Chapitre 7 - TA REINE
ANGÈLE
" Mais tu voudrais que j'sois ta reine ce soir. Mais les rois tu t'en fous c'est pas ce qu'il t'plais...."
Cette mélodie que j'ai tant fredonnée dans ma tête, avant d'en écrire le texte. J'ai écris cette chanson à un moment où j'étais en proie à des doutes. Sur tout, en ce qui concernait mon couple de l'époque. J'étais dans une relation abusive. Je donnais tout, sans compter et jamais recevoir. Puis en quelques années, j'étais devenue l'ombre de moi-même.
Mon ex est réapparu comme par magie dans ma vie et veut que l'on se remette ensemble. Il vient d'apprendre que je suis une icône de la musique française et une des plus grosses révélations de l'année 2017. Je suis l'artiste pop préférée des français.
Comme disent les médias aux infos :
"j'ai le vent en poupe"!
Mon ex veut à présent profiter de ma célébrité, afin de redorer son blason. En aucun cas il ne revient parce qu'il a encore des sentiments pour moi. Je dois avouer que cela me chagrine plus que je n'essaie de le faire paraître. Je n'arrive pas à faire semblant. Je suis bouleversée par ce revirement de situation.
En moins d'une heure, il a bouleversé ma vie.
À la fin de mon morceau, je baisse les yeux et garde le regard rivés sur le sol. Je compte les minutes restantes en faisant le décompte dans ma tête. Plus rien n'existe.
C'est ce qu'il désirait au fond. Je parie qu'il se languit de voir qu'il produit toujours le même effet sur moi !
Les acclamations du public me tire soudain brusquement de ma torpeur.
Alors je relève la tête et crie :
- Merci Paname ! Est-ce que vous êtes chaud ce soir !
Ils répondent en chœur.
Une salve d'applaudissements retenti.
- Vous êtes pas des rigolos vous ! Dans ce cas, c'est partis ! Ce soir on est tous des rois et reines. On va écraser le patriarcat car ce soir, on s'en brol de tout ça ! Pas vrai ?
"OUAIS"! Hurle le public.
Ils sont comme transcendé !
Je ne fais que sautiller sur scène et courir d'un pas chevrotant d'un bour a l'autre.
J'aime cette complicité que j'ai avec mon public.
C'est ensuite au tour de Orel de monter sur scène, interprèter un extrait de notre chanson sur laquelle j'ai collaboré avec lui. Mon manager me dis de la jouer séductrice avec lui et de marcher de gauche à droite comme, en feignant de me balader. Lui doit marcher à ma suite. Il essaie de me séduire, tout en récitant son texte.
À peine il monte sur scène que mon cœur bat à la chamade.
Je détourne les yeux de lui et des caméras afin que l'on ne me voit pas rougir.
"Monsieur million" s'avance ensuite vers moi avec son micro près des lèvres et son regard est pénétrant.
On me souffle de marcher dans sa direction d'un pas chaloupé.
Les filles sont déchaînées ce soir.
Toutes crient son nom.
"ORELSSSSAAAAN!"
Il leur retourne un sourire charmeur et poursuit entame son couplet.
- " À quoi ça sert de dire je t'aime si j'ai jamais vraiment dit pourquoi ? Parce que tu as su rester là même. Tu m'as sauvé de tellement de mauvais choix ! Parce que je sais que tu te sous-estime. Tu ris trop fort et la pièce s'illumine. Tu fais des concessions sous les lignes de héroïne."
Sale ! Crie le public.
Il me lance un regard en biais, puis me tends la main. Je glisse ma main dans la sienne et descend les pstites marches de la plate-forme sur laquelle nous sommes perchés. Nous descendons les marches ensembles, comme un vrai couple.
Je fais semblant de passer une mèche derrière mon oreille et lui répond tendrement.
- C'est la dernière fois, c'est promis. La dernière fois que je me prends la tête. Je te dis plus de compromis. Donc là je n'ai plus rien à compromettre. Les relations m'ont abîmées et d'autres m'ont rendu très heureuse. Tout c'est décidé. Jamais je ne tombe amoureuse !
En disant cela, je penche mon corps sur le côté et lui glisse un regard.
Puis il se glisse dans mon dos et me saisis par la taille. Le public s'affole à nouveau. Il colle son oreille près de la mienne, et leur fait signe de frapper dans leurs mains.
Je ris et continue.
....
- Alors on continue de croire en l'amour. On répète les mêmes fautes, elles seront pour toujours. Alors je continue de croire en l'amour, mais je dis chaque fois, que c'est la dernière fois.
Il se détache de moi et enchaîne son couplet en rappant. Je le fixe admirative et me décale pour lui laisser la place.
Il déambule avec aisance sur scène.
Enfin lorsque le concert se termine tout le monde se lève pour nous applaudir une dernière fois. Soudain il semble intimidé et baisse la tête sous sa casquette. Il les remercie, ému. Cette nuit il n'a pas fait que chanter mais à marquer son grand retour sur scène. Tous le croyait aux articles de la mort. Mais en réalité il composait de nouveaux morceaux dans son studio, jour après jour avec acharnement. Les poches sous ses yeux en était la preuve.
Clara ne me laisse pas le temps de me diriger vers ma loge que déjà elle m'apostrophe. Je la dévisage paniquée puis la suis sans dire un mot. Elle m'entraîne dans une loge vide avec le reste de la bande.
Yseult, Dua Lipa, Eddy et Pomme m'attendaient dedans.
Ils me prennent dans les bras.
Je suis si heureuse de tous les retrouver, même si je ne comprends pas tout cet engouement à mon égard. C'est à Clara de s'exprimer.
- C'est au sujet de ton ex ! Il raconte partout a qui veut l'entendre que vous allez vous remettre ensemble. Il a dit cela à une journaliste du magasine People et Teen Choice Awards ! Il est sûr de lui. Il a parlé de te demander en mariage. Aucun homme n'est fait pour toi et ne pourrait te comprendre mieux que lui, soit-disant. J'ai entendu dire qu'il allait donner une interview à Vogue demain à 8h.
Tout ce surplus d'informations me donne le tournis. J'ai soudain mal à la tête et avorte la discussion. J'ai tout à coup besoin d'être seule. Il faut que je digère ce que je viens d'entendre.
Mon ex violent mais aussi mon premier amour vient de réapparaître dans ma vie.
Comme par enchantement.
Je n'en pouvais plus !
Je sors de la boîte de nuit et hèle un taxi, une fois dehors. À la place d'une voiture jaune, c'est Orelsan que j'aperçois au loin au bras d'une autre fille. J'ai beau savoir que c'est sa petite amie, je vois rouge.
Il ne me voit pas, mais moi oui.
Je les regarde ensuite s'embrasser sur la bouche avec ardeur.
A contrecœur je m'efforce de tourner la tête et change de trottoir. Mon taxi arrive enfin. Je m'empresse de monter à bord et lui indique l'adresse de mon appartement. Je lui dis le numéro de l'arrondissement afin qu'il ne se trompe pas de chemin.
Quelques minutes plus tard après m'être endormie sur la banquette arrière, je me redresse alertée par les éclats d'une voix. Le chauffeur est descendu me réveiller.
Je fais un bond d'effroi et me redresse.
Je remets ensuite de l'ordre dans mes cheveux en pagaille.
De retour chez moi mon chien me fais la joie. Il m'accueille comme une reine. Mon petit brabançon adoré m'a manqué pendant cette soirée. Ma chienne se tortille dans tous les sens comme une tortillas et agite la queue, guillerette. Elle me saute dans les bras et aboie fièrement.
Ses aboiements me disent :
"hé oh, maman je suis là !"
D'un geste tendre je lui caresse la tête, puis attrape ma guitare pour gratter un peu. Quand quelqu'un frappe à la porte. Aussitôt je me lève et dépose ma guitare sur le sofa.
Je m'avance ensuite vers l'entrée.
Un coup d'œil dans la caméra de l'interphone me montre Orelsan. Il tient un papier dans ses mains. Je ne m'attendais pas à le voir resurgir. J'hésite à le faire entrer puis me dit que j'ai droit à quelques explications.
Je me décide alors à lui ouvrir la porte. Dès qu'il me voit, il me prends dans ses bras.
Encore !
Je ne comprends pas ce qu'ils ont tous avec les câlins aujourd'hui.
Il prend mon visage entre ses mains et rive son regard au miens. Je l'étudie avec inquiétude. Il me rassure et me demande s'il peut entrer. Je me décale et lui indique le salon d'un geste de la main.
Je ne sais pas à quand remonte la dernière fois qu'un homme est entré dans ma maison.
C'est souvent des coups d'un soir. Jamais de relation sérieuse.
Il s'assoit et me fais signe de le rejoindre.
Enfin il prends une inspiration et dit :
- C'est fini.
- Quoi ? Dis je, dans le brouillard.
- J'ai rompu avec ma meuf. J'ai été un gros con. Je pense que c'est mieux ainsi. J'ai mis in-terme à une grosse relation amoureuse. Mais j'ai compris qu'entre elle et moi il n'y avait pas d'amour. Je n'ai pas de sentiments pour elle.
Je déglutits, puis baisse les yeux sur la maquette de mon salon.
Je crois que la stupeur peux se lire sur mon visage.
J'essaie de garder une expression fermée, bien que cette révélation me chamboule. Tout mon être me crie de me méfier de lui, mais je n'arrive pas à me le sortir de la tête.
En plus, avec mon ex dans les parages cela risque de corser les choses.
Je ne peux pas ignorer le béguin que j'ai pour Orel. Dès l'instant que nos regards ce sont croisés j'ai compris que je l'aimais. Il y a des choses qui ne s'expliquent pas parfois, des intuitions qui se révèlent être des certitudes. Ce que sais en revanche, c'est que je ne ne veux plus souffrir, une fois de plus, à cause d'un garçon.
C'est hors de question !
Les relations m'ont abîmées. C'est pour cela que je chante du spleen.
Orel me regarde avec interdit comme Adams s'apprêtant a croquer le fruit défendu.
- Tu n'as pas peur ? Je veux dire et si avec le temps on en venait a se séparer. Imagine dans quelques temps, tu apprends des sales histoires a mon propos ?...
Il secoue la tête et prends mes mains dans les siennes.
- On dit que le temps détruit, mais le temps n'est pas notre ennemis, parce que plus j'te connais et plus j'me sens béni, assez béni pour t'emmener à l'église et dire au prêtre : " Oublie le truc où la mort nous sépare, on va rester dans cette vie ".
Je verse une larme, touchée.
Il l'essuie du gras de son pouce et m'attire dans ses bras dans une longue étreinte.
- Tu sais que mes yeux ne suivent que toi ?
Il s'arrête dans ses pensées.
- Ah ouais ? Alors regarde bien ce que je vais faire ! Dit il d'un ton salace.
Je ris, tandis qu'il glisse ses mains sous mon pull.
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