38. La première épreuve et tu te casses déjà la gueule
Nous avions décidé d'agir le soir même, car il était certain que le serviteur de Voldemort agirait ce jour-là. Enfin, je dis le serviteur de Voldemort, mais il me semblait évident que Quirell était le coupable. J'ignorais ce que lui et son gros turban nous cachait, mais il était coupable. Qui d'autre, sinon ?
Pas Rogue.
Harry m'avait donné rendez-vous à l'aile Ouest, et je décidai de m'y rendre après que les pas alertes de Rusard se soient éloigner de mon dortoir. Attendant patiemment sous une couverture jusque-là, je bondis hors du canapé, baguette à la main, et m'avançais hors des dortoirs. Je décidai de ne pas allumer ma baguette, et de me repérer dans le noir. Je préférai ne pas me faire remarquer, même pas les tableaux.
*
J'arrivais à l'Aile Ouest quelques minutes avant mon frère, et l'attendis dans le froid glacial qui soufflait de la porte. Elle semblait bien austère, dans le noir, maintenant que je savais ce qu'il y avait derrière. Des bruits de pas m'alerter ente que quelqu'un arrivait, mais je me détendais en reconnaissant ceux de mon frère... D'Hermione, et de Ron.
- Tu es venu !, souffla Harry.
- Pourquoi je ne serai pas venu ?, m'indignai-je en lui jetant un regard noir. Je m'étonnerai plutôt de la présence de Ron, si j'étais toi.
- Hé !
- On a eu un peu de retard, expliqua Hermione. Neville a...
- On s'en moque, de Neville. Ça se trouve, on a déjà volé la pierre philosophale.
Hermione se tut, mais je vis bien qu'elle était contrariée. Sans un mot de plus, nous ouvrîmes la porte qui menait à l'Aile Ouest, et nous nous introduisîmes dans le couloir.
- Lumos, fit Hermione en agitant sa baguette.
Son bout s'éclaira d'une petite lumière. Mes yeux se portèrent instantanément au sol. Il y avait des traces de pas, bien plus récentes que celles de la dernière fois, presque ensevelies par les couches de poussières. Quelqu'un était déjà à la recherche de la pierre philosophale. Un sentiment d'urgence me pressa et j'accélérai le pas jusqu'à la pièce qui contenait Touffu. Touffu était plutôt effrayant. C'était un gros chien à trois têtes, sans compter ses pattes... Mais il l'était beaucoup moins quand il dormait. Et pour cause, une harpe jouait mélodieusement quelques mètres plus loin. Quelqu'un était déjà entre sous la trappe. Mais peut-être qu'il n'en était pas encore ressorti.
- Rogue a réussi à passer. Il a ensorcelé la harpe.
- Quelqu'un a réussi à passer, a.k.a. Quirell, corrigeais-je Harry.
- Oh, qu'est-ce qu'il sent mauvais, se plaignit Ron alors que nous nous rapprochions de Touffu.
- C'est marrant, ça me rappel quelqu'un, me moquais-je.
Les oreilles de Ron devinrent écarlates.
- Il faut déplacer ses pattes, annonça Harry.
- Quoi !?, s'écria Ron.
- Allez, les pressa Harry alors que j'essayais déjà d'en soulever une. Sans grand succès.
À quatre, nous y arrivâmes mieux. La patte glissa sur le bois, produisant un son bien trop fort à mon goût. Mais Touffu ne s'était pas réveillé. J'inspirai l'air putride pour le calmer, triste erreur, et soulevai la trappe. Nous nous pencha.es en avant, pour déceler quoi que ce soit dans le trou sombre que nous offrait la trappe ouverte, mais on n'y voyait franchement rien, et Hermione avait éteint sa baguette.
- J'y vais le premier, attendez mon signal pour descendre. S'il m'arrive quelque chose...
Je n'écoutais plus Harry. Quelque chose clochait. Il manquait quelque chose. Mes yeux s'écarquillèrent. La musique ! Elle s'était arrêtée !
- Vous ne trouvez pas que c'est silencieux ?, chuchotais-je, pétrifiée.
- La harpe ! Elle s'est arrêtée, s'exclama Hermione .
Un filet de bave coula devant nous et atterrit sur Ron. Malgré la situation, ce fut difficile de ne pas rire à ses gémissements terrifiés. Puis je me rappelais que Touffu était réveillé et je passais à l'action.
- On saute !
Je poussais Ron devant moi, puis sautais à mon tour, les mains attrapent celles d'Hermione et d'Harry, alors que le chien rugissait. Ou grognait, difficile à déterminer pour un animal de cette taille. Alors que je pensais être sortie d'affaire en atterrissant dans un coussin moelleux, je me fis la réflexion qu'il était étrangement gluant et très intrusif. J'avais l'impression que des tentacules m'enlaçaient le cou et paralysaient mes membres. Ça ne semblait pas qu'être une impression, et j'étais sur le point de paniquer lorsque la voix de Rogue apparut dans ma tête. Calme. Réfléchis. Agis. Bien, je devais rester zen et réfléchir à où j'étais et comment m'en... Les tentacules disparurent soudainement de ma peau, et je me sentais engloutie... puis atterrie contre une pierre froide et dure avant d'avoir pu dire Quidditch.
- Harry ? Ron ? Hermione ?, chuchotais-je dans le noir.
Mais il n'y avait personne. J'étais seule. Je voulais me relever et allumer ma baguette quand un éclair de douleur traversa mon dos et ma cheville. Je restais au sol, allongée. Ils allaient me rejoindre, me dis-je alors que je cherchais dans ma tête ce qui m'avait retenu plus haut. Puis Hermione atterrit juste à côté de moi.
- C'est un filet du diable, Hermione !
- Je sais ! Je sais !, s'énerva-t-elle, de toute évidence sur les nerfs. Les garçons ! Il faut vous détendre ! Vous avez entendu ? Si vous résistez, elle vous tuera encore plus vite !
- Très pratique, Granger, me moquais-je en m'asseyant sur les fesses.
À ce moment-là, Harry atterrit à son tour.
- Harry, tu n'as rien ?, s'inquiéta Hermione.
- Non, non, ça va, ça va.
Au-dessus de nous, Ron criait à l'aide.
- Il n'arrive pas à se détendre, soupira Hermione.
- J'en ai pas l'impression, répondit Harry.
-Il faut que je trouve un moyen...
- Lequel ?
- J'ai dû voir ça dans un de mes cours d'herbologie...
- La lumière ! Les filets du diable n'aiment pas la lumière !, m'exclamais-je.
- Maïs comment on fait de la lumière ?, paniqua Hermione.
Je fronçais les sourcils :
- Lumos ! Lumos !, m'écriai-je avec affolement.
Pourtant, j'étais incapable de brandir ma baguette et d'exécuter le sort.
- Mais oui ! Lumos Salem !, fit Hermione en pointant sa baguette vers le filet du diable.
Ron tomba devant nous, en criant comme une gamine.
- Ouff, une chance qu'on ait pas paniqué, déclara-t-il .
J'éclatais de rire, un rire nerveux, et sans doute un peu soulagée. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité, là.
- Une chance qu'Hermione et Rose aient écouté les cours d'herbologie !, répliqua Harry.
J'haussai les sourcils. Une chance, une chance, Ron n'aurait pas été une grande perte...
- Allez, on doit se dépêcher !, déclarai-je en claquant des mains.
Le seul et unique endroit où nous pouvions allez se situait à quelques pas de nous et émettait une étrange bruit.
- Qu'est-ce que c'est ?, demanda Hermione.
- Je ne sais pas, on dirait des battements d'ailes, dit Harry.
Et il ne se trompait pas. La pièce où nous arrivâmes était remplie de libellules volantes. Il y avait une obscurité ambiante qui m'empêchait de bien les distinguer... Mais elles me semblaient très clairement avoir une tête étrange...
- Étrange, je n'au jamais vu ce genre d'oiseau...
À vrai dire, la scène était assez fascinante. Les drôles de libellules flottaient dans les airs, leurs ailes fines transpercées par une lumière claire. Je me rendis alors compte que...
- Ce ne sont pas des oiseaux Hermione, ce sont des clés, contesta Harry avec étonnement.
Je remarquai une porte avec un épais verrou. Et des marques très suspectes sur son bois. On aurait dit qu'une nuée de couteau s'était planté dedans. Ou une nuée de clés...
- Une d'elle doit ouvrir cette porte, observai-je en les scrutant une à une tandis que nous nous arrêtions face à un vieux balais.
Logiquement, quelqu'un était déjà passé avant. Une des clés, qui devait se démarquer des autres de part son apparence, au moins aussi rouillée que le verrou, portait sûrement une marque du passager précédent. Enfin, mes yeux en capturèrent une correspondant à ce que je cherchais !
- Il y en a un qui a les ailes tordues, Harry. Prends le balais et va la chercher, tu veux ? , dis-je en ignorant les gémissades des autres.
Ron avait bien essayé Alohomora, mais ça ne marchait pas.
C'était un coup bas, vraiment bas... Les clés risquaient de se précipiter sur lui. Mais avec ma cheville, je n'étais pas sûre de pouvoir correctement conduire le balais... Et... Bon, en vérité, j'avais follement envi de me payer la tête de mon frère. Harry me jeta un regard inquiet :
- C'est trop simple...
Je haussai les épaules. Bien sûr que ça l'était, sksksks.
- Oh mais vas-y Harry ! Si Rogue a pu l'attraper, le plus jeune attrapeur depuis 100 ans peut bien le faire !, s'impatienta Ron.
J'appuyais ses propos d'un hochement de tête. Ron marquait un point, même si...
- Ce n'est pas Rogue !
- Peu importe, j'y vais !, contra Harry en sautant sur le balais.
Dès l'instant où son corps s'appuya sur le manche, les clés se précipitèrent vers lui en une nuée désordonnée. Je retins un gloussement étonnée, émerveillée. Harry décolla, à la recherche de la clé. Une recherche qui s'avéra pénible, et le devint encore plus lorsqu'il attrapa la clé aux ailes tordus : les autres devinrent immédiatement plus véhémentes. Harry nous envoya la clé, que je rattrapais d'un bon, ratterrissant douloureusement sur ma cheville blessée. J'accourus vers la porte pour la déverrouiller et me dis que je pourrais peut-être aider un peu Harry alors qu'Hermione et Ron passaient la porte :
- Arresto Momentum !
Mon sortilège pour arrêter le temps n'était pas le plus efficace de tout les temps. Après tout, c'était la première fois que je le pratiquais. Même s'il ne figea pas le temps, il le ralentit. Les clés se mouvement plus lentement tandis qu'Harry filait tout droit vers nous. Hermione ferma la porte à la volée, et j'entendais très clairement mes clés se planter dans le bois. Mon sort n'avait pas été très efficace très longtemps... Mais au moins nous l'avions échappé belle.
- Merci Rose, dit Harry, essoufflé.
- Remercie moi quand on sortira vivant d'ici. Ce n'était que la première épreuve !
Oui, ça n'était que la première épreuve et on avait réussi avec brillo.
Mais, lorsque nous arrivâmes à la porte de la deuxième épreuve, je doutais que nous y arrivions aussi facilement qu'à la précédente.
Là, face à nous, se dressait un échiquier géant.
Et il manquait trois pièces, que l'on semblait devoir remplacer.
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