1 - Engel Rintenlberg
Un joyeux anniversaire à @_chica_qlf ainsi qu'à @mllehelo253. Je vous offre ce premier chapitre du tome 2 de 'Romance ou Violence ?' Bonne lecture à tous !
Les traductions allemandes sont à la fin du chapitre
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Dans les alentours de Reims, mercredi 12 juin 1940, 22h30.
Le soleil vient de s'éteindre sous mon regard porté sur mon roman théâtrale que j'aime tant, un frisson me parcourt le corps lorsqu'un coup de vent passe près de moi, la fraîcheur du soir est là malgré l'été qui s'installe.
Je sais que le couvre-feu mis en place par les allemands est à 22h30, cependant, je ne connais l'heure actuelle et je suis trop préoccupée à finir ma scène que je reste là sur mon banc, au milieu du parc où je suis seule, les enfants sont rentrés chez eux depuis longtemps, pour le peu qui jouent encore ici.
-Fräulein ! Ausweis ! M'interpelle soudainement un soldat allemand accompagné d'un autre me tirant de ma lecture, je ferme machinalement mon livre et me lève.
-Je, enfin, je ne comprends pas l'allemand monsieur... Bafouille-je en rangeant doucement mon oeuvre dans mon petit sac à main.
Les deux allemands se regardent et parlent encore une fois dans leur langue, le deuxième s'avance vers moi d'un air sévère puis pointe mon sac de sa matraque.
-Papiers ! Hurle presque le soldat de son accent germanique fort prononcer me faisant frissonner cette fois non de froid mais de peur.
J'ouvre lentement mon sac en deglutissant intimidée par ses deux brutes qui font bien trois têtes de plus que moi et sors finalement mes papiers d'identités. Je ne préfère pas faire la maligne face à eux, je ne veux pas d'ennuis.
Il me les arrache pratiquement des mains sans me quitter des yeux, je baisse les miens en fixant mon sac auquel je porte étrangement beaucoup d'importance actuellement.
Les deux allemands conversent un instant ensemble toujours dans leur langue et je me sens de trop. Mais je ne peux pas partir car il a mes papiers.
-L'heure jetzt couvre-feu !
Je fronce les sourcils et comprends qu'il est 22h30. Les allemands sont arrivés hier à Reims et ont imposé toutes leurs règles, dont celle ci. Je passe ma main dans mes cheveux pour remettre les mèches rebelles qui sont parties de mon chignon.
-J'étais en train de lire je n'ai pas vu le temps passer, je suis navrée, excusez moi...
-La prochaine moment je ne suis pas autant sympathique. Claque-t-il en jettant mes papiers à mes pieds avant de me lancer un dernier regard noir puis de partir avec l'autre soldat, parce que là ils étaient sympathiques ? Je ne préfère même pas imaginer lorsqu'ils ne le sont pas...
Je souffle enfin et me baisse pour ramasser mes papiers d'identités pour les ranger dans mon sac. Les allemands ne sont pas tous comme ces deux là, et heureusement d'ailleurs, celui qui loge chez nous est plutôt aimable et respectueux. J'ai eu de la chance qu'ils me laissent tranquilles...
Ma maison se situe à environ cinq minutes à pied de ce parc normalement, mais je n'ai pas envie de me faire sermoner une fois de plus par un allemand alors je presse le pas et arrive enfin dans ma petite demeure.
-Rose, ma fille, je commençais à m'inquiéter ! Tu sais pourtant qu'il faut rentrer avant le couvre-feu ! Tu n'as pas eu d'ennui j'espère ! Dit mon père en enlevant sa couverture pour se lever du canapé et venir à ma rencontre, inquiet.
-Papa, je suis désolée... J'étais perdue dans ma lecture, ne t'inquiètes pas j'ai juste croisé deux soldats qui m'ont demandé mes papiers. Le rassure-je rapidement en lui donnant un baiser sur la joue. Je prends la couverture pour la replier et la remettre sur la petite table basse du salon.
Mon père s'inquiète souvent pour ma soeur et moi, depuis que notre mère est morte il y a maintenant deux ans emportée par une maladie, notre père fait davantage attention à nous, il travail aussi beaucoup dans la ferme pour rapporter de l'argent. Mais notre père est principalement l'adjoint du maire de cette belle ville.
-D'accord, mais tâche de rentrer plus tôt la prochaine fois, aller maintenant vas dormir, et ne réveille pas l'allemand, ce n'est pas parce qu'il se montre aimable que nous pouvons le déranger comme cela, surtout après le couvre-feu.
J'acquisce d'un hochement de tête et lui souhaite une bonne nuit, avant d'aller dormir, je passe chercher un verre d'eau dans la cuisine puis monte dans la chambre de ma soeur, Adeline qui dort à point fermer et je vais dans la mienne.
[...]
Boulangerie du coin, jeudi 13 juin 1940, 7h30.
Une fois mon pain ainsi que ma tarte aux fraises au fond de mon sac, je sors de la boulangerie pour me diriger vers la rue où je réside.
-Papa je suis rentrée ! Cris-je en refermant la porte derrière moi au passage, je dépose les clés de maison sur le petit chevet qui se trouve dans le hall et entre dans la cuisine où je trouve l'allemand en train de prendre un café.
-Oh, bonjour Monsieur Boehmitz, je rentre de la boulangerie, vous voulez autre chose que, du café ? Demande-je timidement en posant le sac sur la table de cuisine pour en sortir le pain.
-Bonjour à vous mademoiselle Rose, je vous remercie mais je dois aller à la Kommandantur, mon ami arrive enfin aujourd'hui. Sourit aimablement l'homme en posant sa tasse dans l'évier.
Mince j'avais oublié, un deuxième allemand arrive aujourd'hui chez nous, il faudra que je prépare son lit. J'espère qu'il sera aussi poli et aimable que le major Boehmitz.
Celui ci est le typique aryen de l'Allemagne nazie. Des cheveux blonds coupés au court, une mâchoire bien formée et des yeux touchant presque la couleur du ciel, les siens sont bleus-gris. Il reste tout de même assez charmant, je suppose qu'il doit avoir environ une vingtaine d'année.
-Alors à ce soir, mademoiselle. Dit-il en inclinant légèrement la tête de respect, je fais de même et aborde un petit sourire. Dès que ma porte d'entrée claque signe qu'il est partit, j'appelle ma soeur ainsi que mon père pour déjeuner.
Peut être que beaucoup de gens sont terrorisés par les nazis, je comprends il y en a qui aiment faire du mal pour un rien, sous prétexte qu'ils sont nos occupants et qu'ils sont supérieurs à nous. Il n'ont pas du être finis complètement ceux là...
Mais comme je le dis, il y en a qui sont vraiment aimable et respectueux, alors pourquoi ne pas en profiter et faire de même ? Cela nous permettrait de connaître un peu plus le peuple allemand, leur langue et même leurs moeurs.
[...]
Résidence des Dumont, jeudi 13 juin 1940, 18h30.
Je lisse une dernière fois le drap fin et blanc sur le lit placé à côté de celui du lieutenant et replace le coussin bien au milieu, je sors maintenant une plus grosse couverture que je plie en quatre pour venir la déposer sur le bout du lit, au cas où il aurait froid.
Ma tête tourne automatiquement lorsque j'entends la porte grincer, un allemand s'y trouve, tenant dans ses mains son képi. Je me retrouve alors à le détailler, son costume militaire vert gris est parfaitement repassé, ses médailles me prouvent aussi que ce n'est pas qu'un simple soldat. Encore un stéréotype aryen se trouve devant moi, ses cheveux blonds foncés bien coiffés, son regard bleu qui me scrute, son teint de porcelaine parfaitement clair, sa carrure imposante et droite, cette aura de puissance, sa mâchoire carrée ainsi que deux petites fossettes qui lui donnent un air légèrement sévère.
-Mademoiselle, je me présente, General Engel Rintenlberg. Dit-il d'un français imprégné de son fort accent germanique me faisant perdre la voix, pourquoi ? Je n'en sais rien, c'est la première fois que cela m'arrive.
Je reste là, à le regarder dans les yeux, ils sont si captivant, tandis qu'il se décide d'avancer vers moi après avoir déposer son képi sur la petite commode à côté de la porte, il quitte enfin mes iris pour regarder de plus près la chambre puis de s'avancer vers la fenêtre pour observer la vue de dehors.
-Cette chambre est très bien, Karl avait raison. Poursuit-il en revenant juste devant moi, son odeur masculine arrive jusqu'à mes narines et je suis surprise d'aimer cette senteur, je reprends mes esprits et détourne le regard.
-Je suis contente que ça vous plaise, je suis Rose. Les petits-déjeuners sont entre 7h30 et 8h00, les déjeuners entre 12h00 et 13h00 et les dîners vers 19h00, j'espère que ça vous ira également. Annonce-je d'une voix que j'arrive à contrôler pour ne pas hésiter, il hoche simplement la tête et je passe à côté de lui en frôlant son bras sans le faire exprès, je frissonne en pensant qu'il va peut être me dire de faire attention mais il n'en fait rien, l'allemand me laisse simplement partir.
Je descends pour aller préparer le dîner et respire enfin normalement, cet homme me paraît mystérieux et distant cependant il n'a fait aucuns actes de violences ou d'impolitesses, alors je ne vais pas mal le juger pour ça. Quand je rentre dans la cuisine, je découvre le major Karl Boehmitz qui est en train de boire un verre de wisky. Il me sourit aimablement en posant son verre.
-Je me suis permis de me servir un verre. Alors vous avez pu faire la rencontre avec mon ami ?
Je commence alors à sortir les ingrédients pour faire un ragoût de porc, avec des pommes de terre et une poêlée de légumes.
-Oui, il n'est pas du même grade que vous ?
La porte claque dans l'entrée, une personne se précipite en haut puis ferme violemment une porte. Sûrement ma soeur, Adeline, qui est rentrée du lycée. L'allemand soupir un instant, pourquoi donc ? Néanmoins il reprend son sourire et me répond avec enthousiasme.
-Hélas non, Engel était bien meilleur que moi et de meilleure famille également. Rit-il en reprenant une gorgée de son verre d'alcool. Je n'insiste pas plus avec mes questions et continue de faire à manger. Alors que lui, il n'arrête pas avec ces questions, quelques peu indiscrètes par moment.
-Tu as un.. comment appelez vous cela en France.. un fiancé ? Non.. un compagnon ? Tu es jeune et belle alors ça devrait être le cas ?
Sa question me fait rire, je prends le torchon en main pour m'essuyer les mains et je retourne ensuite les légumes.
-Non, je n'ai personne. Et vous ? Vous n'êtes pas non plus très laid, vous avez bien une jeune allemande qui vous attend chez vous ? Demande-je étant enfin à l'aise avec lui, cette fois ci, c'est au major de rigoler.
-Merci pour le compliment, mais je n'ai personne.
-Pour l'instant. Tu es de nature très dragueur Karl, les françaises sont de ton goût j'ai l'impression, wir sagen auch, dass die Französische ein guter Schuss sind. Ricane soudainement la voix de l'allemand Engel qui entre à son tour dans la cuisine, je fronce les sourcils à sa dernière phrase, pourquoi n'a-t-il pas poursuivit en français puisqu'il maitrise la langue ?
Son ami ricane légèrement mais baisse tout de même la tête, il a l'air gêné par ses propos, je ne suis pas sûre qu'ils étaient très sains, je toise du regard le major avant d'arrêter le feu et de basculer rageusement mes légumes dans un saladier propre.
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Fräulein : demoiselle/jeune fille (au début du chapitre, par un soldat allemand)
Ausweis : papiers d'identités (au début du chapitre, par un soldat allemand)
Jetzt : maintenant (au début de chapitre, par un soldat allemand)
Wir sagen auch, dass die Französische ein guter Schuss sind : on dit aussi que les françaises sont un bon coup. (fin du chapitre, par le général Engel Rintenlberg)
Alors voilà, j'espère que le premier chapitre vous a plu ! N'oubliez pas de voter si vous aimez, Elisa.
Update : l'ancien tome 1 a donc été supprimé par Wattpad, de ce fait, celui-ci est le nouveau tome 1.
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