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Chapitre 13

Jour 15 : Lundi midi

Louis...

Depuis notre échange de vendredi, son nom ne cesse de revenir comme une boucle interminable dans mon esprit. Il n’a pas prononcé un seul mot pour moi, pas même un regard, rien. C’est comme si cette conversation dans les couloirs n’avait jamais eu lieu. Pourtant, ce moment m’a marqué. Une confidence, un geste… quelque chose qui, sur le moment, semblait réel, sincère. Mais aujourd’hui, tout cela ressemble à un mirage.

Je me pose mille questions, chacune plus déconcertante que la précédente. Pourquoi ce garçon a-t-il pris tant de soin à m’approcher, à emprunter un livre comme prétexte, à me parler de ce qu’il a fait pour moi ? Pourquoi ensuite se retirer, comme si j’étais soudain invisible ? Est-ce moi le problème ?

Ses gestes contradictoires me désarment. Un sourire en cours, suivi d’un regard dur l’instant d’après. Il oscille entre proximité et froideur, et moi, je suis là, à me noyer dans mes pensées, incapable de déchiffrer son comportement.

Je suis perdue. Plus qu’à l’accoutumée. Et pourtant, je me croyais déjà habituée à ce genre de sentiment. Mais Louis… Louis est différent. Avec lui, c’est comme si je faisais face à une énigme impossible. Une équation dont chaque variable change constamment.

Après vendredi, j’ai espéré un changement. Naïvement. Je me suis dit que quelque chose, en moi ou autour de moi, allait se débloquer. Que je ressentirais au moins un frisson d’amélioration. Mais ce matin, tout est resté figé, aussi immobile que les jours précédents.

Angel et Rosa continuent de m’ignorer, comme si mon existence était une gêne qu’elles préféraient effacer. Les autres élèves de la classe ne font guère mieux, leurs regards glissent sur moi comme on ignore une feuille morte sur le trottoir. Pourtant, parfois, je crois percevoir un sourire. Timide, hésitant, de la part des trois garçons de ma classe – en dehors de Louis, bien sûr. Peut-être un signe de compassion ? Ou une maladresse, face à l’aura de solitude qui m’entoure comme une barrière invisible.

Les mots de Louis me reviennent encore : "Tu es trop renfermée." Mais que signifie cette phrase, au fond ? Est-ce une invitation ? Un reproche ? Devrais-je m’ouvrir davantage aux autres, quitte à me sentir vulnérable ? Cette simple idée me glace.

Je ne peux pas être quelqu’un que je ne suis pas. Pas comme Angel. Angel est tout ce que je ne serai jamais : extravertie, audacieuse, flamboyante. Elle ose tout, même les choses les plus absurdes. Elle n’a pas peur de son apparence ou de ses maladresses. Elle a cette manière d’exister pleinement, brute de décoffrage. Même son petit mètre cinquante et sa corpulence affirmée ne l’empêchent pas de rayonner. Et moi, je l’envie. Je déteste l’admettre, mais je l’envie, parce qu’elle vit là où je me contente de survivre.

Quant à moi… je suis l’inverse. Une silhouette fine, presque effacée, un mètre soixante-dix, des baskets ou des Docs aux pieds, mes cheveux bruns qui refusent de se dompter, et ces yeux noisette sans éclat particulier. Rien qui attire l’attention, rien qui bouleverse. Juste une ombre parmi les ombres. Alors pourquoi Louis m’a-t-il dit que j’étais « plaisante à regarder » ? Était-ce une plaisanterie ? Une flatterie inutile ? Ou pire, un jeu cruel ?

Cette question m’obsède. Elle tourne en boucle dans ma tête, me laissant un goût amer.

La sonnerie retentit enfin, brisant ma spirale de pensées. Le cours d’histoire s’achève, et mon ventre crie famine. Il est midi quarante. Pas d’autre choix que d’affronter la foule du self. Je redoute déjà les regards, les murmures, les tables bondées où je ne trouverai pas ma place.

– "C’est juste un quart d’heure, Heavan. Tu peux le faire."

Cette pensée se heurte rapidement à une autre, plus sombre :
– "Et si tout le monde te regarde comme une intruse ?"

Je prends une profonde inspiration et me dirige vers le self. La file s’étire sur plusieurs mètres. Des rires, des conversations s’entremêlent, créant un brouhaha qui me donne l’impression d’être étrangère à ce monde.

Et puis, je la vois. Angel. Toujours entourée de sa bande, son énergie débordante occupant l’espace. Contre toute attente, c’est Marie, l’une de ses amies, qui capte mon regard et me fait signe.

– Heavan ! Viens !

Je reste figée un instant, surprise. Mais son sourire est sincère, chaleureux. Alors, je traverse la file, ignorant les protestations des autres élèves. Je les rejoins, un peu hésitante, mais soulagée.

– Comment tu vas ? me demande Marie, son sourire éclairant son visage.

– Bien, et toi ?

– Ça va. Mais je suis affamée. J’ai l’impression que je vais m’évanouir si je ne mange pas tout de suite !

Son ton léger me fait sourire malgré moi. Un vrai sourire, un de ceux que je pensais avoir oubliés. Et pour la première fois depuis longtemps, je sens que je ne suis pas totalement seule. Une petite victoire dans une mer de doutes.

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