Chapitre 49
* 5 Seconds Of Summer • Ghost of you *
‒Tu... dis n'importe quoi, chuchote Molly, prête à éclater en sanglots.
‒Je... Je les ai vu la réanimer... en vain, déclaré-je dans un murmure.
‒Seth ! Dis-moi que c'est faux ! s'exclame soudainement la mère de Purpie qui s'est levée.
‒Liza... Calme-toi, il est juste troub...
Son mari se stoppe en voyant mon regard désolé plein de culpabilité.
‒C'est impossible ! hurle Molly.
Puis, ils se mettent à pleurer bruyamment. Enfin, à l’exception d’Ethan, Ken et moi qui restons seulement dans un silence de mort.
‒Liza ! appelle Hosea, alertant le groupe.
La femme s'est effondrée après cette nouvelle. Son mari et Railey lui tapotent les joues pour la réveiller. Cette scène me broie énormément le cœur.
‒Liza !
Ils décident d’interpeller une infirmière qui passe dans la salle. Ils ne tardent pas à l'emmener dans une chambre. Quelques minutes plus tard, la sœur de Purpie revient suivie par son compagnon.
‒Elle ira bien ? demande doucement Dana.
Hosea hoche la tête tout en étouffant ses pleurs. L’amie de Purpie s'assoit pour la réconforter.
‒Qu'est-ce que Liza va faire... ?!
‒T'inq...
L'arrivée des médecins stoppe net la brune. Nous relevons en même temps nos têtes. Je reconnais l'un d'eux qui a opéré Purpie.
‒Etes-vous la famille de la jeune fille qui venait de recevoir deux balles ? interroge-t-il.
Hosea acquiesce.
‒Premièrement, je suis vraiment navré que vous ayez attendu plusieurs heures, commence-t-il. Il y a eu certaines complications concernant l'opération. Il semble qu'elle a été gravement blessée en haut de sa poitrine et sur son abdomen. Nous avons pu extraire les balles à temps et refermé les plaies. Suite à cela, nous avons dû la réanimer...
Il met une pause. Tout le monde est pendu à ces paroles, redoutant les miennes.
‒Et... Malheureusement...
Des sanglots l'interrompent. C'était Hosea, elle ne s'est pas contenue.
‒Malheureusement, nous n’avons réussi l'opération qu'à moitié, achève-t-il.
Nous le regardons tous, ahuris.
‒Qu'est-ce que ça veut dire ? se hâte de questionner Kendall.
‒Et bien, son cœur s'est arrêté de battre au moment où nous l’avons réanimée. Mais quelques secondes après que ce jeune homme est parti, il a repris son cours.
Il dirige ses yeux vers moi tandis que je n'arrive toujours pas à le croire.
‒C'est un miracle..., sourit-il. Les appareils n'ont pas réussi à la ramener alors que tu as pu le faire, mon garçon.
Je ne dis rien. Mes larmes se sont arrêtées.
‒Alors... Elle n'est pas morte !?
Leila tient Molly par le bras. Le docteur répond négativement par la tête. La compagnie lâche un souffle avant de me lancer un regard tendre.
‒Elle ne l'est pas, mais... Quand j'ai dit que nous n’avons réussi qu'à moitié, c'est juste que nous avons dû la plonger dans un coma artificiel.
‒Est-ce qu'on peut la voir ? demande Hosea.
‒Pas pour l'instant, répond l'infirmière. Nous avons encore quelques examens à lui faire.
‒Nous vous tiendrons au courant, ajoute son supérieur.
Avant qu'ils ne quittent la pièce, Ethan les interpelle.
‒Quand est-ce qu'elle va pouvoir se réveiller ?
Le médecin souffle.
‒On ne sait pas encore. Peut-être dans quelques jours, dans une semaine, dans un mois ou des années... Pour ce genre de situation, rien n'est sûr. Cela peut prendre du temps.
‒Mais... Elle va se réveiller hein... ? insiste-t-il.
‒Comme je l'ai dit, rien n'est sûr. Cela dépendra aussi de la patiente si elle veut revenir ou non. Mais je préfère vous dire dès maintenant que les chances qu'elle se réveille sont minimes. On a même cru que son cœur ne rebattra plus. MAIS. Ne perdez pas espoir, priez pour elle.
Sur ces derniers mots, ils s'en vont. La sœur de Purpie se relève en larmes.
‒Je vais prévenir Liza et papa. Va attendre Cullen à l'accueil, il ne va pas tarder, ordonne-t-elle à Railey.
J'ai appris que le demi-frère de Purpie n'est pas arrivé à temps parce que son vol de New York a été annulé. Je pose mes yeux sur ma veste tachée de sang. Elle n'est pas morte. Mais elle n'est pas non plus en vie. Elle est seulement dans un coma. Et c'est pire que morte. Parce qu'elle pourrait ne plus revenir.
*
Seth prend la porte sans nous laisser un mot quand les Richards sortent de la salle. Je soupire en songeant qu'il va véritablement mal. Et les autres confirment mes pensées lorsqu'ils commencent à parler de lui.
‒Il n'a jamais craqué autant devant plusieurs personnes, avoue son frère. Même en ma présence, il ne montre rien...
‒C'est le gars le plus renfermé que je connaisse, renchérit Leila. Il fait toujours semblant d'aller bien devant témoin.
‒Le pauvre, dit à son tour NJ. Il ne s'est même pas retenu aujourd'hui.
‒C'est l'amour, lance son jumeau. Moi à sa place, j'aurais fait pareil. Sans vouloir t'offenser, ma puce.
‒Je n'en doute pas, répond Noah.
‒Il avait l'air... détruit, souffle Dana.
Je la regarde un moment. Bien qu’elle ne nous connait pas, elle semble capter notre personnalité. Une fille réfléchie. La sœur de Purpie revient dans la salle afin de nous demander où était Seth. Comme à chaque fois que je la vois, je ne sais plus où me mettre. Elle me fait de l'effet malgré l'écart de notre âge. Et son petit ami n'arrange rien puisqu'il me met constamment mal à l'aise. Je n'ai pas de sentiments, c'est simplement une crush sans plus. Purpie le savait. D'ailleurs, elle me taquine souvent avec ceci. Qu'est-ce qu'elle me manque... Hosea repart en l'absence de Seth. Nos camarades commencent à prendre congé un par un. Lorsqu'il ne manque plus que Logan, Seth et Ethan, je demande à l'ainé de me raccompagner.
‒Seth, on y va, lance celui-ci.
‒Hey, t'inquiète, elle se réveillera. Tu l'as sauvée, dis-je en donnant à ce dernier une accolade.
Il répond à mon étreinte.
‒Elle n'est pas vivante, c'est comme si j'ai juste retardé sa mort, chuchote-t-il.
*
Je me remémore cette soirée en boucle dans ma tête depuis maintenant deux misérables jours. J'allume mon téléphone. Ce ne sont pas les centaines de messages ou appels qui m'alarment. Non. C'est l'heure qui s'y affiche. 21 h 43. Je me lève du lit pour me préparer. Je suis déjà bien trop en retard même. Ma veste sur le dos, je sors de chez moi pour enjamber ma moto. Je mets mon casque et démarre sans prêter attention aux appels de ma mère. J'arrive à l'hôpital, puis me gare dans le parking. Je dévale les salles jusqu'à atteindre sa chambre. Les gardes du corps sont continuellement postés devant. Je les salue avant d’entrer, non sans penser où ils étaient lors de son agression... Je lui ai rendu visite hier soir en présence de Railey. Il a ensuite, informé leurs hommes pour me laisser entrer à n'importe quel moment. Comme hier, sa chambre n'a pas changé. Je m'assois sur la chaise à côté d'elle. Je pose mon casque sur la table de chevet. Sa main froide dans la mienne, je la contemple. Les yeux clos, l'oxygène cachant sa bouche et son nez, les cheveux emmêlés, elle semble si paisible mais aussi souciant. J'entremêle nos doigts et commence à la revoir s'asseoir. Elle me sourit.
‒Tu es revenu ? demande-t-elle.
‒Bien sûr, et ça ne sera pas la dernière fois.
Mes lèvres s'incurvent en un sourire.
‒Tu pourrais juste m'oublier...
‒Même si je le voulais, ça ne sera pas réalisable... Tu es encré dans mon cerveau.
‒J'avais dit la même chose, il y a quelques temps, rit-elle.
‒Et puis, je ne veux pas avancer sans toi...
‒Et pourquoi donc ?
Elle se lève pour jeter un coup d'œil à la fenêtre, les mains derrière le dos. Elle est si belle dans cette robe blanche...
‒J'ai été trop con...
Elle glousse.
‒Tu peux le dire.
‒Je n'ai jamais voulu te faire souffrir, soufflé-je. Je voulais te rendre heureuse mais je me rends compte que je t'ai fait autant de mal que du bien.
‒Tu me rends toujours heureuse, Seth. Je sais que tu essaies de faire ton mieux. Je te comprends. Même si j'ai beaucoup souffert à cause de toi...
‒C'est faux. C'est tout ce que je veux entendre. Tu n'es pas réel...
Je baisse la tête.
‒Je ne suis que le fruit de ton imagination, c'est vrai. Mais tu sais que la vraie moi pense la même chose. Tu me connais mieux que moi-même. C'est juste que je ne trouve plus aucune raison de rester. Je ne suis pas sûre d'avoir ma place dans ce monde...
‒Si. Tu en as.
‒Laquelle ?
Elle se rassoit, mais juste devant moi.
‒Ta famille a besoin de toi, lui dis-je dans les yeux. J'ai besoin de toi.
‒Ce n'est pas une raison.
‒C'en est une, rétorqué-je. T'es la seule qui peut illuminer mes journées.
‒Tu m'as ignoré pendant un an.
‒Je sais et je regrette !
Je recommence à pleurer.
‒Je regrette toutes les fois où on ne s'est pas parlés... Je regrette chaque temps que je n'ai pas passé avec toi... Je regrette tellement de choses. Et c'est pour ça que tu dois revenir. S'il te plaît ! Réveille-toi...
‒Pourquoi... ?
‒Parce que... ! Parce que je t'aime ! Putain, oui, je t'aime encore ! Je t'aime ! Je t'aime ! Je t'aime !
Elle se met à rigoler.
‒Alors, promets-moi de continuer de m'aimer pour maintenir ma flamme.
‒Je te promets... Mais reviens, s'il te plaît. Ne nous abandonne pas... Ne me laisse pas.
‒Je ne l'ai jamais fait.
‒Et je t'en suis reconnaissant.
Je baise sa main pâle, emmêlée à mes larmes.
‒Tu te souviens quand t'es venu chez moi et qu'il y avait ma voisine qui t'a dit à quel point j'étais renfermé ? ris-je. Elle a dit ce jour-là : « Je n'ai jamais vu Seth pleurer une seule fois depuis que je suis ici ! Le jour où ça arriverait, j'organiserai une grande fête chez moi ! »
‒Je me rappelle. C'est une vielle dame.
‒Une vraie sorcière ouais. Elle se mêle tout le temps des affaires des autres, prête à raconter toute sorte de commérages.
‒Tu crois que ça va aller si je partirai pour de bon ? demande-t-elle, après un certain silence.
Je relève mes prunelles vers les siennes qui reflètent la couleur de la lune.
‒Je n'arrive même pas à accepter le fait que tu sois dans le coma...
Je passe mon autre main libre sur mon visage.
‒Alors, accepter le fait que... tu... Non. Je n'y arriverai pas.
J'ai arrêté mes sanglots mais un voile de tristesse recouvre désormais mon visage. Mes pensées noires reprennent possession de mon cerveau.
‒Mais tu sais que tu ne seras pas tout seul, dit-elle d'une voix douce.
‒Ne me dis pas que j'ai ma famille. Je n'ai aucun confident.
‒Et Logan ? Qu'en est-il de lui ?
‒Il n'est là que quand il a besoin de quelque chose ou vice versa.
‒Et Kendall ?
‒Pareil. Je n'ai personne. Ma mère est déjà bien trop préoccupée comme ça. Je ne veux pas l’inquiéter.
‒Moi, je suis encore présente.
‒Pour l'instant... Toi aussi, tu vas me laisser. Pire. Tu vas quitter définitivement toutes nos vies.
‒Si je suis encore dans cette chambre, c'est que j'ai encore la possibilité de revenir.
‒Oui mais tu n'as pas l'air emballée de le faire. Regarde-toi. Toutes ces machines attachées à ton corps. Ces bandages. Ces fils. Tes blessures... Tout ça. Tu es prête à revenir pour souffrir ?
‒Je t'ai pourtant aimé même si je savais que je souffrirai au final. Je suis toujours revenue pour toi...
‒Tu m'aimes encore ?
‒Tu m'avais dit un jour que deux personnes ne vont forcément pas finir ensemble surtout si c'était leur premier amour. C'était après notre première rupture.
‒Tu m'as avoué que j'étais ton premier petit copain, ce jour-là...
Elle se lève une nouvelle fois, puis se penche pour me faire face. Ses cheveux bruns glissent sur ses épaules, ses mains derrière son dos comme elle le fait souvent tel une petite fille qui veut dévoiler un grand secret. Son corps frêle me dépasse, et ses yeux m'hypnotisent. Je n'arrive pas à détacher mes pupilles d'elle. On aurait dit qu'elle flottait avec sa robe qui recouvre ses pieds nus.
‒Tu dis que tu m'aimes, finit-elle par dire. Mais à quel point ?
‒Je ferai n'importe quoi pour revoir ton sourire...
‒Alors, pourras-tu m'attendre ?
‒Bien s...
‒Même si ça prendra des jours ? Des semaines ? Des mois ? Une année ? Ou plus ? me coupe-t-elle.
Devant mon silence, elle reprend.
‒Je te connais, Seth. Tu es la personne la plus impatiente que je connaisse. Tu n'attendras pas des années. Tu m'aimes mais tu ne veux pas perdre ton temps à m'attendre.
‒Mais...
‒Tu peux repartir. Et ne reviens plus. Ça ne sert à rien que tu reviennes pour au final abandonner. Va-t-en. Vis ta vie. Et laisse ma famille s'occuper de moi. Et si un jour, tu entendras que je suis réveillée, ne reviens pas dans cette chambre pour tout basculer comme tu sais si bien le faire.
Sur ces mots, son fantôme disparaît. Je reste troublé. Était-ce uniquement mon imagination ? Ou serait-il possible que cela aurait été vraiment elle ? On se croirait dans Charlie St. Cloud...
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