32.
Pour Hoseok, le premier jour des vacances débuta avec une matinée de trajet en voiture à travers la cambrousse. Sur la route du chalet, il y avait des virelais à en donner la nausée et même si ce n'était pas sa sœur au volant, le noiraud avait quand même eu envie de dégobiller son petit-déjeuner; il n'attendait plus que la fin de cette torture. Finalement, ils arrivèrent à destination vers midi, quand son estomac avait fini de digérer et que le paysage n'avait plus rien d'urbain.
Il n'y avait pas de neige là-haut, mais il faisait tout de même un froid de canard. Normal en automne et à une telle altitude. Quand Hoseok sortit de la voiture, il remonta la fermeture éclaire de sa veste jusqu'au menton. Puis il brandit son téléphone pour vérifier le réseau.
Deux petites barres sur quatre. Bon, ça ferait l'affaire pour passer des appels, pas vrai ?
« Compte pas sur moi pour porter ta valise, lança sa sœur en ouvrant le coffre alors que les parents commentaient la façade boisée. »
Hoseok roula des yeux. Ça il s'en doutait.
La petite famille amena les valises jusque devant le perron du chalet où ils allaient loger quelques jours; en réalité, ce n'était pas une petite maison en bois à flanc de montagne comme l'avait imaginé Hoseok, mais plutôt un grand complexe aux allures de chalet. Un hôtel en gros. Rustique, certes, mais un hôtel quand même. Et qui dit hôtel dit confort, donc pas tout à fait ce à quoi il s'attendait. Il n'allait pas se plaindre honnêtement.
Hoseok marqua une pause en posant sa valise sur les marches, un peu avant les portes automatiques de l'entrée que ses parents venaient de franchir. Il entendit les pas de sa sœur juste derrière lui –elle était retournée chercher un truc dans la voiture– mais il ne se méfia pas. Résultat, il se prit un coup en traître derrière le genou qui le fit à moitié trébucher sur sa propre valise.
« C'est ton école qui te ramolli ? se moqua sa sœur alors qu'elle le dépassait rapidement. Je croyais que la vie au campus t'aurait endurci.
– C'est pas juste, marmonna Hoseok en s'appuyant sur sa cuisse pour se relever. C'était un coup bas ça !
– C'est le cas de le dire. »
Elle éclata de rire en passant les portes automatiques. Hoseok grommela, saisit énergiquement sa valise et rejoignit ses parents à l'accueil qui écoutaient déjà le speech du réceptionniste au sujet des accès et des heures pour telles ou telles activités.
Des vacances, tu parles. ! A partir de maintenant, plus question de baisser sa garde. Hoseok ne devait se laisser surprendre par rien du tout, pas même par le plus petit des papillons.
[...]
Hoseok n'était pas fan de sport et ce n'était pas vraiment nouveau. Du coup, la marche se révéla effectivement compliquée pour lui, bien plus que pour ses parents et sa sœur, qui faisait d'ailleurs du volley depuis des années. Autant dire qu'elle avait la forme. Fort heureusement, ils s'arrêtèrent régulièrement pour admirer le paysage montagneux et le noiraud profita de ces moments de pauses pour souffler ou refaire les lacets de ses chaussures trop neuves. Il avait déjà une cloque.
La première journée se déroula donc sans accroc majeur. Après avoir déposé leurs affaires dans leur chambre, ils étaient directement parti marcher en emportant leur pique-nique préparé le matin même. En fin de journée et après une longue marche dans une forêt de pins sous une pluie fine, Hoseok fut soulagé de revoir l'hôtel. Ses chaussures étaient couvertes de boues et il transpirait sous sa veste de pluie, alors il monta directement dans sa chambre avec pour idée de prendre une bonne douche chaude. Et surtout reposer ses pieds...
En voyant sa sœur prendre l'ascenseur avec lui, il eut un mauvais pressentiment. Muet, il ne dit rien et appuya sur le bouton du cinquième étage. Les portes se fermèrent et l'ascenseur s'ébranla, montant tranquillement les premiers niveaux sans interruption.
Adossée contre le miroir, sa sœur trainait sur son téléphone sans lui jeter le moindre coup d'œil. Inoffensive direz-vous. Foutaise. Parce que même comme ça elle fut plus rapide; sitôt que les portes s'ouvrirent, elle coupa la route d'Hoseok et se dirigea à grands pas vers leur chambre partagée. Alarmé, le noiraud la suivit, déjà outré et certain qu'il venait de se faire avoir en beauté.
« Moi d'abord à la douche ! lança le noiraud après un instant de doute.
– C'est premier arrivé premier servi, répliqua-t-elle en tapant son plus beau sprint.
– Quoi– non ! »
Et pour se faire avoir il se fit bien avoir; elle débloqua la porte en un instant et lui claqua la porte au nez en le repoussant quand il tenta d'entrer de force. Il entendit le déclic de la serrure et son désespoir se transforma en frustration. De l'autre côté, le rire de sa sœur ne fit que l'agacer davantage.
« Ouvre, ordonna le noiraud en haussant le ton et en tambourinant contre la porte. C'est pas juste ! J'avais dit moi en premier à la douche ! »
Pas de réponse. Hoseok fouilla dans ses poches à la recherche de sa carte magnétique, sans succès. Il avait dû la laisser à sa mère... bordel. Le voilà bloqué dehors, forcé d'attendre que sa sœur daigne lui ouvrir.
Il avait oublié à quel point elle pouvait être difficile à supporter.
Hoseok s'adossa contre le mur à côté de la porte et croisa les bras, les lèvres pincées de frustration. Il se sentait sale parce qu'il avait transpiré tout l'après-midi et il avait juste envie de retirer ses chaussures boueuses. D'ailleurs, il en avait mit partout sur la moquette du couloir, de l'ascenseur jusqu'ici...
Hoseok vérifia qu'il n'y avait personne d'autre que lui dans les environs pour constater sa bêtise. Pas âme qui vive, quand bien même on entendait des discussions au loin.
Bref.
Il attendit. Patiemment. Parce qu'il n'avait pas autre chose à faire.
Ah, qu'est-ce qu'il avait hâte d'être dans son lit après le dîner et de raconter sa journée à Yoongi... Même s'il était à peu près certain que le blond se foutrait de lui. Bah, peu importe. Il avait juste envie de lui parler et d'entendre sa voix grincheuse au téléphone. Il se demandait aussi comment diable Yoongi occupait ses journées au campus.
Sûrement comme d'habitude.
Hoseok tourna la tête en entendant quelqu'un arriver depuis les ascenseurs. Il cligna des yeux plusieurs fois en voyant tout bonnement Jungkook débarquer avec une doudoune et un gros sac à dos.
Et au vu de la tête qu'il tirait, il venait lui aussi de le reconnaître. Hoseok se redressa par réflexe, trop surpris pour prendre un air naturel.
« On a un don pour se croiser dans les couloirs, commenta Jungkook quand il arriva à sa hauteur. »
Hoseok ignorait si c'était du sarcasme ou une tout autre forme d'humour. Dans le doute, il esquissa un sourire crispé et un petit rire gêné, histoire de bien tapisser le tout d'une bonne couche de malaise. Les traits de Jungkook exprimaient une sorte de déroute, un peu comme s'il s'attendait à tout sauf à cette rencontre.
« Ouais, lâcha Hoseok. On dirait bien, mais euh... qu'est-ce que tu fais là ? »
Jungkook sembla encore un peu plus étonné par la question, à en juger par le léger haussement de son sourcil gauche. Sûrement avait-il envie de lui poser exactement la même. Comme on dit, premier arrivé premier servi.
« Je passe quelques jours ici, expliqua-t-il. Toi aussi j'imagine.
– Ouais, on vient faire de la marche en famille.
– Oh, cool, marmonna Jungkook, l'air de ne pas savoir quoi dire d'autre; il jeta un coup d'œil furtif autour d'eux. Tu... attends quelqu'un ? »
Là, Hoseok aurait bien voulu s'enterrer.
« Non... en fait je suis enfermé dehors, expliqua-il avec tellement de honte que ça devait se lire sur son faciès jusqu'à l'autre bout du couloir. Enfin, ma sœur m'a enfermé dehors pour prendre sa douche, alors j'attend.
– Oh, okay. »
Silence. Hoseok chercha activement un truc à dire pour changer de sujet. Néant complet. Croiser Jungkook ici, c'était vraiment... inattendu. A un tel point qu'il ne savait juste pas comment se comporter. Est-ce qu'il devait faire comme sur le campus ? Ça serait étrange, non ? Il y avait quand même toute sa famille, et il imaginait que celle de Jungkook devait aussi être là. Et puis ils ne s'étaient pas parlés depuis un bout de temps.
En gros, ça ne pouvait être que gênant.
Encore plus avec Jungkook qui restait là, debout dans le couloir au lieu de simplement passer son chemin et de l'ignorer, lui et ses tempes qui dégoulinaient encore d'eau de pluie. Le silence plana, ponctué par le raclement de gorge d'Hoseok.
« Alors euh... t'es aussi venu ici avec ta famille ?
– Seulement ma sœur, avoua Jungkook en fourrant ses mains dans les poches de sa doudoune; son expression était redevenue comme d'habitude, c'est-à-dire plus neutre. »
Deuxième gros silence. Ça commençait à devenir pesant. Hoseok eut envie de lui demander pourquoi il n'avait jamais répondu à ses messages, mais il n'osait pas; aborder le sujet aussi crûment et aussi soudainement, ça ne lui disait vraiment rien de bon. Il n'avait pas envie de s'embarrasser lui-même alors qu'il y avait déjà suffisamment de quoi se sentir mal à l'aise. A commencer par la traînée de boue qu'il avait laissé sur la moquette.
« Bon, je te laisse, conclut enfin Jungkook. On se croisera peut-être un de ces jours.
– À la prochaine alors, marmonna Hoseok. »
Jungkook lui adressa un signe du menton avant de s'éclipser dans le couloir d'une démarche cool et détendue dans sa grosse doudoune. Hoseok l'observa s'éloigner sans parvenir à décrisper son sourire. Heureusement qu'il n'avait rien dit pour les traces de boue. Mais...
Jungkook et lui dans le même hôtel...
Il ignorait si c'était une bonne chose. Ou si ça n'allait pas juste plomber ses vacances.
[...]
Le lendemain matin, même programme que la veille. A la différence qu'Hoseok ne se sentait plus seul. Enfin, façon de parler... Disons plutôt qu'il savait que Jungkook était là aussi, dans le même hôtel que lui, qu'ils parcouraient les mêmes couloirs et qu'ils se servaient dans les mêmes plats au buffet du petit-déjeuner.
Pourtant il ne croisa pas Jungkook, ni dans les couloirs ni dans le restaurant de l'hôtel, quand bien même Hoseok guettait sans arrêt les environs quand il sortait de sa chambre. Il savait qu'il était là, mais il ignorait où. Un peu comme avec les fantômes. A la différence que les esprits n'existaient pas.
Pourtant, quand Hoseok se surprit lui-même à regarder deux fois s'il n'y avait personne derrière lui avant de prendre l'ascenseur, il se dit qu'il exagérait. Le complexe était énorme et il devait y avoir des centaines de chambre, alors les probabilités de croiser Jungkook se retrouvaient minimes. Même s'il l'avait vu à son étage la veille. Enfin, bref.
Ah et aussi, il n'avait encore rien raconté à Yoongi, il avait même zappé de l'appeler. Qu'est-ce qu'il pouvait dire de toute manière ? Que son ennemi juré se trouvait en ce moment dans le même hôtel et que ça ressemblait à une situation dans un drama ? Ouais, non. Hoseok préférait ignorer cette information pour l'instant et... faire comme s'il passait des vacances normales. Ce qui était le cas en un sens.
Hoseok sortit de ses pensées quand deux autres clients de l'hôtel entrèrent dans l'ascenseur au deuxième. Il se décala dans un coin et en écoutant distraitement leur charabia, le noiraud déduisit qu'ils étaient sûrement allemands. Quoi qu'il en soit, ils sortirent au troisième, laissant à nouveau la cabine à Hoseok qui oublia momentanément ce à quoi il pensait avant. A la place, il leva la tête pour voir le chiffre de l'étage changer. Puis il regarda l'heure sur son téléphone. A peine une heure de l'après-midi.
Ses parents avaient décidé de passer du temps au spa de l'hôtel, laissant ainsi à Hoseok et à sa sœur tout le loisir d'occuper le reste de la journée comme il le voulait. Il faisait un temps épouvantable dehors; rien que de la pluie depuis qu'ils étaient arrivés, alors pas question que le noiraud sorte à nouveau. La marche de ce matin lui avait suffit. Il préférait rester dans sa chambre à zapper les chaînes. C'est ce qu'il avait prévu de faire, faute d'une meilleure idée.
L'ascenseur s'immobilisa au cinquième, Hoseok sortit et traça tout droit dans sa chambre, qu'il débloqua d'un habile coup de carte magnétique. Il croisa sa sœur dans l'entrée et manqua de lui envoyer la porte dans la figure.
« Je sors voir une pote au village qu'on a traversé en venant, lâcha-t-elle en enfilant ses baskets sans les lacer. Y'a un café là-bas, c'est le seul à des kilomètres à la ronde, à part ici mais le prix des boissons est hallucinant. Tu veux venir ?
– Tu connais quelqu'un de la région ? s'étonna Hoseok.
– Mais non, répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel. Bon tu viens ou pas ? Le bus passe dans sept minutes, je veux pas le rater. »
Hoseok haussa les épaules. Une réponse suffisante pour sa sœur, qui se mit à réciter un compte à rebours de dix secondes, signe qu'il devait se grouiller.
[...]
Hoseok brassa son chocolat chaud avec sa cuillère pour la énième fois alors qu'à côté de lui, sa sœur tapait énergiquement sur son téléphone depuis cinq bonnes minutes. Visiblement, ils avaient été les premiers à arriver; la pote qui devait les rejoindre n'était pas encore là. Sauf que quand Hoseok eut terminé d'observer la décoration –une activité très courte d'ailleurs– il commença à se dire qu'il aurait mieux fait de rester à l'hôtel.
Pourtant sa sœur cessa soudain d'écrire et leva les yeux au moment même où deux personnes approchèrent de leur table.
« Désolé du retard ! lança immédiatement une fille dans une grosse doudoune en tirant la chaise face à de la sœur d'Hoseok.
– Pas de soucis on vient à peine d'arriver, répliqua cette dernière avec un rictus. Mais, tu m'as pas dit que tu venais accompagnée, tu fais les présentations ? »
La fille à la doudoune acquiesça énergiquement et fit un geste en direction du type à côté d'elle.
« Mon frère Jungkook, dit-elle. Jungkook, voici Dawon et...
– Hoseok, je sais. On se connaît déjà. »
Prit de court, le concerné eut la soudaine sensation que ses fesses allaient rester collées à sa chaise et qu'on allait devoir les scier pour l'en extirper, tellement il se sentit lourd. Encore plus quand un court silence plana et que les deux amies se jetèrent un regard confus.
« On est dans la même école, expliqua Hoseok avec précipitation. On a pas les mêmes cours mais euh... disons qu'on s'est déjà croisé, c'est tout. »
Jungkook riva ses yeux sur lui pendant une fraction de seconde. Il resta pourtant de marbre et très peu intéressé par ce qui se passait. Rien à voir avec son étonnement de la veille.
« Ouais, confirma-t-il. On se croise. C'est tout.
– Ceci explique cela, marmonna la sœur d'Hoseok. M'enfin bon ne restez pas debout, le serveur revient. »
Il y eut des raclements de chaise, suivi du bruissement des vestes qu'on ôte et des vêtements qu'on réarrange rapidement. Le serveur arriva bel et bien pour prendre les commandes des nouveaux arrivants. Ceci fait, il repartit et les deux amies se mirent alors à discuter ensemble, excluant de fait Jungkook et Hoseok qui n'eurent pas d'autre choix que de se regarder dans le blanc des yeux durant quelques secondes. Puis Hoseok se remit à brasser son chocolat tiède, l'air de rien.
En fait, il essayait surtout d'éviter de regarder droit en face de lui. C'est-à-dire Jungkook. Il sentait le regard de ce dernier sur lui et il n'osait pas étirer ses jambes de peur de cogner ou effleurer les siennes.
Franchement, il savait qu'il n'était pas chanceux mais là... c'était un autre niveau. Bien pire encore que de tomber dans la chambre d'un exhibitionniste ou d'attirer comme un aimant les étudiants les plus spéciaux du campus. Le pire restait ce malaise sur fond de discussions. Ni l'un ni l'autre ne parlait, contrairement aux deux filles qui n'arrêtaient plus. Ça aurait pu continuer comme ça encore longtemps si Jungkook ne s'était pas soudain levé. Cela attira sur lui l'attention et stoppa les conversations.
« Je vais aux toilettes, affirma Jungkook sans broncher. »
Et il tourna les talons pour traverser le café. Sa sœur –son presque sosie féminin en plus expressif– profita de cette pause inopinée pour prendre une gorgée de latte. Elle et Dawon reprirent ensuite leur conversation sur l'efficacité du système judiciaire actuel. Quant à Hoseok, il était purement seul avec cette constante sensation d'étrangeté qui flottait dans l'air.
Il se demanda si Jungkook avait vraiment eu envie d'aller au petit coin, ou s'il n'avait pas juste fuit. Un peu comme si lui aussi n'avait pas envie d'être là, assis en face d'Hoseok...
Peut-être que c'était ça, d'ailleurs. Jungkook avait paru plus froid que d'habitude. Il n'avait pas souri une seule fois.
[...]
« Bien la montagne ? apostropha Yoongi sitôt qu'il eut répondu à l'appel; Hoseok avait à peine eut le temps de porter son téléphone à son oreille.
– Ça peut aller, répondit le noiraud en s'allongeant sur son lit, le coeur déjà battant mais content d'entendre enfin la voix du blond. J'ai passé l'après-midi dans un café. Toi ça va ?
– J'me fait chier. Jin est tout le temps occupé ce bouffon.
– Pourquoi tu ne demandes pas à Taehyung ? Il est libre je crois.
– Il est resté au dortoir lui ?
– Ouais, je crois que ses parents ne sont pas là alors ça ne servait à rien qu'il rentre.
– Je l'ai pas croisé dans les couloirs.
– Parce que tu sors de la chambre parfois ?
– Non mais ça change rien. C'est le bigleux qui aime Magic, c'est ça ? »
Hoseok arqua un sourcil, même si Yoongi ne pouvait évidemment pas le voir.
« C'est ça, confirma-t-il en se doutant que la question n'était pas posée dans le vide. T'as dit que Jin était sans arrêt occupé, mais il fait quoi au juste ?
– Je crois qu'il traîne avec cette fille-là, j'ai pas retenu son nom.
– Tu crois ou t'en es sûr ? répéta Hoseok, la curiosité piquée à vif; lui il se rappelait de son nom, une certaine Sowon.
– J'en suis sûr, argua le blond. »
Hoseok se retourna sur son lit pour se mettre sur le ventre, la mine pensive. Il songea à ce qu'il avait vu avant les vacances, et à Jimin qui ne lui avait pas envoyé de message. C'était curieux quand même, mais jusque-là Hoseok avait mis cela sur le fait qu'ils étaient tous les deux occupés... Yoongi sembla entendre le bruit des draps qui se chiffonne car il demanda sans détour:
« T'es sur ton lit ?
– Oui, je parie que toi aussi.
– C'est pas très risqué comme supposition, fit remarquer Yoongi.
– Mais elle est juste alors ça compte.
– Mouais, c'est ça. »
Hoseok l'entendît renifler élégamment à l'autre bout de fil. Toujours plein de grâce, ce cher Yoongi.
« Tu fais quoi ? questionna le noiraud, histoire de trouver un autre sujet sur lequel s'épancher.
– J'me branle.
– Quoi ? s'étrangla Hoseok. Vraiment ? »
Un court instant, il imagina Yoongi en train de le faire et son visage s'enflamma.
« Nan abrutis, répliqua le décoloré. Mais peut-être que je vais m'y mettre. »
Hoseok fronça les sourcils, croyant déceler dans son ton un air moqueur. Difficile d'interpréter ce qu'il disait ou même savoir s'il était sérieux ou non quand on ne l'avait pas en face, pourtant le noiraud commençait à être certain de ses doutes. Il le connaissait assez ou en tout cas, ça il savait ce que c'était.
« Tu te moques de moi là, dit-il. Ça s'entend !
– Oh tu crois ? Et qu'est-ce que t'entend d'autre dans ma voix ? »
Hoseok tressaillit légèrement et glissa le coussin sous son buste. Il avait employé un drôle de ton à l'instant...
« C'est quoi cette voix, marmonna Hoseok, gêné.
– J'te drague. T'aimes pas ma voix ? »
Hoseok s'éclaircit la gorge.
« Si, je l'adore mais... je sais que tu te marres là.
– Grillé, ricana Yoongi. Mais c'est vrai que tu l'adores ? »
Le noiraud se sentit comme piégé, quand bien même rien ne le retenait de bouger à sa guise sur le lit de cette chambre d'hôtel. Pourtant il ne remua pas d'un pouce. Avouer qu'il appréciait quelque chose chez Yoongi c'était... à la fois embarrassant et satisfaisant. Embarrassant parce qu'il avait encore un peu de mal à complimenter un autre homme, mais satisfaisant... Son cœur battait à mille à l'heure.
« Oui, avoua-t-il à demi-voix. »
Des bruits de pas dans le couloir, tout proche. Sûrement sa sœur qui revenait. Hoseok se redressa d'un coup.
« Ma sœur arrive, je dois raccrocher.
– Quoi déjà ? s'étonna Yoongi. On a même pas eu le temps pour du cul au téléphone.
– Hein ? Euh bon je te laisse... bye Yoongi. Je te rappelle demain si je peux.
– Bisou chouchou, à demain. »
C'est le visage en feu qu'Hoseok éloigna son téléphone et raccrocha, pile à l'instant où sa sœur débarqua dans la chambre avec des sacs en papier qui sentaient la nourriture. Elle avait bien galéré avec sa carte magnétique, et heureusement.
« Dommage qu'ils ne livrent pas jusqu'au pas de la porte des hôtels, dit-elle. C'est quoi cette tête que tu tires ? On dirait que je t'ai interrompu.
– Quelle tête ? marmonna le noiraud en passant une main dans ses cheveux. Je fais pas de tête bizarre, pas du tout. »
Peu convaincue, Dawon arqua un sourcil et passa outre. Elle posa les sacs sur la petite table placée sous la télévision suspendue en hauteur, face aux deux lits séparés.
« Ils sont tous comme ça dans ton école de magie ?
– Quoi tous comme ça ? marmonna Hoseok en fronçant les sourcils. Et c'est pas une école de magie... »
Sa sœur chassa l'air avec sa main.
« Je veux dire, ils sont tous aussi canon ? Parce que ton ami Jungkook là, s'ils sont tous comme lui alors je me reconvertis dans l'enseignement et je postule là-bas.
– Berk, marmonna Hoseok. Une vieille qui harcèle des étudiants...
– C'est moi que tu traites de vieille ? »
Elle le menaça avec des baguettes qu'elle avait sorti des sacs. Hoseok brandit un coussin comme armure, mais ça ne servit à rien car elle ne lui jeta pas d'objet ni de nourriture à la figure.
« Ose me dire que tu le trouves pas beau garçon, insista sa sœur en sortant la nourriture emballée.
– Beau garçon ? J'avais raison, t'as pris un coup de vieux.
– Tu esquives le sujet. Alors ? Si tu dis non ça veut dire que tu trouves sa soeur pas terrible et ça, c'est intolérable.
– Si tu veux, admit Hoseok, qui n'avait pas spécialement envie de commenter le physique de Jungkook. Il n'est pas moche, voilà.
– Tant mieux, parce que tu vas l'avoir en face demain toute la journée. Je les ai invité. »
...
Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas avoir des vacances normales ?
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