11. L'Héritage 🌹
Harry devait l'attendre depuis un bon moment lorsqu'elle sortit de la Grande Salle en compagnie de Pansy. Son beau sourire se fondit en un air de bouledogue dès qu'elle l'aperçut. Pansy n'appréciait pas trop les Gryffondors. Elle avait toujours cet air quand une personne qu'elle n'appréciait pas lui adressait la parole et Rose trouvait ça assez comique, comme réaction.
- Rose, se redressa-t-il contre le mur.
Son visage se referma légèrement en voyant Pansy.
Vraiment, hilarant.
- Allez, va Pansy, dit Rose en lui donnant un coup de coude.
Elle mitrailla du regard Harry et s'en alla. Ah, sacré Pansy. Rose attendit que ses pas s'éloignent pour se tourner vers Harry, les mains sur les hanches. Elle aussi, n'appréciait pas trop son interlocuteur.
- Qu'est-ce que tu veux ?
Il ouvrit la bouche comme un poisson et la referma. Les raisons de leur bouderie était assez flou, à y repenser. Il avait eu l'air si triste qu'on ne soit pas ensemble, mais il n'avait fait aucun effort pour qu'on le reste malgré nos différentes maisons. Rose était vraiment en colère contre lui pour l'avoir ignorée. Comme si elle n'avait pas d'importance. Voyez-vous, Rose aimait bien qu'on lui porte de l'attention. Et elle était aussi persuadée qu'Harry avait besoin d'elle. Elle avait été très déçue de croire que non.
- Je suis désolé de ne pas t'avoir parlé plus tôt, bégaya-t-il.
Rose avait cet effet sur n'importe qui. Elle était peut-être minuscule, maigre, l'air toute innocente, mais c'était un véritable dragon. Harry regrettait souvent de se laisser impressionner ainsi par sa propre sœur.
- C'est tout ?, lâcha-t-elle d'un air profondément ennuyé qui le désarçonna.
Rose avait une passion : faire ramper les gens jusqu'à ce qu'ils vomissent ce qu'elle voulait entendre.
- Allez, pardonne-moi Rose, je suis vraiment désolé, la supplia-t-il.
- Vraiment ?, dit Rose avec une petite moue.
Harry savait que ça n'était pas facile d'obtenir le pardon de sa sœur.
- Excuse-moi, j'aurai pas dû t'ignorer comme ça. Tu sais, c'est la première fois que je me fais des amis et...
Ils n'avaient jamais eu beaucoup d'amis. Placés dans la même école que leur cousin Dudley, celui-ci avait fait en sorte que personne ne les approche, et personne ne voulait désobéir à Dudley et sa bande de cochons gras. Rose se rappelait encore de ce jour où, soudainement, ils s'étaient retrouvés sur le toit de l'école en cherchant à fuir la bande de Dudley. Harry avait bien souffert qu'elle de la solitude. Ros n'avait pas vraiment voulu d'amis, elle. Elle n'aimait ni les filles ni les garçons de son école.
- Laisse tomber Harry, soupira Rose.
Il avait joué la bonne carte, pour une fois. Sa main glissa de sa hanche et elle l'agita en l'air :
- Il faut que j'aille préparer mes affaires de cours, dit Rose.
- Rose, on vient de manger.
- Oui, et bah pour demain, s'agaça-t-elle. Et sinon, comment se passe tes entraînements de Quidditch ?, s'adoucit-elle face au regard blessé d'Harry.
- Plutôt bien. Je crois qu'on va même bientôt jouer un match.
- Tu crois ?!, se moqua Rose.
- J'espère juste qu'on va gagner..., avoua-t-il en passant une main timide dans ses cheveux.
- Mais tu vas gagner. Tu as ça dans le sang, et même Rose, déclara Hermione Granger en sortant à son tour de la Grande Salle, suivie de Ron.
Il ne semblait pas très heureux de la voir. Rose comprit qu'ils devaient les écouter depuis tout à l'heure, ce qui l'énerva fortement.
- C'est à dire ?, demanda-t-elle.
*
Les yeux brillants, Rose observais la plaque qui étincelait derrière la vitrine. Elle s'en était un peu doutée lorsqu'Hermione les avait menés tout droit vers la Salle des Trophées, mais elle ne pouvait s'empêcher de l'admirer. C'était celle son père. La plaque. Elle était très fière qu'il ait obtenu un tel honneur, très fière de l'héritage qui le laissait son père, mais ça lui faisait mal, tellement mal de voir cette plaque. Elle lui rappelait que son père, elle ne l'avait jamais connu. Elle lui rappelait qu'elle ne savait rien, qu'elle ne saura rien de lui. Elle lui rappelait qu'il ne serait jamais là pour lui raconter ses prouesses.
Rose se décolla de la vitre, y laissant la buée de son souffle et l'empreinte de ses doigts, et glissa un regard à son frère.
Son frère, qui était le plus jeune attrapeur de Quidditch depuis 100 ans. Une jolie chiffre, n'est-ce pas ? À son âge, il ne devrait pas avoir d'intégrer l'équipe de Quidditch. Mais, pou son incroyable talent, McGonagall avait fait une petite exception. Une exception qu'on ne lui avait pas faite. Ça la dégoûtait. Après tout, ils avaient toujours tout partagé ensemble, de leur placard à balais à la moitié de leurs vêtements. Et elle lui avait donné tant de choses. Quand elle réussissait à gratter un peu de pain à la boulangerie du coin, et qu'elle lui en passait les trois quarts. Ou, qu'à d elle volet un sachet de bonbons pour leur anniversaire, et qu'il engloutissait tout sans qu'elle ne bronche.
Mais avec elle, il ne partageait pas. Ça ne lui serait jamais venu à l'idée d'aller supplier McGonagall de parler à Rogue. Au lieu de ça, elle avait dû se débrouiller toute seule, comme elle l'avait toujours été. Il avait quelque chose que Rose n'avait pas, et au fond, c'était ça qu'il l'enrageait le plus. Qu'il l'ait et pas elle. Alors qu'elle le méritait autant que lui. Voire plus. Rose se mordit la lèvre jusqu'à la percer, une vague de dégoût formant un rictus son son visage. Son regard brûlant croisa celui d'Hermione, suffisamment longtemps pour qu'elle discerne son amertume. Et peut-être même quelque chose d'un peu plus noir.
Il y eut un moment de flottement, un moment où elles échangèrent beaucoup avec très peu.
Elle avait vu. Elle avait vu la jalousie et la colère dans son regard.
La jumelle jalouse de son jumeau, égoïste et sombre, la petite Serpentard à fuir absolument.
C'était ça, la différence entre elle et Harry.
Il était bon, vraiment.
Pas elle.
Rose esquissa alors un grand sourire, mais elle n'avait jamais été aussi glaciale. Au moins Hermione savait à quoi s'en tenir, maintenant.
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