27 - Souffrances psychologiques
Terres des Dumont, mardi 09 juillet 1940, 22h30.
La souffrance psychologique, est quelque chose qui me tracasse depuis déjà un moment. Je pense en faire les frais depuis un moment déjà, depuis l'arrivée du général pour être précise. Malgré le fait qu'il m'ait déjà porté des coups, il a fait plus de dégâts au niveau intérieur que extérieur.
Et puis quand j'y pense, une gifle ou un coup de poing fait beaucoup apportent moins de dégâts que d'apprendre qu'une amie va souffrir.
Les douleurs psychologiques sont donc bel et bien plus dévastatrices que les douleurs physiques. Les cicatrices sont plus traumatisantes lorsque l'esprit est touché, lorsqu'elles sont ancrées en toi telle une maladie incurable qui s'accroche à toi tout en grandissant sans rien pouvoir y faire. Tandis qu'une cicatrice externe est certes, visible à l'oeil nu, mais plus facile à oublier.
Si je devrai répertorier toutes ces souffrances, il me faudrait des jours, néanmoins, je vais faire un effort et trier les principales. À commencer par le déménagement de mes grands-parents paternels, avec qui j'étais très proche. Ils sont partis vivrent dans le sud de la France, pour finir le jour paisiblement, m'avaient-ils raconté.
Ensuite, la mort de ma mère. Cette femme si douce et si forte à la fois, mon repère. La douleur est encore présente, car selon moi, le deuil d'un proche n'est jamais réellement achevé, on apprend simplement à vivre normalement avec cette douleur constante, cette absence pesante, mais cette amour toujours présent.
Tout ceci, est une partie sombre de mes pensées à laquelle je ne pensais que très rarement, car ces mauvais événements étaient suffisamment espacés entre eux, les gens étaient là pour moi, et surtout, je n'avais pas re-vis de choc semblable à ces deux là.
Jusqu'à lui. Jusqu'à son arrivée. Le général Engel Rintenlberg, cet homme si difficile à cerner, à comprendre. Si froid et pourtant si contradictoire dans ses instants de douceurs. Cet ennemi qui m'attire d'un plaisir interdit mais pourtant si réel. Qui me fait passer par toutes les émotions possibles et inimaginables en une seule et unique vie. Mais par dessus tout, c'est un homme qui expertise dans tous les domaines.
Surtout dans les souffrances psychologiques comme physiques.
Depuis son arrivée, la peur constante de perdre un proche est revenue, l'insécurité lors de ses humeurs colérique est écrasante, la culpabilité a poussé à l'intérieur de mon coeur et c'est lui, qui en a déposé la graine. Et c'est lui seul, qui a en sa possession, le pouvoir de me retirer tout ça, de faire revenir les choses à la normale.
Cependant, il ne le fera pas.
Je le sais. Engel est comme ça, il est faire patienter ses victimes. Ses proies. Et actuellement, c'est l'angoisse et l'appréhension que je ressens à cause de lui. Après ce que j'ai fais, que compte-t-il me faire ? Souffrances psychologiques ou physiques ? Les deux ? Probablement. Mais pour le moment, je me cache.
Misérable n'est-ce pas ?
Je m'en fiche. Je n'ai ni le courage, ni l'envie de me confronter à ce nazi si impitoyable. Alors je n'ai fais que l'éviter toute la journée, et j'avoue que j'ai plutôt bien réussi. Après l'épisode de ce matin, je suis restée chez Paul, j'ai déjeuné chez lui, puis cette après-midi, nous avons rendu visite à Louis et Hélèna. Toute l'après-midi à mon plus grand bonheur. Jusqu'à ce que ses paroles me reviennent soudainement en tête : "si tu oses me désobéir tu finiras en levrette sur mon bureau".
Par curiosité, j'ai alors posé la question à mon amie. Sa réaction à tout d'abord été se pouffer de rire. Avant de me regarder droit dans les yeux pour me répondre.
-C'est une position sexuelle Rose. Lorsque le buste de la femme de trouve sur le bureau et que l'homme se trouve derrière pour.. À la fin de sa phrase, elle avait mimé l'acte sexuelle, en balançant son bassin d'avant en arrière, gênée, j'avais rougis instantanément, avant de rire avec elle.
Mais j'avais vite repris un air moins joyeux en me souvenant de qui avait prononcé ces paroles crues et surtout, du fait que je lui avais encore désobéi.
Actuellement, je me trouve à l'arrière de mes terres, perchée sur un ballot de paille, en train de réfléchir à comment j'ai pu me retrouver dans une situation aussi délicate, tout en observant la lune au dessus de ma tête. Je suis à la fois collaboratrice d'un réseau de résistant et à la fois sous les ordres du général Rintenlberg. Mais où est donc passé la Rose qui était simplement la jeune fille sympathique de la ville, aidant les docteurs et lectrice assidue ?
-Descends de là, immédiatement. À son ton froid perçant, je ne cherche pas à comprendre ; je le sais déjà, je vais avoir mal. Il va me faire mal. De son point de vu, me punir.
J'obéis sans rien dire et descends de mon ballot de paille, à quoi cela servirai de lutter ? Je peux le fuir un certain temps, certes, mais je ne peux guère m'opposer à cet homme.
Une fois dans son véhicule, j'ose enfin prendre la parole, malgré la tension qui règne en maître dans son automobile.
-Où est-ce que vous m'emmener ?
-Fermes là. Court et efficace. Réponse comprise. Je ne dis plus rien jusqu'à ce que nous sommes arrivés à destination. Il me sort de la voiture et rapidement, mon coeur se met à palpiter en voyant les sentinelles, et surtout, la grande porte du siège de la Gestapo.
Ma panique augmente en flèche lorsque nous nous dirigeons vers cet escalier, le même que ce matin, celui d'où il est remonté les mains ensanglantés. L'escalier qui mène aux cachots et aux prisonniers torturés.
Mes iris affolés passent très vite du visage impassible de l'allemand aux marches que nous descendons. Je ne peux plus.
-Général je vous en prie. Je m'excuse, je n'aurai pas du venir ici avec Paul, je suis déso.. Une gifle cuisante me fait taire, ma vue devient floue, quoiqu'il a en tête, il va le faire.
Nous entrons dans un pièce aussi sombre que le pelage d'un corbeau, je peux à peine distinguer une chaise au milieu ainsi qu'une table en bois où se trouve je-ne-sais-quoi et pour finir, des.. chaînes ? Ces chaînes sont accrochés en bas, à l'un des quatre coins du mur et surtout, ces chaînes avec lesquelles le général est en train de m'attacher.
Ainsi assise contre le mur, j'essaye de retenir mes larmes et tente une dernière approche.
-Je vous en prie, je ne recommencerai plus jamais général.. Chuchote-je tout doucement par peur de me prendre une autre claque.
-Je t'ai dis de la boucler. Alors maintenant, tu vas attendre ici, et regarder le spectacle que je vais t'offrir. Et en silence, sinon tu prendras sa place.
Après son annonce, il sort de la pièce où actuellement, je manque d'air. À cause de la chaleur, de l'odeur et aussi de l'étroitesse. Je remarque alors une très faible lumière grésillante située au dessus de la chaise, pour éclairer seulement cette partie de la cellule dans laquelle je me trouve en ce moment même.
Que voulait-il dire par sa place ?
La réponse m'ait donné lorsque le nazi revient avec un homme tenant à peine debout. Il le place sur la chaise puis retire le sac en tissu qui était précédemment positionné sur la tête de l'homme. Je retiens un hoquet de surprise et replis automatiquement mes jambes contre ma poitrine.
Il va torturer quelqu'un sous mes yeux.
Du moins, recommencer, car ce pauvre type m'a l'air déjà bien amoché. Son visage est recouvert de tâches mi-noir et mi-rouge, mélange de sang et de saleté. Sa paupière droite est gonflée de façon anormale tandis que l'autre oeil est injecté de sang, à quelques endroits de son visage, il y des coupures et des contusions. Sa lèvre du bas est fendue, du sang s'en écoule encore.
Quant au reste de son corps, pour ce qui est du bas, il porte un pantalon, mais son torse est nu. Encore une fois recouvert de son sang et de crasse, il a de nombreux hématomes et blessures horribles. Un bandage datant de plusieurs jours recouvre une partie de son épaule gauche, sûrement une blessure qu'ils ont du soigner pour le garder encore un maximum en vie.
En vie. Physiquement, il est peut être toujours là, mais mentalement, je crains que ce pauvre homme ne soit partit depuis bien longtemps. À cause du général. Ce sont des sueurs froides cette fois ci, que mon corps produit sous l'effet de l'horreur que je suis en train de visionner. Engel Rintenlberg me coupe de ma contemplation en parlant, étonnement en anglais.
Mon coeur rate un battement. L'homme qui est sur cette chaise, est l'un des trois aviateurs anglais qui sont venus en France. Je me souviens maintenant, l'un d'eux est mort, Jonathan lui, a réussi à rejoindre le réseau François Flameng, tandis que le troisième, avait été capturé blessé par les allemands. Je sais ce qu'ils font de lui maintenant.
Ils le torturent et l'interrogent. Enfin, c'est le général qui s'en occupe aujourd'hui visiblement.
Le premier crochet du droit du nazi entre vivement en contact avec la mâchoire de l'aviateur, suivit d'un seau d'eau, sûrement froid, ou bouillant, pour probablement, qu'il soit plus éveillé lors de cette séance d'horreur. S'ensuit de beaucoup trop de chose pour moi, je ne peux que fermer les yeux au bout d'une dizaine de minutes de supportant plus le 'spectacle' qu'il m'offre.
Rien que d'entendre ses hurlement et la voix anglaise à l'accent germanique prononcé du général allemand est insupportable pour ma petite personne de simple femme. La pire chose à laquelle j'avais du assister était une emputation du bras, c'était un patient qui était sous anesthésiant et surtout, consentant. Pitié, sortez moi de là..
C'est seulement au bout de plusieurs heures que tout s'arrête, l'anglais est sortit de la cellule est l'allemand est accroupit devant moi, j'ouvre mes paupières pour porter mes yeux humides aux niveaux de ses mains, qui sont en train de me libérer des chaînes. Dès que sa tâche est effectuée, il me relève sans grande difficulté, sous mes tremblements incessants.
-Le spectacle a plu à la compagne de Pierre Bernart j'espère. Crache-t-il en en serrant un peu plus mes bras sous ses mains gantées.
-Je.. ne suis pas.. sa compagne.. et.. il s'appelle Paul. Ma dernière remarque était peut être de trop, car il me claque brutalement contre le mur en béton derrière moi, mon dos ainsi que l'arrière de mon crâne entre vivement en collision avec la surface me faisant crier de douleur.
-Je vais le tuer.
-Non ! S'il vous plaît, c'est juste un ami d'enfance.. Murmure-je encore sous le choc.
-Fermes là Rose. Tu es à moi, tu m'as désobéi plusieurs fois aujourd'hui et hier. Et tu recommenceras demain.
-Non.. Je vous le jure, je resterai tranquille maintenant.. Pour la seconde fois de la soirée, je me prends une gifle brutale, je n'arrive même plus à pleurer, je n'ai plus de larmes.
-Oses encore ouvrir la bouche Rose et tu ne pourras plus jamais t'en servir. La terreur prend le dessus sur toutes les émotions et je ne dis plus rien, mon regard et mon état second parle pour moi.
De manière inattendue, l'allemand agrippe ma mâchoire pour me faire relever la tête vers lui dans le but de poser durement ses lèvres contre les miennes. N'arrivant plus à faire n'importe quel geste, je me laisse faire avant de sombrer dans l'inconscience, ou plutôt, dans les bras du diable.
✑ ⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯⎯
BON, j'ai réussi à respecter mes jours de publications jusqu'à aujourd'hui, j'espère que ce chapitre vous a plu ;)
Vous n'êtes pas au bout de vos surprises avec notre cher Engel..
-Elisa <3
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