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Démembrement

Comme tous les matins, Romi gara sa voiture non loin de l'agence. Seulement, ce jour-ci était un peu spécial. En arrivant devant la porte, elle vit Najya en train d'attendre, des écouteurs dans les oreilles et son portable en main. La jeune femme sentit un petit sentiment de fierté et de satisfaction l'étreindre, pour la première fois de sa vie, c'est elle qu'on attendait et non l'inverse. Elle ouvrit la porte.

‑ C'est Valens qui t'a emmené ?

‑ Il m'a déposé au bus et j'ai fait le reste à pied.

‑ Tu devrais demander à Leslie, je suis sûre qu'elle serait plus sympa que lui.

‑ Je n'en doute pas.

Elles entrèrent. Romi posa son sac sur le bureau.

‑ Tu peux t'installer sur la table. Tu veux quelque chose ? Café, thé, chocolat chaud ?

‑ J'ai déjà bu du café.

‑ N'hésite pas, hein, ça fait passer le temps. D'ailleurs, pendant ces deux semaines, prend des affaires pour t'occuper. On a parfois des clients le lundi mais ce n'est pas toujours le cas.

Romi alla se servir une tasse de café et s'installa derrière l'ordinateur pour consulter les mails. Il n'y en avait aucun. Elle s'étira donc et lança :

‑ Voilà, maintenant on s'ennuie.

‑ Vous avez vraiment besoin de quelqu'un ?

‑ Pour tenir l'agence en notre absence, oui. Imagine que notre seul client de la semaine passe pile quand nous sommes sur le terrain. Ça nous est déjà arrivé et on ne peut pas se permettre de perdre un client. Si on t'a fait venir deux semaines, c'est pour être sûr que tu sois au courant de tout.

Romi lui montra la grille tarifaire et lui expliqua deux-trois choses à savoir.

‑ Si tu acceptes de travailler pour nous, ce serait bien que tu connaisses tout par cœur.

Elles n'eurent aucun client de la matinée.

Peu après midi, Raphaël les rejoignit et s'installa derrière le bureau, à la place de Romi.

‑ Il ne s'est rien passé ?

‑ Bien sûr que non.

‑ Vous devriez vous balader au parc, je peux rester seul ici.

Romi plissa les yeux.

‑ Vraiment ? Najya, allons-y.

Le parc se trouvait à une dizaine de minutes à pied de l'agence mais le soleil était au beau fixe et sous la chaleur, aucune des deux filles ne marchaient vite. Elles arrivèrent tranquillement au parc, des familles et des couples s'y promenaient. Elles s'arrêtèrent quelques minutes pour acheter des glaces et reprirent leur marche à travers les allées. Quelque instant plus tard, Romi désigna du doigt un skate parc et s'y dirigea.

‑ Je regarde une série sur des skateurs, avant je m'en fichais un peu mais depuis que je les ai vus aux JO, je les trouve très classe.

‑ Qui ? Ces morveux ?

Romi rigola.

‑ Plutôt ceux qui savent s'y prendre, mais il faut bien commencer quelque part, personne n'est bon dès le début.

‑ Je parlais des petits cons qui se la pétaient.

‑ En vrai, t'as pas totalement tort.

Elles allèrent s'accouder à une barre en fer autour du skate parc.

‑ Tu n'es pas obligé de répondre, je vais faire semblant de te parler, il y a un esprit à côté de moi.

Najya se tourna vers la jeune femme, étonnée. Si Romi n'avait rien dit, elle n'aurait rien remarqué. Elle masquait parfaitement la chose.

A côté d'elle se tenait un esprit deux fois plus grand que n'importe quel être humain. Il avait la tête carrée, son corps multicolore ressemblait à celui d'une vieille peluche dont les couleurs avaient ternis avec le temps et il était rapiécé de toute part. Romi le regarda à demi en souriant.

‑ Les êtres humains te passionnent tant pour que tu les observes de cette façon ?

L'esprit sembla sortir d'un rêve. Il se tourna vers Romi.

‑ Tu me vois.

‑ Exact.

Les yeux de l'esprit, deux boutons de différentes couleurs, semblèrent se mettre à briller. Romi sourit.

‑ Allons parler ailleurs.

Ils se détachèrent de la barre en fer et marchèrent jusqu'à un endroit boisé où ils purent être à peu près seuls. Romi sortit son téléphone et envoya ce message à Raphaël : « Il y a un esprit au parc. Tu le savais ? Tu l'as fait exprès ? » Il lui répondit par un simple clin d'œil.

Alors qu'ils allaient s'asseoir sur un banc en bois, l'esprit, qui marchait tranquillement aux côtés des deux filles, se prit les pieds dans une racine qui dépassait. Romi s'arrêta et écarquilla les yeux.

‑ Qu'est-ce qui se passe ? demanda Najya.

‑ Comment dire... l'esprit vient de tomber, son pied est resté accroché à la racine et sa tête a roulé un peu plus loin.

‑ Quoi... ?

La peluche se redressa lentement et tâtonna à la recherche de son pied.

‑ Tu peux m'aider ?

Romi cligna des yeux, se dirigea vers la tête et la rendit à son propriétaire qui la remit à sa place. Il se releva.

‑ Je vois ton problème..., fit Romi.

Les deux filles allèrent s'asseoir sur le banc.

‑ Je suppose que tu cherches quelqu'un pour recoudre tes membres ?

‑ J'aimerais bien.

‑ Je m'y connais un peu mais ça risque d'être long et de ne pas tenir.

‑ J'ai peut-être la solution.

Romi sursauta et se retourna. Confortablement installé sur une branche d'arbre, sa pipe dans sa patte, Aki faisait des ronds de fumée.

‑ Qu'est-ce qui se passe ? demanda Najya.

‑ Aki, l'un de mes esprits, est ici. Il me dit avoir trouvé une solution.

Le tanuki vola jusqu'à elles.

‑ Tu es un jeune esprit, pas vrai ? Tu n'as jamais vu notre monde ?

La peluche secoua la tête de droite à gauche et dut la maintenir pour ne pas la perdre de nouveau.

‑ Il y a une araignée là-bas, aussi grosse qu'un humain, son fil d'argent est très résistant et elle est aussi une bonne couturière.

‑ On peut aller la voir ? demanda Romi.

‑ JE vais aller la voir. C'est un esprit puissant qui sort rarement de notre monde, elle est assez capricieuse et elle connaît sa valeur, elle n'offre pas ses services à n'importe qui et n'importe quand. Ça risque d'être long mais je reviendrais, renvoie-moi.

Romi s'exécuta.

‑ Il n'y a plus qu'à attendre. Aki va parler à une araignée couturière qui produit du bon fil.

Elle se tourna vers Najya avec un sourire gêné.

‑ Je n'imaginais pas la journée comme ça. Ça doit t'ennuyer.

‑ J'ai l'habitude. Au moins, tu me dis ce qu'il en est, pas comme mes frères.

‑ Bon, qu'est-ce qu'on fait ? On ne peut pas aller n'importe où avec lui. D'ailleurs, tu t'appelles comment ?

‑ Chaussette.

‑ Chaussette ? Sympa. Mes peluches avaient tendance à s'appeler Tigrou, Porcinet, Milou... pas toi, Najya ?

La fille hocha la tête tout en gardant un visage neutre. Tels frères...

L'esprit observa des oiseaux s'envoler.

‑ Je me suis... réveillé dans ces bois.

Romi se tourna vers lui, à l'écoute. Ce n'était pas la première fois qu'un esprit lui racontait sa naissance mais c'était tellement rare que la jeune femme ne voulait pas en manquer une miette. Elle savait que la première chose qu'elle ferait en rentrant serait de tout noter sur un carnet, comme le faisait sa grand-mère.

‑ J'ai mis du temps à en sortir, j'étais perdu. Je me suis retrouvé dans ces allées et j'ai erré longtemps. Je me suis instinctivement rapproché d'enfants et j'ai vite compris qu'ils ne me voyaient pas. Je ne sais pas quoi faire alors je suis content d'avoir rencontré quelqu'un qui peut me voir.

Romi sourit. Elle répéta tout à Najya et ajouta :

‑ Je pense que tu es peut-être une peluche oubliée ou abandonnée et comme tu étais sûrement très aimé, tu es devenu un esprit.

De la musique se fit entendre. Romi fit demi-tour. Non loin du skate parc, un groupe de jeunes s'était installé, guitare en main. La jeune femme en profita quelque instant avant de continuer de marcher dans le parc, sans but précis, essayant de s'occuper jusqu'à l'arrivée d'Aki.

Ils s'ennuyèrent assez vite, en plus de se démembrer assez souvent, Chaussette était lent, non seulement il marchait doucement mais il s'arrêtait tous les cinq mètres pour s'émerveiller de quelque chose. L'agence n'allait pas tarder à fermer et Romi se demandait si elle n'allait pas rentrer avec Najya et la ramener chez elle ; le temps de retourner avec Raphaël et de prendre la voiture, l'heure allait être dépassée. Elle ouvrait la bouche pour en informer la fille lorsque Aki reparut devant elle, la faisant sursauter une fois de plus. Le tanuki releva ses babines et tira sur sa pipe.

‑ Je suis un génie, félicite-moi.

‑ Tu as réussi ?

‑ Évidemment.

‑ Allons dans un endroit calme.

Ils retournèrent dans les petites allées.

‑ Ça n'a pas été simple, reprit Aki. Les vieux esprits sont parfois assez difficiles, tout comme moi. Ce n'est que pour pimenter ma vie et par curiosité des humains que je suis sur terre, c'est mieux que de passer mes journées à boire dans le monde des esprits. Maintenant que j'y pense, je ne connais pas les motivations de Yui... Bref ! Judit, l'araignée, a accepté de m'aider. Par contre, je risque d'être un peu moins présent dans les semaines à venir, je te dirais quand tu pourras de nouveau m'appeler. Il faut que tu envoies l'esprit dans notre monde.

‑ Comment ?

‑ A ton avis ?

Romi sourit. Ils s'enfoncèrent au milieu des arbres où ils étaient certains de ne pas être vus et la jeune femme fit, comme elle le put, un pentacle. Elle se tourna vers Najya.

‑ Je compte sur toi pour ne pas le dire à tes frères.

Romi fit de Chaussette son esprit. Elle l'envoya dans la foulée dans son monde en compagnie d'Aki.

‑ Dépêchons-nous de rentrer.

Elles s'extirpèrent des bois et sortirent du parc. Lorsqu'elles arrivèrent à l'agence, celle-ci était fermée et Raphaël parlait avec quelqu'un dans une voiture, le père de Najya. La fille entra dans le véhicule et Xavier démarra.

‑ Tout s'est bien passé ? demanda Raphaël une fois qu'il furent seuls.

‑ Je te raconterais à la maison.

Dans la voiture qui menait à la résidence des Collet, le père demanda à sa fille :

‑ Alors, cette première journée ? Ça s'est bien passé ?

Najya haussa les épaules.

‑ Ça va.

‑ Tu me raconteras.

La fille haussa de nouveau les épaules.


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