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Chapitre 2, première partie

-Ardain n'est pas là ?

-Parti rejoindre son frère.

Dirar frissonna au mot frère, comme si ce nom, cette appellation, réveillait en lui quelque chose d'obscure et de lointain.

-Sa fièvre a empiré ? s'enquit Dirar.

Samial hocha la tête.

-Un mal inconnu...soupira t-il.

-La grande prêtresse pense qu'il s'agit d'un avertissement céleste.

-Pourquoi ? Les Elus nous qui nous déclarent la guerre ? Ça n'a aucun sens.

Dirar se réajusta sur la branche où ils étaient perchés, à plus de trente mesures du sol. En lui, l'image de la prêtresse chat réveillait là aussi un sentiment désagréable.

-Pourquoi les esprits tueraient ils un des nôtres si c'est pour nous prévenir que d'autres vont mourir ? Poursuivait-il en langue commune.

-Surveille ce que tu dis, Dirar.

Samial se signa d'un cercle dans la paume ; un symbole de prospérité et d'union avec la forêt, l'essence même de la croyance tigre. Une croyance menacée par la croisade d'une prêtresse sans église. Dirar en voulait à la prieuse-chat depuis le jour-même où elle foula les branches de leur arbre porteur pour la première fois.

Il était jeune, elle l'était elle aussi, bien jeune pour une féline de pouvoir. Lui ne l'était sans doute pas assez pour oublier ce que cette chatte avait voulu briser en lui, sans résultat. A l'exception peut-être, de cette rancune qu'il lui portait, de la douleur infligée alors qu'il était encore un tigron, si vulnérable. Il lui avait fait confiance, un instant, avant de comprendre, prendre conscience du pouvoir qu'un si petit être avait su amasser. Elle semblait si fragile, dans son corps si fin, si inapte au combat. Elle n'était pas une guerrière, et pourtant, elle semblait les soumettre tous, les menaçait tous.

-Je n'aime pas cette prêtresse. Elle nous change, Samial. Nous ne sommes plus ce que nous étions avant.

-Les temps changent. Il faut t-y faire, lui répondit son serviteur.

Puis en chuchotant :

-Et cette prêtresse a des bras et des oreilles partout. Sois prudent, Dirar. Ne finit pas comme ton frère.

Samial s'était penché sur son seigneur. Le prince pouvait voir ses deux yeux luire comme deux topazes dans la nuit. Ils s'observèrent un moment, puis retournèrent chacun à leur poste, guettant l'arrivée d'ennemis nocturnes du haut de leur perchoir. Ils ne formaient aucun bruit, chaque pas se fondait avec les pulsions de la forêt, chaque respiration suivait ce même rythme, un rythme qui pulsait dans les veines des tigres, un chant inné, qu'eux seuls pouvaient entendre.

Les deux tigres veillaient sur la Forêt-mère. Immobiles comme des gargouilles au sommet des arbres. Gardien d'un sanctuaire végétal. Et personne ne venait. Qui osera défier le peuple Mordu sous ce dôme sacré et inhospitalier ? Par une nuit sans lune ?

La forêt se dévoilait elle-même hostile à celui qui voudrait éprouver l'ordre naturel. Elle n'était qu'une flore indépendante, vivante, grouillante, un entrelacement complexe et dense, le tressage de siècle et de siècle de superposition, agglomération, fusion, de feuilles, de fleurs, de tiges et de mousses, de lichen, qui semblaient se développer sur eux-mêmes, se nourrir de toute l'énergie à disposition, puis continuer, encore, à envahir, à se propager, plus. La végétation formait des tapis moelleux, des trappes naturelles où une patte aurait bien malheur de s'appuyer. A vrai dire, le sol n'existait pas. Il fallait se déplacer de racine en racine, de rocher en rocher, de butte en butte. Il fallait grimper dans les hauteurs, s'éloigner de cette Flore trompeuse, s'éloigner du règne végétale. Personne ne gagnait contre la Nature.

De multiples points d'eau parsemaient ces lignes organiques, formant des flaques que plantes et champignons envahissaient. Il fallait être un connaisseur pour ne pas mourir de soif dans ces jungles humides, car certains lacs étaient contaminés et mortels ; les toxines tourmentaient chair et esprit, formant un pont entre un rêve des plus doux et une douleur bien réelle. Ces points d'eau se logeaient au creux du bois, dans les lits de végétaux denses, et même dans les hauteurs de grands arbres, des titans, colosses de bois qui s'élevaient à plus de soixante-dix mesures, des arbres gigantesques, des ogres comme des statues où les prédateurs attendaient, dissimulés par le dôme hermétique des branchages, qui filtraient la lumière et faisaient paraitre le soleil sombre. La nuit et le jour se confondaient donc pour qui ne vivaient pas, ne chassaient pas, ne respirait pas au rythme de la Forêt-mère : des yeux capables de voir dans la pénombre brillaient un peu partout, tandis qu'on entendait le cri des Seryyln, un sifflement que les Elus redoutaient plus que tout.

On ne voyait jamais un Serryl. De ces animaux nés doués pour le camouflage, la chasse. Une parodie des petits reptiles qu'on trouvait dans les Neuf Plaines. Seryyl. "Prédateur". On ne savait combien mesurait l'animal. On ne voyait pas les Seryyln. On les entendait. Un long sifflement suintant de venin, un chant délicieusement acide à l'oreille. Une note, qui vous faisait chercher autour de vous, la présence, un indice. Où était-il ? Fondu dans la végétation. Reptile. Serpent. Caméléon. Le Seryyl. Immobile. Il attend. Il vous tue en une seule fois. Combien de majes avaient donc péri par ces créatures des Enfers ? Ils n'étaient qu'un des nombreux exemples des dangers qui vivaient libres dans la forêt, car beaucoup d'autres prédateurs, tout aussi mortels, qui guettaient, du haut des arbres, les va-et-vient des lions, et parmi eux, les mordus.

La Forêt-mère demeurait indifférente au temps. Ne subissant, ni le jour, ni l'Hiver. Elle produisait sa propre chaleur, une chaleur couvante, emprunte d'un fort parfum d'humus et de mousse ; elle alimentait sa propre vie, palpitante, distante des soucis du froid et du gel.

Pourtant, un vent glacé soufflait dans les branches, un vent qui se levait de la terre, secouait les arbres parfois, un vent de colère froide. Un sentiment de vengeance, et d'attente.

La forêt n'était plus le nid chaud et réconfortant qu'elle était, elle devenait un prédateur à sang-froid : guettant avec patience la fin de la nuit et le début des combats.


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