore se cala dans son fauteuil, croisant les mains une nouvelle fois, cette fois-ci sur ses genoux. Son regard s'était fait plus sombre. Rose avait tapé en plein dans le mil, comme toujours.
- Est-ce qu'il peut voir nos pensés comme nous le pouvons ? Parce que si c'est le cas Harry doit immédiatement prendre des cours d'occlumancie..., se mit à débiter Rose en voyant que Dumbledore ne répondait pas.
- Voldemort n'est pas au courant du lien qui vous unie. Ce n'est pas quelque chose dont tu doives te préoccuper toi ou ton frère.
Donc il y avait bien un lien.
- J'ai compris, fit Rose, pas plus de question à ce sujet.
Comment ? Pourquoi ? Qu'est-ce qui avait fait qu'ils s'étaient retrouvés liés à Voldemort ? Depuis quand ? Par quoi ? Est-ce que le lien pouvait être rompu ?
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro