Prologue
Tout s'effondrait. Comme une pluie déversant ses derniers sanglots. L'agitation retombait sur le sol en de lourdes particules. Il ne restait que le vide. Froid et sombre. Une absence insipide qui tachait les murs. On ne goûtait plus rien. À peine une brise glacée. Un sentiment de manque que recouvrait le silence. La masse gisait là. Seule. Immobile. Comme morte.
Le temps ne s'écoulait plus. Avait-il seulement commencé ? Nul n'aurait su le dire. La poussière s'entassait sur le plancher invisible. Une couche de suie souillant les immenses draperies noires. Le vêtement de l'au-delà. Une maille fragile que tous avaient oublié. Pas un bruit, pas une lueur. Le battement s'était tu.
Il y avait eu des combats, des luttes, des victoires même, mais surtout des défaites. Un songe s'évanouissant. Des montagnes d'énergies soulevées que déjà l'on réduisait à néant. Rien. Pas même une bride de souvenir. Il ne restait que le goût amer du désespoir. Le dernier éclat s'était teint avec les pulsions de l'espoir. Elle était tombée. Telle une larme le long d'une joue. Sa chute avait été longue, affligée. Et tout avait brusquement éclaté. Son corps, explosé en de multiples molécules. Échoué sur le sol, quelque part, sous ces guenilles, dans un recoin de cette masse éteinte.
Les parois s'élevaient, haut, trop haut. Elles semblaient grandir, encore et toujours. Leurs cimes grattaient un ciel opaque, empli de ténèbres. Elles s'y perdaient. Nul n'en distinguait le bout. C'était une cage, une prison qui ne disait pas son nom. Un gouffre sans début ni fin au sein duquel elle s'était égarée. Sa marche avait été longue, trop longue. La lanterne s'était éteinte. Les murs se resserraient. Toujours plus. La menant tout droit vers la chute.
Immobile, comme morte, la masse gisait là. Elle ne savait plus pourquoi. Elle ne savait plus comment. Rien ne traversait l'espace. Son existence se réduisait à ce vide. Ce trou où elle était tombée. Cette tombe où on l'avait oubliée. Un amas de poussières pour seule compagnie. Elle espérait la fin. En attendant, elle se laissait sombrer.
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