Elle entra d'un pas décidé dans la bibliothèque. À vrai dire, elle était assez pressée. Des tas de choses là taraudaient, des choses qu'elle ne pouvait confier qu'à une seule personne. Personne qui était dans la bibliothèque. Elle survola des yeux la pièce, ignorant le regard noué de Mrs.Pince, et trouva la personne qu'elle recherchait.

Elle alla s'asseoir en face de lui de la manière la plus nonchalante qui soit et le fixa avec insistance. Mais Théodore était très différent des autres. Il ne cédait pas, tout simplement parce qu'il s'en fichait. Peut-être était-ce ce qui lui plaisait le plus chez lui.

- Théodoooore, l'interpella Rose, les sourcils haussés.

Il daigna enfin relever les yeux sur elle.

- J'ai bien réfléchi à ce que tu as dit la dernière fois.

Il l'interrogea du regard, sceptique.

- Quand on était...

- Je vois, l'interrompit-il. Et, qu'est-ce que j'ai dit ?

- Tu te rappelles des traces de pieds ?, murmura Rose en me penchant vers lui, l'air conspirateur.

- Oui, dit-il avec méfiance.

- Et bah, il y en avait de nouvelles, et c'étaient les mêmes...

Théodore ouvrit grand les yeux.

- Tu y es retournée ? Tu es si inconsciente ?

Elle n'avait jamais vu Théodore s'emporter. La légende racontait même qu'il ne criait jamais enfant. Bon, il s'emportait à voix basse, mais il s'emportait tout de même.

- Je dirai plutôt de nature suicidaire, mais c'est pas la question, et en plus c'était un accident.

Son regard la poussa à se justifier encore plus, mais ça commençait à l'agacer :

- Harry, Ron, moi et Hermione nous y sommes retrouvés par hasard. Bref, tu avais dit que ça devait sûrement être un professeur...

- Et ça devait encore en être un, la coupa-t-il. Pourquoi ça te tracasse autant ?

- Parce que c'était le même, et puis... Et puis... Tu sais, quelque chose à été volé à Gringotts.

- Oui ?

- Hagrid nous y a accompagné la première fois que nous y sommes allé, expliqua Rose et il a récupérer quelque chose de très important dans le coffre même qui a été cambriolé.

Elle pouvait presque voir les rouages du cerveau de Théodore fonctionner.

- Ce n'est pas normal que le même professeur s'y rende aussi souvent, enfin, je veux dire, pourquoi pas un autre ?

- Peut-être que c'est le meilleur ?, suggéra-t-il sans y croire.

- De McGo et Rogue, qui te semble le meilleur ? Ça ne peut pas être Flitwick, il a les pieds bien trop petits, mais c'est forcément suspect.

- Peut-être pas, contra-t-il, mais elle voyait bien que l'idée avait déjà fait son chemin.

Elle était assez convaincante, quand elle le voulait.

- Admettons, Quirell serait incapable d'affronter le chien, dit-il.

Elle pinçait les lèvres. Quirell était le professeur le plus pathétique que Poudlard ait jamais eu, à n'en pas douter. Il bégayait chacun de ses mots et était si maladroit que seuls les objets qu'il cassait rendaient son cours passionnément. Mais il ne fallait jamais se fier aux apparences. Mais... C'était Quirell, quoi. Quirell !

- Peut-être... Mais il faut qu'on soit sûr, on ne connaît pas tous les professeurs.

- Et qu'est-ce que tu comptes faire ?

Aucune idée.

- Ce serait dangereux de chercher à le trouver, si il, ou ils, œuvrent avec autant de force pour prendre l'objet, alors tu ne fais pas vraiment le poids.

- On va dire que je prends ça bien, Théodore, grogna Rose. Mais si on découvre ce qu'est l'objet...

- On peut découvrir le motif...

- Et par conséquent le professeur !, s'écria presque Rose.

- C'est très bien tout ça, Rose, mais ça ne nous amènerait à rien. On n'a aucune raison de chercher.

Elle ouvrit grand la bouche, mais il ne la laissa pas parler :

- Et la curiosité n'est pas une raison valable.

Rose se redressa, bien décidée à n'en faire qu'à sa tête.

- Si tu cherches, je le saurai Rose, l'avertit-il alors qu'elle s'en allait.