23.2 Panse-Ment
Ils rapprochèrent du sol et atterrirent sur le banc sans rien ressentir. Harry fit un gros pouf. Rose avait déjà croisé ses jambes et observait les alentours. Ils étaient de toute évidence dans une salle d'audience du ministère. Dumbledore était à côté d'eux, Maugrey derrière. Celui n'avait aucune flasque à la main, ou aucun tic particulier. Le temps l'avait changé, supposait Rose. Harry tenta de parler à Dumbledore, mais il n'obtint aucune réponse. C'était comme s'ils étaient invisibles. Une cage de fer aux piques tournés vers l'intérieur remonta du centre de la pièce avec un homme aux mains attachées. Il était dans un sale état : maigre, nerveux et sale, et surtout, elle le connaissait.
- Igor Karkaroff. Vous avez été extrait d'Azkaban à votre demande, ce pour témoigner devant ce Conseil. Si vos informations s'avéraient capitales, le Conseil serait prêt à ordonner votre libération sur le champ. En attendant, vous resterez aux yeux du Ministère, un Mangemort condamné. Acceptez-vous ce terme ?, déclara d'une traite Barty Croupton, le juge du conseil.
- Oui monsieur.
Son accent était extrêmement prononcé.
- Alors qu'avez-vous à déclarer ?
- J'ai des noms, monsieur, s'empressa de répondre Igor.
Barty était toujours aussi impassible. On aurait dit que pour lui, Karkaroff était déjà mort.
- Il y avait Rosier. Evans Rosier.
Rose sourit. Évidemment, Rosier était le fils d'un Mangemort.
- Evan Rosier est mort, répliqua avec condescendance Barty.
- Mort ?, s'étonna Karkaroff.
Maugrey se pencha à l'oreille de Dumbledore :
- Oui, et il a emporté un souvenir de moi d'ailleurs, confia-t-il en désignant son œil.
- Je ne savais pas...
Igor était tout à fait démuni.
- Si c'est tout ce que vous avez à nous apprendre...
- Non, non, non, non, il y avait Rookwood, c'était un espion, le coupa avec affolement Karkaroff.
Azkaban devait vraiment être terrible. Dire que Sirius y avait passé plus de 10 ans.
- Augustus Rookwood ? Du département des Mystères ?
Elle aperçut Rita Skeeter, cette peste, écrire avec frénésie sur son bloc note. Elle n'était pas encore à la plume à papote.
- Oui oui, lui-même, il donnait à Vous-Savez-Qui des informations du Ministère !, répondit Igor, les yeux illuminés d'espoir.
- Très bien. Le Conseil va délibérer. Pendant ce temps, vous serez reconduit à Azkaban.
- NON ! Attendez, je vous en supplie ! J'en ai d'autres ! Rogue, Severus Rogue !, s'écria Igor.
Harry sembla surpris, à côté d'elle. Il y a encore quelques mois, il ignorait ce qu'était un mangemort. Rose l'avait appris dès son entrée à Poudlard. Dumbledore se leva, s'adressant à Barty qui semblait lassé :
- Le Conseil connaît bien ce cas, j'ai apporté des preuves dans cette affaires, Severus Rogue était en effet un Mangemort, il est devenu, avant la chute de Voldemort, notre espion, et ce en courant de grands risques.
Rose arqua un sourcil. Voilà quelque chose qu'elle ignorait.
- IL MENT ! IL MENT ! IL MENT !, hurla, démentiel, Karkaroff.
- Aujourd'hui il n'est pas plus Mangemort que moi, acheva en s'asseyant Dumbledore.
Rose pinça les lèvres. Elle doutait que Dumbledore ait un tatouage indélébile sur l'avant-bras gauche.
- Rogue est resté fidèle au Seigneur des Ténèbres !
Barty frappa son bureau d'un petit objet, énervé :
- Sileeeeeeennnnnnce !
Ta gueule.
- Si le témoin n'a pas d'information authentique, et importante, à nous donner, nous allons lever la séance !
Mais Karkaroff n'était pas de cet avis. Il dit, un soupçon de satisfaction dans la voix, comme s'il était le maître de ce jeu :
- Oh non, non, non, non... J'ai entendu parler d'un autre.
- Quoi ? Oui ?
- Je l'atteste que cette personne a pris part à la capture, et au moyen de sortilège Doloris ! À la torture de l'aurore Londubat et de son épouse !
Un homme s'était levé, le visage fermé, et se frayait lentement un passage dans les bancs.
- C'est l'homme de mes cauchemars !, le reconnut Harry.
Là, ça devenait intéressant.
- Le nom ! Je veux le nom, donnez-moi ce maudit nom !
- Barty Croupton...
Rita Skeeter ouvrit grand la bouche, les murmures se firent pressants.
- ... Junior !, clama avec délectation Igor.
Il y eut une explosion d'indignations, de peur, d'étonnement, alors que son regard se braquait sur l'homme. Il s'était figé. Aucune tristesse ou peur dans son regard, juste un masque froid et mauvais. Ses traits se tordirent en une expression de haine et de dégoût purs et il s'élança au travers de la foule. Personne ne l'arrêtait ? Même pas un petit croche-pied ? Sérieusement ? La foule se contenta de pousser un « OOOOOH » collectif. Heureusement, Alastor Maugrey n'était pas à ce niveau primitif de réaction. Il se leva, baguette à la main, et le sortilège fusa. Barty Junior s'effondra au milieu de paperasse, alors que d'autres hommes, ceux qui contrôlaient la cage de Karkaroff, l'attrapaient. Barty Croupton pas Junior semblait perdu, et le choc de la révélation lui donnait un air hagard.
C'était une partie de sa vie qui venait de s'effondrer.
Barty Junior se débattait comme un beau diable, somptueux mangemort jusqu'à la fin, et hurlait :
- Ne me touchez pas avec vos sales pattes, pauvres vermines !
Un sortilège et paf, il aurait pu être immobile. C'était peut-être pour ça que Maugrey avait été viré du ministère. Parce qu'il augmentait trop les stats. Normal. Les yeux fous, un rictus haineux accroché à la bouche, il se lécha plusieurs fois la lèvre, et Rose ressentit un sentiment de malaise. Est-ce que... Quelque chose lui échappait ?
- Salut père !, balança-t-il avec un grand sourire.
Oh moins, il était poli.
- Tu n'es pas mon fils, lâcha Barty pas Junior.
La tristesse allumait une étrange lueur dans ses yeux, mais Rose voyait autre chose. Du dégoût et de la colère. Bart Junior se lécha une nouvelle fois la lèvre supérieur et se mit à hurler, se débattant si fort qu'il en échappa presque à la poigne des gardes.
Puis soudain, Rose se retrouva dans le bureau de Dumbledore, propulsée en arrière, hors de la Pensine. Si elle atterrit au sol en titubant, elle eut le bon sens de se rattraper à un meuble, haletante. Quelque chose lui échappait, et elle ne savait pas ce que c'était. Elle remarqua Dumbledore, une main au bord de la coupe. Il les avait éjecté avec violence quand même.
- La curiosité n'est pas condamnable mais il faut l'exercer avec prudence, énonça-t-il sagement. C'est une Pensine. C'est très utile, si comme moi, on a trop de pensés et de souvenirs dans la tête.
C'est ça aussi de pas vouloir claquer mon vieux.
- Ça me permet de revoir des choses que j'ai déjà vu. Vous savez, Harry, Rose, j'ai cherché, cherché quelque chose, un petit détail, quelque chose qui m'aurait échappé, avoua Dumbledore en se dirigeant vers un étrange hublot, et quelque chose qui expliquerait pourquoi ces horribles choses sont arrivés. À chaque fois que j'entrevois une réponse, elle disparaît !, s'agaça-t-il en se tournant vers eux.
Il se laissa tomber sur un fauteuil, en se triturant les mains. Elle comprenait sa frustration , elle était entrain de baigner dedans.
- C'est à vous rendre fou, avoua-t-il dans un mince filet de voix.
Harry s'avança de quelques pas et elle crut qu'il allait le réconforter, mais que nenni.
- Monsieur... Le fils de M.Croupton... Qu'est-ce qui lui est arrivé exactement ?
On ne lui avait jamais appris à rassurer les papis ?
- Il a été envoyé à Azkaban. Barty en a été anéanti.
Ou plutôt, son image en avait été anéantie.
- Mais il n'avait pas le choix, les preuves étaient accablantes. Pourquoi cette question ?, s'interrogea soudain Dumbledore en les fixant.
- C'est parce que... il était dans un rêve que j'ai fait.
- C'était cet été, avant la rentrée.
Dumbledore se leva.
- Dans mon rêve, j'étais dans une maison et Voldemort était là. Mais c'était un être à peine humain. Il y avait aussi Queuedver, et le fils de M.Croupton.
- Tu as fait d'autres rêves, comme celui-ci ?
- Oui, toujours le même, se désola Harry.
- Et toi Rose ?
Elle secoua le tète. Rose faisait des cauchemars, mais des cauchemars bien différents. Elle y mourrait souvent à la fin. C'était quand son cœur arrêtait de battre qu'elle se réveillait. Dumbledore les contourna et se courba au-dessus de la Pensine.
- Monsieur, ces rêves, ce que je vois, vous ne pensez pas que ça s'est réellement passé n'est-ce pas ?
- Je pense que ce n'est pas bon de ressasser tes rêves Harry. Qu'il vaut mieux tout simplement, il porta sa baguette à sa tempe, l'air extrêmement concentré, un long filet d'argent en sortant du bout de sa baguette, les chasser à jamais.
Et le souvenir tomba dans sa Pensine, qui ressassait encore le visage hautain de Barty Junior.
- J'aimerais parler à Rose, si ça ne te gêne pas Harry. Nous avons encore retrouver des bombabouses sous la chaise de Mrs.Maxime.
Fred et George, ces idiots.
*
AYO !
Je sais que j'ai pas publié la semaine dernière, mais j'avais une bonne excuse. Et oui, en effet, je me trouvais en Irlande (et y avait beaucoup de moutons eheh).
C'est pour cela que je vais publier un autre chapitre après celui-ci.
Je ne vous retiens pas plus, bonne lecture ^^
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