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Chapitre 4, Troisième partie

***

− Courez ! cria seulement Obaldo, qui ne se retournait pas.

Tous fuyaient l'avalanche. Toujours plus près d'eux, la mer de neige se soulevait, menaçante, ravageuse. Ordak s'élança à la suite des deux lynx qui couraient déjà. Kar, Ryun, le petit chat, bien emmitouflé et bloqué dans sa tunique, s'élança à leur poursuite. Il s'agissait bien d'une course : les lynx allaient de plus en plus rapide, sans égard pour les étrangers.

− Attendez ! Vous allez trop vite ! Haletait Lokan.

Obaldo ne répondit pas, ne jeta même aucun regard en arrière. Tout à coup, des cris percèrent au travers du brouhaha, des hurlements qui déchirèrent l'espace. Les félins coururent de plus belle ; derrière eux, les croqueurs.

Kar comprit à ce moment qu'il n'était plus question d'équipée, ni de traversée d'ailleurs. C'était une question de survie. Les lynx s'éloignaient de plus en plus, laissant de faibles traces dans la neige à l'instar de leurs pas grossiers ; on entendait à peine le son de leur déplacement, recouvert par le chaos. Leurs ombres disparurent finalement derrière le brouillard qui s'installa soudain. Les vagues qui léchaient leurs pieds vinrent déferler sur leurs chevilles. Kar vit Ordak le dépasser et disparaitre à son tour, alors que lui courait encore, chargé de son ami. Plus loin, derrière eux, le pauvre Lokan. Le premier à être avalé. Kar remercia le ciel pour ce présent. Le noble elu serait une maigre distraction aux croqueurs. Quelques secondes qui pourraient lui sauver la vie. Pour l'instant, il se contenterait de courir, pour fuir le phénomène naturelle, et peut être, échapper aux prédateurs. La tension dans l'air, et ces brassées glacées qui venaient mordre ses poumons réveillaient quelque chose d'ancien chez le tigre. Cet incroyable sentiment qu'il était seul face à un adversaire trop puissant pour lui. Le fauve, enivré par cette émotion, se sentit redevenir, peu à peu, le mordu qu'il était.


***

Lokan, emporté, balloté par le torrent, tiré vers le bas, enseveli sous la neige. Mais s'il croyait vivre sa fin, il était bien loin du compte. Au-dessus de lui, les prédateurs en chasse s'activaient. Ils creusaient la conque de glace, seule barrière encore, entre lui et la mort. Enfin, elle s'abattit, létale. Les bêtes de l'Hiver tournèrent longtemps autour de la proie, le gibier de la chasseresse.

Elle l'a eu ! Chantaient les loups autour de leur première victime.

On tournait autour d'elle, et de son butin. Elle grogna.

A moi ! Il est à moi !

On s'écartait, on s'éloignait. On lui laissait. Elle serait la première à se servir, telle était la loi des croqueurs. Puis viendrait le tour des autres. Dans l'air, un autre chasseur percevait d'autres effluves, et celui-là avait faim. Mais plus tard. Tout d'abord, il devait nourrir ces pairs.

Il y en a d'autres, grogna le Dominant.

Au loin le gibier courait. Le croqueur sentit l'excitation pulser dans ses veines. Courir, il savait faire. Le prédateur hurla ; avec lui, les croqueurs s'élancèrent à la poursuite de Kar.

***

Le tigre s'emballait, son sang tournait plus vite, lui semblait-il, il frappait son crâne comme un tambour de guerre, un rythme entêtant qui le faisait dévaler la montagne à une vitesse impossible. Ses sens, un à un, s'affutaient comme des lames, alors qu'il se remémorait comment occire, vaincre son ennemi, malgré une différence de taille, de puissance flagrante. Il ne pouvait fuir éternellement, il le savait. Et parce que sa vie ne tenait qu'à ce fil de certitude, il se sentait, pour cet instant, plus vivant que jamais.

C'était le délice des tigres, la rage des mordus. Une rage qu'ils savaient libérer, qu'ils domptaient depuis leur plus jeune âge, et cet état second, Kar le contrôlait parfaitement. Attraction, répulsion. De la mort et de la vie. Un est tout. S'il n'était pas dans sa forêt, il devenait pourtant un avec la montagne, de plus en plus proche d'un état naturel. Il martelait la terre ignorant des aspérités du sol. Il se projetait en avant, abandonnant toute prudence. Lokan était mort. Il était le prochain. Et cela, l'aiguisait plus encore.

Kar vérifia que le chat était bien harnaché autour de son poitrail, puis inspecta entre deux sauts, tour à tour, les cuirs de ces avant-bras dont il ressera les boucles, les poignards camouflés à l'avant, sa ceinture qu'il assura, ainsi que les deux épaisses épées qui y pendaient, frappant de temps à autres le sol lorsqu'il glissait contre la pente, s'aplatissait presque, pour éviter une branche. Il était dans la forêt à présent. Alors qu'il fonçait entre les arbres, il découvrit Ordak, qui lui aussi s'était arrêté.

Kar apparut devant lui, ruisselant de sueur, le lion, dans un état semblable, se permit un sourire. Ils étaient tous deux aussi désespérés l'un que l'autre.

− Tu t'en sortiras ? Lui demanda l'elu en pointant une griffe vers Ryun, qui formait une bosse sous la toile.

− Pas le choix. Ce sera ça, ou rien.

Ils montèrent tous les deux dans les cîmes des arbres. Finalement, l'avalanche s'abattit sur la forêt, intransigeante.

Les deux félins, s'accrochèrent comme ils purent. Tous les ensevelit, les tordit, les força à se soumettre. Ordak pria intérieurement pour sa survie, convaincu qu'il ne pouvait pas mourir là. De l'autre côté des monts, son roi l'attendait, et son sens du devoir, ainsi que beaucoup de chance, sans doute, parvinrent à le maintenir sur sa branche. Lorsqu'il perça la surface, il restait bien peu de chose. Les bois d'épineux ne laissaient que le sommet des sapins, des buissons pointus recouvert d'une forte pellicule de poudreuse. Le reste était un désert blanc, le sol devenu plus friable encore qu'il ne l'était auparavant.

L'elu vit Kar, percer la surface à son tour, une vingtaine de pas plus loin. Le brouillard laissait place à un étrange et lourd silence, le ciel était vide et blanc du combat qui se préparait. Puis, enfin, de nouveaux tambours. Ceux des martèlements des chasseurs sur la neige, de leurs halètements impatients. Au loin, la silhouette des croqueurs. Ils enlevèrent tout deux leurs manteaux, trop lourd, vérifièrent leur matériel une nouvelle fois. Ordak dégaina deux épées courtes et aiguisées dont il cogna les plats ensemble, trois fois, signe qu'il était prêt pour le combat. Kar extirpa ses deux glaives d'os, deux massives broyeuses comme les mordus les aimaient, puis traça dans l'air un cercle. Ce qui est un, Est Tout. Ce qui est tout, Est Un. Ils allaient combattre les Croqueurs. Les grondements étaient de plus en plus proches, de plus en plus puissant. La terre tremblait sous leurs pattes. Les deux félins, le poil hérissé, attendaient, une excitation extrême parcourait leur corps tendu comme un arc.

Un nuage s'éleva soudain du sol, retombant mollement ensuite. Du rideau éphémère perça une première forme, bondissant sur eux. Les deux félins plongèrent, trop lentement pour éviter la déferlante de neige qui les recouvrit, assez pour survivre au premier assaut. Kar se releva le plus rapidement possible, constatant au passage qu'il avait été séparé du lion. Il n'eut pas le temps de le chercher, une nouvelle forme s'aplatit près de lui ; il fit tourner ses lames qui ne touchèrent point. La créature se figea à quelques coudés de là, jaugeant ce gibier avec beaucoup de mordant. Le tigre put détailler la bête, son long museau argenté, ses grosses pattes blanches, ses yeux, des billes bleues comme le plus pur et glacé des ciels. C'était la première fois qu'il voyait un loup. Croqueur. Comme les appelaient les lynx. Les réfugiés de la Montagne. Les derniers de leur espèce.

Kar resserra sa garde, protégeant le plus possible Ryun, toujours niché dans sa tunique. Les deux opposants se défiaient du regard. Le tigre sentit son cœur battre plus vite encore, alors qu'une lueur animale commençait à naître dans ses yeux couleur sable. Le Loup s'élança. Le tigre aussi. Le félin glissa sous le ventre de la créature encore en suspension dans les airs, visant de ses lames le flanc exposé. Les deux masses d'ivoire grincèrent contre les côtes du Croqueur, sans pour autant les briser. Le loup hurla, Kar sentit ses mains trembler sous le choc. La bête, à peine frappa-t-elle le sol, bondit de nouveau. Le tigre encore sur le dos, roula comme il put. L'impact le sonna tout de même, le propulsant quelques pas plus loin. Le croqueur prit son l'élan, Le tigre encore étourdit s'écrasa sur le sol, prêt à bondir. La gueule ouverte du loup claqua, à peu du museau de Kar, qui, alerte, évita la mâchoire de justesse et frappa de nouveau. Le coup résonna au loin, porté par le vide.

Le canidé esquinté recula un peu, une de ses pattes avant tremblait, touchée. Mais Kar n'était pas sortie indemme de l'échange. Dans tout son bras se propageait une douleur. Il pouvait sentir ses os grincer, ses muscles se crisper sous sa fourrure que la neige alourdissait. Le loup, tout à coup alerte sembla se discipliner, conscient de la force de son adversaire. Kar avait gagné son respect. Le Croqueur et le fauve se faisait face, d'égal à égal.



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