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Fait chier qu'on soit pas seuls.

— Romain ! Peux-tu me donner la réponse à la question numéro deux s'il te plaît ?

La gomme de mon critérium vient tapoter la surface de mes lèvres et je retiens un soupir. Mon dos se redresse automatiquement sur ma chaise et mes yeux balayent ma feuille gribouillée de gris. Mouais. Pas ouf. J'avoue qu'aujourd'hui, je suis pas vraiment emballé par notre cours français. En fait, mes pensées sont un cafouillis d'autres problèmes alors je ne prends pas la peine de réfléchir à la philosophie de Platon. En réalité, qu'est ce que j'en ai à foutre...

— Quelqu'un d'autre pour me répondre ?

Je ne prends pas le temps de capter si certaines mains se lèvent puis, retourne à colorier les cases de ma feuille à carreau. C'est apaisant, je trouve. Et je n'arrive pas à m'arrêter, je pourrais continuer à faire ça jusqu'à ce que l'heure sonne enfin. Heureusement, la sonnerie s'enclenche après une dizaine de minutes. Mes affaires se retrouvent maladroitement dans mon sac puis, je vais rejoindre Kévin et Léo.

— Oh, j'ai rien capté à son cours moi ! se plaint Kévin, sortant son paquet de clopes de sa poche avant.
— J'ai pas écouté.

Clairement. J'ai rien écouté. C'était éclaté. Puis honnêtement, j'ai pas que ça à faire là. Depuis ce qu'il s'est passé il y a quelques jours, je ne fais que de penser à Andrea et son message. Car ouais, à cause de sa connerie, je ne sais plus comment communiquer avec ma mère. Je vois bien qu'elle essaye de faire des efforts mais à chaque fois, ça part en embrouille ou en dispute. Elle me gave, elle croit que je ne me comporte pas comme « d'habitude ». Déjà, comment elle peut dire ça ? Elle ne sait pas comment je suis avec Yanis et quand j'étais avec Vanessa, elle ne le savait pas non plus. Ça me saoule, elle croit me connaître mais elle se trompe sur toute la ligne. J'accepte le fait qu'elle ne soit pas d'accord avec la relation que j'entretiens avec le garçon mais de son côté, qu'elle essaye un minimum de comprendre. Je demande pas grand-chose, je sais pas.

Puis si elle n'en est pas capable, je peux rien y faire moi.

D'un côté, j'ai mon père. Alors... Bizarrement, il s'est montré vachement compréhensif. Ça nous a permit de discuter, beaucoup plus que d'habitude. Je savais que mon daron était une personne ouverte d'esprit, il s'intéresse au monde, à ses livres, aux actualités, il voit de tout. Il me l'a clairement dit, en me demandant de donner un peu plus de temps à ma mère. Je présume qu'à deux seuls, ils discutent entre eux mais bon, au fond, je veux pas vraiment savoir ce qu'ils peuvent se dire. Je ne suis pas prêt à encaisser des mots durs.

À la pause du matin, on se retrouve avec tout le groupe. Mais vraiment, tout le groupe. Yanis et Mathis nous ont rejoint, Cassandre et son ami Bastien ainsi que Maël. Tout le monde discute sauf moi. Je remarque que le bronzé me lance des regards depuis tout à l'heure, tirant sur un joint qu'il partage avec son meilleur pote. Adossé contre un muret, on s'amuse à se lancer des petits sourires parmi toute cette population. J'arrive à entendre quelques conversations mais j'ai pas la force de commenter quoi que ce soit.

La flemme.

— Ohh, ma belle Cassandre. Mais qu'est ce que tu nous a fait à tes cheveux ?
— C'est une coloration. Tu vois pas ou quoi ? lâche la gothique d'un ton désespéré.
— Mais si, je vois très bien ! C'est cool, t'inquiète, continue Kévin avant de reprendre sous le silence de son interlocutrice. Wesh, j'viens de te faire un compliment meuf !

Je pense qu'elle en a surtout rien à faire, de son compliment... C'est pas comme si les deux là se comportaient comme chien et chat. Un jour ça va, ils arrivent à se supporter mais l'autre... Vaut mieux laisser une distance de sécurité entre eux. Pour le bien de tous.

— Super, merci Kévin ! Tu veux que je te dise quoi de plus ?
— Tranquille. J'suis venu en paix, pour une fois.

Le sujet de la conversation dérive sur tout autre chose et entre temps, Yanis s'approche un peu plus de moi. Moi, j'ai juste envie de le prendre dans mes bras et de le serrer contre mon torse. Ce serait parfait, puisqu'il est plus petit que moi. Il a la taille parfaite ou... C'est moi qui est trop grand.

— J'ai lu que c'était pratique pour... Vous savez. Y'a plein de nanas qui aiment ça.
— Ouais, les cunni quoi.
— Si je peux me permettre Kévin, c'est pratique pour pomper aussi. Ça aussi, tu le sais ?

J'ai pas trop suivi mais je suis sûr qu'il sont en train de parler de leur piercing là. Surtout que Kévin en a un sur la langue et bien évidemment, les stéréotypes et les idées préconçues sur ce bijoux fusent dans tous les sens.

— ... Vous êtes bizarres.
— Bah non, pourquoi ? T'as déjà essayé ? continue Cassandre, faisant exprès de faire soupirer le châtain.
— Mais t'es malade ?! Jamais, t'es ouf toi. J'donne du plaisir qu'aux filles moi, j'te le dis.

Kévin claque sa langue en lui lançant un regard de travers. Cette dernière recrache la fumée de sa clope sur le visage de l'énervé, plutôt amusée. J'aime bien Cassandre mais parfois, elle en fait trop. J'veux dire, elle sait très bien que notre pote est fermé sur les bords et quand tu abordes des sujets de ce type avec lui... Ça peut exploser. 

— J'te jure, les deux là...

Je chuchote pour moi-même bien que Yanis qui est toujours à mes côtés arrive à entendre parfaitement. Le pauvre. Lui il n'est pas habitué aux chamailleries de ceux-là. J'adore la tête qu'il fait, un peu perdu face à la tension qui est en train de monter en Kévin et Cassandre. 

— Calmez-vous, s'impose Léo qui attrape l'épaule de son ami, l'empêchant d'avancer d'un pas.

Sérieusement, pitié que cette pause se finisse un peu plus rapidement. Faudrait apaiser certains coeurs par ici. C'est pas possible d'être dans ce genre de mood de bon matin... Je suis même pas encore totalement réveillé qu'ils sont prêt à se foutre sur la gueule.

Je jette mon mégot par terre, l'écrasant sous ma converse noire. Je lance une phrase à l'encontre de Yanis, décidant de m'interposer dans leur pré-dispute.

— Attends là.

Je demande à Léo pourquoi ils se lancent des piques comme ça, ne comprenant pas pourquoi ils s'embêtent là maintenant. Ce dernier hausse des épaules, ne sachant quoi me dire. Pendant ce temps, la sonnerie s'enclenche et je me retourne rapidement pour faire un signe de la main envers Yanis. Ah, mon coeur. Ce eye-contact quand nos regards se sont croisés en même temps. C'est fait pour me tuer, c'est ça ?

Bref... Je décide de continuer sur notre discussion avec Léo jusqu'à qu'on dérive sur un autre sujet. 

Cette semaine, Kévin nous avait invité à une petite soirée chill chez lui. Avec un peu de weed, tranquille. Il y avait sa meuf et Maël. J'avais cramé les deux pendant qu'il accompagnait le grand au portail. Alors j'étais pas en train de les stalker mais je les ai vu, à travers la grande baie vitrée du couloir. Faut dire qu'il faut pas compter sur la villa de Kévin pour être discret, on voit tout. Trop de miroirs, de vitres, donc... C'était facile. Bien évidemment je me doutais qu'il se tramait quelque chose entre eux alors, on a un peu parlé et il m'avait avoué. J'étais content qu'il le fasse sur le coup et je lui ai clairement dit que ça me gênait en rien et que... Je comprenais. J'ai même avoué que Maël est un beau mec. Ouais. Il a son charme, je vais pas mentir en disant n'importe quoi. Mais bref. J'espère que ça lui a enlève un certain poids sur les épaules lorsqu'on en a discuté.

Dans les couloirs, je lui demande alors comment ça se passe. Il me répond après un petit instant, un air gêné prenant place sur son visage.

— Ouais... Ouais. Ça va.
— Bon bah, c'est cool alors. J'suis content.

Je ne peux m'empêcher de pousser son épaule, ce qui l'embarrasse encore plus et je le lui fait remarquer. C'est drôle.

— Rien à foutre. Et je suis l'même que d'habitude, me répond-il d'un ton qui se veut normal.
— Hm... J'sais pas. Non. Mec, t'es bizarre quand t'es amoureux en vrai.

Léo me renvoie mon coup en faisant exprès de me pousser sur le côté et je me manque de me prendre les casiers et un gars sur mon passage. Super... Je m'excuse maladroitement. Il est malade. Mais ce n'est pas pour autant que j'efface mon sourire. Ça m'amuse. Il est spécial ces temps-ci. Mon ami veut se justifier mais je l'en empêche, je sais que j'ai raison et moi seul. Il pourra me dire ce qu'il veut mais je ne le croirais pas, impossible. Rien ne m'échappe puis je le connais. Alors j'arrive à voir quand quelque chose n'est pas comme d'habitude. 

— Bonjour ! nous adresse subitement le professeur alors qu'en était en pleine discussion.

Ah bordel, j'ai pas envie de faire cours là. Mais bon. Je suis les pas de Léo et, en voyant Maël déjà installé au fond de la classe, je ne me gêne pas de renvoyer une dernière remarque à mes risques et périls.

— On dirait que l'amour de ta vie n'attend plus que toi.

Cette fois-ci, je me prends un coup dans les côtes. Je fais genre que j'ai mal mais il n'a pas forcé. C'est mignon.

— Merde, lâche-moi.
— Ah seigneur... Tu pouvais frapper moins fort, brute va.
— C'est de ma faute si t'es juste fragile ?

Je ris du nez, puis je sursaute en me faisant couper la parole par une voix forte derrière nous. Oh, vraiment...

— Messiers, veuillez-vous asseoir et calmez-vous s'il vous plaît. Nous sommes dans une classe.

Il abuse ! Je ne rétorque pas tandis que Léo attend que le vieux se retourne pour lui faire un doigt d'honneur. Il me fait marrer, ce gamin. Mais bref. Je le laisse aller avec son gars là, moi j'vais m'asseoir derrière Cassandre et Bastien. Je prends place tandis que je garde la chaise voisine libre pour Kévin, ce dernier étant le dernier à se présenter. Il se dépêche de me rejoindre, le temps que le prof se concentre à allumer l'ordinateur et Pronote.

— Taisez-vous ! Aller. Ouvrez votre manuel d'histoire à la page 212, le cours sur les superpuissances.

Heureusement que je ne compte pas sur mon pote pour avoir son livre, hein. J'essaye de me concentrer sur le cours mais comme d'habitude, je me perds dans mes pensées. Je dois me ressaisir si j'veux bien terminer ce trimestre par contre. Cette journée passe lentement, et c'était chiant. Je sais pas ce qu'avait Kévin aujourd'hui mais voilà, il a séché les cours parce qu'il en avait marre et son père était venu le chercher dans la matinée. Il voulait plus voir la gueule de Cassandre à ce qu'il paraît, je sais pas c'est quoi leur problème à tous les deux mais bon. Je ne peux pas me mettre entre leurs histoires, franchement, j'ai la flemme. J'en ai parlé avec Léo de mon côté, il pense pareil que moi. 

Romain, 17 :34
Faut qu'on parle 👀

J'écrase ma clope au sol en attendant la réponse d'un certain garçon. En vérité, je veux juste le stresser un peu pour qu'il se dépêche de me rejoindre. Oui je sais, je suis horrible. Mais il me manque, donc faut qu'il lâche les autres et qu'il vienne. On est vendredi soir, je l'ai attendu ce putain de week-end mais je n'ai pas envie de rentrer chez moi. Tout mais pas ça.

Yanis, 17:36
Mais j'arrive 😟

Yanis, 17:36
T'es au bus ?

Romain, 17:36
Je suis dedans oui 😴

Un sourire inconscient s'installe sur mes lèvres. J'ai envie de voir sa tête. Aujourd'hui, on ne s'est tristement pas croisé. On avait des cours totalement différent, on était à l'opposé de toutes les salles. Yanis m'avait proposé qu'on se rejoigne à midi mais j'ai décidé de ne pas laisser Léo solo à la cantine, vraiment, notez mon degré d'amitié envers ce mec. Les écouteurs coincés dans mes oreilles, j'écoute le silence. En réalité, je l'attends lui pour démarrer une playlist. Oui, il n'est pas le seul à en faire.

— Bonsoir...

Pas la peine de lever le regard, car je sais parfaitement à qui appartient cette voix. Puis à qui appartient cette odeur également, un brin vanillée, le doux parfum qu'il porte continuellement. Rien qu'avec ça, j'ai comme une envie de me blottir contre sa personne puisque mon nez est comme accro à tout ce qu'il renvoie inconsciemment. Son sourire se dessine en voyant le mien, sourire que j'ai envie d'embrasser. J'essaye de ne pas trop loucher sur la tentation puis, nos iris se croisent et mon deuxième écouteur se fraye un chemin entre les mèches bouclés de Yanis, atterrissant dans le creux de son oreille.

— Ça va ? me demande-t-il.

Je hoche doucement de la tête avant de venir attraper ses doigts congelés avec les miens. Il aime notre geste discret puis de toute manière, personne peut nous voir comme ça...

— Mmm. Ça va.
— Alors... Tu voulais me parler de quoi ?

Je l'entends à travers le faible son que j'ai mit, ne me concentrant pas vraiment sur la musique. À vrai dire, je préfère le ton qu'émet sa voix.

— Ah, non... J'voulais juste que tu te dépêches.
— ... T'es sérieux, Romain ?
— Bah... je rajoute sous la mine qu'il me tire. Ouais. Tu mets toujours trois ans à dire au revoir à Mathis et aux autres, wesh.

Je manque de lâcher un soupir, ma visage se tournant vers la vitre du bus. Je ne lâche pas pour autant notre contact, mes doigts ne voulant surtout pas décrocher des siens. Pourquoi je réagis comme ça ? Je vais mettre ça sur la cause de cette journée, honnêtement, je pète pas la forme depuis ce matin et je vais pas en reparler puisque je l'ai déjà expliqué. Mais ça me gave. Je me demande si Yanis y pense aussi souvent que moi, ou s'il prend ça moins au sérieux.

— Je mets pas trois ans... Puis je pourrais dire la même chose pour toi et tes potes.

Je ne tiens pas plus de quelques secondes pour lui refaire face. Je sais... Je sais.

— Ouais... Non, mais. Oublie c'que j'ai dit. C'était con de dire ça.
— T'es sûr que ça va vraiment, Romain ?

Sa question reste en suspens. Son visage affiche désormais une mine plus sévère, Yanis venant ôter l'écouteur de son oreille comme pour me donner son attention toute entière.

— Je sais pas... On dirait pas.
— Si, ça va. C'est juste... J'veux pas rentrer chez moi.

Le garçon aux boucles me regarde longuement, j'arrive à ressentir ses yeux se promener sur le profil de mon faciès bien que je sois concentré maintenant sur le paysage extérieur. Le bus a enfin démarré, son trajet nous rapprochant peu à peu de nos domiciles.

— J'comprends, souffle-t-il.

Ouais. Il comprend. De toute façon, Yanis est le seul qui sait tout. Je lui ai raconté comment ça se passe à la maison. J'en ai marre de cette situation, j'ai l'impression de me retrouver face à un mur. Je déteste Andrea. Franchement, il en faut beaucoup pour que je puisse ressentir ce genre de sentiment envers une personne. Sincèrement. Mais ce qu'il a fait, c'était beaucoup trop. En soit c'est pas son action même, c'est surtout ce que ça a engendré derrière. Il le sait, ou peut-être pas mais... Il a tout gâché. Enfin bref, je devrais arrêter d'y penser ne serait-ce qu'une seconde mais c'est plus fort que moi. Je sens tout d'un coup une pression sur moi, Yanis s'étant laissant tomber contre mon corps. Je ressers un peu plus ses doigts avec les miens, les réchauffant alors. Au moins, lui il est avec moi. Je veux dire, c'est tout ce qui compte en ce moment même.

J'ai envie de rester avec lui, aujourd'hui. C'est pourquoi on descend au même arrêt et il s'en doutait. Sur le chemin pour aller chez lui, je zappe totalement l'idée que je me retrouverai bientôt avec ses parents et son petit frère, comme la dernière fois. Honnêtement, j'aurai préféré qu'on soit tout les deux mais... Voilà.

— Oh, bonjour les garçons !

Une voix accueillante nous salue. Je reconnais Myriam, la mère de Yanis. Elle est vêtue d'une longue robe de maison de couleur bleutée et ses cheveux noirs ainsi que bouclés sont attachés en une basse queue de cheval. Derrière elle se trouve Noa, caché, qui s'est réfugié comme s'il ne me connaissait pas... Je rêve. Ça me fait directement sourire quand j'aperçois sa tête dépasser tandis que le bronzé attrape mon sac pour le déposer par terre, à l'entrée.

— Noa, tu vas dire bonjour à ton frère et son ami ?
— Il est timide, je souris et Myriam hausse les sourcils en hochant vivement de la tête.
— Ah, ça ! Timide seulement quand il en a envie !

C'est un gosse quoi. En vrai, j'crois que j'aurai bien aimé avoir un petit frère. Même si mon statut de fils unique ne me dérange pas, je sais pas, ça me plairait bien. Par contre plus jeune que moi, comme ça je le protège du monde et surtout de ma mère qui n'y comprend rien.

— Venez, je vous prépare du jus d'orange maison.

Et il y a que ça de vrai. Je suis les pas de Yanis qui s'aventure dans la cuisine, prenant place sur une des chaises de la table à manger. Je m'installe également, ne pouvant m'empêcher de faire des signes et des coups d'oeil à Noa qui ne veut toujours pas me dire bonjour. Wesh... Impoli, va.

— Tenez, servez-vous ! Noa, toi aussi mon chéri.

Devant nous se présente une grande assiette avec des biscuits en tout genre. Je ne me gêne pas pour venir en choper un, à la myrtille. Je frôle les doigts de Yanis qui voulait prendre celui que j'avais dans le viseur et lui sourit, un air vainqueur au visage. Il fallait être plus rapide.

— N-non... Je veux pas, j'ai pas faim ! chouine subitement le petit frère de Yanis, faisant soupirer ce dernier.
— Mais tu voulais manger, plus tôt ! renchérit Myriam, désespérée en le voyant s'agiter. Bon, d'accord, d'accord, c'est bon aller ! File. Oh là là...

Je lance un regard au bronzé, ce dernier mâchant tranquillement une des sucreries en scrutant quelque chose que j'ignore sur son téléphone portable. Hé, ce jus d'orange... ! Une pépite. Pourquoi tout est trop bon, ici ? Je suis sûr que c'est des biscuits fait maison en plus, franchement, je fais une remarque positive sur le goût de ces derniers et Myriam me remercie, m'indiquant qu'elle les a préparé un peu plus tôt. Grave réussi.

— Alors, ça s'est bien passé vos cours aujourd'hui ? nous demande-t-elle suite à ça, se préparant un café.
— Mmm.
— Comment ça, mmm ?
— Ça s'est passé normal m'man, que veux-tu que je te dise...

Yanis répond d'un ton las, en vérité, j'aurai dit la même. Cette journée était un désastre total, j'avais limite envie de suivre Kévin ce matin quand il s'est barré mais bon. J'allais encore ajouter une dispute de plus sur le tas avec ma mère alors, j'ai vite laisser tomber l'idée.

— Bon, si tu le dis alors !

Myriam me lance un regard interrogateur avant de hausser les épaules. Je lui souris puis, ma tête se retourne vers Yanis. C'est gênant un peu. Je sais plus quoi dire. Heureusement sa mère comprend rapidement et se met à la poursuite de Noa qui s'est évadé je ne sais où. Sûrement devant la télévision vu que j'entends un fond de dessin animé.

— Tu... On monte ? me propose-t-il après m'être essuyé les mains.

Pourquoi il bégaie ? C'est pas comme si c'était la première fois que je découvrais sa piaule, hein... Je retiens de faire une remarque puis le suit à l'étage. On recroise de nouveau la mère de Yanis dans le salon, assise avec son fils. Au passage, elle nous demande si on a besoin d'autre chose et on répond que non. Franchement, elle est si gentille. Je l'adore.

Dans sa chambre, tout est rangé ou presque. Quelques trucs traînent par-ci par-là mais ce n'est pas dérangeant. Je ris légèrement lorsque je le vois se laisser tomber sur son matelas, son corps rebondissant un petit peu suite à ce geste. Ne me donnes pas tes idées. Je vois ça comme une invitation, limite.

Je fais quelques pas dans cette pièce, regardant vaguement les posters qui décore les murs puis, sans qu'il s'y attende, je me jette sur son petit lit qui grince suite à mon arrivée. Rapidement, je me retrouve quasiment au dessus de son corps, mon torse le surplombant d'une certaine façon.

Zut, je suis tombé.

— Wesh, tu vas casser le lit ou quoi... lâche-t-il avant de lever les yeux sur moi.

Mon doigt s'échoue sur le dessous de son menton, le faisant se lever en ma direction. Ouais. Comme ça, je peux mieux voir les détails de son faciès. Ses yeux sont rieurs et sa bouche très attirante. Nos paroles deviennent chuchotements, ma voix étant plus douce, parallèlement à mes gestes.

— C'est autre chose que j'veux casser, pour faire dans la sincérité.
— Euh... souffle le garçon, prenant un air gêné.
— ... J'rigole, hein.

Comment ne pas l'embêter, sérieusement. Je veux le croquer. Non... Plus que ça. Je veux le manger. Il me fait littéralement penser à autre chose, c'est comme si la porte de sa chambre avait fermé devant elle les problèmes qui se trouvaient dans ma tête en leur mettant un gros stop. Je sais pas... Je me sens juste bien, seulement avec lui.

— Tu m'as manqué... je chuchote, mon nez partant en expédition dans le creux de son cou.

Je ressens sa peau matte frisonner sous mon geste. C'est dingue comment de simples démonstrations comme celles ci arrivent à lui provoquer cette vague de sensation. Ça me fait sourire dans un sens, je comprends que tout ça lui plaît encore et toujours. C'est ce que je veux, c'est ce qu'il faut.

— Beaucoup... je continue avant de plonger mon regard dans le sien.

Et il le détourne instantanément. Je l'en empêche, je veux qu'il me regarde et qu'il dise que lui aussi. C'est pas si compliqué puis... J'ai envie d'entendre ces mots. Ses mots. Alors qu'il le fasse.

— Hé, mais respire.
— ... J'inspire. Shakespeare.

C'est nul mais sa tête me fume. Je finis par céder, mes lèvres venant se déposer doucement dans le coin des siennes. Tiens. J'veux déraper, glisser, je désire même mais... Ma réponse s'échoue contre elles à défaut d'autre chose.

— Ça te gêne ?

Je lui pose la question en connaissant pertinemment la réponse. Je suis juste... Relou, ouais. J'aime l'embêter mais est-ce que c'est encore un secret ?

— Hmm...
— Alors ?

Cette fois-ci, je l'embrasse avant même de recevoir une certaine réponse. Je suis accro. Il aime ça puisque ses lèvres suivent immédiatement le mouvement qu'impose les miennes. Mon nez s'appuie contre le sien et ma bouche vient tout d'abord caresser sa jumelle avant de s'en approprier dans tous les sens du terme, mon action se faisant beaucoup plus fougueuse, beaucoup plus intense, plus dense.

C'est comme si en même pas deux secondes tout étant monté d'un cran, dans une agitation. Mes doigts, entreprenants, viennent se faufiler à travers le sweat sombre qu'il porte. Ce truc me dérange. Yanis soupire un peu plus et ça par contre, ça me plaît. J'aime l'entendre. Qu'il continue. Ça me fait quelque chose à la tête, ça me prend, ça m'alourdit fiévreusement. Rien qu'en caressant le haut de son corps qui me tente même à travers ses tissus de vêtement... C'est... Merde. Je le veux tout autant qu'il me veut. Ça ne devrait qu'être qu'un bisou innocent, chaste puis seulement... Là, j'ai l'impression que c'est lui qui dérape et qui m'entraîne dans sa longue chute.

— Hey...

Je lâche doucement, d'un simple murmure lorsque nos lèvres prennent le temps de se séparer pour que nos respirations veulent retrouver un rythme à peu près normal. C'est un bel échec puisque... Elles reprennent, chacune d'elles voulant avoir ce dessus. Les mèches de Yanis chatouillent la peau de mon front et ses mains, qui divaguent sur moi là... Hé, il va me rendre fou par contre à me toucher là où il ne faut pas. De toute manière, c'est pas comme si je voulais l'en empêcher car j'ai tout aussi envie qu'il le fasse. Même encore plus, que ce soit encore plus... Terrible.

— Plus tout aussi gêné à ce que j'vois...

Je soupire plus pour moi que pour lui. En effet. Ses mains s'aventurent d'une manière un peu périlleuse à travers le bouton de mon jean. Je ne pensais pas qu'il allait s'imposer de lui-même et... J'vais pas mytho, ça me plaît grave. Où est mon Yanis qui bégayait il y a même pas cinq minutes ? Je le recherche... Ou pas.

— Qu'est ce que tu veux faire...? je questionne doucement, le garçon semblant se perdre dans ses pensées les plus profondes.

Bien évidemment, il ne me répond pas. Évidemment. Il préfère acter plutôt que de parler et ce n'est pas pour me déplaire. Il a le don de me faire aimer tout ce qu'il entreprend, ses actions puis... Mon bas-ventre me tort d'une certaine façon, ayant senti la pression qui s'effectue lorsque mon jean se desserre. Je relève immédiatement son faciès pour le regarder. Son regard, mais... Il pourrait me donner envie de le... Il joue trop avec moi, à faire ça. Putain, Yanis. Je sais très bien que ce que tu t'apprêtes à faire. Alors. Je te comprends et c'est pour ça que j'vais t'aider...

D'une pensée commune, le garçon m'échappe pour venir bondir sur mes cuisses. J'essaye de me positionner plus correction sur ce matelas, merde, c'est vrai que c'est juste-juste pour nous deux... Pas très pratique, je note pour plus tard. Bref. La vue qu'il m'offre est exaltante. J'aurai préféré avec moins d'habits mais honnêtement, l'avoir de cette manière sur mon pantalon à moitié défait... Ça m'excite plus qu'autre chose. J'oublie tout à ce moment précis. J'oublie le fait d'être chez lui, avec sa famille en bas, là, j'en ai plus rien à foutre. C'est lui seul qui compte et... Cette façon qu'il a de me regarder. Innocent, tu parles. Il cache bien son jeu en tout cas. Il a bien conscience de l'effet qu'il me fait, il le sait même très bien. Rebelote. Ses caressent reprennent et elles suffisent amplement pour me déformer. Ouais. Là où il faut. Il se décale un peu plus sur mes jambes, ses mains plus petites que les miennes passant furtivement sur la peau de mon torse. Moi aussi, j'ai des frissons.

Des frissons divins, et mortels. J'aime cette façon qu'il a de faire, cette façon qu'il emploie pour débuter les choses plus sérieuses. Yanis fait durer le truc, fait accroître crescendo ce désir commun qu'on éprouve l'un pour l'autre. C'est alors qu'il se penche outrageusement sur moi. Putain de merde. Sa bouche vient se déposer contre mon ventre, sa langue traçant les lignes de mes légers abdominaux. Seigneur... Ses derniers se contractent sous l'effet que ça me procure, j'ai subitement envie de plus. De beaucoup plus. Il me cherche, et il me tente. Il me cherche, et il me trouve. Je n'ose pas lui jeter un regard, mes paupières préférant se fermer pour ressentir au mieux le tsunami qui traverse mon épiderme. C'est bon... J'aime beaucoup là où il m'embrasse, c'est comme s'il avait mit le feu à cet endroit précis. Ça brûle, ça flambe d'une façon risquée. Je retiens un gémissement qui me prend de court lorsque ses doigts agissent plus bas. J'veux dire, sur mon caleçon. De toute façon, j'étais déjà légèrement réveillé vis à vis de la tournure de choses. J'vais pas le cacher mais je rêve de ce genre d'intimité avec lui genre... Tout le temps. Je suis fou. Affecté. Et quand j'vois qu'aujourd'hui on est sur la même longueur d'onde, jouant tous les deux contre le même camp...

— Vas-y, regarde-moi... je lâche entre deux soupirs.

Mes yeux se sont rouverts. J'attrape son menton qui se retrouve au dessus de ma bosse de plaisir, clairement, je peux mourir en paix après ça. J'aurai pas pensé que ça finirait de cette façon, en passant la porte de sa piaule. Finalement, j'ai bien fait de faire ce détour... Et son regard noisette me le fait prouver davantage. Je vois bien qu'il en a envie aussi. Je le sais, je le vois à la façon dont il me reluque. Putain, moi qui disait plus tôt que j'avais envie de le manger. En fait... C'était simplement tout l'inverse. Yanis, t'es... J'ai pas les mots.

Je le laisse reprendre, abandonnant mon toucher sur lui. Là, c'est comme si tout s'accélère et que tout commence vraiment. Maintenant. Je sens que mon jean s'abaisse, me quittant un peu à peu. Mon sous vêtement, également. Bye. Il reçoit le même sort, la même action. Je me retrouve, d'une façon peu gênante d'un certain point de vue, devant lui. Mais Yanis réussit à me faire ignorer cette pensée. Il le réussit à merveille. Il se replace d'une façon rapide sur mes cuisses tandis que sa main m'enroule entièrement. Directement, l'effet de la paume de sa main sur moi me fout une avalanche de sensation. C'est instantané. Merde, c'est trop bon. Rien que ça, c'est... Je lâche un soupir, puis un deuxième. Un troisième, au point où on en est. Je laisse tomber ma tête sur le coussin derrière moi, appuyé contre la tête de lit. Pour la première fois, je me retrouve soumis face aux gestes de Yanis. Je ne pensais pas ça... Je ne pensais pas ça. Ses doigts savent particulièrement bien s'agiter, caresser, découvrir cette partie de mon corps dont il possède l'exclusivité complète. Tantôt rapides, tantôt plus lents... Des vas et viens suivant un rythme qu'il décide à la perfection. C'est comme s'il savait sur quel note il fallait jouer. Mais décidément, ce n'était que le début de sa musique.

Lorsque je ressens cette texture humide et glissante s'échouer le long de mon intimité, je décide d'ouvrir un œil. De là, mon corps se redresse pour se retrouver à moitié assis, à moitié allongé. C'est trop, par contre. Mes lèvres se font victimiser sous la vue que m'offre Yanis. Un petit filet de bave mouille ses lèvres qui me tentent d'ici. Mais actuellement, elles ne se sont pas faites belles pour les miennes. Encore mieux.

— Tu vas me rendre fou...

Et c'est son but, c'est certain. Petit chaton a grandit, en quelques minutes seulement je le retrouve dans cette position subjective, entre mes cuisses, là où est sa place à vrai dire. Instinctivement, mes doigts viennent se glisser entre les boucles marrons de ses cheveux et lorsque je les empoigne, un gémissement ne se retient pas pour passer la barrière de sa bouche. Là, tout s'accélère en moi. Je lui fait un signe de tête qu'il comprend très bien, signe qui veut dire qu'il peut entreprendre tout ce qu'il désire. Il peut faire tout ce qu'il veut de moi. Je m'offre entièrement à lui, qu'il le sache. Je me retrouve à me prendre en main, décidant de l'accompagner clairement dans ses actions. Je mords l'intérieur de ma joue lorsque je connais enfin la sensation que ça fait d'être à l'intérieur de sa bouche. Là, j'ai chaud. Encore plus, c'est comme si les degré étaient montés d'une façon inconcevable, comme si on était coincé dans une pleine canicule. Fait chier... J'accompagne les mouvements qu'émet sa tête lorsqu'il commence à s'activer sur ce qui fait de moi un mec. Tout est multiplié fois mille, des sensations prennent possession de mon corps, de moi, de mon âme tout entière sans pouvoir les expliquer ou bien les citer par un nom. Je n'arrive plus à penser. Tout devient flou, mes yeux se ferment pour profiter de ce que m'offre Yanis. Il est maladroit, un peu... Je vais pas me répéter en disant que c'est ce qui me plaît mais... Ouais, putain. C'est ça qui me plaît. Cette naïveté. Cette façon qu'il a de m'offrir imprudemment sa bouche, à ses risques, ses lèvres se coinçant et m'agrippant, à ses périls, remontant puis redescendant, ce mélange d'humidité et de moiteur suffisent pour me faire râler en abondance.

Je ne retiens pas mes injures. C'est bon et ça, d'une façon qui pourrait être interdite. C'est l'unique coupable. C'est lui. Je sens que s'il continue, il risque de subir certaines conséquences salissantes et fâcheuses... Non pas que je n'aimerai pas qu'il termine son œuvre de cette façon pervertie mais... Je le préviens dans un râlement sortant de ma gorge. En parlant de gorge... Je découvre la sienne, cavité et abîme qui ne se contente pas que d'une seule visite. Puis c'est comme si c'était ça, que c'était elle la goutte d'eau qui faisait déborder le vase, sage façon de dire que je neige. De là, je lui ordonne presque de se reculer. De s'éloigner de quelques millimètres. Il ne le fait pas immédiatement ce qui aggrave ma venue et mon état explose, là, voulant me faire silencieux, entre les quatre murs de la chambre de Yanis. C'est... Dans des soupirs frénétiques, je dessine un peu sur ses lèvres puis ses joues rosées. Je ne le fais pas exprès, ou alors un peu. Son faciès me renvoie cette mine angélique que j'aime tant voir sur son visage, cette mine qui fait genre... Qu'il n'a rien fait. Démon. C'est beaucoup trop pour moi lorsque le bout de ses doigts s'en empreigne. Non... Et merde. Trop tard, façon. Je le laisse goûter ce qu'il a produit, indirectement, le voulant quand même au plus profond de moi. On s'en nettoie rapidement tous les deux après ça avant d'en vouloir encore.

J'agrippe ses cuisses pour le faire monter sur moi. Là, ses fesses me butte. C'est ce que je voulais ressentir. Putain, ça pourrait me reprendre encore une fois. Mais clairement à l'instant T, c'est lui qui a le plus de contrôle sur ma personne. Je suis faible face à tout ce qu'il m'a procuré et ce qu'il me procure encore. Mes lèvres essayent de reprendre un minimum le dessus avec les siennes. Ah, sérieux... Pourquoi ?

— J'ai envie de toi, je lâche lourdement.

Je ressens ses jambes se resserrer, cette pression qu'il émet pour me ressentir encore plus en bas. Bouges pas... Son visage est rouge suite à ce que je viens de lui dire. C'est alors qu'il me chuchote après ces quelques minutes ou sa parole se voulait absente, d'un ton excité.

— Moi aussi...
— Fait chier, qu'on soit pas tout seul...
— Mmm. C'est vrai...

Bon, faut que je reprenne mon calme mais c'est trop compliqué. Surtout avec Yanis toujours sur moi, franchement, c'est pas ça qui va m'aider. Sauf que... Il n'a pas l'air de vouloir me quitter et la tâche s'avère plus complexe que prévue. Merde...

— Aller, je lâche à contre-cœur.

Quand il décide de reposer sa bouche contre la mienne, c'est comme s'il effaçait mes pensées de plus tôt. Comment je suis censé résister à tout ça de toute manière. Et quand il me quémande sur un ton tel que...

— Non... Encore un peu.

Impossible de lui refuser quoi que soit, surtout après ce qu'il m'a fait. Je sais très bien qu'on devrait en arrêter là mais au fond de moi, au fond de nous, personne ici présent n'a envie que tout se stoppe. Alors, je réponds à tous les baisers qu'il m'offre. Cette ambiance dans sa chambre... Je ne saurai la décrire. Sa langue se fraye un chemin pour pouvoir caresser la mienne. Furtivement, simplement. C'est doux, et rapide à la fois. Une danse s'en mêle, valse qui ne souhaite prendre fin bien que nos respirations nous l'implorent. Je touche son corps. D'un geste, je décide de lui enlever son sweat et... Il fait pareil avec le mien. Je veux le voir. Il louche sur mon torse mais je ne lui laisse pas vraiment le temps puisque je m'attaque au sien. Rapidement, il bascule. Zut, encore tombé. Cette fois-ci, j'ai encore fait exprès. Il se retrouve sur le dos, à l'envers dans son lit. Ses cheveux s'éparpillent dans tous les sens et je le trouve magnifique. De manière générale, ce mec est magnifique. Mais dans cette situation encore plus. C'est à moi, tout ce que mes yeux scrutent, tout, c'est juste à moi.

Je le consomme sans aucune modération. Mes lèvres s'échouent contre ses boutons de chairs. J'en fait ma proie, je les attaque et ça a le don de le faire chanter, à le faire gémir tandis que ses sons se mélangent avec les soupirs de ma part. Le corps de Yanis est frêle, bien que developpé. Mais un peu moins que le mien. J'aime son corps, ce que je vois. Ce que je désire. J'aimerai toujours, je pense. Tout ça est comme fait pour le plaire. Et ça, il le sait. 

— Romain...

La façon dont il susurre mon prénom... C'est dangereux et ça par contre, il ne le sait pas. Je tire sur les ficelles de son jogging avant de venir le lui retirer. Il va bientôt être dans la tenue d'Adam si ça continue mais... C'est pas comme si ce n'était pas le but recherché.

— Quoi... ? je lui lance alors, le voyant s'être stoppé dans ses actions.

Je me redresse légèrement, pour lui faire face un peu. Son regard se perd sur ce qu'il voit, c'est à dire, plus mon torse que mon visage en lui-même. Je hausse un sourcil en sa direction avant de sourire, reprenant plus calmement.

— On arrête, sinon...

Je pense que j'ai vu juste. Moi non plus, je ne suis pas à l'aise à l'idée d'en faire encore plus avec lui en sachant pertinemment ce qu'il se passe au rez-de-chaussée. Surtout que là, tellement j'en avais envie, je n'étais pas prêt de m'arrêter simplement à quelques baisers mouillés et la gâterie que m'a offert Yanis. Je le libère alors, me relevant pour le laisser s'enfuir. Enfin... C'est pas comme s'il se précipitait pour remettre ses habits. Là, il me regarde simplement avant de se rapprocher de moi, à nouveau. Bon...

— Tu sais... je commence avant de lui lancer un regard pervers. Tu as de la chance, bizarrement.
— Pourquoi ? répond le bronzé d'un ton qui se veut innocent.
— Et bien...

Ma bouche se rapproche volontaire de son oreille, le son de ma voix résonnant à travers celle ci, voulant lui provoquer ainsi une avalanche de frisson.

— J'ai pas pu casser ce que j'avais en ma possession...

Je parle bien évidemment de ses petites fesses. Elles m'ont narguées, aujourd'hui. Mais pas que, hein... Tout le temps, quand je le vois de dos. Il ne sait pas quel danger il court quand je suis derrière lui. Jamais. Ses joues reprennent immédiatement une couleur tomate et ça m'amuse. J'attrape celle de gauche, venant lui attirer le visage pour déposer un simple baiser sur la ligne de sa mâchoire.

— T'sais pas l'effet que tu me fais, sale gosse.

Mes paroles défilent sans que je puisse les contrôler. Honnêtement, j'suis dans un tout autre mood. C'est comme si après tout ce qu'on avait fait, c'était plus simple d'exprimer mes désirs, n'importe lesquels.

— Non, je sais pas...
— Si tu sais, je réponds comme si c'était une évidence.
— Peut-être un peu...
— Moi, j't'en fait ?

Je le prends de court à défaut de ne rien prendre du tout. Je ne le vois pas puisque mon faciès explore gentiment son cou quelque peu humide mais je devine rapidement l'expression de son visage. 

— Romain, c'est vraiment des questions...
— Mais... Même après m'avoir su—
— T'sais, j'ai compris, par contre ... ! me coupe-t-il comme pour ne pas connaître la fin de ma réponse.

Ben ouais, j'ai raison. Je crois que je commence à retrouver mon Yanis angélique. Il m'avait manqué, je me demandais quand il allait refaire surface. Un soupir s'échappe de mes lèvres puis je m'en sépare à contre coeur. J'affiche une mine triste, regardant l'horizon que renvoie sa fenêtre derrière lui. J'ai envie de rester ici, ce soir... Mais, je sais pas. 

— Dis... J'peux rester ce soir tu penses ou ça va déranger tes parents ? je lui demande alors.

Et son hochement de la tête négatif me rassure. De toute façon... Ils sont adorables ces darons, je pense qu'ils s'en fichent. Puis quand on sort de sa chambre pour prévenir Myriam — on s'est habillé, par contre — elle est ravie que je puisse passer la nuit ici. Je vais saluer son père qui est rentré du travail et le repas est servi dans la joie. Bien évidemment, elle nous a appelé une heure avant et entre temps, on est allé voir son petit frère Noa dans le salon. Ce dernier n'était désormais plus qu'une pile électrique. Il m'a fatigué, wa, comment un petit corps comme ça peut contenir autant d'énergie. On a joué avec lui à un jeu de société, putain, ça m'a rappelé des anciens souvenirs de quand j'étais en primaire tout ça. Bon après, on a bien évidemment joué sous nos règles à nous et son petit frère mais... C'est un arnaqueur, il nous sortait des raisons qui ne venaient de nulle part juste pour justifier qu'il gagnait. C'est pas comme si on faisait pas exprès aussi, pour lui faire plaisir... Inconsciemment, tout ça me remontait le moral.

Après avoir mangé, on est finalement monté en haut. Je laisse Yanis chercher dans ses placards pour mes vêtements tandis que je regarde les notifications sur mon téléphone portable. Ma mère, bien évidemment... Qui d'autre ? Elle a tenté de m'appeler deux fois mais j'étais sur muet. Puis près, elle m'a envoyé des messages que je lis rapidement.

Maman 👺 19:23
Tu es ou ?

Maman 👺 19:50
Tu es avec yanis ?

Maman 👺 19:56
Réponds moi

Maman 👺 20:23
Je m'inquiète, dis moi seulement si tu passes la nuit en sécurité

Je soupire. Le bronzé le remarque après m'avoir jeté des habits un peu trop grand pour lui. En regardant rapidement... Mais même dans ceux-là, j'vais être un peu saucissonné. 

Romain, 20:48
Je ne rentre pas à la maison ce soir, et oui je suis en sécurité

Voilà, ça devait aller comme ça. Maintenant j'espère qu'elle ne va pas m'harceler.

— Tu peux enfiler ça, même si je pense que ça sera un peu serré pour toi mais j'ai pas...
— T'auras une raison de plus pour bien me mater.

J'insiste sur le mot « bien » avant de lui lancer un clin d'oeil, filant à la douche. Douche que je prends d'une manière rapide, je ne voulais pas trop en profiter puisque j'avais qu'une seule envie, me mettre dans un lit. Son lit. Quand je suis de retour, je souris en passant devant Yanis qui me reluque sans aucune indiscrétion.

Le tee-shirt qu'il m'a donné moule à la perfection mon torse et le jogging... Faut juste pas que je bande, quoi. 

— Tu apprécies la vue ou c'est comment ? Va te doucher, tu vas tout inonder là.

Yanis grommelle quelque chose d'incompréhensible avant de s'en aller. Trop drôle, lui. Je me pose sur son lit, décidant d'allumer Netflix sur sa télé. Directement, je tombe sur un anime qu'il était déjà en train de regarder sur l'application, Hunter x Hunter. Je connais, j'avais déjà regardé il y a longtemps. Mais j'crois que ça va être notre programme, en fait. Je me perds sur les réseaux sociaux, remerciant indirectement ma mère de ne pas m'envoyer d'autres messages tout attendant le retour de Yanis. Quand il arrive, je souris un peu. Il est mignon, avec ses quelques boucles mouillées.

— Ah, t'es déjà installé...
— Viens.

Je tapote sa place, bien qu'on va devoir se serrer dans ce lit... Lorsqu'il s'allonge près de moi, je ne me retiens pas pour venir sentir son gel douche. Le même que d'habitude. D'ailleurs, je lui en ai emprunté. J'aime beaucoup trop. Mais bon. Ça lui va mieux à lui qu'à moi.

— On regarde Hunter ?

Je hoche de la tête et ça le rend plutôt content. Il m'explique que ça fait la troisième qu'il regarde, non mais j'hallucine. Déjà cet anime est grave long, je ne sais pas comment il fait. Après Yanis, c'est un fan donc je peux comprendre. Il est adorable quand il me raconte des histoires comme ça. J'essaye ne de pas me perdre dans sa contemplation mais c'est souvent compliqué.

Voir impossible.

La soirée se déroule sous des dizaines d'épisodes et je me rappelle parfois de certains moments. Je ne regarde pas l'heure à laquelle on s'endort, j'crois même que je m'assoupis avant lui. Je suis crevé, je n'ai pas assez dormi la nuit dernière. Avec lui, c'est comme si c'était beaucoup plus facile. Une chose est sûre, c'est que je ne risque pas de rentrer chez moi le lendemain. Myriam nous a fait un superbe petit déjeuner au réveil. Elle est parfaite ou c'est comment ? J'ai la gueule d'un mec qui a bien dormi par contre, j'ai le teint frais et je me sens bien.

Est-ce parce que j'ai eu la meilleure peluche au monde ? Mmm, possible tout ça. Plutôt docile en plus. J'ai décidé. Ce week-end sera complètement dédié à Yanis, et à nous. On ira dehors, voir des trucs, faire des trucs. Je veux prendre ces deux jours pour nous deux. Mais pour l'instant, laissez moi me concentrer sur les pancakes de Myriam. Un délice avec une ambiance à table très différente de ma maison, comme chaque matin. Ça va peut-être paraître bizarre mais à ce moment là que je me dis que c'est ici que je me sens bien, que je me sens moi.

Avec Yanis, vivant tout ce quotidien d'un naturel sans nom.

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