37 - Descente au enfer
Hôtel du Ritz à Paris, Samedi 25 juillet 1940, 14h00.
Mon cou commence à m'être douloureux tellement je suis concentrée sur les bâtiments si haut de Paris. C'est tellement impressionnant. Je me suis déjà rendue à Paris, cependant c'était uniquement pour soigner ma mère alors nous n'avons pas eu le temps de visiter cette merveilleuse ville.
Le souvenir de ma mère me rend mélancolique et je décide de reprendre la poignée de ma valise dans ma main, j'avance en direction de l'entrée de l'hôtel où nous dormirons. Un homme travaillant ici m'ouvre la porte et me prend ma valise, trop occupée à observer mon environnement, je ne le remercie pas.
Rien que l'entrée et l'accueil de l'hôtel doivent faire la taille de ma demeure. De grands lustres sont accrochés au plafond, les murs sont blanc décorés de petites fleurs de lys couleur or. J'ai l'impression de loger dans un château royal. Malheureusement, ce tableau 'parfait' possède un détail qui change tout : les nazis. Les clients de cet hôtel ne sont que des allemands visiblement. Il y en a qui fument d'un côté, d'autres qui discutent de ce côté ci. Je suis coupée dans mon observation par Gerda qui vient vers moi
-Le général t'attends.
-D'accord. On se voit ce soir au dîner alors. Réplique-je en lui adressant un large sourire pour ensuite rejoindre le général qui, est dans l'ascenseur ? D'un pas incertain, je le rejoinds dans cet engin étrange et également orné d'or et de marbre par ci, par là.
-Ascenseur électrique. Inventé par les allemands je précise. Me fait remarquer Engel, l'air fier. Je détourne le regard sur l'homme de service qui appuie sur un bouton. Les grilles se referment et l'ascenseur monte doucement. J'ai le réflexe de m'accrocher à son avant-bras, ce dernier m'observe et sourit en coin, moqueur.
C'est la première fois que je prends l'ascenseur. Cette machine révolutionnaire cependant pas très rassurante selon moi.
Un petit 'ding' sonne, annonçant que nous arrivés à l'étage numéro trois. Les grilles s'ouvrent et les employés portant nos valises sortent en premiers. Moi, je suis rapidement le nazi, qui a une démarche toujours aussi charismatique et qui traduit son imposante personnalité. Je me demande même si il est déjà venu ici, dans cette hôtel, pour être aussi sûr de lui. Mais après tout, qui peut lui enlever ce sentiment de sûreté ? Personne.
Lentement, j'entre dans la chambre ouverte préalablement par l'un des hommes. Finalement, je ne suis pas sûre d'être dans une chambre, mais plutôt dans une suite. Un grand salon meublé de canapé, de chaises ainsi que d'une table datant sûrement du seizième siècle sont disposés devant moi. Les couleurs dominantes sont le blanc, le brun et l'or. En dessous des deux sièges qui m'ont l'air très confortable se trouve un tapis, de grande qualité je n'en doute pas une seconde.
Ne sachant plus où regarder, je pars vers la chambre à coucher. Le lit est immense, recouvert d'un drap en satin, tout comme les taies d'oreillers d'ailleurs. Sur les chevets sont disposés deux chandeliers. En face du lit, un énorme miroir est incrusté au mur, également ornée d'or et de dessins précis. Une pierre précieuse est tout au dessus, incrusté dans l'or. Je jette un coup d'oeil au mur, enfin plus précisément sur les tableaux. Je ne reconnais personne, étrangement, ça ne doit pas être des français.
Bien évidement, je termine par la vue que j'aperçois par la fenêtre couverte d'un rideau épais, un magnifique jardin se présente alors sous mes pupilles qui brillent sous tant de beauté. Sans que je n'ouvre la fenêtre, je peux sentir la divine odeur de la nature que provoque les flores. Je n'ai pas le temps de finir ma visite avec la salle d'eau car l'allemand arrive derrière moi, il pose sa main ganté sur ma hanche gauche.
-Tu te doutes bien que cette chambre est pour nous. Bien-sûr que oui, je ne suis pas stupide à ce point. Malgré tout, à vu de son éloignement ces derniers jours, je me suis tout de même posée la question durant le trajet ce matin.
-Oui, c'est évident. Murmure-je en détaillant l'horizon.
-Nous n'avons pas déjeuner ce midi, tu veux que je te commande quelque chose ?
-Si vous mangez avec moi, oui. Je n'ai pas envie de me retrouver en tête à tête avec mon assiette. Même si c'est sur une table constuite en l'honneur de Louis XIV, avec des couverts d'or et du vin ayant un prix à plusieurs zéro. Autant ne pas manger, si c'est pour être seule.
-Je reviens. L'allemand part au salon, et je l'entends parler, ou plutôt ordonner que l'on nous apporte à déjeuner. Nous avons un combiné dans la chambre ? Décidément, qu'avons-nous pas ici ?
[...]
Hôtel du Ritz à Paris, Dimanche 26 juillet 1940, 21h30.
Dès samedi après-midi, Gerda, d'autres infirmières et moi avons commencé nos formations, c'était agréable car les jeunes étudiantes étaient compréhensives et d'agréables compagnie. Hier soir, le général était de très bonne humeur, je me suis même surprise à aimer passer du temps en compagnie des allemands. Engel, Karl et Gerda. En ce qui concerne le plaisir charnel, je me suis réconciliée avec cet allemand irrésistible la nuit dernière, je peux vous assurer que le siège, le lit ainsi que le canapé sont très confortables.
Actuellement, nous dînons tous ensemble autour d'une vaste table ronde, mes collègues - autant françaises qu'allemandes - ainsi que les nazis sur place, à l'hôtel du Ritz. À ma gauche se trouve Gerda, tandis qu'à ma droite se trouve le général Rintenlberg, toujours de si bonne humeur. Au dessus du brouhaha que font tout ce petit monde, Karl - qui est à droite de Engel - m'adresse la parole, tout en prenant le vin blanc dans sa main gauche.
-Je vous resserre Rose ?
-Avec plaisir. Accepte-je avec le sourire en soulevant mon verre de quelques centimètres pour l'avancer plus proche de la bouteille. J'en suis à mon troisième verre, alors que nous venons à peine de finir le plat principale.
-Merci beaucoup.
-Alors dites-moi, votre compagnon ne vous manque pas trop. Glisse-t-il accompagné d'un clin d'oeil en déposant le vin blanc devant lui. Je manque de recracher le liquide dans ma bouche, je pose mon verre, essuis ma bouche, et souris bêtement au major en prenant soin d'éviter le regard du général, ce dernier s'est crispé pour nous écouter.
-Mon compagnon ? Mais je n'en ai aucun..
-Oh allez Rose, je vous ai vu vous embrasser ce vendredi même. Poursuit-il innocemment, mes lèvres tremblent et je peine à garder mon sourire intacte.
-Mesdammes, messieurs. Veuillez m'excuser, nous allons nous retirer. Intervient soudainement la grosse voix de Engel, il me fixe, je comprends rapidement, je souris une dernière fois à tout le monde avant de me lever pour le suivre, les jambes en cotons, je manque de m'évanouir sur place.
Cette fois-ci, nous prenons les escaliers. Je tente le tout pour le tout :
-Engel.. Je ne sais pas de quoi il voulait par..
-Ne dis pas un mot de plus ici. Crache-t-il sans se retourner, mon corps entier tressaute désormais et je sens mon estomac se contracter douloureusement.
Dès que nous sommes entrés dans la suite, son revers de main entre vivement en contact avec ma joue. Je cris de douleur cependant je n'ai pas le temps de réagir car il attrape ma gorge pour me coincer contre le mur, je ne l'ai jamais vu aussi en état de colère je crois. J'ai réellement peur pour ma vie à cette instant précis, et il le voit dans mon regard, il voit que son ami ne mentait pas, il voit que j'ai embrassé quelqu'un d'autre que lui. Son prise se resserre.
-Avoue-le.
-C'est vrai.. mais, je peux, vous expliquer.. Murmure-je difficilement à cause de sa emprise douloureuse.
-Je veux savoir qui c'était. Hurle l'allemand en me lâchant pour agripper cette fois-ci mes cheveux - bouclés ce soir - pour me tirer jusqu'à la chambre et me jeter bestialement contre le sol, je perds une chaussure au passage.
-Général je peux tout vous expliquer ! Panique-je en me relevant pour enlever l'autre chaussure. Pour la peine, je me prends une seconde giffle, il me secoue également comme une brute avant de commencer à retirer ma robe en soie rouge, portée pour l'occasion, pour lui.
-S'il vous plaît ! Par tous les moyens, je tente de le faire lâcher prise, de le faire cesser, en vain. Il réussit à me mettre en sous-vêtements, et je récolte deux autres claques, toujours aussi forte.
-Nous ne voulions pas ! C'était une erreur ! Je suis à vous, je le sais. Implore-je en sentant ms yeux me piquer, le fait de ne pas savoir ce qu'il m'attends me rend encore plus mal.
-Je vais le tuer.
-Non ! Vous ne pouvez pas ! Non, c'est de ma faute, uniquement ma faute ! Je lui ai fais croire quelque chose qui était faux ! Faites-moi ce que vous voulez mais je vous en prie laissez-le tranquille.
-Ce que je veux ? Tu veux être punie pour deux c'est ça ? L'envie de hocher la tête négativement me passe par l'esprit, néanmoins je pense quelques secondes à Paul et j'accepte.
-Je vais tout faire pour lui gâcher son existence. Grogne l'homme impitoyable en terminant de me devêtir, j'essaye malgré moi de me cacher, sans résultats, il est beaucoup plus fort que moi, je suis faible. Je suis coincée.
-Et surtout, je vais te faire regretter d'avoir oublié à qui tu étais. Termine le nazi en poussant contre le lit, je me retrouve avec la poitrine contre le satin du drap, tandis que la pointe de mes pieds touche à peine le parquet. En voyant qu'il ne retire que sa ceinture en cuir, ma conscience est imprégnée de la terreur que je ressens alors que mon coeur s'affole.
-Je n'ai pas oublié ! Le cuir siffle dans l'air et s'écrase brutalement contre mon dos, je hurle tant c'est insupportable. Par réflexe, j'essaye de me relever. Sa main appuie sur ma blessure pour m'obliger à me reposer contre le lit.
-Si tu continues à t'agiter, je t'attache les mains. Cingle mon bourreau en frappant une seconde fois, cette fois-ci sur l'arrière de mes cuisses. Je cris de douleur encore une fois.
-Je vais peut être envisager de te bâillonner également. Chuchote l'allemand en faisant tomber encore une fois sa ceinture sur mon dos, il y met toute sa force disponible, à côté de cette torture, les gifles précédentes ne sont que des caresses.
La brûlure se répand cette fois-ci sur mon derrière, je remue tout mon corps en pleurant, tout en suppliant d'arrêter ça, pour seule réponse, il me fouette encore une fois les fesses, puis les cuisses. Je n'en peux déjà plus. Mon corps crit à l'aide et ma peau est brûlante. Je souffre.
Je l'entends marcher à travers la pièce, durant une fraction de seconde, je pense qu'il a enfin arrêté, cependant le général revient en me tirant la chevelure en arrière pour m'enfoncer un tissu épais dans la bouche, juste après, il attrape mes poignets pour les attacher entre eux, juste au dessus de ma tête. Je sanglotte en sourdine, ne sachant pas quand est-ce que tout cela s'arrêtera.
-Tu n'as que ce que tu mérites. Dit-il en me frappant de plus belle, chaque coups cinglants s'ancrent dans ma peau de manière physique, laissant une traînée rougeâtre. Mais également de manière déchirante, oui c'est bien ça. Je sens mon coeur se déchirer à chaque coups de ceinture aussi insoutenable que les précédents. Je laisse mes larmes couler et la douleur venir, l'enveloppant de façon irréversible dans les ténèbres. Ses reproches me font tout aussi mal que ces brûlures, néanmoins, les deux en même temps sont infiniment plus déchirant.
[...]
Hôtel du Ritz à Paris, Lundi 27 juillet 1940, 11h00.
Les paupières à demi-close, les pupilles humides et les cils lourds, je fixe un point dans la chambre éclairée par la lumière du jour. Ce point étant mon le socle du chandelier, je tente encore une fois de bouger, cependant la douleur lancinante me cloue au lit. Je suis meurtrie, si bien moralement que physiquement. Mon dos, mes fesses, mes cuisses, mon coeur..
Sur ces trois endroits, j'ai bien du recevoir une trentaine de coup, plus quelques uns du côté métallique de la ceinture. Une larme solitaire s'échappe de mon oeil droit à cette pensée difficile. Il a été si cruel, si méchant, si violent. Si monstrueux envers moi. J'ai certes, laisser Paul m'embrasser, mais cela n'était pas une raison suffisante pour me punir aussi brutalement. Je serre un peu plus fort le coussin contre mon visage.
Après m'avoir battu, il m'a obligé à dormir à même le sol, nue, perdue et souffrante. À un moment donné, je pensais avoir quitté ce monde si cruel pour le pays du bonheur mais non, c'était simplement le doux matelas qui m'a réveillé. Il m'a probablement déposé sur le lit avant de quitter les lieux. Je ne l'ai pas croisé depuis hier. Et je ne sais pas si j'en ai réellement envie.
Cependant, la porte de la suite qui claque fortement m'indique son retour, je me crispe contre le coussin, tout en attendant. Les bottes de l'homme claque contre le parquet jusqu'à ce que je le vois dans mon champ de vision, sa main chaude se pose sur ma taille et un gémissement de peur sort de ma bouche.
Sans rien dire, il me tire hors du lit, sous mes protestations qui se traduisent par mes cris déchirants, de douleur. Ensuite, il m'amène dans la salle de bain, il allume également l'eau de la baignoire. Tout un tas de questions me viennent soudainement à l'esprit. Va-t-il me noyer ? Continuer sa torture ? Je panique intérieurement et manque l'évanouissement
Une fois que la baignoire est suffisamment pleine, l'allemand me plonge dedans, le contact de l'eau chaude avec mes blessures me fait d'abord grimacer de douleur, cela réveil mes brûlures. Mais au bout de quelques secondes, je m'habitue et me détends doucement, tout en gardant un oeil en coin, pour surveiller le général et ce qu'il fait. Ce dernier me fixe durant un court instant avant de quitter la pièce, pour me laisser là assez de temps pour que l'eau ait le temps de se rafraîchir.
Dès lors qu'il rentre dans la salle de bain, je me tends et croise son regard de marbre. Le nazi est a retiré sa veste, il est en chemise. Il retrousse ses manches puis s'approche de la baignoire, ma respiration devient rapidement saccadée à son approche. L'homme me relève par les épaules, dos à lui, je suis debout dans le bain, toute tremblante d'appréhension. Mes jambes manquent à plusieurs reprises de lâcher.
Engel passe quelque chose de mou sur mes épaules ; une éponge. Lentement, il caresse avec rigueur mon dos, mes fesses ainsi que mes cuisses. Cela est très douloureux cependant son geste n'est pas brutal et l'objet en question est moelleux contre ma peau meurtrie. Il nettoie et détend les plaies, avec le côté métallique de sa ceinture, je dois avoir quelques blessures ouvertes par-ci et par-là. Une fois que sa tâche est terminé, il m'aide simplement à sortir de l'eau pour me donner un épais peignoir blanc. Je ne prends pas la peine de le remercier, je m'empars uniquement de ce qu'il me donne tandis que le général lui, dit quelque chose avant de repartir pour de bon.
-Tu as pour obligation de rester ici, si tu désobéis..
Le nazi n'a pas finit sa phrase, il est simplement partit de la suite, me laissant seule dans mon enfer d'or et d'argent. Je soupire et m'observe dans le reflet du miroir. Sans me précipiter, je me mets dos au miroir pour détailler mes blessures. Mon dos est zebré de traces rouges, qui vont disparaître avec le temps, tout comme celles qui sont sur mes pauvres cuisses toujours aussi cuisantes. Mes fesses elles, sont également striées de lignes rouges, on arrive à peine à distinguer encore de la peau blanche, il n'a oublié aucun endroit.
Effectivement, à certains endroits je suis marquées de bleus, couverts de petits points rouges. Il m'a ouvert. Cela a dû être causé par la sangle de sa ceinture, il s'est montré si cruel. Je sens mes yeux humides sans pour autant avoir de larmes. Je n'en ai plus je suppose, j'ai passé trop de temps à pleurer. Avec difficulté, je m'essuie puis enfile une chemise transparente - pour le tissu fin - de nuit m'arrivant au niveau des genoux.
Au bout d'une bonne dizaine de minute, j'arrive enfin à m'allonger au lit, et sans plus attendre, je m'endors de fatigue.
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