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9. Gliroy Toquard

J'avais dit à une lectrice que la suite venait mercredi mais j'ai eu la flemme et j'ai oublié je-

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Gliroy Lescarte, ou quelque chose dans le genre, adorait les entrées théâtrales et les aveuglait de par son narcissisme et son manque flagrant de contrôle sur ses cours, et certainement pas par son intelligence et ses dons hors du commun de sorcier. Rose savait reconnaître un bon menteur lorsqu'elle en voyait un. Parce qu'elle était elle même une merveilleuse menteuse. Premièrement, il débordait d'une assurance suintante : un bon menteur, et narcissique dans le cas présent, sait faire croire à son auditoire et à lui-même qu'il maîtrise le sujet. Deuxièment, il parlait comme s'il débitait un discours : un bon menteur sait préparer ses mensonges. Troisièmement, il essayait manifestement de convaincre son auditoire qu'il était le meilleur : un bon menteur sait aliéner son auditoire. Il y arrivait bien d'ailleurs. Les filles se pamaient à chacun de ses mots. Même Hermione était tombée, aux dires désespérés d'Harry. Rose était la seule survivante. Mais ce qui était le plus flagrant, dans le mensonge de ce Gilderoy Toquard, c'était qu'il mentait. Il n'avait rien d'un bon sorcier. Rien.

- Moi, Gilderoy Lockart, se présenta son nouveau professeur de Défense contre les Forces du mal en descendant de son bureau.

Il dit tout en passant les marches de son petit escalier :

- Ordre de Merlin, 3 ème place, membre honoraire de la ligue...

Rose passa le cours à énumérer les défauts de son professeur avec Blaise et Malefoy. Malefoy ne pouvait que détester Glitter Lockart. Il lui avait volé la vedette auprès des filles.

- Moi, Glitter Toquard, singea Rose, une main aux doigts écartés sur sa poitrine pour se donner de l'importance, Ordre de l'Ordure, 1ère place, membre temporaire de l'intelligence...

Blaise se tordait de rire à ses côtés, et Malefoy gardait le sien du mieux qu'il le pouvait. Les portraits de Gilderoy la fixaient méchamment. Il n'y avait que ça. Des portraits de son professeur. Que c'était répugnant. Rose se mit à retranscrire sur son cahier les dires de Gilderoy, les ponctuant de remarques acerbes. Il y avait une différence entre mentir et mensonges. Ce type était pitoyable. Comment Dumbledore avait-il pu engager un tel incompétent ?

- J'ai pour tâche de vous armer contre les créatures les plus odieuses qui soient connues dans le monde des sorciers...

- Tu crois qu'il va nous apprendre à se débarrasser de lui ?, fit Blaise avec un rictus dégoûté.

- Vous aurez peut-être les plus belles peurs de votre vie dans cette salle. Mais n'ayez crainte, car je suis là pour vous protéger.

Malefoy sembla si sceptique que Rose manqua de s'étouffer de rire. C'était bien ça, le problème. Leur sécurité reposait sur un manipulateur narcissique qui se mentait même à lui-même.

- Je vous demanderai de ne pas hurler, ça pourrait les énerver !, déclara Gilderoy en haussant très intelligemment le ton.

Soudain, Gilderoy souleva un tissu qui recouvrait une cage. Cage qui emprisonnait de petits créatures bleus avec des ailes. Des lutins de cornouailles. Plus vicieux que ces bestioles, il n'y avait que Rose elle-même. Elle se pencha à l'oreille de Malefoy :

- 2 galions que ça va dégénérer et que tu vas t'enfuir en courant, murmura-t-elle.

- Pari tenu, accepta-t-il, sûr de gagner.

- Comment ça, dégénérer ?, chuchota avec inquiétude Blaise, agrippant l'avant-bras de Rose.

Elle tapota la main de Blaise avec conciliance :

- Si tu cours assez vite, tu pourrais en réchapper.

- Réchapper à quoi ?, gémit Blaise, désormais plus que paniqué.

Il se trémoussait sur sa chaise et jetait des coups d'œil inquiets aux lutins de cornouailles. Rose retint son sourire et garda une mine sombre et sérieuse. Blaise était si naïf que le manipuler était un jeu d'enfant... Et peut-être que Rose le trouvait aussi super attendrissant. Et super bête. Mais super attendrissant. En un mot, c'était Blaise.

- Des lutins de cornouailles !, fit fièrement Glitter. Fraichement capturés...

Le rire de Seamus, plus élevé que celui des autres élèves, fit dire au professeur Toquard :

- Vous pouvez rire, Mr.Finnigan. Mais sachez que les lutins peuvent être de petites pestes diaboliques.

- Tu me protègeras, Rose ?, s'enquit Pansy qui voyait, comme ses amis, la catastrophe arriver.

- Désolée, j'ai déjà prêté allégeance à Blaise, fit dramatiquement Rose en tapotant le dos de son protégé.

- Traitresse, grogna Pansy.

- Voyons comment vous allez vous en sortir, dit Gilderoy.

Il ouvrit la cage, délivrant les lutins surexcités. Rose ferma les yeux un instant, excédée. Il n'avait pas donné de formule pour lutter contre ces créatures. Il n'avait pas donné d'informations sur ces créatures, seulement leur nom et le fait qu'elles n'aimaient pas le bruit. En plus de cela, il criait, énervant encore plus les lutins. Était-il vraiment idiot à ce point ? À croire qu'il n'avait jamais été à l'école.

Avant la pratique, venait la théorie.

C'était la base même d'un cours. Il ne fallait pas être un génie pour le comprendre.

- Oh oh, s'affola Malefoy.

Il rangea à une rapidité impressionnante ses affaires et détala hors de la pièce, alors que les lutins fonçaient vers eux. Ils s'agrippaient à leurs manches, leurs plumes, leurs peaux, et leurs manuels. Et ils déchiquetaient et balançaient tout. Un véritable bordel. Et une véritable horreur.

- Allez attrapez-les ! Attrapez-les ! Ce ne sont que des lutins !

- Mais quel imbécile ce prof !, s'écria Rose suffisamment fort pour que Gliroy Lockart l'entende.

La sécurité des autres élèves, elle s'en moquait un peu. Beaucoup, même. Mais être face à une telle inconscience, ça la mettait hors d'elle. C'était à croire qu'elle n'aurait jamais de professeur de défense contre les forces du mal qualifié. Alors que les forces du mal étaient là. Elles étaient partout, tapissées dans l'ombre à la lumière du jour. Elles attendaient leur temps, et lorsqu'il viendra, sauteront à votre gorge pour sucer votre sang et vous ôter la vie. Vraiment, Rose ne comprenait pas qu'on ne lui donne pas les moyens de se défendre et qu'elle doive tout faire toute seule. Toujours toute seule.

- Arrière, viles créatures !, couinait Blaise en agitant ses bras pour protéger son précieux manuel.

- Ah ! Espèce de sale petite !, jurait Pansy en se démenant contre un lutin qui avait prit comme cible ses cheveux.

- Je vais t'aider !, déclara courageusement Blaise.

Il attrapa une paire de ciseaux et avant que Pansy ait pu dire quoi que ce soit, coupa la mèche qu'agrippait le lutin. Pansy hurla si fort que les tympans de Rose manquèrent de saigner. Elle ne pouvait plus rien faire pour Blaise désormais. Il s'était condamné... Encore un soldat tombé.

Rose attrapa son sac et le balança tout autour d'elle, repoussant, ou écrasant, les lutins qui passaient par là, donnant assez de répit à Blaise pour s'enfuir à son tour de la salle, suivit d'une Pansy aux yeux exorbités.Théodore avait disparu. Rose s'apprêtait à quitter la pièce lorsqu'elle vit Neville, tenu aux oreilles par deux lutins, qui se faisait suspendre au lustre, et Harry, Ron, et Hermione en difficulté. Surtout Hermione. Elle était accablée de lutins qui la tiraient dans tous les sens. Et cet imbécile de Toquard qui observait la scène sans rien faire.

- Lâchez-moi !, fit-elle d'une voix tremblante en gigotant de partout.

- Non ! Attends ne bouge pas !, s'exclama Harry en brandissant son livre.

Il frappa violemment un lutin accroché au crâne d'Hermione et l'envoya valdinguer dans les airs.

- Mutinlutin Malinpesti !, fit Gliroy en agitant comme un gamin sa baguette.

Un lutin qui passait par-là attrapa sa baguette. Son sortilège était inefficace, de toute manière. Rose tressaillit lorsque les créatures rompirent la chaine qui maintenait au plafond un squelette de... Rose ignorait à qui appartenait ce squelette, mais il s'écrasa au sol, désarticulé. Il avait de quoi ronger ses os... Gilderoy détala précipitamment dans son petit escalier, à l'image de ses autoportraits qui se cachaient dans leur paysage. Il fit avec un petit rire nerveux, avant de claquer la porte de son bureau :

- Vous quatre ! Je vous demanderais de remettre en place ce qui reste !

Rose jura, abasourdie par sa lâcheté. Une idée qu'elle appliqua dès que son professeur eut disparu germa dans son esprit. D'un discret coup de baguette, elle fit tomber plusieurs des tableaux de Glitter Toquard au sol, et en déchira la toile pour d'autres. Elle n'osait imaginer la tête de son professeur à cette vue. Ça devrait être délectant.

- Comment on va faire ?, hurla Ron, ramenant Rose sur terre, alors qu'Harry, Hermione, et lui, repoussaient à coup de manuel les lutins qui fonçaient sur eux.

Hermione se bondit sur ses pieds, tendant sa baguette et fit en parfaite synchronisation avec Rose :

- Immobilus !

Leur sortilège combiné figea les lutins dans les airs. Ils ne pouvaient même plus bouger un orteil. Hermione fixa Rose un instant, indécise de comment réagir. Encore une fois, Rose avait une touche d'avance sur elle. Elle finit pourtant par lui adresser un petit sourire.

- Vous pouvez vous lever, bande de mauviettes, lança Rose à Harry et Ron, cachés sous leur bureau.

Leur tête dépassa légèrement du bureau et ils scrutèrent la pièce avec de grands yeux méfiants. Rose éclata de rire en époussetant ses épaules. Elle se sentait enveloppée dans une douce chaleur. Neville était encore suspendue dans le vide, mais elle avait pas mal aidé, aussi, elle se détourna et quitta la pièce. Elle avait 2 galions à récupérer après tout...

Au passage, elle récupéra la mèche de cheveux de Pansy...

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