Chapitre (28)
L'appartement d'Harry était petit, mais suffisamment équipé pour une seule personne. De beaux canapés de couleur rouge brique encadraient l'espace qui lui servait de salon, et une petite bibliothèque en bois se trouvait au coin de ce dernier. Des boîtes de céréales et des canettes de soda étaient dispersées sur une table en verre. Harry me demanda de m'asseoir et s'en alla pour revenir quelques secondes plus tard avec une bouteille de thé glacé à la pêche et une serviette. Je m'attendais à ce que ce dernier nettoie la table mais il se mit à genoux devant moi. Me prenant complètement au dépourvu, il écrasa la serviette sur ma bouche et les frotta doucement en imitant des mouvements circulaires. Je me mis à rire tandis qu'il continuait son opération de désinfection. Décidément, il aimait ça, son opération de désinfection, avant avec ma joue et maintenant avec mes lèvres.
« Maintenant, tu peux boire ton thé. »
J'ouvris la canette et en bu une gorgée avant de poser la totalité de mon corps sur le canapé. J'étais crevée, fatiguée et à deux doigts de perdre la personne que j'aimais pour une fille que je ne connaissais pas, sa soeur.
« Jessie je ne comprends toujours pas pourquoi tu as fait ça. » fit Harry en s'asseyant à califourchon sur une chaise.
Je me mis en tailleur sur le canapé et bu une dernière gorgée de ma boisson avant de donner des explications à Harry.
« Parce tout le monde ignore la vérité. Si c'est Malik et sa famille qui sont responsables de la mort de Lydia, alors il faut agir. »
« Tu penses que je n'ai pas essayé? »
« Bien sûr que tu as essayé mais tu voulais te venger, et non découvrir la vérité. Lydia était enceinte Harry, et ça personne ne le sait. »
PDV d'Ashley
Je bâillai et m'étirai les bras avant de replonger ma tête dans l'écran de l'ordinateur. Cela faisait des heures que j'essayai des mots de passe multiples pour accéder au compte de Lydia Styles, comme me l'avait demandé Jessie. Aucun succès. Je me retournai et rencontrai les prunelles du beau frère de ma meilleure amie qui me surveillait depuis un bon moment. À part me proposer des codes comme "zaynmavie" et "zayndansmonlit", celui-ci ne m'avait en aucun cas aidé à deviner le code d'accès de "l'ami" de Jessie, enfin Harry... Apparemment, ce dernier voulait récupérer des photos de sa soeur contenus dans un dossier privé.
« Sa soeur est morte depuis deux ans et c'est maintenant qu'il veut ses photos? » demandai-je à Louis.
Il haussa les épaules tout en continuant à regarder les murs de la chambre de Jessie des yeux. Il était insupportable mais je n'avais pas de temps à le lui reprocher, je devais deviner ce mot de passe, c'était ma spécialité. Depuis que j'avais deviné le code de mon coach de sport qui plaisait à la moitié des filles de ma salle et également celui de la tablette de Jane, la mère de Jessie, je m'étais rendu compte que c'était un don.
« Tu devrais peut-être prendre une pause. » fit Louis en se mettant debout, devant moi.
Je murmurai un non, relevai des mèches blondes rebelles qui s'échappaient sur mon front tout en continuant à réfléchir. Il était vrai que Zayn était le crush secret de Lydia, enfin pas si secret que ça vu que tout le monde était au courant, mais celui-ci ne correspondait pas à la combinaison de caractères qui permettait d'ouvrir son compte. J'envoyai un message à ma meilleure amie, ne voulant pas l'appeler pour gêner sa soirée avec Malik. Je lui demandai quelques informations en plus sur la soeur d'Harry. Sur le champs, elle m'en envoya quelques unes que je lu pour enfin décider décrire l'une d'entre elles. On aurait même cru qu'elle attendait mon message au lieu de profiter de son rencard. Quelle conne!
Room 29.
Le mot de passe était le bon. Je laissai échapper un cri de joie et me jetai dans les bras de Louis, toute contente. Il me serra en retour, ce qui me surprit et je le lâchai, confuse. Il s'installa sur ma chaise, pianota ses doigts sur le clavier pendant un instant, modifia le mot de passe en le remplaçant par une combinaison que j'eus du mal à lire et se déconnecta du compte.
« Ces photos peuvent être personnelles, seul Harry peut les voir. »
Une grimace se forma sur mon visage. Pour être honnête, j'étais curieuse de voir à quoi ressemblaient les photos de Lydia qu'Harry voulait récupérer. Des photos qui pouvaient nuire à sa réputation? Mais quelle réputation? Lydia était morte, enfin ça c'est que tout le monde pensait.
« Tu étais où tout à l'heure? » demandai-je à Louis.
« Avec Harry, et toi? »
« J'aidais Jane pour les invitations. »
Il éteint le pc portable et s'empara de son téléphone pour appeler sûrement son meilleur ami et lui annoncer la bonne nouvelle, ce que je fis moi aussi, mais à Jessie.
« Elle lui manque énormément, n'est ce pas? »
demandai-je à Louis qui venait de raccrocher.
« C'était sa soeur, sa meilleure amie, la seule personne qui lui restait de la famille hormis son père, comment te sentirais-tu si t'apprenais que Liam s'est suicidé et que tu ignorais pourquoi? »
« Détruite. »
« Et bien Harry il était détruit, et même si maintenant sa souffrance s'est légèrement apaisée, je sais qu'il lui reste toujours quelques petits morceaux durs à recoller. Des débris que ta meilleur amie est capable de rattacher. »
« Jessie? »
« Oh je t'en prie Ashley, ne fais pas comme si tu n'avais rien vu. Ce n'est pas pour rien qu'elle lui a pardonné aussi facilement. Elle l'aime, et je suis sûr qu'Harry ne s'est jamais senti aussi aimé qu'avec elle. »
« Il n'a pas besoin de Jessie pour ça, il a juste besoin d'un peu plus de temps. »
« Parfois, il suffit d'une personne pour recoller les morceaux. Le temps nous soulage, mais la personne qu'on aime nous guérit. »
Je me tus. C'était une belle phrase, et étant une personne qui appréciait le sens des mots, leurs harmonie et leurs intensité, je ne pus m'empêcher de la répéter une deuxième fois. Et même si au plus profond de moi, je savais que Louis avait raison, je ne pouvais pas abandonner mon point de vu aussi rapidement.
« Jessie a besoin de quelqu'un qui va l'aider à aller de l'avant, à s'ouvrir non quelqu'un avec un lourd passé qui ne fera que l'entraîner dans son chagrin. »
« Harry est peut-être quelqu'un avec des secrets et une rancune profonde, mais il est capable de la rendre heureuse. » Il s'arrête un moment puis reprit la parole, afin de mettre fin à son petit discours. « Et puis de toutes façons, t'en sais rien. »
« Lydia n'est pas m..»
Non, je n'avais pas le droit de dire ça, c'était beaucoup trop dangereux.
« Lydia n'est pas mon amie, donc tu as raison je n'en sais rien. »
*****
PDV d'Harry.
J'avais du mal à croire que ma soeur était enceinte. On me racontait souvent qu'elle avait un faible pour Malik, mais je me disais que ça ne pouvait être que des rumeurs. Elle me l'avait même confirmé une fois, et cela m'avait rassuré. Je ne pouvais ne pas lui faire confiance. Lydia me disait tout, et se confiait à moi, comment ce détail avait pu m'échapper? Mais Jessie avait probablement raison. J'avais dernièrement découvert que la veille de sa mort, ma soeur était chez Zayn et dieu seul sait pourquoi.
« Ils ont trouvé le code du compte. » m'informa Jessie.
Je m'installai près d'elle sur le canapé et l'observai taper les coordonnés du Facebook de ma soeur sur la page d'accueil de ce dernier. J'étais curieux mais à la fois angoissée. Et si ma soeur me cachait beaucoup plus de choses que je ne le croyais? En attendant le chargement du compte, Jessie glissa sa main vers la mienne et la caressa avant de la serrer fermement. Je posai mes prunelles sur elle et lui sourit. Qu'avais-je fait pour mériter quelqu'un d'aussi formidable? Moi, Harry, le loup solitaire, perdu dans les bois, j'avais devant moi un petit bout de femme dont la présence donnait un sens à mon existence, à tout. Une lumière déterminée à me faire sortir des ténèbres dans lesquels je m'étais engouffré sans plus jamais songer à y ressortir.
« On commence par les lire les conversations?»
me demanda-t-elle.
Elle déroula la barre des messages instantanés, et nous lûmes à peu près toutes les discussions. Rien d'extraordinaire. Des conversations entre filles, entre potes, des garçons qui réclamaient son numéro et auxquels elle n'a jamais répondu, mais aucun message de Zayn. Après s'être assurés que les messages ne contenait aucun indice, ce fut au tour des photos. Jessie m'avoua qu'elle avait déjà vu toutes les photos mises en public, alors nous ouvrîmes les dossiers privés. Des photos de la famille, des selfies d'elle avec ses amies, des photos de la mer et aussi de la décoration à l'intérieur de notre cabane.
« Attends.. »
Jessie s'arrêta sur une photo de Lydia qui mangeait une énorme tranche de pizza, une pizza quatre fromages, sa préférée. La photo n'avait rien d'étrange, mais le commentaire d'une certaine Juliette qui figurait sous cette dernière l'était.
"C'est de cette pizza que tu m'a parlé hier? j'avoue qu'elle est GIGANTESQUE! Je valide!"
Encore là, ce n'était pas le commentaire qui était étrange, mais sa date. Il y'a à peu près deux mois. Or, ma soeur n'était pas "vivante" à ce moment-là.
« Ça c'est bizarre.. » murmura Jessie en grimaçant.
Elle appuya sur la photo de Juliette ce qui nous dirigea directement vers son profil. Malheureusement, le compte était privé. Nous eûmes l'idée, enfin l'idée de Jessie, de créer un compte et l'ajouter. Or, cela prenait du temps et nous étions tous les deux fatigués pour faire quoi que ce soit. Je pris le téléphone de Jessie entre ses mains, celui qui m'avait été familier pendant un court moment et le posai sur la table. Ensuite, je la pris dans mes bras. Je n'avais pas prit le temps de mieux l'observer tout à l'heure, et je ne pus me rendre compte en ce moment même qu'elle était magnifique. Elle portait une chemise et une jupe mauve, et son maquillage la rendait plus mignonne qu'elle ne l'était déjà. Je lui ôtai doucement son collier, c'était l'unique chose que je n'aimais pas en elle.
« J'arrive pas à croire que tu as fait tout ça pour.. »
« Chut. » dit-elle dans un murmur, d'une manière très sensuelle.
Elle rapprocha ses douces lèvres des miennes et les effleura. Dans un court élan, je les capturai tendrement pour mieux en profiter.
Nos langues ne tardèrent pas à s'unir transformant notre échange en baiser plus ardent. Mes mains glissèrent tout au long de ses cheveux et je sentis les siennes s'agripper à mon torse. Jessie mit fin à notre baiser, et à mon grand soulagement, ce n'était que pour un emplacement meilleur. Heureusement, parce que je n'avais pas l'intention d'arrêter maintenant. Elle se mit en califourchon sur moi et mes lèvres prirent refuge contre les siennes dans la minute même. Une chaleur pbrûlante envahit mon corp et je me demandais si Jessie ressentait la même chose que moi. Et si j'arrêtais de me poser des questions? Cette fois, mes doigts se dirigèrent vers sa chemise, la déboutonnèrent rapidement afin que je puisse me débarrasser du tissu fin qui recouvrait le haut du corps de Jessie. Le souffle saccadé, elle suivait mes gestes du regard. La chemise enfin ôtée, je découvris sa jolie poitrine mise en valeur grâce à son soutien-gorge en dentelle noire. Je levais les yeux vers celle de Jessie, qui brillaient. Quant à son teint, il virait vers le rouge. Elle rougit imperceptiblement.
« Ça dérange? »
Elle rit puis se mordit la lèvre inférieure et souleva mon tee shirt, ce que je pris pour non comme réponse à ma question. Je frémis suite au contact de ses doigts contre ma chair dénudée et rapprochai mon visage vers son cou que je parsemai de baisers avant de descendre jusqu'à sa poitrine, une nouvelle zone qui s'offrait à moi et qui méritait de recevoir quelques petits bisous humides. Je m'arrêtai ensuite, c'était son tour maintenant et dés qu'elle le comprit elle enfouie son visage contre mon cou et l'embrassa puis déposa quelques petits baisers chauds et doux sur mon torse.
« Tu te rends compte que tu viens de faire la même que moi? Copieuse! »
Je tirai ma langue puis lui pinçai la joue. Elle m'attrapa par les épaules et me poussa doucement pour que nous nous retrouvâmes tous les deux allongés sur le canapé. Nos rires se mêlèrent aussitôt. Je l'embrassai une dernière fois sur son front et nouai nos cuisses ainsi que nos mains.
Jessie Parker me rendait fou et j'aimais ça.
*****
Une lumière vive émanant des rayons du soleil qui brillait sur ma terrasse assassina mon doux sommeil. J'ouvris mes yeux avec difficulté et me remémorai la soirée d'hier. Je frottai mes yeux, et me débarrassai de la couverture qui couvrait mon corps. Je ne me souvenais pas l'avoir pris avant de me coucher et j'en conclus que j'étais donc le premier à m'être livré à Morphée. Une bonne odeur provenant de la cuisine chatouilla mes narines.
Un sourire prit possession de mes lèvres lorsque je vis Jessie vêtue de l'un de mes sweats qui lui arrivait jusqu'aux genoux et qui dévoilait ses belles jambes. Elle mélangeait je ne sais quoi dans un bol et ne semblait pas avoir remarqué ma présence. Une idée sadique me vint à l'esprit.
Discrètement, je marchai jusqu'à elle et m'agenouillai derrière elle. Ensuite, je lançai un cri effrayant tout en sursautant. Jessie lâcha tout ce qu'elle avait dans les mains et poussa un hurlement. J'ignorai quel était le délicieux plat qu'elle cuisinait, mais l'envie de la voir effrayée était beaucoup plus forte.
« T'es qu'un idiot. » fit-elle en imitant une moue boudeuse. « Tant pis pour toi, pas de muffins pour le petit déjeuner. »
« T'es sérieuse? »
J'enroulai mes bras autour de sa taille et commençai à la supplier comme un enfant.
« D'accord, d'accord.. » fit-elle.
« T'es la meilleure Jessie, t'es la meilleure. » chantonnais-je en marchant vers la salle de bain.
Je passai d'abord dans ma chambre pour choisir des vêtements propre pour la douche. J'étais de bonne humeur ce matin là, et ce n'étais vraiment pas dans mes habitudes. Je n'étais pas une personne matinale et je détestais me réveiller tôt. En me dirigeant vers la douche, je fus surpris d'entendre la sonnette de l'appartement.
Pourvu que mon humeur ne change pas.
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