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Le petit frère

C'était aux alentours de quatorze heures. Depuis qu'Erick était revenu dans son appartement, il avait pris certaines habitudes, comme boire deux tasses de café par jour à des heures très précises. Il se complaisait dans cette vie, il avait repris du poil de la bête, dormait mieux et pouvait même dire qu'il était plutôt heureux. Malgré tout, l'action lui manquait énormément et il ne savait pas encore combien de temps il pourrait tenir ainsi sans que son ancienne vie reprenne le dessus.

Il était donc en train de se préparer une tasse de café lorsqu'il entendit des voix à l'extérieur. Il s'approcha de la porte sans faire de bruit.

- Comment ça, je ne peux pas entrer ? Vous êtes son garde du corps ? Je m'appelle Clément Vidal, je suis son petit frère.

- Si vous voulez entrer, il me faudra vos papiers d'identité, s'il-vous-plaît.

- Pardon ?!

Il y eut un silence entrecoupé de frottements de vêtements. A l'entrée, Vivien avait des papiers officiels, il les avait sûrement sortis pour montrer à Clément qu'il avait toute autorité.

- Je reviens.

La porte d'entrée s'ouvrit, Erick fit plusieurs pas en arrière. L'homme ne laissa pas Vivien dire quoi que ce soit, il secoua tout de suite la tête de droite à gauche. Le garde referma la porte.

- Il ne veut pas vous voir, monsieur.

Il y eut de nouveau un silence.

- Ça ne m'étonne pas.

Clément éleva la voix.

- Erick, si tu m'entends, je suis là pendant une semaine ou deux. Je viendrais ici tous les jours à la même heure. A demain.

Erick fit la grimace. Il détestait que ses plans soient dérangés, même quand il n'avait rien à faire. Il s'installa à sa table à côté de la fenêtre et après de longues minutes de réflexion, décida de contacter Romi.

La femme arriva le lendemain, avant quatorze heures. Ils s'installèrent tous les deux à la table de la cuisine, l'un en face de l'autre. Les yeux fixés sur la fenêtre, Erick ne prononça pas un mot et Romi ne le coupa pas dans son silence. A la place, elle l'observa ; il avait la bougeotte, comme d'habitude, et semblait avoir pris du poids. Au bout de quelques minutes, il dit enfin :

- Mon petit frère est passé hier, ça fait des années que je ne l'ai pas vu, je ne lui ai pas ouvert. Il repasse aujourd'hui et je sais très bien pourquoi il est ici.

- Pourquoi tu m'as appelé ?

- Parce que je sais que si tu ne lui ouvres pas la porte, je ne le ferais pas moi-même. Je n'accepterais jamais de le voir.

- Il est venu pour quoi ?

Erick souffla, comme s'il lui en coûtait de s'expliquer.

- Il y a peu, ma mère est morte. Je ne suis pas allé à l'enterrement, à la place j'ai envoyé une carte que j'ai seulement signée. Ma sœur m'a dit que notre frère l'avait mal pris. Je ne sais pas exactement ce qu'il veut mais je n'aime pas le savoir ici.

- Tu ne vas quand même pas prendre peur de ton petit frère ?

Erick sourit.

- Doucement, il est plus vieux que toi.

Il effaça son sourire.

- Je ne le connais pas, je ne l'ai pas vu depuis... vingt ans, peut-être plus.

- Lui non plus ne te connaît pas.

- Il doit au moins être au fait des rumeurs qui circulent sur moi.

Romi secoua la tête de droite à gauche.

- Ce genre de rumeur ne concerne que les chasseurs, pas les gens normaux.

Des voix se firent entendre à la porte.

- Le voilà.

Romi se leva, elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Outre Vivien, elle tomba sur un homme à peine plus grand qu'elle aux cheveux noirs et au nez et au regard identiques à ceux d'Erick. Celui-ci le laissa entrer. Clément se présenta, Romi en fit de même en ajoutant :

- Je suis comme Erick, je vois les esprits.

Le petit frère fronça les sourcils.

- Qu'est-ce que tu es venu faire ? demanda Erick, les bras croisés, tout en se tenant loin de son visiteur.

- Tu n'es pas venu à l'enterrement et tu ne daignes pas répondre à mes appels.

- Ah, c'est toi qui m'appelais ? Eli a dû m'en informer mais ça m'est passé dessus comme de l'eau.

Pour ce qu'en savait Romi, Eli était leur sœur. Clément soupira et Erick ajouta :

- Nos parents m'ont renié et dans un sens, toi aussi. Qu'est-ce que tu croyais ?

- La maison. Tu as encore des affaires là-bas, il faudrait que tu viennes les récupérer.

Les yeux d'Erick s'illuminèrent un instant, Romi lui jeta un coup d'œil et Clément ajouta :

- Ce serait bien que tu passes sur leur tombe, également.

Le regard de l'homme s'assombrit, il fit la grimace et Romi l'imita. Si elle le pouvait, la femme évitait les cimetières comme la peste. Pour une raison qui lui était inconnue, ce genre d'endroit pullulait d'esprits, alimentant les histoires de fantômes de ceux qui les cherchaient. Erick souffla.

- Ça me va mais ça ne dépend pas de moi.

Il regarda Romi. Clément dit alors :

- Quoi ? Il te faut la permission ?

Erick eut un rictus et pencha quelque peu le menton.

- Il paraît que je suis dangereux...

Romi hocha la tête.

- Demain matin, ça vous va ? Pas avant neuf heures, je dois emmener mes enfants à l'école.

Le lendemain, Romi alla chercher Vivien et Erick chez lui avec la voiture de Raphaël et avec quelques cartons dans le coffre. Elle suivit de près le véhicule de Clément et après quelques heures de route, ils arrivèrent au cimetière de la ville natale d'Erick. Le moteur était à peine coupé que Vivien lança :

- Je reste ici. Si vous avez besoin de moi, vous n'aurez qu'à crier.

Erick, qui avait pris le volant depuis longtemps, le regarda dans le rétroviseur.

- Trouillard.

Il avait beau lui dire ça, il n'en pensait pas un mot. Ils étaient sur le parking et déjà, plusieurs esprits s'y baladaient. Les deux compagnons suivirent Clément à l'intérieur, le cœur battant et les yeux grands ouverts. Ils traversèrent les allées et s'arrêtèrent devant une tombe basique en marbre ou figuraient deux noms. Romi et Erick, qui avaient jusqu'à présent essayé de ne pas croiser le regard des esprits, ne purent ignorer celui qu'ils avaient devant eux.

Un esprit gris, filiforme, les bras ballants aussi grands que son corps, le visage très fin et la bouche ouverte se tenait debout pile au-dessus de la tombe des parents d'Erick.

- Je ne sais pas toi mais c'est un peu flippant..., fit l'homme.

- Hmm... j'ai l'impression qu'il y a autre chose, dit Romi.

- Il nous fixe...

Clément fronça les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Il y a..., commença Erick.

Il souffla.

- Rien, on n'aurait pas dû venir.

Clément ouvrit la bouche pour insister mais les deux compagnons l'ignorèrent superbement, l'esprit venait de bouger et avançait vers eux. Tout à son déplacement, il tourna la tête vers Romi et dévia dans sa direction. Aki, qui les suivait depuis un moment déjà, se tint prêt.

En le voyant arriver sur elle, la femme eut un moment de panique et appela inconsciemment Jack. L'esprit de la tombe tendit ses bras vers Romi, le vampire et le tanuki allaient agir mais Erick les en empêcha aussitôt. L'instant d'après, l'esprit enlaça la femme. Ils restèrent ainsi quelques secondes puis l'esprit retrouva sa place au-dessus de la tombe.

- Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que vous faites ? demanda une nouvelle fois Clément.

Erick se contenta de le regarder sans répondre. Son frère reprit :

- Ça a toujours été comme ça avec toi. A chaque fois que tu rentrais avec Eli et qu'on faisait des choses ensemble, vous étiez bizarres !

Erick prit une grande inspiration.

- Nous ne faisions jamais rien ensemble. Romi, tu as un stylo ?

La femme en avait toujours un sur elle, le passa à Erick. Celui-ci attrapa le poignet de son frère et commença à lui dessiner un pentacle sur la main. Clément essaya de se dégager.

- Arrête. Si tu veux comprendre laisse-moi finir. J'aurais dû faire ça bien plus tôt.

Sous le ton autoritaire de son frère, Clément ne bougea plus. Le pentacle terminé, Erick se tourna vers Romi.

- Tu as de quoi me... piquer ? Il me faut du sang.

- Non, mais j'ai un vampire.

Jack s'approcha de l'homme avec un petit sourire. De son ongle pointu, il transperça l'index d'Erick qui l'écrasa immédiatement sur la pentacle. Il le laissa quelques secondes avant de le retirer.

- Je peux ? s'enquit Jack avec envie.

- Fais-toi plaisir.

Le pentacle fonctionnait. Sous les yeux de Clément, il s'était illuminé, indiquant qu'il s'était activé. Sa première vision du monde des esprits fut celle d'un vampire léchant le doigt de son frère, les pupilles dilatées.

- C'est qui lui ? fit-il un peu paniqué.

- T'occupes, répondit Erick.

Jack lâcha son doigt. Au même moment, Clément prit conscience de ce qu'il y avait autour de lui, de tous les esprits qui se promenaient au milieu des humains sans que ceux-ci ne les voient. Des petits êtres passèrent entre ses jambes. Effrayé, l'homme s'emmêla les pieds. Erick le retint par le bras.

- Reste calme, avec nous tu ne crains rien. N'attire pas l'attention des esprits ni des humains, ils te prendraient pour un fou et comme tu n'habites pas loin, ils se rappelleront de toi. Nous on a l'habitude, pas toi.

Il lâcha son frère et mit ses mains dans les poches.

- Allons à la maison. Regarde droit devant toi, le pentacle ne devrait pas durer longtemps.

Effectivement, à la sortie du cimetière, Clément ne voyait déjà plus les esprits. De retour dans la voiture, Vivien leur demanda comment ça s'était passé, Romi répondit simplement :

- On est mieux en-dehors que dedans.

Erick ouvrit la marche. La voiture de Clément derrière lui, il mena Romi et son garde à la maison de son enfance. Il se gara devant le garage et son frère à l'opposé de lui, à côté de la porte d'entrée de la petite maison de deux étages en pierres beiges. Il n'y avait pas tellement plus de place dans la cour pour un troisième véhicule. Romi ouvrit le coffre, prit un carton et suivit les deux hommes à l'intérieur de la maison.

Il y avait de la poussière, des toiles d'araignée et une odeur désagréable malgré les éponges et les produits d'entretien placés sur la table basse du salon. Pourtant, on pouvait sentir qu'il y faisait bon vivre. Erick monta directement à l'étage et entra dans sa chambre.

- Ça n'a presque pas changé.

- Rien n'a bougé, fit Clément. Je n'ai jamais compris pourquoi.

Erick ouvrit l'armoire et y découvrit de vieux vêtements. Comme il avait porté des uniformes tout au long de sa vie au sein des chasseurs, il n'avait pas eu besoin de prendre avec lui beaucoup d'affaires. Il y avait tout de même une bonne quantité d'effets personnels à enlever et Romi était contente de pouvoir compter sur les muscles de son vampire pour soulever les cartons.

Après avoir commencé à remplir le carton que Romi avait apporté, Erick lui demanda d'aller en chercher d'autres. Se retrouvant seul avec Jack qui n'était là que pour montrer sa force, l'homme demanda avant que Romi ne revienne :

- Romi est puissante, pas vrai ?

Le vampire lui jeta un coup d'œil.

- Je croyais que les chasseurs avaient le moyen de le savoir.

- Oui, mais pas moi. Pas maintenant.

- Je n'ai pas à vous répondre.

- Elle est puissante, je le sais, mais à quel point ?

- Ne comptez pas sur moi pour vous le dire.

Erick, lèvres serrées, fit quelques pas vers le vampire qui ne broncha pas.

- Il faut que je le sache, c'est important !

Il prit une inspiration.

- C'est très important. Une idée m'est venue et j'espère me tromper. Tu es son esprit, tu es là pour la protéger et moi aussi. Si tu veux son bien, réponds-moi.

Jack sembla peser le pour et le contre. Finalement, après un soupir, il répondit :

- Elle est très puissante. A vrai dire, je n'ai jamais vu ça, et Aki qui est le plus vieux d'entre nous non plus. Cela nous inquiète. Elle revient.

Ils entendirent des pas dans l'escalier. Romi posa les cartons sur le lit et lança :

- J'ai vu Vivien traîner dehors. Il a une raison pour ne pas nous aider ?

Erick sourit.

- Il a une formation de garde, il doit sûrement tout inspecter pour pallier toute éventualité.

Ils mirent un bout de temps à trier et ranger. Par chance, tous les cartons remplis rentraient dans la grande voiture de Raphaël. Ils dormirent sur place et le lendemain, ils laissèrent Clément et prirent le chemin du retour. Romi aida Erick à mettre ses affaires chez lui avant d'aller retrouver Raphaël et ses enfants à la maison.

Une fois dans son appartement, Erick s'accroupit en face de ses cartons dans le but de tout ranger, mais le cœur n'y était pas. Il se leva et alla à l'une de ses bibliothèques pour faire quelques recherches.


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