Chapitre 90
Jour 101 : l'après-midi
Cela fait trois jours que je n'ai pas donné signe de vie à Louis. Je me sens vraiment coupable de le laisser tomber du jour au lendemain, de faire comme s'il n'avait jamais existé ou encore de faire comme si je n'avais aucun sentiment envers lui.
Mon principal problème, c'est que j'ai remarqué sur les réseaux sociaux que ce dernier se faisait de plus en plus railler sur le groupe de la classe, et je suppose qu'il en a conscience, car chaque fois que je me connecte, il est en ligne.
Ça me fait de la peine pour lui, car pour ma part, je me fiche pas mal de ce qu'on peut dire sur ma personne puisque je ne compte plus remettre un pied dans ce fichu lycée, au vu de ma situation. J'ai tout de même tenté de le joindre afin de savoir s'il allait bien, mais je n'ai qu'un silence sépulcral à la place.
Ce qui est dommage, car je viens de recevoir le fameux mail de ma mère avec les informations concernant mon départ ainsi que les billets d'avion. S'il ne daigne pas répondre à mon ultime message, alors que je lui ai promis de le prévenir quand j'aurai ces détails, il ne risque pas de prendre conscience du fait que je quitte incessamment sous peu le territoire français.
Je ne sais plus quoi faire avec lui. Je suis à la fois chagrinée et déçue de ce comportement soudain. Cependant, je ne peux pas totalement lui en vouloir, car c'est à cent pour cent de ma faute si nous en sommes arrivé là.
La journée passe lentement à mon goût, car je ne fais que patienter devant mon écran d'ordinateur une réponse de Louis, en vain.
Le soir, je n'ai pas très faim, j'ai l'estomac serré par tous les derniers événements survenus. En réalité, depuis la disparition de mon père, je ne mange quasiment plus. Alors je décide de me faire seulement un bon café viennois et ça ira. Ce sont les seules choses que j'arrive à avaler assez aisément sans avoir de dégoût.
Installée devant la télé, sans vraiment la regarder avec attention, un bip me tire de mes pensées. Je me rue sur mon ordinateur portable et un sourire niais s'étire enfin sur mon visage lugubre et fatigué.
- Je n'avais pas fais attention à tes messages. Je ne pensais plus avoir de nouvelles de ta part. En ce qui concerne les racontars du groupe dont tu me parles, je m'en fous pas mal, et tu le sais bien.
Sa réponse est à la fois rassurante, mais froide. Or, un autre bip m'indique une deuxième notification de sa part :
- Tu pars dimanche paraît-il ? Ta mère n'aura pas mis longtemps à faire le nécessaire. C'est bien pour toi, tu vas pouvoir répartir du bon pied chez toi, avec elle. J'espère que le voyage en avion se passera bien.
Je ne m'attendais pas à un tel retour, le connaissant, je pensais être agréablement surprise, mais c'est tout le contraire. On dirait bien qu'il est passé à autre chose et plus vite que je ne l'aurai cru.
À moins qu'il a un goût amer de notre dernière conversation et que ma décision l'a frustré et déçu.
Je ne sais que dire. Je me sens obligé de lui répondre et je le souhaite aussi, mais face à cette froideur, je suis déboussolée.
Néanmoins, avant que je n'aie pu appuyer sur une touche de mon clavier, un autre message apparaît, me laissant sans voix :
- Si tu pars dimanche, j'ai quelque chose à te proposer. Je passe te chercher vendredi soir à dix-neuf heures. Tiens-toi prête ! Je pourrais arriver un peu plus tôt.
Cette annonce me fait retrouver le sourire, j'ai l'impression que le Louis que j'ai toujours connu est de nouveau avec moi. Sans perdre une seconde, j'accepte sa demande pour vendredi, avec une toute nouvelle excitation. J'ai vraiment hâte d'être ce soir-là et de le revoir.
Même si nous savons tous les deux qu'il n'y a plus aucune chance entre nous, face à notre destin brisé, je n'ai qu'un vœu, le serrer dans mes bras comme si c'était la dernière fois qu'on se voyait, ce qui est sûrement le cas.
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