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Le vol

Devant le miroir de la chambre, Raphaël ferma le dernier bouton de son veston. Derrière lui, Romi pointa son doigt dans sa direction. Son mari la regarda dans le reflet.

- Patrick Jane !

Raphaël lui fit un clin d'œil et se passa une main dans ses cheveux fraîchement coupés. Mathis, assis sur le lit, demanda :

- C'est qui ?

- Le personnage préféré de maman. Ça veut dire qu'elle me trouve beau.

Il prit une veste de costume accroché à un cintre et la présenta à Romi.

- Tu crois que ça fait trop ?

- Tu n'as pas de cravate, reste toi-même.

- Alors ce sera sans.

Son portable vibra, il le prit pour voir le message de sa sœur. Elle l'avait contacté en début de journée en lui disant de passer au bureau, une affaire avait eu lieu le matin même et elle voulait lui en parler. C'était étonnant qu'elle ne le lui dise pas directement par téléphone ou par mail.

- J'y vais, je prends la moto.

Un peu plus tard, Raphaël se gara sur le parking privé de l'entreprise familiale. Il montra sa carte d'identité aux gardes à l'entrée puis s'approcha de l'accueil. Une femme se dépêcha de venir à sa rencontre pour prendre ses affaires.

- Votre sœur est dans son bureau.

Ici, à part les plus jeunes, tout le monde le connaissait. Il monta un grand escalier blanc en spirale, il l'avait toujours préféré à l'ascenseur, inutile selon lui, pour les personnes valides. Il salua les quelques employés qu'il croisa et se dirigea à grandes enjambées vers le bureau de sa sœur. Il frappa à la porte et entra. La femme se tenait assise devant son ordinateur, elle semblait inquiète et cette émotion se communiquait à son frère qui la voyait rarement dans cet état. Il s'appuya sur le bureau et se pencha en avant.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Ce matin, nous attendions des joailliers qui devaient nous présenter des bijoux sertis de pierres précieuses. Ils étaient nouveaux, alors comme à son habitude, Aymeric les accompagnait. Sur le chemin, ils ont été attaqués et les mallettes qui contenaient les bijoux volés.

- Aymeric va bien ?

- Pour l'instant, oui. Tout le monde va bien.

- Pour l'instant ?

Tiphanie soupira.

- Nous ne sommes généralement pas nombreux à connaître le chemin que prend le chauffeur, tu le sais très bien, mais dans cette affaire, Aymeric est le premier suspect. Je sais que ce n'est pas lui et papa est d'accord avec moi.

- Et donc ? Ton mari n'a rien à se reprocher, ce n'est pas de moi dont tu as besoin mais des excellents avocats de la compagnie.

- Ils sont au courant mais mon but n'est pas là. Je veux une enquête. Une vraie. Comme tu travailles pour ton inspecteur, je me disais que tu pouvais faire bouger les choses.

- Je ne travaille pas pour M. Vallet mais pour son patron, je fais seulement équipe avec l'inspecteur. Et c'est plutôt rare, en plus.

Tiphanie prit son portable et se leva.

- Très bien, alors allons le voir, ton patron.

- Maintenant ?

- Maintenant.

Raphaël soupira.

- T'as pas changé, t'es toujours aussi butée.

Il reprit sa moto, la voiture de sa sœur juste derrière lui. Ils se rendirent au commissariat de police de la ville, c'était seulement la deuxième fois que Raphaël y entrait, la première avait été pour signer son contrat. Il rencontrait généralement l'inspecteur à l'extérieur et souvent seul. L'homme laissa ses affaires de motos dans le hall, un badge « visiteur » fut donné à Tiphanie et ils montèrent tous deux à l'étage.

Leur passage dans les couloirs fut plutôt remarqué. En passant devant les bureaux de l'inspecteur, M. Vallet, bouche bée, lança :

- Mais c'est Raphaël !

- Le fameux consultant qu'on n'a jamais vu ? fit l'un de ses collègues.

Son équipe fixa le frère et la sœur, ils étaient grands, bien habillés, se tenaient droits et avaient tous deux un visage parfait. La seule différence était la couleur de leurs cheveux qui étaient plus blonds du côté de Tiphanie que de Raphaël.

- Tu es allé le chercher où, celui-là ? s'enquit l'un des agents.

- Si tu savais...

- Ils viennent faire quoi ? On leur a demandé de passer ?

- Je ne veux pas m'avancer mais je crois que j'ai ma petite idée.

Raphaël alla toquer à la porte du patron. Lorsqu'on l'y invita, il l'ouvrit avec un grand sourire.

- C'est moi, Raphaël. Et voici ma sœur, Tiphanie.

- Installez-vous.

Ils s'exécutèrent. Raphaël dit aussitôt :

- Vous êtes au courant de ce qui s'est passé ce matin aux alentours de l'entreprise Varin ?

- Bien sûr, certains de mes hommes sont sur le coup.

- J'aimerais que l'équipe de l'inspecteur Vallet soit sur l'affaire.

- Pour que vous puissiez participer ?

- Tout à fait.

- Pourquoi est-ce que j'accepterais ? En étant de la famille, vous êtes impliqué dans cette histoire.

Tiphanie se pencha en avant.

- J'offrirai une prime si vous réussissez.

Le chef de la police haussa les sourcils, Raphaël l'imita.

- Ça ne s'appelle pas de la corruption, dans ce cas-là ?

- Alors jouons sur les mots. Je ferais une donation à votre service pour vous remercier de votre efficacité.

Le patron devait bien avouer que cette femme était douée. Il soupira.

- Très bien. L'équipe qui a pris en charge cette affaire est plutôt occupée, j'espère qu'elle ne nous en voudra pas trop. Je confie le dossier à l'inspecteur Vallet qui a, grâce à l'aide de Raphaël, de bon résultats.

Ils remercièrent l'homme et sortirent du bureau. Aussitôt, Raphaël alla saluer son inspecteur préféré, il lui présenta sa sœur et en profita pour l'informer de leur présence ici. Quelques minutes plus tard, un agent leur apporta le dossier de l'affaire qui était assez mince. Tandis que Raphaël se prélassait sur une chaise à côté de sa sœur, M. Vallet en prit connaissance et fronça les sourcils.

- Une importante rentrée d'argent faite en début de mois a été constatée.

- Faites-moi voir.

Tiphanie prit la feuille que l'inspecteur lui tendit. En regardant par-dessus son épaule, son frère remarqua un nombre à cinq chiffres entouré en rouge.

- Ah ! Ce sont nos salaires réunis, ça, répondit la femme.

- Pardon ?!

- On gère des bijouteries de luxe, pas une boulangerie. Vous n'imaginez pas ce que les riches sont prêts à dépenser. Ils ont tous leurs caprices, comme Raphaël et moi. Certains vendraient leur famille pour s'acheter ne serait-ce qu'une goutte de parfum d'un créateur mort depuis dix ans.

Raphaël sourit. Un agent lança :

- Vous n'avez pas la langue dans votre poche.

- En dehors du boulot, je reste moi-même. Je me fiche de me faire des ennemis, n'hésitez pas à mettre la main dans ce qui ne vous regarde pas.

L'inspecteur s'approcha de la fratrie.

- Vous devriez rentrer chez vous et vous reposer pour le reste de la journée.

Raphaël se leva.

- Il a raison. Je viens avec toi.

- Eve et Chris vont vous accompagner, il faut qu'on parle à votre mari.

- Vous l'avez déjà fait.

- Ce n'était pas nous et je pense que Raphaël est de notre avis.

L'homme acquiesça. Toute la petite troupe se rendit donc au domicile de la famille Varin. En sortant de leur voiture, les agents furent impressionnés et essayèrent de ne rien laisser paraître mais Raphaël n'était pas dupe.

Tiphanie les introduisit dans la maison. Aussitôt dans le hall, une tête blonde et une autre brune se montrèrent.

- Raphaël !

L'homme attrapa la fille de Tiphanie qui courait vers lui et la souleva.

- Je ne vais bientôt plus pouvoir te porter.

- Bonjour, fils.

Raphaël leva les yeux vers l'escalier ou un homme âgé se tenait.

- Père...

- Vous êtes là pour Aymeric ? Tu sais qu'il n'y est pour rien ?

- Je le sais. Où est-il ?

- Allez dans le salon, je vais le faire appeler.

Son père s'éloigna et Raphaël posa la petite en souriant.

- Va jouer avec ton frère.

Eve, l'un des deux agents qui avait suivi l'échange entre le père et le fils, s'enquit :

- Arrêtez-moi si je me trompe mais vos rapports ont l'air tendus...

- Ils le sont depuis que ma sœur a décidé d'être l'héritière, et avec l'agence, c'est de mal en pis. Quant à ma mère, n'en parlons pas, elle le suit depuis qu'ils se sont rencontrés, elle n'est même pas capable de prendre ses propres décisions.

- Arrête, fit sa sœur.

- J'ai raison, tu le sais.

Tiphanie et Raphaël conduisirent leurs visiteurs dans le plus petit salon de la maison, il était cosy, possédait une cheminée, une seule fenêtre, quelques livres, quelques vitrines, un tapis et des fauteuils confortables. Ils étaient à peine installés qu'Aymeric vint les rejoindre.

Les agents posèrent les questions habituelles et Raphaël n'apprit rien de plus que ce que lui avait déjà raconté sa sœur. Il n'avait rien, aucune base, et à peine une petite idée, il espérait sincèrement que la police trouve une piste mais pour l'instant, c'était mal parti.

Les agents s'en allèrent tout de suite après l'entretien, Raphaël décida de rester plus longtemps pour profiter de sa nièce et de son neveu et déjeuner avec Tiphanie. Au moment de partir, Aymeric l'arrêta quelques instants.

- Je suis content que tu t'occupes de ça.

- Personne n'a rien contre toi, il ne faut pas s'inquiéter. T'as dit aux flics que tu n'avais pas d'ennemis, il est vrai ce mensonge ? Dans ce milieu, il y a toujours des jaloux.

Aymeric sourit.

- Toujours.

- Repose-toi bien.

Sur ces mots, Raphaël quitta la maison, il devait encore aller chercher sa voiture pour prendre ses enfants à l'école.

Le lendemain matin, Raphaël retourna voir sa sœur à l'entreprise. Il la retrouva dans son bureau. Son mari était resté à la maison, Tiphanie l'en avait obligé. Il se rendit ensuite dans la salle commune ou plusieurs employés, surtout des hommes qui avaient été embauchés par son père, prenaient du temps pour eux avant de commencer le travail. Raphaël prit une tasse de café et se posta debout à l'une des fenêtres.

- C'est dommage que vous soyez partis, fit l'un des hommes à l'intention de Raphaël.

- Quand votre sœur a pris la suite, on pensait encore que vous alliez devenir son bras droit comme vous aviez travaillé avec elle en bijouterie.

Raphaël en avait assez de répéter les mêmes choses, il ne dit donc rien, et il fit bien.

- A la place, elle y a mis son mari, un tout nouveau dans la boîte. Il ne connaît rien ! A contrario, nous on est là depuis vingt ans, ou plus !

Raphaël réfréna son sourire, il commençait à comprendre ce qu'il se passait.

- Aymeric est doué, fit-il, il a abandonné son nom pour porter celui des Varin, son rôle ici est tout à fait légitime.

- Les vieux se font toujours doubler par les jeunes, c'est comme ça de partout, lança l'un des employés.

Raphaël termina son café et quitta le bâtiment. Il se rendit au commissariat de police, il entra dans les bureaux de l'inspecteur Vallet et prit place sur une chaise de libre. Lorsqu'il apprit qu'il n'y avait rien de nouveau, il pinça ses lèvres et lâcha :

- J'ai tout lieu de penser que c'est un coup monté.

- Sans preuve, ça va être dur de l'expliquer.

- Ils sont tous plus ou moins jaloux. Mon père avait quelqu'un qui l'aidait, quand il a laissé les rennes à ma sœur, son bras droit a pris sa retraite en même temps que lui, ce qui a libéré un poste. Les plus anciens pensaient le récupérer mais Tiphanie a donné la place à son mari, tout jeune dans la boîte. Il le mérite, mais ça n'a pas plu.

- Que voulez-vous faire...

Ce n'était pas une question mais Raphaël prit cette phrase très au sérieux.

- Hier, ma femme m'a dit que je ressemblais à Patrick Jane, et ce personnage est un bluffeur. Je crois que c'est la seule façon de les prendre au piège, je ne sais pas si ça peut marcher, il faut que je réfléchisse.

Alors Raphaël se mit à cogiter. Et il trouva une solution avant la fin de la journée.

Le lendemain, Aymeric était de retour au sein de l'entreprise, une mallette noire en main et un sourire aux lèvres.

- Vous semblez heureux, monsieur, lança l'une des femmes de l'accueil.

Aymeric désigna la mallette qu'il tenait.

- La police a retrouvé une partie des bijoux volés alors je suis plutôt content.

Il monta à l'étage, se rendit à la salle commune, au bureau de Tiphanie puis au sien en disant à qui voulait l'entendre que la police faisait du bon travail. Quelques instants plus tard, Aymeric laissa la mallette dans son bureau et rejoignit sa femme pour une réunion. Aussitôt, deux hommes s'approchèrent du bureau d'Aymeric, l'un y entra, l'autre fit le guet. L'homme s'approcha de la mallette et essaya de soulever le couvercle. Pour sa plus grande surprise, la mallette s'ouvrit. A l'intérieur se trouvait un papier sur lequel il était marqué : « Je vous ai eu. »

- Les mains en l'air, vous êtes en état d'arrestation.

L'homme se retourna. L'inspecteur Vallet et son équipe se tenaient dans le couloir.


Assis à la table devant leurs assiettes, Mathis et Leina regardaient Raphaël, des étoiles pleins les yeux. Romi sourit.

- Tu as dû bien t'amuser.

- C'était plaisant mais tellement stressant que je ne pourrais pas faire ça tous les jours.

- Et maintenant, qu'est-ce qui va se passer ?

- La collaboration a été proposée et grâce à ça, plusieurs personnes ont été arrêtées. L'entreprise s'est vidée et en attendant que ma sœur fasse les entretiens, je vais l'aider. Elle m'a même proposé de poser avec elle pour de la pub et je crois bien que je vais accepter, ça me tente.

- Tu as changé.

- Bien sûr, comme tout le monde. Ça te dirait qu'on prenne des vacances, une fois que ça se calmera ?

Romi accentua son sourire.

- Et comment que ça me dirait !



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