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Penser au passé

Il était aux alentours de trois heures du matin lorsque Romi se leva pour aller aux toilettes. Elle en profita pour descendre doucement l'escalier et prendre un verre dans la cuisine. En arrivant dans le salon, elle vit Erick, assis sur le canapé.

- Tu ne dors pas ?

L'homme se tourna vers elle. Ses yeux fins et malicieux étaient remplis de larmes.

- K ? s'écria Romi.

Erick s'essuya les joues et l'esprit quitta son corps. La femme regarda K la rejoindre et demanda à l'homme sur le canapé :

- Ça va ?

Il regarda Romi sans avoir eu conscience de ce qui venait de se passer.

- J'ai du mal à dormir, c'est normal.

- Tu veux que je t'apporte un livre ? Je peux te chanter une berceuse, si tu préfères.

Erick sourit.

- Je suis sûr que tu chantes très bien mais non merci.

- Bouge pas, je reviens.

Romi monta l'escalier, K sur ses talons. Elle chuchota :

- Qu'est-ce que tu as fait ?!

- Ce que tu avais envisagé. Je le sais, si le directeur du centre avait été réticent, tu voulais que je possède Erick pour prouver sa sincérité. Mais tu hésites beaucoup, en réalité ça ne prouve rien, je suis ton esprit et je peux mentir. Je suis d'accord avec toi.

- Tu m'as aussi possédé...

Elle s'arrêta en haut de l'escalier et se tourna vers lui.

- Pourquoi tu pleurais ?

- Je ne sais pas vraiment, c'est bizarre. C'est le bordel, dans son cerveau. L'émotion m'a pris juste avant que tu arrives. Je ne sais pas quoi penser, et lui non plus, je crois. Romi, ne l'abandonne pas, tu es la seule qui peut le sauver.

- T'inquiète, on a besoin l'un de l'autre.

Elle alla dans le bureau, ouvrit le coffre de sa grand-mère et prit ce qu'elle y avait rangé il y a quelques années. Elle retourna dans le salon et jeta l'objet à Erick. L'homme l'attrapa au vol. En voyant ce que Romi lui avait donné, il fronça les sourcils.

- Mes contrats ? Je ne suis pas censé ne pas y avoir droit ?

La femme haussa les épaules.

- Tant qu'on ne se fait pas prendre... Tu as besoin de ton arme pour te protéger et ce sont tes esprits qui l'ont. Je retourne me coucher, peut-être que tu n'y arrives pas, mais moi je dors comme un loir. A dans quatre heures.

Romi retourna dans son lit et laissa Erick seul avec ses esprits.

Au matin, Raphaël avança furtivement dans la cuisine. Tout aussi discrètement, il prit sa tasse et, en attrapant une casserole pour faire réchauffer son café, celle-ci tinta contre les autres de manière assez assourdissante. Il se tourna vers le canapé. Erick avait commencé à bouger. En gémissant, il se passa les mains sur les yeux.

- Désolé, je ne voulais pas te réveiller.

- Pas grave...

- Quelle idée de dormir sur le canapé, aussi.

Erick regarda Raphaël avec de petits yeux.

- Ça me convient.

- Pourquoi ? Tu es redevable à Romi même si c'est elle qui t'a fait enfermer, tu ne veux pas te satisfaire du meilleur pour quoi ? Te punir ? Te rabaisser ?

Erick haussa les sourcils.

- Tu t'es reconverti en psy ?

- Non, en consultant pour la police.

- Intéressant.

- Mais tu as raison, c'est un peu gros, je l'ai remarqué au moment où je l'ai dit. Alors? Pourquoi ce canapé te convient ?

Erick se redressa et Raphaël lui apporta une tasse de café.

- Par facilité, je ne pense pas rester une nuit de plus.

- Tu sais où aller ?

- J'ai un appartement. Mais non, ce n'est pas pour ça. Si tout va bien, le dossier des chasseurs d'esprits est clos ce soir. Il faut que j'emmène Romi quelque part, si on y trouve la solution, son rôle dans cette histoire sera terminé.

- Elle ne m'a rien dit.

- Parce qu'elle ne le sait pas. Tu n'aurais pas du pain de mie ?

Erick traîna dans le salon. Romi se leva, les enfants furent réveillés, Raphaël partit pour l'agence et une demi-heure plus tard, Romi emmena Mathis et Leina à l'école avant de revenir à la maison.

- Enfin tranquille, fit Erick, un livre en main.

Il ferma son roman, se leva du canapé et prit son sac à dos.

- On y va.

- Où ?

Il mit une feuille sous le nez de Romi.

- A cette adresse.

La femme l'entra dans le GPS de son portable et, Erick et Vivien, son gardien, sur la banquette arrière, suivit les instructions de son téléphone. Le trajet dura plus de deux heures. Aux alentours de onze heures, le GPS indiqua qu'ils étaient arrivés à destination. Ils étaient en pleine campagne, Romi se gara au bord de la route, sur un emplacement en cailloux, à côté d'un grand portail vert rouillé entouré de broussailles et d'arbres. A peine était-elle arrêtée qu'Erick sortit de la voiture, tout excité. Le gardien se dépêcha de le suivre. Romi verrouilla le véhicule et s'approcha du portail.

- C'est ici ? Je ne suis jamais venu.

- Moi non plus, fit Erick, je suis trop jeune. Néanmoins, je me sens un peu rattaché à cet endroit.

L'homme regarda la chaîne qui entourait les deux battants. Il attrapa le portail et tira dessus.

- C'est bien cadenassé. Le portail est trop haut mais je pense qu'on peut passer par-dessus le grillage, sur le côté.

- Attendez ! lança le gardien. Vous voulez entrer par effraction ?

- Pas vraiment, en fait. Lisez la feuille. Ceci est un terrain de chasseurs d'esprits et techniquement, vous en êtes un.

Le gardien s'approcha de la feuille collée contre le portail et plissa les yeux pour lire ce qui était encore visible.

- Il a raison...

- Parfait ! Allons-y.

Ils mirent plusieurs minutes avant de trouver un moyen de passer de l'autre côté. Ils se retrouvèrent dans un large terrain vague que la végétation avait oublié. Au loin, à plusieurs dizaines de mètres, ils virent une longue maison de plain-pied au toit plat.

- Où sommes-nous ? demanda Romi.

- Tu connais Lady Rose ?

- Bien sûr.

- Nous sommes ici dans sa planque. C'est à cet endroit qu'a eu lieu la bataille finale. M'étonnerait pas que le sol soit encore gorgé de sang et hanté par les esprits morts au combat.

Romi plissa le nez et fit un pas en arrière. Erick sourit.

- Il n'y a pas d'esprits, remarqua la femme.

- J'ai vu ça. Il doit y avoir une barrière.

Aki, qui flottait tranquillement derrière eux depuis leur arrivée, confirma ses dires. Erick s'arrêta devant la porte d'entrée.

- Avant qu'on entre, j'ai une question. Raphaël ne m'aime pas alors pourquoi il se comporte gentiment avec moi ? Il refoule sa colère ?

- Il m'aime.

- Oui, évidemment, mais je pense qu'il y a autre chose. Il est malin ! C'est lui qui a écrit le scénario pour me faire sortir du centre et il m'a appris qu'il travaillait avec les flics. En connaissant sa famille, on peut dire que ce n'est pas n'importe qui.

- Tu réfléchis trop. On entre ?

Erick abaissa la poignée.

- Après toi.

La porte n'était pas verrouillée, ils entrèrent dans la maison. En plus d'une couche de poussière et de toiles d'araignée, il n'y avait que des meubles vides et quelques affaires jetées ici et là. Romi fit la grimace et suivit Erick qui semblait savoir où il allait. Il s'arrêta devant une bibliothèque dans laquelle se trouvaient encore quelques livres qui semblaient en mauvais état. En voyant ça, l'homme soupira.

- Les pauvres. Vous pensez que je peux les récupérer ?

- Qu'est-ce qu'on fait là ? demanda le gardien.

- Il y a longtemps, les chasseurs d'esprits ont tout fouillé et tout ramené, chaque document était une preuve. Mais ! D'après ce qu'on m'a dit, ils sont passés à côté de quelque chose.

Erick se mit à côté de la bibliothèque et commença à pousser. Elle bougea à peine.

- J'ai besoin d'aide.

Vivien se tint de l'autre côté et à deux, ils réussirent petit à petit à déplacer la bibliothèque. Plus ils avançaient, plus les sourcils de Romi se perdirent en haut de son crâne. Devant elle se découvrait une porte en bois. Erick la regarda, très satisfait de lui. Il fit un geste théâtral du bras.

- Tadam ! Un passage secret !

L'homme ouvrit la porte qui, elle non plus, n'était pas verrouillée. A l'aide de leurs téléphones, ils éclairèrent une petite pièce munie d'un bureau et de trois étagères qui allaient jusqu'au plafond et qui étaient remplies de divers documents. Au-dessus du bureau étaient accrochées des dizaines de photos.

- Plein à craquer, ajouta Erick. Vous savez pourquoi personne ne l'a découvert plus tôt ? J'ai mon hypothèse. Tout d'abord, il n'y a aucune fenêtre. Ensuite, juste à côté, il y a un appendice qu'on ne peut ouvrir que de l'extérieur. A l'intérieur se trouve un tas de vieilles affaires appartenant aux propriétaires précédents, sûrement des objets tout rouillés et à moitié abîmés. Les chasseurs n'ont pas mis les mains dedans, c'était sans intérêt. Ils n'ont donc pas vu que l'appendice était plus petit qu'il ne paraissait, le cerveau humain est assez fort pour nous tromper.

- Il y a bien quelqu'un qui en a parlé ! s'exclama le gardien.

Erick se tourna vers lui.

- Tout comme mes hommes, du moins je l'espère, et moi-même n'avons rien dit, ils ne l'ont pas fait. Ils n'avaient pas confiance aux chasseurs et comme personne ne connaissait l'existence de cette pièce, aucune question n'a été posée dessus, il n'y avait donc aucune réponse à fournir. Ce qu'ils avaient déjà trouvé leur suffisait. Je vous rappelle qu'à l'époque, les chasseurs étaient beaucoup moins organisés qu'aujourd'hui.

- Je veux bien mais ça n'explique toujours pas ce qu'on fait là.

Erick leva l'index et se dirigea vers le bureau.

- Ça devrait être par là...

Il fouilla, dérangea plusieurs cahiers et s'exclama après en avoir ouvert un :

- Trouvé !

Il tint un cahier à la couverture marron devant lui.

- Qu'est-ce que vous lisez sur la couverture ?

- Dictionnaire... ? fit Romi.

Erick tourna les premières pages, des dizaines de signes inconnus avec leurs traductions se succédaient.

- Lady Rose et ses amis avaient divers moyens de communication, ils avaient des alphabets et des signes pour les mots qu'ils utilisaient le plus. Ce n'est pas tout...

L'homme prit un autre cahier, fouilla son contenu et montra sa découverte à Romi. Sur la double page qu'Erick maintenait ouverte était dessiné un hexagone. A l'intérieur étaient tracés huit traits formant chacun le côté d'un triangle, le vide qu'ils formaient contenait un point pour un total de quatre. Il s'agissait du symbole que les chasseurs avaient retrouvé dans le dossier et qui accompagnait une lettre indescriptible.

- C'est une signature. Celui que tu cherches s'appelle David.

Il y eut un silence, le temps de digérer l'information. Aki, qui s'était approché du bureau, apostropha Romi :

- Regarde ça.

De sa patte, il désignait une photo. La femme s'approcha et la prit.

- C'est ma grand-mère quand elle était jeune...

Erick eut un sourire las.

- C'est triste, à cause de moi, Lady Rose n'a plus aucun secret à dévoiler.

Romi et Vivien informèrent aussitôt les chasseurs qui arrivèrent à la minute, une famille habitait dans la ville qui se trouvait juste à côté. Erick insista pour partir, il avait faim mais surtout, il répétait à qui voulait l'entendre que Romi avait fait son job et qu'elle n'avait plus rien à faire avec eux. La femme hésita puis elle finit par donner le numéro de Damien à la famille avant de s'en aller. Ils mangèrent sur la route et furent de retour chez Romi dans l'après-midi. Une fois dans la cour, Erick se tourna vers son gardien.

- Vous n'avez plus qu'à me ramener au centre, selon le contrat, je ne suis libre que le temps de résoudre cette affaire, et elle est résolue.

De son propre chef, il s'approcha de la voiture du Vivien. Romi le suivit.

- Je viens.

Elle avertit Raphaël qui n'était pas encore rentré et malgré sa fatigue, reprit sa voiture pour suivre celle du gardien. Après ce qui lui sembla être une éternité, elle se retrouva de nouveau dans le hall du centre où elle demanda immédiatement à voir le directeur en compagnie d'Erick. Dans le bureau, le directeur arborait un petit sourire concupiscent.

- Vous nous le ramenez ? Vous en avez déjà marre ?

Romi imita son rictus.

- J'aurais aimé que ce mystère dure plus longtemps mais il se trouve qu'Erick l'a déjà résolu. Le problème c'est que je ne suis pas satisfaite.

- Pourquoi ? Vous avez passé une mauvaise nuit ?

Erick, qui s'était pris plusieurs fois ce genre de réflexion, leva les yeux au ciel. Ce fut la réaction de Romi qui le surpris. Elle se leva, dominant le directeur, et claqua avec force ses mains sur le bureau. Sous le coup de l'émotion, K apparut derrière elle, il s'approcha et entoura ses petits bras autour du cou de sa maîtresse. Le directeur effaça son sourire et regarda l'esprit avec étonnement.

- Un esprit... ? Mais, normalement...

- Nous sommes entourés d'une barrière puissante et je ne peux pas invoquer d'esprits ? Je sais, je connais la chanson. C'est à vous que revient le choix de libérer, sous surveillance, Erick ou non. J'ai besoin de lui et il a besoin de moi. Sachez que si vous ne le faites pas sortir d'ici, vous aurez un mort sur les bras, et qu'importe si vous aimez Erick ou non, vous vous en mordrez les doigts le jour où vous réaliserez que vous auriez pu y faire quelque chose.

Elle plongea la main dans son sac et en sortit plusieurs feuilles, toutes les mêmes. Elle passa un stylo à Erick.

- Hier, les chasseurs ont sorti leur contrat, et bien voici le mien déjà signé par Valens, les jumeaux, moi-même et bientôt Erick. Les conditions restent les mêmes que celles que vous avez imposées. Vous avez le choix entre laisser dépérir un homme et le sauver. Je vous rappelle qu'il a trouvé l'un des secrets de Lady Rose en quelques semaines et qu'il peut faire encore mieux.

Il y eut un silence. Puis, tout doucement, le directeur s'arma d'un stylo et signa toutes les feuilles du contrat. Quelques minutes plus tard, Romi, Vivien et Erick étaient de nouveau à l'air libre. Erick se tourna vers la femme.

- C'est encore l'œuvre de Raphaël ?

- Tout à fait.

Elle lui lança les clefs de sa voiture.

- A ton tour, je ne conduis plus de la journée !

Erick passa une nuit de plus sur le canapé de Romi. Le lendemain, les deux compagnons mirent toutes les affaires d'Erick dans la voiture de la femme, il était temps pour lui de rentrer dans son appartement. Avant de partir, il demanda à Raphaël :

- Tu ne m'aimes pas mais tu m'aides, pourquoi ?

- Parce que je crois en Romi, j'ai confiance en elle et je l'aime.

Romi sourit, Erick fronça les sourcils.

- C'est tout ? Non, tu es plus malin que ça, tu veux te servir de moi. Il y a autre chose. Je suis sûr qu'il y a autre chose !

Tout en rigolant, Romi poussa Erick dans la voiture.


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