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Sortie à la plage

Le soleil frappait les vitres de l'agence. Cela faisait trois mois que le couple avait été mis sous surveillance par une espèce d'oiseau bizarre, il faisait environ un mètre soixante, marchait évidemment sur ses deux pattes et possédait deux bras parsemés de plumes en plus de ses deux ailes. Malgré son bec, il pouvait parler sans trop de problèmes et semblait omnivore, même s'il avait une très nette préférence pour les fruits non-acide et non-amère.

Cela faisait donc trois mois et rien n'avait changé à ceci près qu'ils étaient en août et que la température avait grandement changée. Étalé sur le bureau et ventilé par quelques esprits volontaires, Raphaël lança :

‑ Je veux bien qu'on ne fasse pas installer de clim pour l'environnement mais dès qu'on a un peu d'économie, je m'en fous, j'en achète une.

Romi lui lança un regard noir.

‑ Quoi ? J'aimerais ne pas mourir jeune. Et puis on fait fuir les clients.

‑ Les clients se déplacent moins par cette chaleur. C'est les vacances, il y a plus de touristes que d'habitants et ce ne sont pas eux qui vont venir jusqu'ici.

Le portable de la jeune femme vibra, elle sauta dessus.

‑ C'est Valens. Il me dit que Najya a une autorisation de sortie ce week-end, il aimerait qu'on l'emmène à la plage parce qu'il est trop occupé. Il pourrait peut-être nous rejoindre avec Damien dans la journée.

‑ Et puis quoi encore ? Leur mère ne peut pas s'en occuper ?

‑ Je ne pense pas que ce soit une bonne idée et puis... la plage !

Raphaël regarda intensément sa copine.

‑ OK, accepte.


Samedi matin, toujours suivit de l'oiseau de Victor, le couple se gara sur un parking presque désert, à côté d'un arbre. Devant eux, derrière un grillage, se trouvait un bâtiment en U aux murs blanc et ocre, une grande cour et un pré dont l'herbe n'était plus très verte.

‑ C'est ici ? demanda Raphaël.

‑ D'après le GPS...

‑ C'est pas très gai, ça appartient aux chasseurs ? On dirait un collège ou un dortoir de centre de vacances ultra protégé.

‑ Tu es déjà allé dans un centre de vacances ?

‑ Jamais. Nos vacances se passaient dans des hôtels de luxe, des restaurants trois étoiles et des croisières à trente mille balles.

‑ Sérieux ?

‑ Les hôtels de luxe... Ah ! On est traité comme des rois. Bref, on sort ?

Ils quittèrent le véhicule, firent le tour et se présentèrent au portail où ils donnèrent leurs cartes d'identité et un papier signé de la main de Valens. Ils entrèrent dans la cour. A leur vue, Najya se présenta automatiquement devant eux, un sac à l'épaule, elle avait hâte de sortir.

‑ Dépêchons-nous de nous mettre à l'abri parce que dans MA voiture, il y a la clim.

Romi lui tira la langue. Ils retournèrent à la voiture et Raphaël quitta le parking. Le port n'était pas très loin de chez eux mais comparé à l'endroit ou logeait actuellement l'adolescente, il fallait faire un bout de chemin pour s'y rendre. La plage se trouvait juste à côté.

Après s'être badigeonné de crème solaire, surtout Raphaël qui brûlait plus qu'il ne bronzait, ils marchèrent tranquillement au milieu des touristes dans une rue piétonne bordée de boutiques et de restaurants. Romi se tourna vers l'adolescente.

‑ Tu veux quelque chose ? Faire quelque chose ? Tu nous dis, hein.

Najya secoua la tête. La jeune femme se rendit compte que la fille n'avait pas dit grand-chose depuis qu'elle était avec eux.

‑ Travailler dans un petit restaurant, ce n'est pas si mal, non plus, lança Raphaël.

‑ Quoi ? fit Romi.

‑ Bah oui, qu'aurais-tu fait si nous n'avions pas ouvert l'agence ?

‑ Je ne sais pas, je préfère ne pas y penser.

‑ Moi, si je n'étais pas resté avec mon père, j'aurais sûrement fait l'aumône à ma sœur. Ceci dit... cette solution n'est peut-être pas si lointaine que ça... Et toi ?

Najya haussa les épaules.

‑ Tu n'as pas un rêve ? demanda Romi.

Elle haussa de nouveau les épaules.

‑ Je voulais travailler avec les chevaux mais je n'ai jamais fait d'équitation et je n'en ai jamais approché un.

‑ Ah, oui, effectivement. Tu as bientôt dix-huit ans ?

‑ Dans quelques mois.

‑ Tu vas faire des études ? s'enquit Raphaël.

‑ Normalement, oui.

 ‑ Mais ça te fait chier, c'est ça ? T'en fais pas, tu peux le dire, j'ai arrêté les miennes avant la fin et si j'avais été jusqu'au bout, j'aurai fait un métier qui ne me plaît pas forcément même si j'aurai gagné dix fois plus qu'aujourd'hui.

Ne sachant pas trop quoi faire, ils visitèrent quelques boutiques et se promenèrent un peu. A midi, ils s'arrêtèrent dans un restaurant choisi exprès par Romi pour n'avoir sur le menu que quelques plats contrairement à ses voisins qui en avaient plus d'une dizaine.

Puis, le moment tant attendu arriva. Deux heures après le déjeuner, les trois compagnons se trouvaient sur la plage en maillot de bain. Raphaël avait insisté pour qu'ils attendent d'avoir digéré avant de se jeter à l'eau, alors vers un peu plus de quatorze heures, Romi le supplia du regard. Le jeune homme sourit.

‑ Cours.

Sa copine ne se fit pas prier, elle alla s'enfoncer progressivement dans l'eau. Raphaël ne la quitta pas des yeux.

‑ Tu sais, fit-il soudainement à l'intention de Najya qui était restée avec lui, je ne vois pas les esprits.

La fille le regarda, les yeux ronds.

‑ Hé oui ! On dirait pas, hein ? Je ne peux pas les voir sans aide et aujourd'hui, je n'ai aucune aide. Nous avons un oiseau qui nous suit depuis l'affaire de la grotte mais je ne le vois pas.

Le jeune homme ne mentait pas. Il avait averti Romi plus tôt et avait ôté sa bague pour deux raisons, la première pour Najya, et la seconde, pour ne pas la perdre dans l'eau, il préférait la porter en pendentif autour du cou.

‑ Je ne fais pas parti de ce monde, continua-t-il, et, parfois, c'est compliqué, je me sens inutile. Je ne peux pas faire le quart de ce qu'entreprend Romi, je dois tout le temps être protégé alors je fais de mon mieux pour l'aider à côté. Je devrais en retirer les bonnes choses, je ne suis pas une cible et je ne suis pas embêté mais je ne sais pas... c'est dur d'être rejeté par ce monde, on a presque envie d'en faire partie malgré tous les risques que ça comporte et pourtant, être normal de temps en temps, c'est bien aussi. J'ai fait mon choix parce que je le peux mais toi tu ne peux pas et c'est compliqué, pas vrai ?

L'adolescente, les yeux rivés sur sa serviette, ne répondit d'abord pas. Puis, elle fit dans sa barbe :

‑ On ne m'a jamais rien dit. Petite, ça ne me dérangeait pas, puis Valens et ensuite Damien sont allés dans un collège spécial pour chasseurs d'esprits, ils ont commencé à accompagner notre mère et là, c'est devenu moins supportable.

‑ Ils veulent te protéger. Tu leur as dit clairement que tu voulais savoir ? Romi me cachait beaucoup de choses avant, aussi. C'est peut-être également juste dur pour eux d'en parler, il s'en passe des trucs avec les esprits et des fois, c'est loin d'être beau. Ils sont peut-être aussi jaloux, ils nous envient, n'oublient pas que si nous on peut faire le choix de les voir, eux ne le peuvent pas, du moins à ma connaissance.

‑ De toute façon, aucun d'entre eux ne choisirait de ne pas les voir.

‑ Détrompe-toi ! Romi aurait bien aimé lorsqu'elle était au collège et au lycée. J'ai aussi un ami qui a une sœur et ils seraient bien mieux sans les esprits. Dans un sens, on a de la chance, faut le voir comme ça. On a le choix, eux non, on peut vivre normalement, eux non. Parles-en à tes frères.

Raphaël prit son portable.

‑ Tiens, mon numéro, appelle-moi quand tu veux, si tu as un problème, si tu veux juste parler où traîner à l'agence pour échapper à ta famille. D'ailleurs, si tu ne sais pas quoi faire après le bac, on a une place de libre à l'agence, pour l'instant on n'a pas l'argent mais plus tard, on pourra peut-être te prendre, au moins à mi-temps, quand on est sur une affaire on est obligé de fermer.

Dans l'eau, Romi leur fit de grands gestes de bras, Raphaël lui répondit.

‑ Elle nous attend, on y va ? Il fait trop chaud, ici.

Ils firent plusieurs allers-retours entre la plage et la mer. Vers seize heures, Romi reçut un appel de Valens.

‑ Vous êtes où ? demanda le chasseur.

‑ Regardez sur la plage, si vous voyez un oiseau moche bizarre, vous êtes au bon endroit.

Sur cette indication, les frères de Najya ne tardèrent pas à les trouver.

‑ Ah, vous voilà, fit Raphaël, allongé sur le sable, les mains sous la tête. Allez donc nous chercher des glaces.

Il se reçut un coup de pied de Damien.

‑ Qu'est-ce qui te prend ?

‑ Désolé, c'est le soleil, il fait ressortir mon côté riche héritier, même si je n'ai plus rien, ni de riche, ni d'héritier.

‑ Hein... ?

‑ Vous vous êtes revu avec Leslie ? demanda Romi. Ça se passe comment ?

Si Valens détourna le regard, Damien leva un pouce en l'air.

‑ Je vais vous en acheter, des glaces, lança l'aîné pour changer de conversation. Tu viens avec moi ?

Raphaël se leva.

‑ C'est moi qui t'accompagne. Allez vous baigner, on revient vite.

Une fois éloigné de leurs serviettes, le jeune homme glissa à l'oreille de Valens :

‑ J'ai parlé à ta sœur, je suis comme elle, je ne vois pas les esprits alors on se comprend.

‑ Et donc ?

‑ Je ne sais pas trop, je lui ai conseillé de discuter avec vous, il faut qu'elle prenne le temps, qu'elle réfléchisse. Évitez de la brusquer et surtout, parlez ! Vous avez le temps, elle ne semble pas vouloir refaire une connerie mais on ne sait jamais.

Ils revinrent sur le sable les bras chargés de glaces. Ils restèrent encore une bonne heure à profiter de la plage, du soleil et de l'eau avant de s'en aller. Même si Najya n'était pas très incline à rentrer avec ses frères, Raphaël insista, dans une voiture en marche, personne ne pouvait s'échapper.

Le couple retourna donc seul à la maison, toujours suivit par l'esprit de Victor.

‑ Je ne sais pas si ça a changé grand-chose, dit Romi.

‑ Moi je pense que si. J'ai faim ! J'espère qu'il y a beaucoup de plats au frigo.

Romi lui lança un regard morne.

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