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F I N A L

Cette fois la pièce n'était ni noire ni blanche. Les murs étaient gris.

Les dalles du plafond étaient percées par d'imposants néons rectangulaires.

J'étais menotté et assis. Il y avait deux chaises de l'autre côté de la table, même si je n'attendais qu'un seul visiteur.

Il devait être neuf heures quarante-huit. Peut-être quarante-neuf ? J'avais au maximum six cent soixante secondes à vivre.

Si j'avais dû représenter le purgatoire, c'était à peu près ce que j'aurais dessiné. Une pièce vide et incolore.

J'étais dans une sorte d'entre-deux. Ni vivant, ni mort. Plus tout à fait Jungkook, mais encore un peu lui.

A quoi allais-je occuper mes dernières minutes ? A quoi allai-je penser en attendant que tout s'arrête ?

Mes hyungs, c'était une évidence. Toujours. Jusqu'à la fin.
Allai-je les revoir ? M'attendaient-ils quelque part ? Allaient-ils m'en vouloir ?

Et s'il n'y avait rien ?

Je baissai les yeux vers mes mains attachées.
Je m'étais trompé : je n'étais pas Jungkook. J'étais redevenu Jeongguk, Jeon Jeongguk, le simple citoyen sud-coréen. Le criminel.
L'idol Jungkook s'était éteint avec les autres membres de Bangtan.

Qu'avait vu le personnel de l'hôpital pendant mon court séjour ? Un patient ? Un tout jeune homme ? Un monstre ? Combien m'avaient connu avant ?
Avaient-ils des fans dans leurs familles ?

Avaient-ils des morts ?

Je comprenais les ARMYs qui avaient suivi mes hyungs. Tout comme moi, ils refusaient de vivre dans un monde où BTS n'existait pas.

A présent, je me souvenais de tous mes réveils et de toutes mes rencontres avec le Dr Jung. Mon cerveau avait fait de son mieux pour me protéger de la réalité, n'acceptant pas de me confronter à la solitude. Il avait même matérialisé mes hyungs à mes côtés, reproduisant leurs voix, leurs expressions faciales, et le contact réconfortant de Taehyungie-hyung.

Mes doigts se déplièrent doucement. Je revoyais ma main traverser la sienne le jour où j'avais déterminé qu'Oncle Janghee était l'homme de mes cauchemars. "Vous n'êtes pas réels !"

J'étais passé par toutes les phases. J'avais d'abord souhaité me réveiller, et lorsque j'avais enfin eu la conviction de l'être, je m'étais mis à espérer que l'hôpital ne soit que le théâtre d'un affreux cauchemar.

D'un état à l'autre, ce qui n'avait jamais changé, c'était ma volonté de nous réunir et de nous protéger.

Nous méritions d'être libres. Étrangement, j'avais eu plus de liberté en tant que criminel qu'en tant que célébrité. Plus de temps pour moi, moins de contraintes, des repas à heures fixes...

Je n'avais jamais réfléchi à la peine de mort. Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais dit que j'étais persuadé qu'un tel cas ne se reproduirait plus après vingt ans de calme plat.
Finalement, la pérennité de cette loi m'arrangeait. Je ne voyais que deux aspects à cette sanction : elle n'était pas effacée de la Constitution par choix politique, mais elle n'était plus appliquée par choix moral.

Un mince sourire étira le bord de mes lèvres. La K-pop aussi avait des aspects politiques et moraux. La Hallyu faisait grandir l'image et l'influence du pays, générant des rentrées d'argent faramineuses qui avaient permis une croissance impressionnante depuis la fin des années 80.

Je me souvenais avoir été décoré avec mes hyungs par le Ministre de la Culture deux ans plus tôt, officialisant notre posture de représentants nationaux dans le monde.

Quant à la morale, n'était-ce pas elle qui se trouvait à l'origine de nombreuses restrictions de la vie que nous avions mené ? Nous avions appris à nous tenir, à parler et à nous comporter de manière à rester propres et lisses, de gentils garçons dont les parents n'auraient rien à craindre. Nous avions fini par déborder du cadre, largement, et je restai persuadé que ce regain d'authenticité expliquait en partie l'immensité de notre succès.

Nous étions sincères, nous avions essayé de l'être.

Mais combien de choses n'avions-nous pas pu dire ? Combien de sujets avions-nous dû éviter ? Combien de bêtises de jeunes de nos âges n'avions-nous pas pu faire ? Nous avions connu la fatigue, la peur et la faim, renonçant à satisfaire nos besoins vitaux avant d'avoir contenté les fans.

On nous avait volé tellement de choses...

Alors oui, moi, Jeon Jungkook, j'avais tout repris. Je m'étais montré radical, comme dans tout ce que j'avais entrepris.
Cette détermination me rappelait les propriétés de l'aconit : un remède et un poison.

J'étais monté au plus haut et je finissais ma vie dans cette pièce sans fenêtre, et sans personne à mes côtés.

Je me rendis compte que j'avais fermé les yeux. Je levai une paupière avec difficulté et le mur d'en-face tanga dangereusement. Je soufflai fort. J'avais la joue appuyée sur la table. Et surtout, je voulais dormir.

J'associai aussitôt le passage de la vie à la mort à l'autre grand changement que j'avais connu : de ma vie d'anonyme à ma vie d'idol. Le jour où je m'étais installé dans le premier dortoir avec ma grosse valise et ma timidité maladive. Je m'imaginai revivre ce moment. J'arrivais au Ciel, le coup classique du long couloir avec une porte au bout, et lorsque je la poussais, les visages de mes hyungs m'accueillaient en souriant.

C'était la plus belle vision du monde.

Je n'avais pas peur.

Si la peur de la mort pouvait m'arrêter, je ne serais pas devenu idol. Les menaces, les violences subies et les dangers de la vie de personnage public à l'échelle internationale, je n'avais reculé devant rien.

Devais-je encore mentionner les privations et notre rythme de vie effréné qui multipliaient incontestablement les risques d'accident fatal ?

Quelle heure pouvait-il être ?

Mes muscles ne répondaient plus. C'était bien la peine de les avoir fait travailler autant !

J'eus une brève pensée pour Jung Saehong. J'avais la sensation de lui léguer le poids de mes six homicides. Il ne tuait que moi, mais j'ignorais s'il rendait service à sa patrie ou s'il ôtait la vie à un gamin de vingt-trois ans.

Neuf heures cinquante-sept ? Cinquante-huit ?

Il y eut comme une clameur. D'abord lointaine, elle se rapprocha petit à petit. Des milliers de voix chantaient à l'unisson.

Des centaines de milliers. Elles y mettaient tout leur cœur, et pourtant c'était doux, si doux... comme si on me chuchotait une berceuse. C'était là, dans le creux de mon oreille.

Kim Namjoon, Kim Seokjin, Min Yoongi
Jung Hoseok, Park Jimin, Kim Taehyung
Jeon Jeongguk.

BTS.

Je formai les lettres si fort dans mon esprit qu'elles m'apparurent une dernière fois.

Endors-toi, Jeongguk.

Dors.

Tu as fait ce qu'il fallait. Tu peux te reposer maintenant.

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