Je suis en plein rêve, quand je sens quelque chose sur ma joue. Je n'ai aucune envie de quitter mon rêve, mais, il commence à m'échapper. Je fronce les sourcils, mécontent, et, la sensation sur ma joue se fait plus précise. C'est une main qui la caresse doucement.

- On s'est endormis, me dit Zayn

- J'ai remarqué, je dis encore endormi. J'étais dans un rêve tellement beau, tu es cruel.

Il rit légèrement, mais ne dit rien, et repose la tête dans mon cou. Je n'arrive pas à croire qu'on se soit endormis dans cette position. Et, je n'arrive pas à croire que ça ne me dérange pas qu'il m'écrase comme ça.

Je sens une main se déplacer doucement le long de mon torse.

- Tu permets que je me réchauffe un peu, souffle-t-il

Je me rappelle le sale coup que je lui ai fait tout à l'heure, et ne dis rien, laissant sa main glacée se glisser où elle le veut. Même si elle me chatouille au niveau des côtes.

- Tu es bouillant.

- Tu es un glaçon.

Sa main sort de sous la couverture, je pense que ce n'était pas confortable, et il se remet comme tout à l'heure. Mais, son regard est planté dans le mien.

- Je voudrais une place sous la couverture, mais, ce ne serait pas correct.

Il me sourit. Puis, il se lève, et sort de la chambre. Je ne comprends pas, puis, je vois l'heure, et, je sais qu'il doit partir pour prendre son train. Je sors du lit, et le rejoins dans le salon. Il a enfilé son manteau, et se prépare à prendre sa valise.

- Zy ?...

- Oui ?

- ...Non, rien.

- Toi aussi tu vas me manquer petite chenille.

Il me dit ça avec un sourire, puis, il me fait un petit câlin, un bisou sur le front, et, il me dit au revoir et quitte l'appartement.

Je reste là, immobile. Je me sens vide, seul, et frigorifié. Je pars mettre un pantalon, puis, je m'affale sur le canapé. Et, j'attends. Que le temps passe. Je ne sais pas. Je déteste les vacances de Noël pour le simple fait qu'elles existent.

Zayn a à peine quitté l'appartement, il me manque déjà. Avec qui je vais passer mes journées maintenant ? Qui va me faire la leçon sur mes mauvaises relations ? Qui va se moquer de moi parce que je mange des pizzas froides ? Qui va me faire des remarques sur mes fesses le matin ? Qui va me faire des câlins ? Qui va me protéger ? Qui va me réchauffer parce que j'ai froid ? Qui va me dessiner dans tout un carnet juste parce que je suis vivant ? Qui va me faire sentir vivant ?

Je stoppe mes pensées et entrouvre la bouche. Qu'est-ce que... je viens de dire ?

Je ne sais pas, je crois que j'étais complètement perdu et que j'ai pensé n'importe quoi, mais, une chose est sûre : je ne veux pas que Zayn parte.

Je déverrouille mon portable, cherche son numéro et l'appelle.

- Zy ? je dis quand il décroche

- Ni ?

- Reviens.

- Quoi ?

- Reviens. S'il te plait. Je veux pas être sans toi.

- Mais, je t'abandonne pas. On en a déjà parlé. Ma mère m'attend.

- Oui, mais... D'abord, tu fêtes Noël toi ?

- ...Non... ?

- Alors, j'ai la priorité sur ta mère. Je fête Noël moi. Reviens fêter Noël avec moi.

Un léger rire me répond.

- Je ne crois pas que ma mère soit d'accord avec cet argument.

- Reviens !

- Je ne peux pas.

- Zy...

- Sérieusement. Si je lui dis que je ne viens pas la voir pour rester à l'appart avec mon coloc, elle va me tuer.

- Zy, dis-moi pourquoi tu irais dans un club de strip-tease.

- Quoi ?

- Réponds juste. Dis-moi pourquoi tu irais dans un club de strip-tease avec moi, et pourquoi tu ne repartirais pas avec l'une des filles. Parce que, tu pouvais le faire.

Il y a un petit silence. J'entends le bruit du vent dans le téléphone, et le bruit de la circulation.

- J'irais dans un club de strip-tease pour m'amuser, avec toi pour qu'on s'amuse ensemble, et je ne repartirais pas avec l'une des filles parce que je ne voudrais pas repartir avec l'une des filles.

Il marque une pause, puis il reprend.

- Parce que, je voudrais m'amuser avec toi. Et, elles ne font pas partie de l'équation. Parce que, j'ai envie de repartir avec toi à la fin, et, de passer du temps avec toi. Parce que, elles ne m'intéressent pas. Parce que, ce n'est pas m'amuser que je veux faire à la fin de la soirée.

Je sens qu'il n'a pas fini, mais, il s'arrête là.

- Zy... J'ai... Je...

- Qu'est-ce que tu as découvert ce soir-là ?

- J'ai découvert que... Je... je dis avant de répondre d'une voix plus assurée. Je sais mieux ce que je veux maintenant. Et ce que je ne veux pas. Et, je ne veux pas m'abandonner aux mains de n'importe qui.

Un silence suit.

- J'irais au club avec toi pour m'amuser, je regarderais les filles pour m'amuser, je ploterais les filles pour m'amuser, je repartirais sans les filles pour être avec toi.

- J'aime les filles physiquement mais elles ne m'intéressent pas. Je veux quelqu'un qui compte pour moi, et pour qui je compte, et je ne veux ressentir des choses qu'avec cette personne.

- Et... je voudrais repartir avec toi, parce que, tu es la seule personne avec qui j'ai envie de repartir. La seule personne avec qui j'ai envie de faire tout ça. La seule personne avec qui j'ai envie de partager tout ça. La seule personne à qui j'ai envie de dire tout ça. De dire, que...

- Zy... Reviens s'il te plait... Pourquoi ça résonne ?

- Peut-être parce que je suis dans les escaliers.

- Quels... Quels escaliers ?

- J'ai oublié quelque chose. Les escaliers de l'immeuble.

J'entends sonner. Mon cœur vient de s'arrêter. J'ouvre la porte, et, je crois que je vais m'évanouir.

- Surprise ! dit Zayn avant que je lui saute littéralement dans les bras

- T'es revenu !

- Oui, mais, j'ai vraiment oublié quelque chose, dit-il avec un petit rire gêné

Je me recule et ne dis plus rien. Il est revenu juste parce qu'il a oublié quelque chose. Pas pour moi.

De toute façon, il n'avait pas à revenir pour moi. C'est juste moi qui fais un caprice, il n'a pas besoin de faire ce que je veux.

Il part dans sa chambre avec sa valise, j'entends du bruit, je pense qu'il y rajoute ce qu'il a oublié. Puis, il revient dans le salon. Il me regarde, puis, tend les bras vers moi.

- Viens me voir, dit-il

Je m'approche, mais, je n'ose pas me blottir contre lui. Parce que, je crois que je vais pleurer si je le fais.