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Chapitre 1, troisième partie

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Le bâtiment en lui-même se limitait à une massive structure de pierre sombre. Comme l'ensemble des maisons de la Montagne, elle était la sobriété même. Il fallait s'approcher pour distinguer les bas-reliefs recouvrant l'ensemble de l'édifice, des scènes historiques ou fictives qui habillaient les murs d'enceinte de la Maison. A l'intérieur, des tatamis recouvraient le sol. Un ensemble labyrinthique de panneaux, des cloisons de papiers colorés, projetaient sur les nattes un millier de petits points arc-en-ciel. Les séparations étaient de véritables vitraux peints, des arabesques, des entrelacements de lignes dessinées au pinceau. La lumière arrivait du toit, percé d'alcôves invisibles de l'extérieur, une lumière laiteuse, des rayons qui formaient des colonnes blanches. Par les petites fenêtres se déversaient la neige jusqu'à des bassins, des atriums emplit de glace qui scintillait doucement et illuminait les couloirs.

Kar et Ryun furent conduit dans un grand salon, auprès du Priora. Deux lynx et deux lions attendaient assis, Une longue table basse en pierre trônait au centre de la pièce carrée.Tous revêtaient leur manteau à l'exception des lynx ; L'Hiver perçait au travers des fines feuilles de papier, mais ne semblait pas perturber les félins des montagnes, insensibles à la morsure du froid.  On leur servit un thé vert, personne ne disait mot : la tension était palpable dans l'air alors que tigre et lions se jaugeaient.

Maître Dencan était grand de taille. Une corolle argentée perlée de blanc entourait son visage émaciée, puis retombait sur son torse. Son poitrail était nu, à l'exception d'un gros pendentif dentelé. Neuf épines décoraient le bijou. Kar était fasciné par cet objet que seul certain lynx, de l'ordre de l'exception, pouvait porter, comme le lui avait expliqué Ryun la veille.

L'intendante du Priora, une lynx à la robe gris-noir qui lui descendait jusqu'aux mollets, aux poignets recouverts de bracelet en métaux ciselés leur expliqua enfin la traversée, et c'est avec surprise que les convives comprirent qu'ils faisaient partie de la même caravane.

− C'est un scandale ! grogna Lokan de Cruxen en jetant un regard noir aux lynx impassibles.

Le lion noble était un Elu au visage gris, que la rage et la surprise déformaient et que la colère tordait. Il jetait des regards fréquents au mordu, sans politesse de forme 0; l'indignation faisait frémir le poil de ses joues creuses et redresser ses oreilles courtes. Il portait le museau aplati des grugelois, ainsi qu'une tunique riche doublée de fourrures, de laines épaisses et colorées.

Priora Dencan, lui fit remarquer l'intendante, vous fait l'honneur de son toit, Seigneur Lokan.

 Elle prononçait le terme "seigneur" avec beaucoup de déférence, comme tous les lynx savaient le faire. Pourtant, les mots sonnèrent acides, et le lion retint la réplique acerbe qui lui aurait coûté chère.

− La traversée aura lieu dans trois jours, pour quiconque voudra se rendre au delà des monts. Lions, chats, et Tigres.

− Je ne l'accepterais pas ! Geignit le lion en contenant à peine le ton vénéneux qu'il réservait aux sauvageons de Mordus. C'est un tigre ! Il est hors de question qu'il partage ma caravane !

− La caravane du Priora, corrigea la lynx. Nous entendons bien vos souhaits, mais ne pouvons les exaucer.

Son visage restait courtois, à l'exception d'une pointe d'agacement qui paraissait dans les petites striures aux bords de ses lèvres, et dans son ton de plus en plus formel. Peu à peu, l'insistance du lion rongeait le masque d'impassibilité ; mais cela, Lokan de Cruxen ne semblait pas le voir.

− Le choix est vôtre, seigneur Lokan  : vous pouvez partir, et traverser à la fin de l'Hiver, ou simplement accepter de voyager avec seigneur Kar, dans trois jours. Il ne tient qu'à vous.

La lynx fit passer la remarque avec un grand sourire conciliant qui agaça particulièrement l'Elu :

− Qu'on me pende si je devais tourner le dos à un tigre dans la montagne ! C'est une insulte à tous les traités de bonne entente entre lynx et lion ! Et je vous...

− Silence ! hurla une voix graveleuse.

Tous se tournèrent vers son propriétaire, un lion au pelage brun, se tenant bien droit. Il s'agissait de sa première intervention lors du débat, avant cela, il n'avait pas bougé d'une griffe, pas même lorsque la lynx avait annoncé leur départ commun. Il portait des vêtements d'Hiver simples, d'un gris plus clair que son comparse et à la capuche duvetée. Son visage était taillé en angles durs, comme moulé par l'austérité et la discipline. Le tigre aurait parié sur grivelois, de vaillants guerriers du sud des Neuf Plaines.

Il continua sa remontrance d'un ton sans appel :

− Tu crois pouvoir donner des ordres dans une contrée qui n'est pas la tienne, à un maître, et ton hôte, alors que ton nom, ici, ne dit rien ? Que crois-tu accomplir en agissant ainsi ? Ces lynx ne méritent-ils donc pas la courtoisie d'étiquette que tu offres si gracieusement à leurs marchands ?

Lokan fulminait.

−IL va vers Grug ! Un tigre ! À Grug !

− Et la guerre n'a pas encore éclaté, mon ami.

Puis il fixa Kar dont la capuche était toujours relevée.

− Pas encore.

Kar acquiesça. Il ne s'attendait pas à l'amour d'un Grivelois ; il avait son respect, cela était amplement suffisant. Il abaissa sa capuche et fixa lui aussi les prunelles vertes du lion.

− Pas encore. répéta le tigre en réponse. 

Il lui retournait ainsi la politesse. Puis s'adressant aux lynx à demi-sourire, juste assez pour dévoiler ses canines aiguisées et blanches comme de l'ivoire :

− Et si jamais les lions ont peur de me tourner le dos... Alors qu'ils marchent derrière moi.

Lokan se mit à trépigner de colère tandis que Ordak, le second lion, prit une moue amusé, bien que de petites ridules apparaissaient entre ses deux yeux et qu'on sentit se crisper subtilement sa mâchoire. Ryun se fit petit et attendit qu'on termine les menus règlements avant de s'échapper vers les jardins.

L'après-midi, on les escorta jusqu'à une annexe de la villa, où logeait le dénommé Piriam. Lorsqu'ils entrèrent, deux lynx apparurent des jardins intérieurs. Lokan faillit rire lorsqu'on leur affirma qu'il s'agissait des deux guides. À la place, il prit une mou moqueuse et discourtoise qui agaça grandement son comparse, déjà lui-même dubitatif devant les deux  félins des montagnes. Seuls Ryun et Kar ne tiquèrent pas à la vue de leurs guides. Kar : parce qu'il ne jugeait personne, ou du moins n'en montrait rien. Ces quelques doutes intérieurs furent balayés par la mine réjouit de son ami.

Devant eux, deux félins en kimono blancs, tout juste sortis de l'adolescence. Pour le plus petit, il dépassait à peine Ryun en taille, et ne devait pas avoir plus de quinze hivers. Le second n'en avait pas cinq de plus. De deux têtes supérieur, son visage ainsi que son corps portaient toujours les marques de l'enfance. Mais autour de son cou,  le long d'un cordon de cuir, pendait un lourd collier chargé d'épines.


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