Chapitre 3
* Julia Michaels • In this place *
‒Bon, j'te laisse ranger tes affaires. Je t'attends dehors sur le parking, m'annonce Will en partant.
‒Okay. Je remballe seulement mes chaussures et je te rejoins.
‒À tout à l'heure.
On a fini la répétition pour aujourd'hui. Demain, c'est la dernière et je suis assez stressée pour le spectacle. Un seul faux pas et tout est fichu. Heureusement que Will est là pour m'entraîner en dehors de la répète. Je vérifie une dernière fois mon sac. Bon, tout est là. Tiens, ils ont éteint les lumières du couloir. C'est bizarre. Pourtant, j'étais sûre qu'à la sortie de Will, c'était éclairé. Le plus irritant, c'est qu'à cette heure-ci, il n'y a plus personne dans le bâtiment. Pourquoi je n'ai pas demandé à Will d'attendre un peu pour partir ensemble ?! Maintenant, j'ai peur de prendre ce couloir seule. Bon Purpie, ne fais pas la trouillarde, sinon tu risques de réveiller un fantôme. Sympa Gabi, tu m'aides beaucoup là, merci.
Au moment où j'allais prendre tout mon courage et partir, des pas résonnent dans le silence derrière moi. Le temps que je me retourne pour regarder qui c'était, un mouchoir imbibé d'une odeur étouffante est plaqué sur mon visage. Je sens une main le presser avant de tomber dans les pommes.
*
* *
Purpie... Purpie... réveille-toi, c'est l'heure. Purpie.
‒NON ! LACHEZ-MOI !
‒PURPIE ! C'est moi ! hurle une voix en me tirant par le bras.
Les yeux ouverts, je respire profondément. Le visage inquiet de Hosea me fait face. Ça recommence. Les souvenirs vont refaire surface si je ne prenne pas en compte cet événement.
‒C'était... C'était un cauchemar sur...
Elle finit par couper sa phrase. Je secoue la tête positivement. Je ne veux même pas entendre la suite. Elle acquiesce et pose la question que je redoute.
‒C'est quand la dernière fois que tu es allée voir un psy ?
‒J'en sais rien... Peut-être... deux ans ? Je ne m'en rappelle plus.
‒Oh... et depuis, tu as refait des cauchemars ?
‒Non... Ça n'a recommencé que cette semaine. S'il te plaît... Dis rien à ma mère, je ne veux pas avoir un autre psy à mes trousses.
‒Mais non... Ce qui s'est passé avec Emeric ne se reproduira plus.
‒C'est un psychopathe. Pas un médecin.
‒Je le sais. J'aurais dû me méfier de lui. Hum... Qu'est-ce qu'on fait, alors ? Si tu ne consulte pas, ça pourrait mal se terminer.
‒T'inquiète pas, ça va passer. J'en suis sûre...
Enfin... Je l'espère...
Je ne sais même pas si c'est elle que je veux convaincre ou mon cerveau. Purée... Je déteste me remémorer ces souvenirs désagréables. Cela m'empêche d'avancer. J'ai l'impression de ne pas pouvoir accomplir mes devoirs. Ça me retient de mener une vie tranquille. Même si je savais que je n'y arriverai peut-être jamais... Je suis condamnée à être comme ça, comme moi.
‒Ça y est ? Tu as tout ce qu'il faut ? demande Hosea, une fois dans la voiture.
‒Hosea... Je vais juste regarder mon emploi du temps, pas assister à mon premier cours, râlé-je.
‒Je sais mais faut toujours être prêt au cas où. Rappelle-toi ce qui est arrivé à oncle Conor lors de son premier cours à l'université, dit-elle. Il a failli rater tout...
‒... son cours en entier car on lui a dit qu'ils commenceraient en fin du mois, cité-je. On connait tous cette histoire par cœur, ce n'est plus nouveau pour moi...
‒Peut-être mais que ça serve de leçons pour tout le monde.
Cette histoire est assez absurde quand on y repense. Quand ce cher oncle était encore à l'université, son premier cours était prévu pour la dernière semaine du mois. Pourtant, en passant par pur hasard devant une de leurs salles, ses camarades lui ont informé qu'ils avaient cours. De ce fait, il avait perdu une heure. Je sors immédiatement de la voiture afin de m'échapper de cette énergumène. Elle parle tellement que je n'entendais plus que sa voix. Je m'éloigne à grand pas tout en mettant à fond la musique sur mes écouteurs. Hosea peut être irritante. Je me demande parfois quel homme serait capable de la supporter jusqu'à la fin de sa vie. Et je dois dire que vivre avec elle pendant toutes ces années a été un exploit. Seulement avec le temps, je me suis habituée à ce caractère. Le premier jour où on s'est rencontré, elle m'a paru calme et toujours sur ses réserves. Elle ne se mêlait des conversations que lorsqu'on l'interpellait. Je ne suis pas vraiment douée pour deviner la personnalité des gens dès la première rencontre. Et c'est également pour cette raison que j'ai choisi cette filière.
Je connais désormais par cœur tous les couloirs qui mènent à la salle d'affichage. Au début, c'était une grosse galère. On ne s'y rend qu'à travers des corridors ! Un tournant à gauche. Un tournant à droite. Tout droit. Puis, gauche et encore gauche ! Un vrai labyrinthe... Je me suis même dit la première fois, on dirait dans le film "Mazerunner" ! Ouais sauf que dans ce film, y a plusieurs pièges, idiote ! Pendant un instant, j'ai cru à ta mort. Nan, c'est ton imagination qui te joue des tours... Haha, très drôle Gabi. Je suis ta conscience et je vis dans la chose qui te sert de cervelle alors comment tu peux te débarrasser de moi si facilement ? Hum... Très bonne question.
Au bout d'une dizaine de minutes, j'atteins ma destination. Je parcours les autres filières avec mes yeux baladeurs. Première année. Première année. Première année. Ah, bingo ! Je bloque. Oh non... C'est quoi cette blague ?! Je relis les quelques lignes prescrites sur le papier affiché. Les insultes fusent dans ma tête. Ils n'ont pas osé... si ?
Note de l'auteur :
Coucou!!! J'suis de retour avec un nouveau chapitre.
J'espère qu'il vous plaît!
Que pensez-vous des nouveaux personnages ?
Le personnage de Purpie ?
Je trouve que Gabi est de trop des fois 😏 Pas vous? 😅
Commentez et votez !! ^_^
(Hosea en média)
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro