Fatiguée, je rentrais chez moi après une longue demi-journée de cours et un long chemin à pieds. Je me dirigeai vers la cuisine, où je déposai la petite boîte de macarons et me servit un verre d'eau tiède. Il n'y avait personne à la maison. Ma mère devait être sûrement dehors pour faire quelques courses et Tony avec Louis à l'aéroport. J'en profitai pour aller dans la chambre de ma mère, et prendre un bain dans l'immense baignoire de la salle de bain, parce que dans la mienne je n'avais qu'une douche, une douche qui ne satisferait pas les besoins actuelles de mon corps: La chaleur et la relaxation.

Je parfumais mon bain à l'eau de rose et me glissai dans ce dernier après avoir ôté mes vêtements. Aussitôt, des frissons brûlants et agréables parcoururent mon corps. Mes muscles se relâchèrent et je fermais les yeux, appréciant ce moment de pur plaisir.

Quelques minutes s'écoulèrent, j'ouvris à nouveau mes paupières. Je me rinçais le corps et les cheveux et sortis difficilement de l'eau.
Je ne savais pas quoi mettre pour accueillir la belle mère de Tony et étant certaine que je ne trouverai rien dans mon dressing, je me précipitai vers celui de ma mère qui contenait de véritables trésors. Après avoir fouillé tous les coins du dressing, je tombais sur une magnifique robe que je n'avais jamais vu chez ma mère auparavant. C'était une robe bleu nuit, courte, en dentelle. Le bustier était en forme de coeur et la dentelle ornait la partie en dessus de la poitrine jusqu'aux extrémités des épaules. J'admirai ce magnifique vêtement avant de me décider à l'enfiler, la fermeture éclair me facilita la tâche. Je me plaçais devant le grand miroir de la chambre et fut éblouie du résultat. Satisfaite, je retournai dans la salle de bain, réfléchissant à un moyen pour coiffer mes cheveux mouillés qui retombaient sur mes épaules. Je les séchai soigneusement puis à l'aide d'un boucler, je bouclais les pointes. Je me dirigeai ensuite vers ma chambre où je me mis à chercher le beau collier que Zayn m'avait offert. Avec la robe, la combinaison des deux était parfaite. J'ajoutai une touche de mascara et de gloss et j'étais prête.

On sonna à la porte. Je couru vers celle-ci. J'avais hâte de voir la réaction de ma mère quand elle me verrait comme ça.

« Harry? » demandais-je en écarquillant les yeux.

Il ne me répondit pas mais me fixait de haut en bas, la bouche grande ouverte. Je sentis mes joues s'enflammer et l'appelai par son nom une deuxième fois.

« Wow Jessie, tu es... éblouissante! » me complimenta-t-il ce qui me fit sourire timidement. « Je crois que sans ce collier tu aurais pu être parfaite. » ajouta-t-il.

Le collier de Zayn.

« Qu'est ce que tu fais ici? »

« Louis n'est pas là? »

Et bien sûr ce n'est pas pour moi qu'il vient.

« Non. » lâchais-je froidement.

Il bâilla en se grattant le crâne. Ses cheveux bouclés étaient en bataille, il semblait à peine réveillé alors qu'il était quand même midi. Et pourtant, il avait l'air vraiment mignon.

« Ce bâtard m'a appelé en disant que je devais venir et que c'était urgent bordel. »

Je roulai des yeux et l'invitai à rentrer. Dans le salon, était disposé un buffet que je n'avais pas vu en rentrant. Harry se dirigea vers ce dernier, et lorsqu'il voulut saisir un petit morceau de tarte, je lui tapai la main. Tel un gamin, il fit une moue boudeuse en réessayant de piquer la tarte mais en vain.

« Juste une, je prendrais juste une. »

Je pris la tarte et la rapprochai de ses lèvres. Le bouclé ne tarda pas à esquisser un adorable sourire avant de déguster le gâteau. En voulant lui donner la tarte, nos corps s'étaient rapprochés et je sentais le souffle chaud d'Harry. Mon coeur se mit à tambouriner contre ma cage thoracique, chose qu'il ne faisait qu'en sa présence.

"Et quand tu attends les résultats de tes examens" souffla ma conscience.

Harry passa son doigt au creux de ma fossette, en gardant son sourire angélique. Moi, je fixais son regard qui brillait, ne sachant que faire.
Et c'est à ce moment là que ma mère débarqua de nulle part.

« Je dérange? »

Son sourire à elle aussi, lui arrivait jusqu'aux oreilles.

« Non. » prononçâmes Harry et moi en même temps.

Entre nous deux, c'était moi la plus gênée parce que Harry n'avait pas hésité à marcher jusqu'à ma mère et lui faire la bise.

« N'est-elle pas sublime ma Jessie? » demanda ma mère en lançant un regard malin à Harry.

« En effet, oui. Elle est magnifique tout comme sa mère. »

Je lançai un regard noir à ma mère qui me répondit par un simple clin d'oeil avant de servir du jus à Harry.

« Oh Harry, j'ai failli oublier...Tu sais pour le mariage la semaine prochaine, tu es invité. »

« Je suis déjà au courant, je serais là avec grand plaisir. »

« Oh Jessie te l'a déjà dit alors. »

Je n'avais jamais parlé à Harry à propos du mariage de ma mère, pensant qu'il le savait déjà grâce à Louis, chose qui me semblait évidente. L'idée qu'il sera là me réjouissait, pour être honnête. Et puis, ce n'est pas pour rien que j'ai choisis une robe rouge.

« Je vais me préparer, Jessie je compte sur toi pour prendre soin de notre invité. »

Harry s'était installé sur le canapé, comme il avait l'habitude de faire quand il venait à la maison. Il était vêtu d'un tee-shirt noir, d'un bas de jogging gris et des converses de la même couleur que son haut. Buvant son verre de jus, je sentais son regard posé sur moi.

« Je vais monter dans ma chambre. »

« Est ce que ça veut dire indirectement rejoins moi dans ma chambre?» demanda-t-il, le sourire aux lèvres.

« Ou plutôt, je te laisse tout seul dans le salon pendant que je vais toute seule dans ma chambre? »

« Je préfère ma vision des choses. »

« Et moi, je m'en fou. »

Je montai les escaliers sans croiser son regard et c'est lorsque j'entendais ses pas me suivre jusqu'à ma chambre, qu'un petit sourire s'afficha sur mon visage, un sourire que je ne lui donnais pas la chance de voir.

« Jolie ta chambre. » fit-il.

Une future architecte devait avoir une jolie chambre, n'est ce pas?

« Tu habites où Harry? »

Ma curiosité refaisait surface. Je devais commencer par des questions banales, voir simples avant de lui poser des questions plus importantes. Je me rappelai bêtement m'être promis de m'éloigner de lui. Était-ce impossible? Compliqué plutôt. Mon envie de découvrir ce que cachait Harry et Zayn était plus imposante que mon envie de fuir Harry. En vrai, je n'avais même pas envie de le faire et j'étais prête à l'assumer. Si les sentiments d'Harry n'étaient pas pareils que les miens, je l'assumerai.

« Dans un petit appartement seul, pas loin d'ici. »

Je m'assis sur mon bureau et Harry s'allongea sur mon lit mais fut dérangé par quelque chose, une feuille en papier qui finit par glisser sur le sol. Il se pencha pour la ramasser.

« Une photo de Zayn avec sa famille? » me questionna-t-il en arquant un sourcil.

Merde.
Hier, avant de dormir, j'avais fait quelques recherches sur la famille Malik. Une riche famille dont le père et la mère étaient deux grands producteurs de film. D'un autre côté, Madame Malik possédait également une entreprise de mode de luxe et donc sa propre marque. La famille composée de trois membres vivait une vie de rêves, baignant dans le luxe.

« C'est lui qui me l'a donné. » mentais-je. «Pourquoi vous vous détestez tous les deux?»

J'étais directement passé à la phase supérieure du questionnaire que j'avais en tête, espérant avoir une réponse claire.

« C'est comme ça Jessie, nous nous aimons pas et ça ne pourra pas changer. »

Ça, c'était loin d'être une réponse claire. Pourtant, je m'attendais à ce qu'il me lâche un truc comme ça.

« C'est impossible, tu ne peux pas détester une personne juste comme ça. »

« Les sentiments ne se contrôlent pas, tout comme l'amour, la haine peut ne pas avoir de raisons. » Il s'arrêta pendant un moment, me regardant droit dans les yeux. « Est ce que toi, tu sais pourquoi tu m'aimes? »

Il avait posé cette question d'une voix rauque et douce à la fois. Les battements de mon coeur s'étaient accélérés brusquement comme ils avaient l'habitude de faire dans ce genre de situations. Je ne pouvais pas répondre à sa question, je ne pouvais pas lui expliquer pourquoi je l'aimais et pourquoi soudainement ma vie avait changé quand on s'est rencontré. Je ne pouvais lui expliquer pourquoi sa présence me comblait de bonheur ni à quel point j'appréciai cette dernière, ainsi que son regard, son sourire et ses lèvres. Je ne pouvais pas. La façon avec laquelle il me prenait dans ses bras, m'embrassait, c'était nouveau mais surtout indescriptible.

« Parce que moi, je n'en ai aucune idée, je ne sais même pas pourquoi je n'arrive pas à passer une journée sans vouloir te voir. »

Il se leva du lit et passa sa main dans sa touffe de cheveux, déchirant la feuille qui nous avait poussé à avoir cette conversation.

« Donc, tu ne sais pas pourquoi tu le détestes?»

Il ne me répondit pas. Il jeta le bout de papier et marcha vers moi. D'un geste brusque, il encadra mon visage avec ces deux mains et pressa ses lèvres contre les miennes. D'innombrables frissons traversèrent mon échine et parcoururent mon corps en entier, tels des décharges électriques mais agréables. Je clos mes paupières, et répondit tendrement à son baiser. Son baiser qu'il interrompit en me murmurant:

« Non, mais je sais très bien pourquoi je viens de faire ça. »

J'avalai ma salive, et reprit ma respiration. Je plongeai mon regard dans celui d'Harry, le coeur battant. Son souffle chaud se mêla au mien.

« Pour..Pourquoi? » arrivais-je à prononcer.

« Parce que tu me rends fou. »

Ces révélations étaient riches en émotions et m'avaient rendu le peu d'espoir que j'avais perdu en écoutant l'histoire de Lisa. C'est à ce moment que je me rendis compte qu'il fallait se battre, se battre pour son amour. Harry était le mien, celui que je n'avais pas vu venir, mais qui me faisait vivre des tas de belles choses que j'avais envie d'y croire, croire en nous deux.