41. Dumby-Dobby-Badoum
- Vous êtes conscients, naturellement, d'avoir au cours des dernières heure, enfreints au moins une douzaine d'articles du règlement ?
Rose ne prit pas la peine de répondre. À vrai dire elle en avait rien à battre. C'était pas la première fois qu'elle enfreignait le règlement et ce ne serait certainement pas la dernière. En plus de ça elle mourrait de faim. Rose se sentait un peu mal d'avoir entraîné Théodore dans tout ça après coup, mais il restait, comme à son habitude, impassiblement stoïque.
- Cependant, il me parait juste que vous receviez tout les quatre une récompense spéciale pour services rendus à l'école
- Messieurs Weasley et Rosier, voulez-vous envoyer un hibou porter ce papier de libération à Azkaban ? Je crois que nous avons tous hâte de revoir notre garde-chasse, confia sur le ton de la confidence Dumbledore en tapotant l'épaule de Ron.
Théodore jeta un regard à Rose mais s'en alla sans broncher. Une fois les deux garçons partis, Rose ne put s'empêcher une remarque :
- Vous auriez dû être à Serpentard.
Il avait si brillamment et habilement profité de l'état de choc et de l'admiration béate que lui portait Ron pour le faire dégager de la pièce que Rose ne pouvait que l'en féliciter. D'ailleurs, elle le félicitait plus simplement pour avoir dégager Ron.
- Peut-être bien, peut être bien Rose, fit Dumbledore avec un petit sourire. Mais tout d'abord, je tiens à vous dire un grand merci. Vous avez dû faire preuve d'une grande loyauté envers moi dans la Chambre. Rien d'autre n'aurait pu amener Fumseck à venir à votre secours...
- Il disait qu'il était le meilleur, murmura Rose en se balançant sur ses talons, gênée par la tournure que prenait la conversation.
Rose arrêta de se balancer en remarquant les yeux brillants de Dumbledore. Le vieux n'allait pas pleurer quand même ?
- Ensuite, reprit Albus, j'ai le sentiment que quelque chose vous tourmente tout les deux. J'ai raison ?
- C'est seulement, commença Harry, vous savez monsieur , je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer certaines choses... Certaines similitudes entre... Tom Jedusor et moi.
Rose ne put s'empêcher de ricaner. Ça, c'était du Harry tout craché.
- Et moi aussi, ajouta-t-elle en levant la main.
- Je comprends, Harry. Tu sais parler Fourchelangue ? Et pourquoi ?
- Parce que Voldemort aussi !, compléta Rose.
Ça semblait maintenant évident à Rose.
- À moins que je ne me trompe, Harry, il vous a transmis certains de ses pouvoirs le soir où il t'a fait cette cicatrice.
- Vous pensez que Voldemort nous a transmis certains pouvoirs ?
- C'est ce qu'il vient de dire Harry !, roula des yeux Rose.
- Pas volontairement. Mais, en effet...
Rose se demanda depuis combien de temps Dumbledore s'en doutait.
- Donc le Choixpeau magique avait raison. Je devrais être à Serpentard !, s'affola Harry.
Rose donna une pichenette dans la tête d'Harry pour le sortir de sa léthargie stupide.
- C'est vrai, vous possédez nombre de qualités que Voldemort lui même apprécie. La détermination, l'ingéniosité et un certains mépris pour les règlements ,ajouta Dumbledore avec un haussement de sourcils exagéré.
Étrangement, pour une raison qui lui était totalement inconnue, il jeta un regard oblique à Rose, comme pour appuyer ses propos. Non, vraiment, elle ne comprenait pas pourquoi. Ce n'est pas comme si elle avait accumulé 67 heures de colles cette année, à récurer les trophées avec Rusard, à gratter le fond des chaudrons avec Rogue, à copier des théorèmes de métamorphose avec McGonagall ou à ramasser du crottin d'hypogriffes avec Hagrid, ou encore à aider Chourave à déchausser les mandragores, tout ça parce qu'elle s'était amusée à placer des bombabouses dans le bureau de Rusard, à faire exploser le chaudron de Millicent Bulstrode en ajoutant un ingrédient de trop, ou parce qu'elle avait transformée la plume de Goyle en un piaf agressif, ou alors parce qu'elle avait manquée de respect à cet imbécile de Gliroy et qu'elle n'était pas allée à ses retenus. Ça n'était pas non plus parce qu'elle s'était amusée à envoyer de la terre sur ses confrères Serpentards.
Vraiment, Rose ne comprenait pas pourquoi.
- Harry, pourquoi le Choixpeau t'a-t-il envoyé à Gryffondor ?
- Parce que je le lui ai demandée, parvint à dire celui-ci.
- Exactement Harry, exactement, ce qui te rend différent de Voldemort. Ce ne sont pas nos aptitudes qui nous révèlent, ce sont les choix que nous faisons.
- Mais pourquoi Rose est-elle à Serpentard alors ?
Rose pinça les lèvres. Il lui foutait une colle, là. Un silence gênant flotta dans l'air quelques secondes.
- Disons que j'ai laissé le destin choisir, répondit évasivement Rose.
Disons qu'elle était foncièrement mauvaise.
Harry hocha légèrement la tête, comme s'il assimilait difficilement ses paroles. Il sembla à Rose qu'il comprit enfin qu'elle n'était pas aussi parfaite qu'elle se plaisait à le croire, et qu'il y aurait un jour où il ne pourrait plus l'aimer pour ce qu'elle était.
- Et si tu veux la preuve que tu appartiens à Gryffondor et que même un Serpentard n'est pas aussi mauvais que tu le penses, je te suggère de regarder d'un peu plus près, Harry, fit Dumbledore en soulevant l'épée au bout ensanglee de sous son bureau.
Harry la prit par la lame et Rose retint son envie de lui crier dessus. Les épées avaient des manches, c'était pas pour rien. Il pouvait se couper comme ça. L'imbécile.
- Godric Gryffondor ?, lut Harry à voix haute.
- Fais voir, fit Rose en arrachant l'épée des mains à son frère, la prenant par la lame.
- Seul un véritable Gryffondor peut la sortir du Choixpeau, expliqua Dumbledore.
La porte s'ouvrît alors derrière eux et Rose se retourna brusquement. Malefoy Père venait d'entrer majestueusement. Il se trouve que Rose avait énormément pensé à lui en découvrant le journal de Tom Jedusor. Il s'avança comme s'il possédait l'endroit et Rose remarqua avec étonnement les grands oreilles abattues derrière lui.
- Dobby !, s'exclama-t-elle chœur avec Harry.
Rose était heureuse de voir Dobby. Harry, lui était surpris. Il ignorait encore que l'elfe de maison appartenait à la famille Malefoy.
- Alors c'est lui ton maître ?, demanda-t-il incrédule. La famille que tu sers c'est les Malefoy ?!
Lucius jeta un regard glaciale à Dobby, qui tremblait comme un feuille. Rose se rendit alors compte qu'ils avaient fait une erreur en le reconnaissant.
- On réglera ça plus tard, fit-il en mitraillant du regard Dobby.
Oh non, certainement pas. Lucius s'avança vers le bureau de Dumbledore et écarta sans vergogne Harry à l'aide de sa canne.
- Poussez-vous Potter.
Ces Gryffondors, songea Rose sans bouger. Un petit bout de bois bien taillé n'allait pas la faite reculer. Même si ça cognait vachement fort.
- Au risque de me répéter, poussez-vous Potter, siffla-t-il, son visage se teintant lentement de rouge.
Malefoy tenait donc aussi ça de son père.
- Je croyais que les soit-disant Sang-Purs étaient polis, renifla Rose d'un air ennuyé.
- Poussez-vous !
- Nan.
Lucius leva sa canna et la planta violemment dans le sol. Rose ne comptait pas le laisser parler aussi facilement à Dumbledore après tout les dégâts qu'il avait fait. Celui-ci était tranquillement assis dans son fauteuil et regardait la scène d'un air amusé.
- Je crois que ce que Mr.Malefoy veut dire, Rose, c'est « Pouvez-vous vous pousser s'il vous plaît ? », fit-il avec malice.
Rose écarquilla grands les yeux et ouvrit sa bouche dans un O parfait, l'air parfaitement choquée :
- AH ! Ça change tout alors, dit-elle petite voix mièvre en se poussant sur le côté.
Dobby se plaça à ses côtes et Rose lui tapota la tête, ravie de le revoir.
- Ainsi, c'était vrai, vous êtes de retour, constata Malefoy en la fusillant du regard, ce qu'elle lui rendit sans mal.
- Quand le Conseil a su que la fille d'Arthur Weasley avait été emmenée dans la Chambre, ils ont jugé bon de me faire revenir.
Lucius détourna la tête avec un « Humpff » agacé :
- C'est ridicule.
Oh ça oui, ça l'était.
- Curieusement, continua Dumbledore, plusieurs membres du Conseil ont eut l'impression que vous jetteriez la malédiction sur leur famille s'ils refusaient de me suspendre.
Malefoy perdit instantanément son masque pour laisser place à une colère sourde.
- Comme c'est curieux, fit Rose du bout des lèvres en arquant un sourcil.
Malefoy s'écria, repoussé dans ses retranchements :
- Comment osez-vous ?!
- Je vous demande pardon ?, demanda d'une petite voix Dumbledore, ce qui fit pouffer Rose.
- Mon seul souci a toujours été et sera toujours la bonne marche de cette école !, vociféra Lucius, même si personne n'y croyait. Et le bien être, de ses élèves, bien sûr, rajouta-t-il en dévisageant froidement Rose, adressant le même regard à Harry.
- Bien sûr, répéta Rose d'une voix mielleuse avec des yeux innocents.
Malefoy prit une brusque inspiration pour se calmer et demanda hautainement :
- Le coupable a été identifié, je présume ?
Dumbledore nous jeta un regard pétillant en répondant :
- Oh oui.
- Alors ? Qui est-ce ?, s'impatienta Malefoy avec une étrange satisfaction.
- Voldemort.
- Ah.
Rose retint un gloussement.
- Seulement, cette fois, il a choisis d'agir par le biais de quelqu'un, au moyen de ceci, expliqua Dumbledore en brandissant le carnet massacré de Tom Jedusor.
Dobby attrapa le bas de la robe de Rose avec des petits gémissements plaintifs et lui désigna Lucius. Harry le vit aussi et afficha un air ébahi auquel Rose répondit d'un haussement d'épaule. Elle le savait déjà, ça. Malefoy Père apparaît démuni, se passa la langue sur les lèvres et dit avec beaucoup moins de prestance :
- Je vois.
- C'est normal, vous avez des yeux, le rassura platement Rose.
- Fort heureusement, nos jeunes Potter l'ont trouvé, enchaîna Dumbledore. Il faut espérer, dit-il en fixant intensément Lucius, que d'autres affaires d'école de Voldemort ne tomberont pas à nouveaux entre des mains innocentes.
Lucius pinça les lèvres, les narines dilatées.
- Les conséquences pour la personne responsable... seraient terribles, ajouta-t-il en haussant les sourcils pour appuyer sa parole.
- Et bien, répondit avec mépris Malefoy, espérons que Monsieur et Miss Potter seront toujours là pour sauver la mise.
- Rassurez-vous, déclara Harry, je serai là.
- Vous n'avez pas à vous inquiéter à ce propos, répondit Rose avec fiel.
Malefoy Père se détourna théâtralement, et donna plusieurs coups de pieds à Dobby pour le faire avancer plus vite, le propulsant à plusieurs mètres devant lui. Rose serra des dents. Une fois la porte refermée, elle et Harry se jetèrent un regard entendu et Rose retira rapidement son pied de sa basket pour enlever sa chaussure. Elle la remit, prit le carnet sur le bureau de Dumbledore et partit en emmenant Harry avec elle :
- Je vous l'emprunte !
Elle courut en bas des escaliers, sa pauvre chaussette d'un rose pâle ayant miraculeusement disparue de sa main pour atterrir dans le carnet subtilisé de Tom. Malefoy Père marchait tranquillement dans le couloir, suivi de Dobby, mais tout dans sa démarche indiquait qu'il couvait une colère noire.
- Mr.Malefoy ! Oh ! Mr.Malefoy !, hurla presque Harry pour qu'il se retourne.
Et il se retourna, l'air profondément agacé. Rose et Harry adressèrent alors leur plus beau sourire en lui tendant le carnet :
- Nous avons quelque chose qui est à vous.
Et d'un mouvement du poignet Rose lui balança au visage. Visage qui devint rouge alors qu'il le rattrapait à temps. Dommage... Rose aurait bien voulu qu'il se le prenne en pleine face. Elle était vraiment énervée. Ce type avait failli tuer Ginny.
- À moi ? Je ne vois pas de quoi vous parlez sale insolente !
- Oh !, fit Rose en chassant l'air de ma main, arrêtez, vous me flattez.
- Mais nous croyons que si, monsieur, répondit Harry à sa suite.
- Vous avez glissé ce journal dans le chaudron de Ginny Weasley, quand on était dans la librairie !
- Vous en êtes sûrs, n'est-ce pas ?, demanda avec froideur Malefoy.
Il jeta négligemment le cahier à Dobby, qui se le prit dans le ventre. Il le serra fort et la pitié serra le cœur de Rose. Malefoy Père s'avança alors dangereusement de son visage, et pendant un instant, un simple instant, il lui évoqua son fils.
- Et bien, dans ce cas, prouvez-le.
Il eut un petit sourire en coin satisfait en remarquant que les jumeaux ne pipaient mot.
- Ne me provoquez pas trop, Miss.Potter, l'avertit Malefoy Père.
Il se retourna, ordonnant sèchement :
- Viens, Dobby.
- Ne me provoquez pas trop non plus, Malefoy, souffla Rose dans son dos, de manière assez audible.
Dobby suivit du regard Malfoy Père, l'air hésitant, et Harry lui chuchota :
- Ouvre-le.
Et Dobby ouvrit le carnet, ses petites oreilles abaissées se redressant avec joie, lorsqu'il remarqua la chaussette. Un elfe de maison ne pouvait être libéré que si son maître lui donnait un vêtement. Et Lucius Maldfoy lui en avait donné un, contre son grès.
- Le maître a donné à Dobby une chaussette, dit Dobby d'une voix tremblante alors que Rose souriait de toutes ses dents, jetant un regard complice à Harry.
Ils se tapèrent discrètement dans la main, alors que Malefoy se retournait, l'air interloqué :
- Comment ? Je ne t'ai rien..., commença avec mépris Malefoy avant de perdre toutes ses couleurs.
- Le maître a fait cadeau à Dobby d'un vêtement ! Dobby est... liiiiibre !, s'extasia-t-il avec ses noreilles bougeant dans tout les sens.
Rose mordit la lèvre pour réprimer la fangirl qui vivait en elle. Il était tellement mignon, avec ses grands yeux globuleux et ses oreilles énormes ! Avec satisfaction, Rose et Harry affrontèrent le regard de Malefoy Père et elle souleva le bas de sa robe de sorcier. Il manquait une chaussette. Le visage de Malefoy Père se déforma alors d'une fureur froide.
- Vous m'avez fait perdre mon serviteur !, cria-t-il.
Il dégaina de sa canne sa baguette et Rose, dédaignant la sienne, ne put s'empêcher de trouver ça très classe. Elle n'avait jamais vu ça avant et force était de constater que ça avait de la gueule. Harry eut un mouvement de recul, mais Rose savait au fond qu'ils ne craignaient rien. Un picotement chaleureux se déplaçait de sa nuque au bout de ses doigts. Lucius se rapprocha dangereusement d'eux, mais Dobby se plaça alors entre eux :
- Vous ne ferez pas de mal à Harry et Rose Potter !, s'égosilla le lutin en tendant ses bras.
Oh ! Trop chou !
Malefoy se pencha en arrière, et prononça d'une voix étranglé :
- Avada...
Une lumière vive et bleuté s'échappa des mains de Dobby alors que Rose se retrouvait projetée hors de son corps pour pousser Malefoy. Il fut projeter en arrière sur plusieurs mètres et atterri, douloureusement elle l'espérait, sur son arrière train grotesque. Rose se retrouva en un éclair dans son corps, le cœur battant à mil à l'heure, le souffle court. Wow. Dobby croisa ses bras sur sa poitrine en hochant de la tête, ses oreilles se déroulant sur le côté, fier de lui. Malefoy se releva avec beaucoup moins de présence, décoiffé comme jamais.
- Vous parents ces deux imbéciles se mêlaient aussi de tout ! Je vous préviens Potter, un jour prochain , vous connaîtrez le même sort funeste !, menaça Malefoy.
Et il se détourna sans demander son reste.
- Faites attention à votre fils, Malefoy, l'avertit Rose.
Malefoy Père se figea mais reprit sa marche et disparut. Dobby se retourna vers eux avec de grands yeux adorateurs :
- Comment puis-je vous remercier ?
- En me promettant quelque chose, Dobby, fit Harry.
- Tout ce que vous voudrez, Monsieur.
- N'essaye plus jamais de me sauver.
Dobby eut un petit sourire gêné et timide, et Rose le souleva pour lui faire un gros câlin. C'était officiel ! Elle adorait les elfes de maison ! Rose adressa un grand sourire à Harry, faisant tournoyer Dobby au bout de ses bras.
- On peut l'adopter ?
- Les Dursley nous tueraient.
- À moins qu'on ne les tue avant.
- On devrait faire ça, un jour.
Rose et Harry rirent et elle se rendit compte que ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas plaisanté avec son frère comme ça.
Et ça faisait du bien.
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