30 - Jalousie et frustration
Siège de la Gestapo, mecredi 10 juillet 1940, 16h30.
-Vous saviez depuis le début que Rebecca était juive, mais vous ne l'avez pas dénoncé. C'est une faute très grave mais le général m'a dit qu'il s'était chargé de vous punir comme il se doit. Tout le long de son récit, Oliver n'a cessé de sourire comme si il était en train de me raconter ce qu'il avait fait de sa journée hier, comme si c'était normal.
-Enfin bon, passons, puisque vous saviez pour votre amie, j'aimerai savoir si vous savez pour d'autre personne dans cette ville.
-Je crains ne pas comprendre où vous voulez en venir. Il frappe son point sur son bureau et se penche sur ce dernier, toute trace de joie a disparu soudainement de son visage pour laisser place au nazi impitoyable qui se cache en lui.
-Qui est juif dans cette ville. Ce n'est pas compliqué, vous avez juste des noms à me donner. Réplique-t-il sèchement en réajustant son costume militaire.
-Je ne connaissais que Rebecca. Personne d'autre à ma connaissance n'est juif. C'est la vérité, je ne connais personne d'autre qu'elle possédant cette religion. Mise à part sa famille mais elle n'habite plus ici.
-Mademoiselle Dumont, le mensonge est une chose que je n'apprécie guère.
-Et moi non plus. Intervient la voix dans mon dos, augmentant mon stress.
-Je ne mens pas ! Je vous assure, il doit y en avoir certes, mais c'est une grande ville, je ne peux pas être au courant de tout ! Me défends-je comme je le peux en me retournant un instant pour regarder le général qui sirote tranquillement son verre de whisky.
-Ah oui, vraiment ? Le colonel reprend son sourire habituel et s'adosse à son siège confortable.
-Oui !
-Je crois que j'en ai finis avec vous Rose. Herr general, c'est à vous. Je m'apprête à me retourner néanmoins je n'en ai pas le temps car Engel me lève vivement de la chaise pour me faire sortir rapidement du bureau en émettant une lourde pression sur mon coude qui me fait grimacer.
-Général ! Vous me faites mal.
-Et toi tu m'avais dit que tu n'allais plus mentir fraülein, je crains que tu ne vas guère apprécier ce qu'il va suivre. Tout mon corps est en état d'alerte et soudain, je tire brutalement sur mon bras le faisant lâcher prise, je tombe alors au sol et mes fesses amortissent ma chute.
-Qu'est-ce que tu fais ! Râle l'homme en s'approchant vers moi à pas de loup tandis que je recule en m'aidant de mes pieds et de mes mains, ne trouvant pas le temps pour me relever.
-Je vous en prie ne me faites pas de mal.. À moi, ou même à n'importe qui. L'implore-je alors qu'il a enfin attraper ma cheville, il m'attire contre lui pour me relever et me coincer entre lui, et le mur.
-Tu as menti. Tu mérites une correction. Son regard me glace le sang en un coup d'oeil.
-Après tout ce que j'ai subi, vous pensez réellement que j'aurai été capable de mentir sous peine d'être punie l'instant d'après par vous ?
-N'essayes pas de me manipuler ça ne marche pas avec moi Rose.
-Je ne vous manipule pas ! Rageusement, je m'agite sous lui, frustrée qu'il ne me croit pas.
-Général, je n'ai pas menti, comment est-ce que je dois faire pour vous prouver que c'est la vérité. Demande-je d'une voix plus calme en verrouillant mes pupilles dans les siennes.
-Je te crois. Je fronce les sourcils lorsqu'il se décolle de moi pour avancer en direction d'un autre couloir.
-Pardon ? Vous me croyez, et ça s'arrête là ? Surprise, je n'y crois pas.
-Pourquoi, tu mentais ? Ou alors, tu as envie d'une punition ? Frissonnant de peur, je hoche la tête négativement et suis ses pas.
-Non, bien-sûr que non.
Une fois arrivée en bas, le général nazi récupère je-ne-sais-quoi à l'accueil et discute avec un officier avant de me rejoindre enfin. Engel me temps une enveloppe, l'air contrarié. Je la prends.
-Tu vas être raccompagné chez toi par l'un de mes hommes, je vais être retenu ici encore pour quelques heures. Amène cette lettre dans ma chambre, on se voit ce soir. Sans plus d'explications, il part dans une autre direction cependant je le retiens.
-Avant de retourner chez moi, j'aimerai passer chez..
-Non.
-Mais je n'ai même pas finit ma phrase général ! Je me plains en le regardant s'éloigner.
-C'est non. Refuse-t-il une seconde fois.
-J'irai quand même.
-Pardon, il se retourne le trait tiré traduisant son air sévère, nous en reparlerons ce soir, en attendant, oses me désobéir fraülein. Oses. Termine-t-il en pivotant les talons pour s'éloigner dans le couloir, mon regard dévie sans que je ne le remarque vraiment sur son postérieur et je suis coupée par une voix lointaine qui m'oblige à prendre fin à ma contemplation malsaine.
-Mademoiselle Rose, où est-ce que je vous emmène ? Ce n'est d'autre que Hans, je souris et le salue rapidement.
-Et bien, chez moi.
Oui, normalement je voulais me rendre chez le docteur Bernart. Néanmoins, dans un premier lieu je ne dois pas lui désobéir si je veux un jour avoir accès à des documents confidentiel et, deuxièmement, ses simples menaces ont suffit à me raviser. Mais par dessus tout, que voulait 'nous en reparlerons ce soir' ?
[...]
Maison des Dumont, mecredi 10 juillet 1940, 21h30.
Je fixe mon reflet tout en me brossant énergiquement les dents, perdue dans mes pensées. Aujourd'hui, c'est la fin de la troisième République, le maréchal Pétain est au pouvoir absolue. Et je n'ai pas eu besoin des critiques de mon père à son égard pour comprendre que cela n'était pas une bonne chose pour la France.
Et par la même occasion, pour les Français.
Un bruit sourd me faisant sursauter me retire brusquement de mes pensées, on dirait que quelque chose est tombée. Silencieusement et, toujours la brosse a dent dans ma bouche, j'ouvre la porte grinçante de la salle de bain. La lumière éclaire alors le couloir sombre de l'étage et je vois une forme au sol.
Je fronce les sourcils lorsque je la vois bouger et retire ma brosse à dent de ma bouche pleine de mousse. Tout en m'approchant lentement, mais sûrement. D'un seul coup, la silhouette se lève et se retourne, ayant eu peur sur le coup, je hurle à plein poumon faisant passer la mousse du dentifrice, sur le visage de la silhouette que je reconnais enfin. J'écarquille les yeux et accours dans la salle de bain pour recracher ce qu'il me reste dans la bouche.
-Oh mon dieu, je suis terriblement désolée.. M'excuse-je en voyant l'allemand entrer dans la salle de bain, malgré tout avec le sourire aux lèvres.
-Je dois avouer que vous m'avez fait aussi peur. Ricane-t-il en prenant la serviette que je lui tends pour s'essuyer le visage.
-Je m'attendais à recevoir la haine des français en venant ici dans leur pays, mais pas à ce point. Se moque gentillement le major Karl en rigolant, je ris avec lui.
-Excusez moi.. Mais qu'est ce que vous faisiez au sol au fait ?
-En cherchant à allumer la lumière du vouloir, j'ai fais tomber un cadre photo, j'étais en train de le ramasser quand vous êtes arrivée derrière moi telle une chasseuse. Ricane Karl en posant la serviette sur la commode.
-Je vois, encore désolée mais, vous auriez du voir votre tête. Ris-je de plus belle en le revoyant entrer dans la salle de bain pleine de mousse à dentifrice.
-C'est bon, c'est bon. Je me vengerai. Sa 'fausse' prévention est accompagnée d'un clin d'oeil est d'un 'passer une bonne nuit'.
-Vous aussi. Souris-je encore avant de me diriger vers ma chambre pour me déshabiller et me mettre en chemise de nuit.
Une fois chose faite, j'ouvre l'une de mes fenêtres pour me pencher en avant sur celle-ci et observer au loin la ville de Reims encore animée et éclairée par un soleil presque couchant.
C'est ce que j'aime lors de l'été, nous pouvons apprécier un paysage agréable durant des heures et des heures. Tôt le matin comme tard le soir. Cette aura de bien-être s'envole en même temps que ces oiseaux que j'aperçois au loin lorsque deux mains se positionnent sur les hanches et qu'un bassin est collé à mon postérieur.
Je me redresse comme je le peux, me rendant compte de la vue que je lui ai offerte au moment où il est entré dans ma chambre. D'ailleurs, comment ça se fait que je ne l'entende jamais entrer ? Il dépose un léger baiser sur ma nuque avant de sentir le doux parfum de mon cou.
-Tu sens bon.
-Pourtant, mon bain remonte à ce matin. Ce n'était pas vraiment une pique, enfin je crois.
-J'en ai quelques souvenirs oui. Murmure l'allemand en faisant glisser sa main sou8s ma chemise pour caresser ma taille puis mon ventre, de sa main recouverte de son gant de cuir, et terriblement froid. Je me cambre sous ce touché et ma poitrine se contracte.
-Vous vouliez me parler ? Questionne-je en essayant en vain d'ignorer sa main, actuellement sur mon sein gauche, et ses doigts jouant avec mon téton durcit.
-Effectivement, je n'ai pu que remarquer tout à l'heure ton entêtement à ne pas vouloir rentrer tout de suite chez toi.
-Mais je suis rentrée chez moi ! L'informe-je immédiatement ne voulant pas qu'il s'énerve, alors que son autre main glisse entre mes cuisses, je ne m'empêcher de me mettre sur la pointes des pieds, autant que mes orteils ne le supportent, redoutant ce toucher plus que tout.
-Je le sais. Mais tu le voulais. Tu voulais me désobéir. Ce sont les vilaines filles qui désobéissent Rose, et tu sais ce que je fais aux filles comme ça ? Je retiens un cri au moment où son index de cuir entre en contact avec ma petite boule de chair, déjà bien gonflée.
-Non.. S'il vous plaît. Je ne sais même pas pourquoi je le supplie. Mais maintenant, je ne pense qu'à sa main qui me titille la poitrine sans s'arrêter et à ses doigts experts qui s'occupent du bas de mon corps, faisant monter une chaleur extrême dans tout mon être, et dans mon coeur.
-Les filles desobéissantes méritent une correction. Suite à ses dires, il s'active un peu plus sur mon pauvre clitoris. Enfin je crois que ça s'appelle comme ça, c'est Hélèna qui me l'a dit.
-Général.. Je gémis en agrippant son poignet durement, il retire ses deux mains pour m'enlever ma chemise de nuit qui, d'ailleurs, n'est pas restée très longtemps sur mon dos.
Engel me porte jusqu'à mon lit et me dépose dessus avec délicatesse mais empressement. Habilement, il tire sur mes cuisses pour se positionner entre celles-ci, remarquant la position dans laquelle nous nous trouvons, je rougis et hésite un instant, cependant, j'oublie tout au moment où ses lèvres douces se posent sur mon bouton de nerfs humide.
Je prends la première chose que me passe sous la main, c'est à dire mon coussin, pour étouffer mes cris de bonheur dedans et le serrer aussi fort que je le peux. Durant de longues minutes, sa langue lèche éperdument, sa bouche aspire et goûte, ses dents mordillent ma chair qui me fait ressentir un tel sentiment d'aisance et de plaisir que je crains l'évanouissement.
Au moment même où je sens une délivrance approcher tandis que mon corps se met à trembler, il s'arrête. Subitement, sans explications. Frustrée, je pose le coussin et cherche son regard. Il sourit.
-Nous y sommes. Ta punition, vient de t'être affligée. Sans plus de réponses à mes questions, il se lève puis part. Énervée, contre lui, contre moi, contre nous, et honteuse, je sens les larmes me piquer.
Il a osé me refuser ce qu'on appelle l'orgasme, mon premier.
Maintenant, c'est un sentiment de haine que je ressens à son égard, surtout lorsque je me souviens de cette lettre qu'il m'a confié et que j'ai mise sur son lit, venait encore de cette Hilda Imbach.
Qui est cette femme, bordel..
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Herr general : mon général (début du chapitre, par le colonel Oliver Von Hohenhart).
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