Chapitre 20
* V BTS • Scenery *
Je suis déjà assise sur mon siège. Cullen vient de partir pour rejoindre Hosea à la maison. Une fine pluie commence à tomber dehors. L'avion ne va pas tarder à décoller. On est sur le point de partir. Je me connecte aux réseaux sociaux pour faire passer un peu le temps. Je sens le regard de mon petit ami, assis à mes côtés, sur moi. Je lève les yeux vers lui. Il fixe mon téléphone. Remarquant que je le regarde, il détourne son regard. L'hôtesse de l'air annonce le décollage de l'avion et nous consigne d'attacher nos ceintures. Je regarde le beau paysage de New York dans le hublot. Nous prenons de la hauteur. La vue devient imprenable. Tout est magnifique. J'admire la vue que m'offre la nature. Les nuages orangés mélangés à de la couleur rosée, due au coucher du soleil. Tant de beauté... C'était comme dans les cartes postales ; comme dans les photos que les gens publient sur Instagram. Sauf que là, c'est mille fois réel. Les images n’ont aucune vie... Je ne saurais comment décrire la sensation qui me traverse en ce moment... C'est juste parfaitement magnifique. Une main glisse dans la mienne. Je regarde celle de mon petit copain recouvrir la mienne. À chaque fois que nous sommes en voyage ou dans un véhicule, il entrelace nos mains. Je souris. J'ai déjà sommeil, pourtant, il n'est que 17 h 38. Je pose ma tête sur l'épaule de Seth et il pose la sienne dessus. Je suis surprise par des craquements quelques minutes après. Je jette un œil à côté de moi. Seth est en train de manger des chips, il y a également quelques gâteaux sur sa table. Pendant ce temps, il regarde un match sur l'ordinateur, un casque aux oreilles. Je le regarde un moment. Punaise. Il est trop mignon en plus d'être beau... Et dire que c'est mon petit ami. Ah lala je suis aux anges...
–Mais arrête de me fixer comme ça, finit-il par dire. Je sais que je suis beau mais là, tu baves.
–Qui t'as dit que je te fixais ?
–Ça se voit à des kilomètres que tu m'admirais, rigole-t-il.
Je rigole à mon tour. Ah ce garçon a trop de fierté...
–Détrompe-toi. Je te regardais en me demandant juste comment je me suis trouvée avec un malade comme toi...
Il me regarde bizarrement. En plein dans le mille !
–Dis-toi que c'est à cause de ta folie que je suis devenu comme ça. N'empêche. T'as de la bave partout.
–Haha... Très drôle.
–C'est vrai ! Regarde !
Il met son doigt sur le coin de mes lèvres. Il regarde ces dernières intensément qu'il mord l'inférieur de sa lèvre. Il trace une ligne invisible jusqu'à la commissure des miennes. Je déglutis. Il est tellement près de mon visage que la chaleur monte en moi. Puis, il fixe mes yeux un moment. Il remarque l'effet qu'il me procure avant de sourire tel un attardé mental. C'est quand il se détache de moi que je me rends compte qu'il a fait exprès de me faire ce coup. Je secoue la tête et il rigole de plus belle.
–Arrête, ce n'est pas amusant, je lui tape sur le bras.
–T'aurais dû voir ta tête !
–Je te déteste ! je réponds, mi-fâchée mi-amusée.
–Moi aussi je t'aime, mon cœur. Roooh allez, fais pas cette tête, chouchou.
–Je te haïs.
–C'était juste pour savoir à quel point je te fais d'effets.
–Je te déteste.
–Mon cœur...
Je fais mine d'être fâchée contre lui. Je croise les bras et regarde dans le hublot. Je ferme les yeux un instant. Je sens une respiration irrégulière devant mon visage que la mienne devienne saccadée. Je n'ai pas le temps de rouvrir les yeux que des lèvres s'écrasent sur les miennes. Une main s'installe sur ma nuque et je prends part au baiser sachant l'identité de la personne. Son odeur familière m'enivre et envahit mes narines. Ma petite main se place dans ses cheveux et les caresse. J'en oublie presque ce qu'il vient de faire. Presque. On se détache enfin mais ses yeux ne quittent pas les miens.
–Tu me pardonnes ? demande-t-il d'une petite voix.
–À une seule condition, dis-je en souriant.
–Quoi ? Un autre bisou ? rigole-t-il.
Je le frappe à nouveau.
–Aïe ! Tu ne pouvais pas y aller plus doucement ?
–Arrête de parler. Tu ne fais qu'empirer ton pauvre état. Bon, je disais... Tu vas devoir me donner.
–Mon paquet de chips ! Hein ? Mon paquet de chips ?
–J'allais te demander autre chose mais si tu insistes autant...
–Quoi ?! Non non ! Il est hors de question que je te le donne !
Sans attendre son accord, je lui soutire le paquet de ses mains. C'est maintenant à son tour de se mettre en colère. Je souris, satisfaite par mon coup. Il détourne le regard et soupire lentement. Ai-je déjà dit qu'il entretient une relation avec la bouffe ?
–J'adore te voir en colère, soufflé-je en riant.
Il me regarde bizarrement.
–Ça t'enchante ? s'offusque-t-il allégoriquement.
–Naaaaan... Bien sûr que nan. La dernière fois que je t'ai vu contrarié, j'ai tellement voulu me suicider sur un pont quelques parts, mimé-je des larmes invisibles avec une réaction triste.
Je jette un coup d'œil vers lui ; je remarque qu'il me fixe d’une manière extrêmement étrange. Ses yeux se plissent à plusieurs reprises qu’ils vont ressembler à ceux d’un asiatique ; ils ne peuvent regarder clairement. À cette pensée, je me mets à rire.
–Tu sais, tu es tellement bizarre mais je t'aime quand même, avoue-t-il d'une traite.
Aaaaaaaaaaaaaah... MON CŒUR !
–Je sais, sourié-je en ne montrant aucune grande joie.
Je fais comme si j'étais lassée. Pour dire vrai, je suis complètement et littéralement archi-heureuse pro max ! Mon cœur bat à cent à l'heure mais comme je déteste montrer mes vrais sentiments, je reste neutre devant ses yeux. Il plante ces derniers dans les miens pour attendre ma réponse. Tu peux toujours rêver, coco, je ne le dirai pas. Peut-être un jour mais pas aujourd'hui. Je trouve que ce n'est pas le bon moment pour ça... Pour moi, ces trois mots signifient énormément de choses, alors si un jour je les prononcerai, c'est que je serai réellement sûre de mes sentiments... Jusqu'à présent, je ne les ai jamais dits et il ne faut pas trop espérer. Je détourne la conversation à mon avantage.
–Tu sais que c'est la plus pire de toutes les déclarations du monde ? rigolé-je.
–Ça tu peux le dire...
Il me suit dans ma bonne humeur.
–Mais la première fois pour toi ?
Il me défie du regard en souriant de ses lèvres fines.
–Peut-être...., je souris en coin.
–C'était la première fois que quelqu'un t'aime pour ton défaut, n'est-ce pas ?
Oui. Personne ne m'aimait avec mes propres défauts... À part ma famille. Et toi. Toi et seulement toi.
–Peut-être, répété-je en échos.
Je fais mine de ne plus avoir envie de continuer cette discussion. Heureusement pour moi, il ne semble pas se focaliser dessus. Seth prend les écouteurs, met l'un pour lui et l'autre sur mon oreille. Il appuie ensuite sur play de l'ordinateur. Fix you de Coldplay, la bande originale du dessin animé "Abominable", la mélodie des violonistes commence à parvenir dans nos oreilles. Il suit les paroles doucement en fermant les yeux. Il me regarde après et me sourit. Mon visage s'illumine également.
–Lights will guide you home
And ignite your bones
And I will tryna fix you...
Nous nous sourions. Cet instant est tellement agréable. Lui. Seth. Mon petit ami. Mon premier petit ami. Et moi. Purpie. Sa petite amie... J'aimerai tellement que ceci n’aura jamais aucune fin. Qu'il sera toujours à mes côtés malgré tous mes défauts ; qu'il m'aime moi et moi seule : que je serai la mère de ses enfants. Que je serai à ses côtés dans le bien ou le mal jusqu'à ce que mon souffle soit coupé. Jusqu'à ma dernière respiration. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve mais je souhaite fortement qu'il m'aime réellement. Et qu'il fera tout son possible pour me rendre heureuse. Parce qu'avec lui, je suis bien. Je suis... moi. Je me connais encore plus qu'avec d'autres personnes. Je retrouve la vraie moi. Celle qui n'a pas besoin de tout déballer pour se faire comprendre. Celle qui n'a pas besoin de mentir pour bien s'entendre avec les gens. Et j'aime beaucoup ce moi à ses côtés. Mais malgré tout ça.... Même s'il ne sera pas avec moi jusqu'à jamais, je lui souhaite toujours tout le bonheur. Je continuerai à prier pour qu'il ait une vie meilleure. Je serai toujours là pour lui même s'il ne me verra pas. Je serai là de loin, à distance. Si je le pourrais encore, je ferai mon possible pour l'aider à devenir une belle personne. Et je la tiendrai jusqu'à ma mort, cette parole. Oui, je me le promets. Je ferme les yeux et me laisse emporter par cette musique. Je sens la main de Seth se faufiler sur ma cuisse à la recherche de la mienne. Quand il la retrouve, il ne la lâche.
*
La salade, le pistolet, la mayonnaise et bien d'autres plats sont servis sur notre petite table. Nous sommes en train de manger ; le brun me raconte comment il a connu une artiste assez réputée.
–Tu connais cette fille ? demande-t-il, la bouche encore pleine.
Il me montre un article sur une jeune femme sur l'ordinateur. Il me fait ensuite écouter une chanson.
–Non, mais j'en ai déjà entendu parler. J'ai déjà écouté cette chanson mais je crois qu'elle ne m'inspire pas trop. Tu la connais ?
–Et comment ! Je l'ai vu grandir. Elle vient de ma ville natale, quelque part en Angleterre. Elle a le même âge que toi, figure-toi.
–Ah oui ? Elle parait plus âgée que ça. Alors, comme ça tu viens de là-bas...
–Mouais, tu ne le savais pas ?
–Non. Tu habite L.A. depuis combien de temps ?
–Depuis mes quatre ans, c’est pour ça que j’ai un accent américain.
–Et tu ne regrettes pas d'être parti ?
–Je n’étais qu’un gosse… Et je te l'ai dit, je ne regrette rien. Au contraire, je suis tellement content d'être là. Je ne t'aurais jamais rencontré sinon !
Il prend mon menton du bout des doigts et me sourit chaleureusement.
–Quand je pense que t'es devenu mon petit ami, rigolé-je doucement. Tu sais que presque tes potes m'ont invité à sortir ?
Et même ton frère aussi...
–Ouais, tout le lycée te courait après. Mais c'est moi qui t'ai eu, répond-il fièrement.
–Un an après, précisé-je en rigolant avec lui.
–Je ne voulais pas trop me faire rejeter. Je savais que les études étaient plus importantes à tes yeux et que tu ne m'aurais jamais accepté.
Je souris, je suis ce genre de personne. Les études passent avant tout le reste, tel un montrât. Il remet les écouteurs sur nos oreilles et commence à chanter.
–But I got one thing right. You. Baby I got one thing right. Yeah I got you.
N'en tenant plus, je pose mes lèvres sur les siennes et mets ma main sur sa nuque. On s'embrasse tendrement pendant un instant.
*
Une main me réveille doucement.
–Purpie, on est arrivés. Purpie.
Je détache ma ceinture et me dirige vers la sortie. Nos bagages en main, on s'assoit sur les bancs de l'aéroport. Il n'y avait que quelques personnes ici et là. J'ai déjà envoyé un texto à ma mère sur notre arrivée. Je frotte mes yeux parce que j'ai encore sommeil. Mon petit ami reste à côté de moi pour me regarder.
–T'as encore envie de dormir ?
Je secoue positivement la tête.
–Tes parents vont te chercher ou je vais te raccompagner ?
–J'ai déjà prévenu ma mère, elle va venir.
–Tu peux me donner ton téléphone ? Je vais dire à Logan de me chercher, ma batterie est à plat.
–Heureusement que j'ai son numéro, articulé-je.
Je le lui donne ; il envoie un message vite fait à son frère.
–C'est seulement ta maman qui vient ?
–J'sais pas si elle vient avec son mari.
–Tiens, en parlant d'eux, lance Seth.
Ma mère empresse ses pas vers nous, suivi de près par Nolan. Son sourire illumine son visage. Nous nous levons de nos sièges et contre toute attente, elle embrasse mon copain tout en souriant pendant que je suis dans les bras de mon beau-père. Wait... What ? Elle a fait un énorme câlin et des bisous à Seth ! Oh mes yeux, j'hallucine ! Si seulement elle savait qu'on sortait ensemble. Mes yeux s’arrondissent tels deux soucoupes à la vue de cette scène. Je sens mes joues rosir lorsque Seth me lance un sourire en coin. J'embrasse à mon tour maman et Nolan fait de même avec mon petit ami. C'est hilarant ! J'ai presque envie de rire, tant cette situation est hilarante. Mes parents prennent mon bagage.
–Tu viens mon garçon ? demande Nolan à Seth.
–Non, il ne part pas avec nous, il attend quelqu'un, devancé-je Seth.
–Ah dans ce cas, à la prochaine fois. Au revoir. Purpie, on t'attend dans la voiture.
–Okay, partez devant, j'arrive.
–Je n'arrive pas à y croire ! dis-je lorsque mes parents sont partis.
–Ils m'aiment bien, je crois, sourit Seth. J'suis un beau-fils modèle.
Je lève les yeux au ciel pendant que je l'embrasse sur la joue.
–On se revoit quand ?
–Je te le dirais, bon salut !
Il me lance un baiser volant que je fais semblant d'attraper. Je cours jusqu'à la voiture. J'ai adoré ce voyage. Sûrement mon plus beau. Un souvenir agréable. Je souris.
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