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Faire genre.

Allongé à plat ventre sur mon lit, Bulle s'amuse à sauter sur mes jambes que je balance de droite à gauche. Elle me fait chier.

Je râle lorsque ses dents et ses griffes pincent ma peau à travers mon jogging, mes doigts continuant tout de même à pianoter sur le clavier de mon ordinateur. Aïe ! J'appuie sur le bouton Enregistrer et m'empresse d'envoyer le devoir à la prof d'anglais en soupirant. Étant donné mon retard, elle a accepté que je le rende ce soir dernier délai ce qui est plutôt cool.

— Waa. Tu m'as fait mal, grosse folle.

Je ferme l'écran de mon ordinateur portable d'un geste brusque, mon téléphone se trouvant entre mes doigts. Je le tourne rapidement et m'empresse de faire une photo de mes jambes ainsi que de Bulle qui s'attaque toujours à ces dernières. Elle se fatigue à vouloir m'agresser. Puis rapidement, je l'envoie à mon dernier contact. Sa réponse ne tarde pas du tout.

(MMS) Yanis, 20:56
La mienne est plus sage on dirait. Opale, dis salut

Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque je regarde la photo qu'il m'a envoyé. Trop mignon ! Le garçon tient un chat noir dans sa main et la photo a été prise devant un miroir.

C'est lorsque mes yeux examinent plus en détail que je reconnais le fameux téléphone de Yanis. Un iPhone 6. Ouais, putain. Puis il y a aussi ce pull qu'il portait aujourd'hui, ses mains, sa peau, c'est sûr que c'est lui. Il n'y a plus de doute à ce stade. Je me demande intérieurement s'il m'a reconnu ou s'il pourrait me reconnaître mais... Je ne pense pas. On ne s'est pas parlé aujourd'hui et ça m'étonnerait qu'il aurait capté comment j'étais fringué. Puis le vrai Yanis ne sait même pas que j'ai un chat. Je crois.

On parle énormément par message ces derniers temps comme si on se connaissait depuis un moment. Mais une fois en face, rien n'est pareil.

Tout est différent. C'est comme si on n'était que de simples connaissances, je sais pas.

J'ai de la conversation avec lui mais c'est pas comme si je m'adressais à Kévin ou à Léo. J'ai vraiment du mal avec ça. La chance que je rencontre Yanis sur ce genre de jeu était de... Aller, peut-être de 2% ? Et inversement pour lui. Moi même je me demande ce qu'il m'a prit pour que je joue à ça.

Perdu dans mes pensées, c'est après quelques secondes d'absentéisme que je réponds à l'appel de Vanessa. La sonnerie m'a fait sursauter, je m'y attendais pas. La voix de ma petite amie se diffuse alors dans mes écouteurs et je décide de me redresser pour me caler contre le dossier de mon lit, attrapant Bulle au passage pour la poser sur mon ventre. Reste sage, toi. Mes doigts jouent avec elle, même si je sais que c'est une mauvaise idée d'inciter aux chats d'attaquer les mains. Ses morsures me chatouillent.

Bébé... Je viens de rentrer, je me suis arrêtée avec les filles pour manger en ville... Je suis fatiguée ! Ah ! J'en peux plus.

Bulle attrape mon pouce entre ses deux pattes, laissant sa langue déraper dessus, son ronronnement résonnant contre mon torse.

— Mm... C'était bien ? Tu devrais te reposer au lieu d'enchaîner tes sorties le soir, je réponds, le micro de mes écouteurs proche de mes lèvres.
Oui, je sais... Mais je pouvais pas lâcher Samantha, son copain l'a quitté hier soir alors elle avait besoin de réconfort. Du coup on a organisé ce petit dîner avec Lana et on a discuté de tout et de n'importe quoi, tu sais.
— Ah ouais, merde... Force à elle.
Oui. Puis quand on était à table je me disais qu'il fallait qu'on se fasse un truc aussi... Ça fait longtemps puis tu me manques, Romain...

La voix de Vanessa se casse légèrement lorsqu'elle prononce mon prénom. Je me mords la lèvre tout en me calant un peu plus contre les coussins de mon lit, ma tête se penchant légèrement en arrière, mes yeux se baladant sur le plafond de ma chambre. Je n'aime pas l'entendre comme ça. Elle me manque aussi. Un peu. Et j'ai envie de la voir, j'ai envie de la voir tout comme elle a envie de me voir.

— Tu sais que c'est quand tu veux et quand tu peux, pour moi. Tu me manques, ça te le sais aussi. Alors prends pas cette voix parce qu'on se reverra bientôt.

Elle ne prend pas le temps de me répondre directement, je suppose qu'elle fait ses trucs ou qu'elle s'en est pas remise. Vanessa soupire doucement, elle doit être entrain de regarder le plafond comme moi actuellement, je sais comme elle est.

Mm. C'est chiant.
— Aller, sérieusement. Sois pas triste maintenant, hein.
Je vais essayer... Ça va faire une semaine qu'on s'est pas vu, j'ai compté.
— C'est bientôt les vacances, Vanessa. On peut encore tenir ces quatre derniers jours là, non ?

Notre appel dure encore quelques minutes, ma copine ayant décidé de mettre fin à la conversation car elle a encore du travail à faire. On s'est quitté sur des niaiseries, si les mecs voyaient comment je suis avec ma meuf... Faut pas croire, j'suis grave un sucre. Mais c'est pas de ma faute si je l'aime.

Avec tout ça, je n'ai pas prit le temps de répondre à Yanis. Honnêtement, je ne pense pas qu'il dort, j'espère pas trop.

Romain, 21:22
Ton chat est bcp trop mignon et j'aime trop son nom

(MMS) Romain, 21:23
Regarde elle dort 😴

Je sais pas si j'ai fait exprès de reprendre une photo pour me montrer, mais ce serait tellement incroyable qu'il capte que je suis LE Romain qu'il connaisse. Je me promène dans mes contacts et je trouve ça fou quand même que je n'avais pas déjà son numéro. Peut-être qu'il l'a changé, j'ai son ancien du collège je crois. Malgré ça, j'ai quand même ses réseaux sociaux et rien ne le lie avec ce numéro là. Bref.

Yanis, 21:25
Trop mignonne 🥰 Elle s'appelle comment ?

Romain, 21:25
Bulle 🫧

Romain, 21:25
Dont judge

Yanis, 21:26
Pourquoi ? C'est mignon Bulle...

Yanis, 21:26
Il y a beaucoup trop de fois mignon dans cette conversation, j'ai remarqué...

Je me retiens de lui dire qu'il l'est aussi mais ce serait bizarre. Je démarre ma playlist Spotify et je sais que je n'aurai pas dû, maintenant j'ai la flemme de me lever pour aller me doucher. C'est chiant !

J'sais pas pourquoi mais j'ai envie d'appeler Yanis, mon pouce me démange et veut appuyer sur le bouton dédié. Je mords doucement le fil de mon écouteur, ma tête calée entre deux gros coussins. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée et de toute façon, c'est sûr qu'il n'est pas prêt. Mentalement. Il va se gêner. On va se reconnaître directement puis je n'imagine pas pour le moment sa réaction...

Ce serait drôle.

Romain, 21:27
Parle moi de toi 1 peu

Mes doigts caressent le crâne de Bulle et son ronronnement reprend de plus belle.

Yanis, 21:28
Que veux-tu savoir sur moi ?

Romain, 21:28
Jsp moi

Romain, 21:28
Genre tu peux te décrire, me dire les choses que aimes, ce que tu fais à côté du lycée, ta date de naissance, des trucs du style nn?

Romain, 21:28
Jsp je propose mdrrr

Même si je sais que c'est Yanis, je ne peux m'empêcher de savoir jusqu'où il peut m'avouer des trucs, j'ai envie qu'il me parle de lui et que je sache des trucs que je ne savais pas avant. Un son de Columbine résonne dans mes écouteurs lorsque je reçois sa réponse.

Romain, 21:30
Mais si tu veux pas je comprendrais 😴

Yanis, 21:31
Ok, mais toi aussi alors. Sinon c'est nul

Romain, 21:31
T'es né quand ?

Il me répond que son anniversaire est en fin novembre. Puis lorsqu'il me dit que c'est le 20, les souvenirs des soirées de Yanis à cette date là me reviennent en tête. Ouais. Je me rappelle.

Alors, je lui réponds la mienne et sa réponse ne se fait pas attendre, encore une fois. Il est plutôt rapide ce soir.

Yanis, 21:33
Comme un ami à moi tiens

Yanis, 21:33
Enfin... "ami"... On ne parle pas vraiment des masses mais il est né à cette date lui aussi.

Yanis, 21:33
C'est là que je tilt qu'il a aussi ton prénom, haha

Tout ce que je me retiens de lui dire, il le dit. S'il savait. Je veux qu'il doute ! Je me retiens de lui envoyer ma gueule et qu'il finisse par prendre la fuite. En tout cas, ami est un grand mot pour lui.

Romain, 21:34
Ça se trouve je suis ton ami mdrrr 😏

— J'aimerai être un chat, Bulle. Tu sais. Ça m'éviterait de dire et d'envoyer des conneries sans réfléchir.

Romain, 21:34
En vrai je rigole

Romain, 21H34
Je lui ressemble ou pas ?

Je suis con. Et je suis sûr qu'il ne va pas savoir quoi répondre à ça mais, j'attends quand même.

Yanis, 21:35
Je sais pas... Pour ça, faudrait que tu me dises vaguement comment tu es

Romain, 21:35
T'as pas peur que je lui ressemble un peu trop d'ailleurs ?

Yanis, 21:35
Il y a très peu de chance je suppose ? Puis tu es différent de lui, tu t'exprimes différemment

Ouais, parce que j'suis tellement différent quand j'suis au lycée. Je pense que tout le monde essaye de s'adapter aux autres, surtout quand on est à l'école, par exemple. Une fois seul, ce n'est plus la même chose. Et surtout derrière un écran.

Romain, 21:37
Mes cheveux partent dans tous les sens. Je suis blond bizarre qui tire vers le chatain. Yeux marrons

Romain, 21:37
1m80

Romain, 21:41
Toujours là ?

J'ai envie de rire, s'il capte pas là j'comprends pas. Ou alors, il ferait sûrement semblant. Je n'attends pas plus longtemps une réponse et me dirige vers la douche.

Une serviette sur les épaules, je ressors de la pièce en me dirigeant vers la chambre. Entre temps, Bulle a pu sortir et me voici tout seul. Elle est nulle. Je frotte d'un geste énergique mes cheveux afin de les sécher ce qui se arrive très vite. Mon portable affiche deux notifications. Celle de Yanis me surprend et j'ouvre d'abord le message de Vanessa. Elle me souhaite bonne nuit et je le lui rends.

Yanis, 21:50
Oui pardon, je suis là

Yanis, 21h50
Tu veux savoir comment je suis moi ?

Romain, 21:55
Oui

Je m'empresse de rejoindre mes draps, laissant la petite lampe allumée sur ma table de nuit. Pour le coup, je n'arrive pas vraiment à savoir à quoi il pense. Un bâillement passe la barrière de mes lèvres et je me demande pourquoi j'suis autant fatigué alors qu'il est méga tôt. Putain, j'ai pas envie d'aller en cours demain.

Yanis, 21:57
J'ai les cheveux noirs, bouclés. J'ai les yeux marrons comme toi. J'suis mat de peau et je mesure 1m75. Tu me dépasses... 😒

J'ai envie de faire un commentaire mais je me retiens. C'est sous quelques derniers messages que je le laisse et lui souhaite une douce nuit.

Yanis.

En vérité, j'ai du mal à trouver le sommeil et je ne cesse de penser à demain, comment ça va se passer ou est-ce qu'il a capté un truc ou pas. Au fond de moi, je l'espère.

La matinée du jour suivant passe tranquillement. Une évaluation de musculation nous attendait en sport et il faut dire que j'ai essayé de me donner à fond pour avoir une bonne note. Une fois dans les vestiaires, je m'empresse d'enlever mon haut Nike ainsi que mon short assorti afin d'enfiler mes vêtements propres. L'odeur des déodorants à 10 balles se mélangent dans le petit vestiaire et je me dépêche de sortir, toussotant légèrement.

— Oh merde, c'est toxique dedans !

Je rejoins Léo rapidement, ce dernier jouant à un jeu sur son portable. Quand il m'aperçoit, il me lance un signe de tête.

— On va en quoi après ? je lance, attrapant mon sachet de tabac de la poche de mon Eastpak.
— Histoire...
— Hé ! Les gars, attendez moi.

Kévin nous rejoint bien vite, ramenant l'odeur des vestiaires avec lui.

— T'as qu'à te bouger, non.
— Y en a un qui est pressé de voir le vieux, ou quoi !

Il s'est carrément aspergé de parfum mais bon, on lui en veut pas trop. Je soupire suite à sa réplique, comme si j'adorais particulièrement notre professeur.

La sonnerie s'élève, encore une fois. Les élèves sortent peu à peu des différentes sorties du bâtiment tandis qu'on se dirige vers le portail du bahut, arrivant dans les premiers puisque le gymnase de sport se trouve à l'extérieur du lycée. Je ferme le fermeture de mon gilet, l'air frais traversant mon haut fin. J'ai froid, maintenant.

J'crois que j'vais devoir investir dans une nouvelle veste prochainement. Notre groupe finit par s'agrandir peu à peu, Cassandre ainsi que Bastien ne pouvant s'empêcher de nous rejoindre. Ils commencent à traîner de plus en plus avec nous, au plus grand bonheur de Kévin. Ironiquement. J'crois qu'il n'apprécie pas trop la gothique et cette dernière en a rien à faire. On va dire que ce n'est pas ça qui va l'empêcher de rester avec nous.

Comme d'habitude, on fume tranquillement sauf Bastien qui lui, à le nez dans son manuel d'histoire. Léo, peut-être inquiet de savoir qu'il peut y avoir une interro, lui demande. Le garçon aux lunettes lui répond gentiment que non et ça rassure un peu tout le monde. Encore heureux !

L'entrée de Maël se fait dans le groupe, stoppant ainsi les discussions. Elles reprennent bien vite mais je suis déjà plus car c'est lorsque je le vois s'installer avec son groupe de pote contre un petit muret que je me remets à penser à hier. Yanis est là.

Le garçon au teint bronzé semble écouter ce qu'un ami lui raconte, sa bouche dessinant un fin sourire au fur et à mesure de leur conversation que je ne peux entendre. Aujourd'hui, il porte un jean large qui cachent à moitié ses converses oranges. Un gilet recouvre le haut de son corps et sa capuche est tirée sur sa tête, faisant ainsi ressortir la moitié de ses boucles marrons, qui retombent légèrement sur son petit front.

Lorsque mon roulé se coince entre mes lèvres pour tirer, c'est à ce moment là qu'il relève ses yeux vers moi, se sentant sûrement fixé. Eye-contact. J'aime bien.

Il ne m'ignore pas pour autant car il ose me faire un petit geste de main. Je me contente de lui envoyer un signe de tête puis, je brise notre contact visuel pour ne pas paraître chelou.

Quelques questions trottent dans ma tête et c'est un truc que je ne peux empêcher. Hier soir, j'ai presque failli lui avouer que j'étais le Romain qu'il connaissait. Et maintenant, je me demande comment il aurait pu le prendre si je lui disais que c'était bel et bien moi. Yanis est loin d'être con et de toute façon, la vérité éclatera tôt ou tard.

— Ton téléphone vibre depuis tout à l'heure, c'est chiant mec.

Léo coupe court à mes pensées et directement, j'vais voir mes notifications. Ah, ouais. Quand je lis le nom de Vanessa, je me dépêche de répondre. Je sens le regard de mon pote par dessus mon épaule et je lui lance un coup de coude pour qu'il bouge. Léo passe un léger rire, sa fumée s'échappant de sa bouche.

— On parlait de Kévin mais toi j'crois que c'est pire, me dit-il, sous un ton légèrement moqueur. Trop de cœurs, abusé gros.

Mon iPhone finit dans la poche de mon gilet et je me tourne un peu plus vers lui, mon épaule s'écrasant contre les grilles vertes entourant l'établissement.

— Attends de voir quand t'auras une meuf.
— ... Ouais. Ou pas.

La sonnerie retentit finalement et indique à tout le monde de se rendre immédiatement en cours. Des soupirs las s'élèvent dans notre groupe et Kévin ne peut s'empêcher de râler, sa copine Camille l'ayant rejoint quelques minutes à peine.

Une fois dans les couloirs, c'est une main qui se pose sur mon épaule qui me fait me retourner.

Tiens, comme on se retrouve.

Je suis assez surpris, je vais pas mentir. Yanis est devant moi et je me demande ce qu'il lui prend. Ses potes décident d'avancer sans lui et Léo me fait un signe de tête pour me dire qu'il y va, se dirigeant avec les autres vers la salle d'histoire.

— Je... Ouais, j'me demandais si t'avais envie de traîner au skatepark ce soir, après les cours. On rejoindrait les autres comme ça et... J'ai vu que la dernière fois tu t'entendais bien avec eux.

Son index joue avec la petite boucle d'oreille qu'il porte tandis qu'il attend ma réponse. Je note que ça lui va bien.

Mais je prends pas plus le temps de réfléchir et hoche rapidement ma tête. C'est vrai que j'me demandais quand il allait venir me le proposer de lui même, ses potes sont plutôt cool là-bas. Puis c'est toujours sympa de sortir hors lycée. Alors comme ça, j'suis qu'un « ami » à tes yeux ?

— Alors... On s'rejoint au bus ce soir ?
— Ouais. On se rejoint là-bas.
— T'as prit ton skate aujourd'hui ?

Yanis veut me répondre mais c'est là qu'un gars assez pressé court près du bouclé, lui frôlant brusquement le bras. Automatiquement, ma main se glisse contre lui et je jette un coup d'œil froid au type avant de me retourner vers le bronzé. Les gens ne font vraiment pas attention.

Merde. Je crois pas qu'il s'y attendait et j'enlève mes doigts après quelques secondes de gêne.

— ... Ouais. Merci. Je l'ai prit mais j'l'ai laissé en classe là.
— Ah ouais, d'accord. Je vois.
— Yes. Du coup... J'y vais. À plus Romain.
— T'inquiète. À toute.

Je prends le temps de le regarder tandis qu'il s'enfuit vers sa salle. Je secoue légèrement la tête pour me faire revenir sur Terre, j'suis grave chelou là, wa. Heureusement que je ne suis pas le dernier à rentrer dans la salle, Kévin s'étant incrusté derrière moi, ayant sûrement accompagné sa Camille jusqu'en classe. Puis en y pensant, je crois que cette dernière est dans celle de Yanis. La Terminale 4.

— Aller ! Ouvrez vos manuels à la page 56, on va reprendre la leçon de la dernière fois !

Que l'horreur commence. N'empêche, j'ai hâte d'être tout à l'heure.

17:30 sonne, sortie des cours. J'sais pas pourquoi mais cette journée a été grave longue puis j'avais qu'une hâte : me barrer d'ici, putain.

— Les gars, mon père est venu me chercher. J'vous dis à demain. Bisous bébé.

Kévin embrasse une dernière fois sa copine devant nos yeux, j'avoue que c'est pas une scène que je kiffe regarder. Ni pour Léo d'ailleurs, ce dernier nous fait un signe de main avant de rejoindre sa caisse. Maël le suit de près, se dirigeant certainement vers sa moto lui aussi.

Les gens passent et s'exclament à nos côtés, faut dire que ça commence à sentir les vacances. Clairement, on y est là. J'crois qu'on est tous à bout, un peu. Ma carte entre les doigts, Kévin laisse échapper Camille, la petite blonde rejoint alors le petit groupe de son quartier afin de rentrer dans le bus.

— Et toi, t'attends quoi ? Ta meuf va venir te chercher ? me questionne mon ami, se retournant pour faire un signe à une BMW blanche. Putain, il me saoule déjà lui.
— Non mais t'inquiète, vas-y. J'crois que ton père t'attends là.

Le châtain en face de moi soupire, rangeant la clope qu'il s'apprêtait à allumer dans son paquet dédié.

— Et il a qu'à m'attendre !

Je sais que ça va pas trop avec ses parents alors je suppose que son père ne veut pas le voir fumer ou autre truc du genre. C'est vrai qu'on ne voit pas souvent les darons de Kev' en y pensant, ils sont souvent absents et j'pense, qu'intérieurement, il en souffre.

— Ouais, vas-y. On se voit demain, mec.
— Salut, Kev'.

Mon ami me fait un dernier signe de main et je le regarde ouvrir la portière de la berline de luxe, je peux entendre de là des râlements provenant de son vieux. Putain. Parfois j'me dis que j'ai de la chance d'avoir de parents convenables.

— T'attends la mort ? Viens, c'est ce bus.

Il n'a pas manqué de me faire sursauter celui-là. Hé, j't'attendais toi surtout.

J'ai envie de lui dire ce qu'il me passe par la tête mais je me tais, me contentant simplement de le suivre. Au passage, il salue quelques gens et il passe devant moi, montant les petits escaliers du bus. C'est sur des sièges à deux qu'on se place, Yanis côté fenêtre.

— Pas trop chiant cette journée ? je tente, mon voisin faisant un signe de main à quelqu'un par la vitre du bus.

J'ai peur de me prendre un vent mais le garçon m'a très bien entendu, son visage se tournant finalement vers le mien pour me regarder. Je le reluque vaguement, les grains de beauté déposés sur son nez un peu retroussé. Ce détail est mignon.

— Si. J'ai juste envie de me poser au skate là.... J'pense que les autres sont déjà là-bas, en plus.
— Ouais et... T'sais en parlant des autres, ils s'appellent comment les mecs déjà ? Et les deux filles ? Parce que ça craint si j'débarque et que j'me souviens plus comment tes potes s'appellent, non ?

Yanis rigole légèrement à ma remarque, le bus se mettant soudainement à vibrer. Les portières se ferment dans un bruit, se mélangeant aux voix des autres lycéens. Il tire une paire d'écouteurs de son sac, son skate roulant doucement sous ses pieds, venant involontairement taper les miens.

— Le grand blond qui nous dépasse tous d'une tête, c'est Andrea. Celui avec le piercing au nez, c'est Naïm mais j'crois pas qu'il va être là aujourd'hui. Ensuite... Il y a Juliette et Mallory. Puis Mathis mais tu le connais, par contre il est en conseil de classe alors il viendra pas. Tiens, tu veux écouter ?
— Ouais, j'veux bien.

Le son d'un morceau inconnu se diffuse doucement dans mon oreille, Yanis augmentant peu à peu le volume lorsque le bus entreprend son trajet. Je laisse mon sac tomber à mes pieds et ma tête cogne le haut de mon siège dans un soupir. Je regarde le paysage de la ville par dessus ses boucles, Yanis s'étant accoudé contre le rebord de la vitre. Le nom de l'artiste qu'on écoute ne me vient toujours pas en tête, je pense que je lui demanderai après. En tout cas, j'aime bien.

Le trajet se fait dans le calme, la plupart des étudiants étant comme nous, perdus dans le magnifique monde qu'est la musique.

Le garçon semble avoir mit une playlist car les sons s'enchaînent les uns après les autres, certains durant moins longtemps que les autres. Hé. J'crois que j'ai la flemme de bouger actuellement et bizarrement, j'ai pas envie que cette ambiance se brise lorsqu'on va devoir descendre.

Yanis. Tu sais, j'ai vraiment te connaître un peu plus. Il y a beaucoup de choses que j'ai envie de savoir et que tu saches ce que tu ne sais pas encore de moi. C'est inexplicable ce genre de situation dans laquelle je me trouve. Il a fallu que ce soit toi que j'rencontre, comme si ça ne pouvait pas être quelqu'un d'autre, comme si ça ne pouvait pas être plus simple. Mais finalement, même si ce n'était pas toi, est-ce tout ce que je vis en ce moment serait pareil ? Est-ce que je me sentirai pareil ?

C'est décidé, je te l'avouerai bientôt sauf si tu ouvres les yeux avant, puis que tu me regardes.

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