34 - Monstre humain
Maison des Dumont, vendredi 19 juillet 1940, 17h30.
Une fois vêtue d'une simple tunique ceintré à la taille ainsi que de mes bas de même couleur, je me coiffe rapidement et pars refermer ma fenêtre, je peux voir l'auto-mobile du général garé. Il est rentré tôt aujourd'hui. Ma porte de chambre s'ouvre à la volée, nous sommes seuls.
-Tu ne devin.. pourquoi es-tu vêtu comme ça ? Tu vas quelque part ?
-Général, je sais que vous n'allez pas apprécier l'endroit où je vais mais..
-Alors c'est non. Refuse-t-il catégoriquement en réduisant l'espace entre nous, je dépose mes mains sur ses joues.
-Écoutez moi s'il vous plaît.. Je suis honnête avec vous, je vais dîner chez Alice, enfin Rebecca. Ne me regardez pas comme ça, ce n'est peut être qu'une simple juive inutile et sans importance à vos yeux mais pour moi, c'est une amie qui est brisée par le colonel, une amie qui a subi des agressions sexuelles et autres tortures par cet homme. Elle a des sentiments, elle ressent les choses général. Elle est comme moi, elle peut autant ressentir d'attirance que j'ai pour vous que de haine que j'ai pour le colonel Von Hohenhart. Rebecca est une humaine et actuellement, elle a besoin de soutiens. Juste pour cette fois s'il vous plaît, accepter. Pendant tout le long de mon discours, l'allemand n'a fait que de me fixer de manière indifférente, comme si mes dires bels et bien réels n'avaient aucunes importance à ses yeux. Car c'est le cas, il s'en fiche de mon amie.
Mais ce que moi je pense, ne le laisse pas indifférent, et actuellement, il peut voir la tristesse et la colère dans mes yeux et pour une fois, ce n'est pas à cause de lui.
-Très bien, soupir-t-il en acceptant finalement, mais je viendrai te chercher pour 21h00, j'ai quelque chose à t'annoncer. À toi et à ton père. Je fronce les sourcils et le lâche.
-Est-ce une mauvaise nouvelle ?
-Non, pas cette fois. Bien au contraire. Étrangement, je n'aime pas ce sourire en coin que je vois à la commissure de ses lèvres, néanmoins je ne relève pas, bien trop contente qu'il est accepté.
-Et aussi, tout ce temps que nous aurions pu passer toi et moi avant que ton père ne rentre, tu le rattraperas cette nuit meine fraülein, et je ne vais pas faire dans la douceur. Mon entre-jambe se contracte si fort pour retenir cette excitation que cet homme vient de faire pousser dans mon bas-ventre uniquement avec des mots, quel sorcier.
-D'accord, alors à ce soir. Je dépose une bref baiser sur ses lèvres avant de quitter ma demeure pour partir en direction de chez mon amie, en espérant que le colonel ne soit pas chez elle ce soir.
[...]
Maison de Rebecca/Alice, vendredi 19 juillet 1940, 18h30.
Cela fait trente minutes que je suis arrivée chez Rebecca, je l'aide à préparer le dîner, après son refus, j'ai tout de même décider de lui apporter mon aide. En même temps, je ne peux m'empêcher de l'observer. La brune à l'air si fatiguée, si mal en point. Elle qui est d'habitude si fraîche et si belle. Elle est très légèrement maquillée et ses cheveux ne sont même pas coiffées, tandis que sa tenue elle, est assez banale. Gentillement, je lui fais la remarque :
-Tu prends moins de temps pour te coiffer à ce que je vois, c'est plus agréable d'avoir les cheveux libres tu ne trouves pas ? Rebecca s'arrête et le fixe les yeux vides.
-Il préfère lorsque je ne les attache pas. Comprenant mon erreur, je bafouille une excuse et change de sujet de conversation.
-Grâce au docteur Bernart, j'ai pu avoir des nouvelles de ta famille, ils sont bien installés en zone libre et se porte bien, ils espèrent avoir une réponse de ta part. Mon amie s'agite et se place face à moi.
-Ils vont bien ! Tu en as la certitude Rose ! Inquiète, elle agrippe violemment mes coudes.
-Alice calmes toi, ils vont bien oui. Affirme-je une seconde fois la voix douce et posée, elle me lâche et recule de quelques pas.
-Il m'a fait la promesse de retrouver ma famille, il pense que je sais où ils sont. Et pour me faire avouer cette information dont je n'ai pas la réponse, il sait faire preuve d'originalité. Mon coeur se serre douloureusement, je retiens mes larmes, il faut que je sois forte pour elle.
-Alice, personne ne sait où se trouve ta famille, personne. Ils sont en sécurité. Et je suis sûre que tu pourrais l'être aussi si je parlais de ce qu'il se passe ici à Daniel. Ma réponse la fait réagir négativement, elle pleure presque.
-Non ! Je t'en prie n'en parle à personne ! Lorsqu'il a su que toi et Paul étiez venus à la Gestapo pour m'aider il m'a.. il m'a.. dans les sous-sols.. avec un.. N'arrivant plus à tenir face à sa détresse, je pose ma main sur ma bouche et laisses mes larmes dévaler mes joues pâles. Je m'approche vers mon amie pour la prendre dans mes bras mais elle me repousse brusquement, ne s'attendent pas à ça.
-Eh.. Alice, c'est moi, c'est Rose, je peux t'aider ma puce.. Lentement, je la prends dans mes bras et se laisse aller et hurle la terreur et l'horreur qui reigne dans ses esprits à chaque seconde qui passe. Ses cris me mettent en miettes, et je la serre contre moi comme pour essayer d'aspirer toute la souffrance qu'elle peut ressentir.
-Je peux t'aider.. je le peux Alice, nous le pouvons. Répète-je avec douceur en caressant ses cheveux bruns, mon amie se calme au bout d'une trentaine de minute et nous reprenons la préparation du dîner.
Une fois sur attablées, je remarque son manque d'appétit et également les quelques marques que j'aperçois sur ses poignets meurtries. Elle a du mal à tenir en place aussi, voyant que je le relève du regard, mon amie me donne une explication brève.
-J'ai reçu des coups dans le dos.
-Alice, s'il te plaît, laisses moi t'aider. Tu veux que je regarde tes blessures également ? J'ai apporté une boîte de médicaments contre la douleur aussi si tu veux. La juive hausse les épaules, indécise, je prends ça comme un appel au secours et je me lève de table pour aller chercher les médicaments qui se trouve dans mon sac.
-Tu pars déjà ! S'affole-t-elle en posant sa fourchette, je reviens avec la boîte en main.
-Non, bien-sûr que non, il me reste une heure et quart à passer avec toi Alice. Tiens, c'est pour toi. Je lui tends les anti-douleurs qu'elle prend avec méfiance, elle ouvre doucement le bouchon pour en sortir une gélule, puis deux, puis trois.
-Une seule gélule sera suffisante, sinon tu seras comme drogué. Mon amie verrouille son regard dans le mien et elle avale deux médicaments.
-C'est le but. Il faut que tu sois partie avant 21h00, sinon il va être encore plus énervé contre moi et je risque de prendre encore plus cher..
-D'accord, pas de soucis, je ne veux pas t'apporter des ennuis. Ne dépasse pas plus de huit gélules par jour, la douleur sera moins pesante. Je vais t'aider Alice, je t'assure, bientôt, tu seras débarrasser de lui.
[...]
Reims, vendredi 19 juillet 1940, 21h00.
Penaud, je marche le pas lourd en direction de chez moi, il n'y pas grand monde dans les rues de cette ville mise à part quelques sentinelles en patrouilles, je renifle et frotte mes yeux pour effacer toutes traces d'humidité. L'état de Rebecca est bien pire que je ne le craignais, il a du lui en faire voir durant cette semaine, la pauvre, j'espère juste qu'un jour elle arrivera à s'en remettre.
Daniel va trouver une solution, c'est sa seule chance de survrivre.
Une lumière intense m'éblouit soudainement et je me protège les yeux de ma main, en voyant la voiture militaire verte, je grimpe au côté passager pour retrouver un Engel relativement, je ne sais pas, son air facial est neutre. Il démarre à toute vitesse et entame la conversation.
-Pourquoi je te retrouve seule au milieu d'une rue ?
-Le colonel ne devait pas me voir arriver chez elle sinon elle allait avoir des problèmes. Elle en a suffisamment assez. Murmure-je en tenant mon sac sur mes genoux.
-Comment ça c'est passé ? Demande l'allemand en tournant à droite à l'intersection.
-Bien, mis à part le fait que votre collègue la torture et la violente sans une once de pitié. La pauvre est dans un sale état. Crache-je en pensant à ce monstre humain ignoble.
-Je ne peux rien y faire.
-Parce qu'elle est juive ! Hurle-je en colère en tournant la tête vers lui.
-Baisses d'un ton avec moi Rose ! Qu'est-ce que tu veux que je fasse ! Premièrement oui, elle est juive. Deuxièmement, personne ne voudra aider une fille comme elle, que ça soit un allemand ou un français, j'ai pas raison ?
Non, vous avez tord, Daniel peut l'aider. Mais Daniel est un résistant, et ça, je ne peux pas le dire pour prouver qu'il a tord.
-Si, malheureusement. Grogne-je en m'enfonçant dans mon siège.
Une fois arrivée à la maison, je retire mes chaussures pour aller au salon, où se trouve déjà mon père fumant sa pipe. Il nous fixe, le général, puis moi. Je fronce les sourcils en me souvenant que le nazi avait quelque chose à nous dire. Il débute très rapidement d'une voix calme après s'être éclaircit la gorge.
-Je sais que Rose a atteint l'âge suffisant pour prendre ses propres décisions mais je voulais d'abord m'adresser à vous, Monsieur Dumont. Votre fille est une infirmière douée qui a prouvé ses talents et c'est pour ça que j'aimerai l'emmener à Paris avec moi, ainsi qu'une autre infirmière du nom de Gerda Känsweis, pour former d'autre jeunes femmes là-bas. Je manque de m'étrangler, est-il sérieux ? Ou cache-t-il quelque chose derrière cette annonce plus que douteuse à mes yeux.
-Eh bien, tout dépend de ma fille, si elle est en confiance et si elle accepte alors je ferai de même. Qui est cette Gersa Käns..
-J'accepte papa. Gerda est une autre infirmière que j'ai rencontré à l'infirmerie allemande. Je souris, faussement enthousiaste. Cette fille est une résistante, si elle va à Paris c'est pour une bonne raison, je ne peux qu'accepter.
Surtout que pendant ce voyage, je pourrai encore me rapprocher un peu plus du général Rintenlberg. C'est bon pour les affaires ça, mais pas pour mes sentiments.
-Tu es sûre de vouloir y aller ? Lui aussi, tentes de cacher quelque chose. Son inquiétude. Cependant, la façon dont il aspire la fumée de sa pipe de façon nerveuse ainsi que la posture dans laquelle il se tient me prouve qu'il est réellement inquiet pour moi, je le rassure en déposant un baiser sur sa joue.
-Ne t'inquiètes pas papa, Gerda est une amie. En quelque sorte, on peut dire ceci comme ça.
-Très bien, vous partez de quand à quand ? Interroge mon paternel en soupirant.
-Du samedi 27 juillet au mercredi 31 juillet, il n'y aura aucun soucis monsieur Dumont, je veillerai sur votre fille. Affirme Engel d'un hochement de tête et d'un regard sincère.
Quel beau parleur, ou menteur.
-D'accord. Au fait, comment c'est passé ton dîner chez Alice ma chérie ?
-Bien, la solitude la pèse mais elle va bien. Finalement, je mens aussi bien que lui.
[...]
Maison des Dumont, samedi 20 juillet 1940, 01h00.
L'homme cesse tous mouvements pour se retirer et me déposer les pieds à terre, il me retourne, tire sur mes hanches pour me forcer à cambrer et entre en moi aussi brutalement que mes mains qui s'accrochent au rebord de ma fenêtre, sans relâche, il me culbute depuis plusieurs heures maintenant. L'allemand m'a prise sur le lit dans trois positions différentes, sur ma commode, contre le mur - mais cela faisait trop de bruit - et maintenant contre ma fenêtre.
Je n'en peux plus.
-Général, ralentissez, je vais m'évanouir. Gémis-je en me mordant la langue pour ne pas crier le désir que je ressens pour mon partenaire derrière moi.
-Déjà ? J'étais encore à l'échauffement, petit coeur. Mes pupillent se dilatent et je crains de tomber dans les vapes, il est insatiable.
-Je suis epuis.. AH ! La fessée que le nazi vient de l'administrer est un message : fermes-là.
-Vous n'avez pas le droit de me fesser comme ça alors que mes marques me font encore mal.. Me plaigne-je ce qu'il me vaut une seconde fessée bien plus forte, quelle brute !
-J'ai tous les droits sur toi.
-Aïe ! Je me tais pendant encore quelques secondes le temps qu'il termine puis il se retire lentement me faisant frisonner de plaisir.
-La prochaine fois, évites de me couper de manière brutale. À moins que tu ne veuilles plus marcher pendant des jours ? Je roule des yeux, heureusement qu'il fait nuit sinon ça aurait été un détail qui m'aurait fait gagné une série de fessées plus violentes les unes que les autres.
-Je veux juste dormir, général Engel. J'ai remarqué qu'il aimait entendre son prénom lors de nos ébats, alors j'en profite, je dépose également un baiser sur ses lèvres en me mettant sur la pointe des pieds.
-Tu es d'une rare beauté meine fraülein, autant intérieur qu'extérieur. Mais tu es dangereusement, sorcière. Grogne-t-il en me portant jusqu'au lit tout en me dévorant les lèvres.
-Parce que vous, vous êtes un ange ? Ricane-je en me blotissant contre son torse chaud.
-Mon prénom en dit long, non ?
-Les prénoms ne signifient rien selon moi.
-Pourtout toi, tu es d'une douceur incomparable, magnifique et, tu sens atrocement bon, néanmoins, tu es dangereuse car tu entres dans mes pensées sans en resortir. Tout comme une Rose, de jolies et douces pétales qui ont un délicieux parfum, cependant, elles sont dangereuses à cause de leurs épines. Compare l'allemand en regardant le plafond.
-Je doute que vous ne soyez un ange, quoique. Un ange déchu, est-ce cela votre nature ? Je caresse de mes doigts son corps en traçant le contour de ses muscles saillants.
-Un ange déchu ? C'est comme cela que tu me vois Rose ?
-Je ne sais pas. Je vous vois à la fois comme l'homme qui m'a terrorisé, puis qui m'a réconforté, pour ensuite me faire peur et pour finir, je vous vois comme l'homme qui prend soin de moi. Avoue-je en fermant les paupières, épuisée.
-Je prends soin de toi parce que je tiens à toi, meine hertz. Inconsciemment, je souris face à ses paroles qui égaye mon coeur d'une force incroyable avant de m'endormir dans ses bras forts et rassurants.
✑ ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
J'ai une BONNE nouvelle :)
Le tome 3 est confirmée et sera postée une fois celui là terminé.
-Elisa comme d'hab
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