Chapitre 3, Deuxième partie
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Dans tout Pelgor, on entendait le vibrement, grondement de l'arène. Car dans le titanesque édifice, prenaient place les jeux. Des jeux de sang et de gloire qui attirait tout le royaume. Les tribunes encerclaient un immense espace circulaire qu'un labyrinthe comblait.
Kordai n'aurait jamais pu imaginer l'ampleur des jeux. D'en haut, tout paraissait si petit, si étriqué, on devait se pencher pour voir, distinguer entre les murs les silhouettes des esclaves qui s'enfuyaient, les mercenaires à leurs trousses. D'en bas, tout paraissait plus grand. Tordu. Le lycaon courait. Fuyait ; chevauchant les cadavres des autres esclaves, il se hissa habilement sur l'une des façades, puis disparu de l'autre côté, laissant ses poursuivants loin derrière lui. Plus loin, des épées crissaient, le sang abreuvait le sable, les combats faisait rage. Chaque rencontre, chaque coup de lame faisait vibrer l'arène. Les cris d'agonie disparaissaient sous les clameurs de la foule en délire, le public scandait le nom des favoris.
Les guerriers venus de tout le continent, des fourrures brunes, beiges, grises, noires, des félins bâtards, des fils déshérités, des mercenaires sans-le-sou, tous en quête de gloire. Perchés sur les murs friables, ils projetaient leur lance sur les lycaons encerclés. Ceux-ci dans le chaos, fuyaient les projectiles, piégé dans les ombres, dans les recoins de l'immense dédale de sable.
Une chasse.
La lanière de cuir autour de son cou luisait sous le soleil frappant comme un marteau. Kordai pouvait sentir sa brûlure. Un emblême de son asservissement, et du destin qu'on lui prêtait. Kordai ne comptait pas mourir. A mesure que ses propres battements martelaient de sa tête jusqu'à ses orteils, il s'éveillait de nouveau. Il croisa plusieurs fois ses semblables. Une lance, un cœur. Un lycaon tombait. L'esclave continuait de courir.
Au sommet d'une arche, deux mercenaires s'entretuaient, se disputaient une proie. En bas, un lycaon rampait pour fuir son destin, à son cou, un cercle d'argent. Une épée se brisa, la lame adverse perfora l'artère de son cou. Le corps chuta en silence, percuta le sable, dressant au passage, un rideau de poussière. Lorsque le voile tomba, ne restait qu'un elu, brandissant au sommet de sa lame, deux têtes, deux trophées. Triomphe. Victoire. Le sol tremblait dans les tribunes.
-Voici le champion ! hurlait le chœur, au sommet de l'édifice.
Puis la foule acclama le héros.
-Or-ri-din ! Or-ri-din ! Or-ri-din !
Car pour le jour, le lion partenois serait plus révéré que les dieux.
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