Chapitre 16
* Lost Frequencies • Here with you ft Netsky *
Notre encadreur nous a envoyé les consignes que nous devront suivre sur le déroulement de notre travail. Nous devrions résumer la première partie du livre qu'on a choisi. Comme Yann est devenu le chef du groupe, il s'est chargé de répartir nos rôles en veillant bien à ce qu'on ait le même nombre de pages. On a décidé de travailler chacun dans son domicile et de tout réunir après. Nous ne devrions pas dépasser le délai qui nous est offert, c'est-à-dire trois semaines. De ce fait, nous avons jusqu'à vendredi mais nous avons déjà terminé le devoir bien avant. Il ne restait plus qu'à l'imprimer dans un livre sous les conditions convenues par l'université. Ces derniers jours ont été extrêmement épuisantes. Avec mon horaire rythmé, les examens qui approchent à grand pas, en plus des résumés que je devais terminer après les cours. Ma tête allait exploser à force de travailler toute la journée. Je m’accorde bien évidemment quelque temps de pauses entre temps. Je commence à manquer de sommeil ; et le fait d’être sans cesse devant l'ordinateur n’est pas spécialement bénéfique pour ma santé. Quelques fois, je ramène des documents sur mon lit.
Je me concentrai facilement avec l'aide de la musique. Je mets souvent des chansons qui n'ont aucune parole, dans le genre lo-fi. Les écouteurs sur mes oreilles, les yeux rivés sur l'écran, les documents à côté, je m'enferme seule dans ma chambre. Hosea m'appelle uniquement à l'heure du repas. Après ces semaines de travail, je devrais prendre un souffle. J'espère qu'on aurait une ou deux semaines de vacances. Aujourd'hui, nous n'avons pas cours mais cela ne veut pas dire que je n'ai rien à faire. Au contraire, mon emploi du temps est assez chargé. Tout d'abord, je vais apprendre tous les chapitres qui me restent encore à parcourir, spécialement ceux dont j'ai raté l'explication. La bande m'a beaucoup aidé avec les parties complexes, leur niveau étant plus avancé que le mien. Puis, je regarderais quelques épisodes de "Nisekoi", une série animée japonaise à la fois romantique et humoristique. Après un certain temps, j'adore les visionner une nouvelle fois malgré le fait que je les ai vus à plusieurs reprises. Je vais ensuite, lire un chapitre de "The Ice King" de Dinah Dean, une excellente œuvre familiale plongée dans une romance royale. Son contexte se situe en Russie, aux alentours du XIXᵉ siècle lors de la première guerre mondiale. Il s'agit de l'histoire d'une jeune femme, Tanya Kirova, orpheline élevée par son grand-oncle et sa grand-tante. Après la mort de ces deux derniers, elle n'avait plus l'espoir de retrouver un foyer. Toutefois, son séjour à Saint-Pétersbourg va tout changer. Elle y rencontrera le fameux prince Nikolaï Ilyich, alias "Le Roi des glaces". Depuis ma première lecture, je ne pouvais plus m'arrêter. Je l'ai lue des milliers de fois. Je connaissais presque chaque paragraphe par cœur. Ma mère en avait presque marre de me trouver encore et encore sur ce livre. Bref, je suis le genre de filles qui reste chez elle quand il n’y a pas école. Je ne sors qu’en cas d'urgence. Ma lecture terminée, je me repose un peu sur mon lit jusqu'à m’assoupir. D'habitude, j’ai du mal à m’endormir facilement, il me faut une heure tout au moins. Par contre, lorsque la fatigue fait son apparition, le sommeil fait de même. Le vibrement de mon téléphone me tire du monde des rêves. La photo de Kendall qui est en train de manger sauvagement des pattes s’affiche. Je souris instantanément, je devrais peut-être changer cette image de contact. Peut-être plus tard, ou pas. Je décroche l’appel d’un geste vif ; il est sûrement rentré de son entrainement de tennis.
« Moui ? dis-je, d'une voix endormie.
–Hellooo ! hurle-t-il à l'autre bout du fil. Ça va, ma belle ?
–Naaaaaan, râlé-je.
–Bah ! Qu'est-ce qui se passe encore ?
–Tu m'as réveillé... J'étais en plein rêve.
–Ah si ce n'est que ça ! Désolé, j'ai fini mon entrainement et je voulais savoir comment tu allais.
–Oui, je sais. Je vais bien, j'ai juste envie de me reposer… J'ai tellement travaillé aujourd'hui.
–Ah ok ! Repose-toi, beauté. Je te rappelle tout à l'heure, ok ?
–Okay !
–Et rêve de lui surtout !
–Au revoir, Ken ! » rigolé-je en raccrochant sans attendre sa réponse.
Je parie qu'il est en train de se moquer de ma tête en ce moment. Tu viens de lui raccrocher au nez... Je ne vois pas en quoi cela t’étonne autant. C’est tellement impoli de raccrocher alors que c'est l'autre personne qui t'a appelé... Ce n'est pas grave, Kendall n’en a rien à faire, il prend à peine considération de mes répliques. Il sait exactement comment m’irriter, tout comme il sait quelles seront mes réactions face à ses stupides moqueries. Par conséquent, il n'est nullement offensé. Je jette un œil à l'heure qu'il est : 16 h 40. Oh mierda ! J'ai un rendez-vous avec Yann à dix-huit heures. Je l'ai presque oublié ! Je devrai me rendre chez lui dans le but de régler certains détails à propos du bouquin. On l’imprime pour le lendemain et il faudrait refaire la lecture en rectifiant les fautes. Comme je voulais que le travail soit en perfection pour enlever mes doutes, je me suis proposée pour l'aider. Les autres membres n’y ont pas riposté, par raison qu'ils me trouvaient enthousiaste de se dévouer pour cette tâche. En réalité, ils ne voulaient pas y participer. Quels flemmards, ceux-là ! Ils ont tout de même beaucoup contribué dans ce devoir, alors, je ne leur tiens pas rigueur. Avec Yann, nous avons décidé de se voir chez lui, comme c'est lui le chef du groupe. Heureusement qu'il habite dans un quartier près du mien. Ce sera à quelques minutes à pieds, m'a-t-il dit. Je range mon bureau avant de me préparer. Mes documents sont éparpillés partout sur la table. J'éteins mon ordinateur portable. Je récupère les fiches nécessaires et les mets dans mon sac. Je les utiliserais surement tout à l'heure. Remettre en ordre, passer un coup de balai, et enfin prendre un bain. Je mets un haut jaune poussin et une de mes rares jupes. J'enfile mes bottes marrons et un manteau de la même couleur. Je signale mon frère de mon départ, Hosea étant encore à l'hôpital. Il me salue d'un petit geste de la main.
L'air frais du dehors me fouette le visage, je remonte le cache-nez autour de mon cou jusqu’à atteindre l’extrémité de mes lèvres. J'ai déjà mes écouteurs sur les oreilles. Il ne manquait plus qu'à cliquer sur play et la musique pourra battre son plein. "Electric Love" de BØRNS commence sa première note. Je ferme les yeux ; puis, les réouvre. Ils balaient de vue l'entourage. Je marche jusque dans une petite ruelle, c'est là le point du rendez-vous. Un banc qui se situe à côté de l’arrêt du bus, je m'y assois. Je suis arrivée un peu en avance. J'ai l'impression que le vent est de bonne humeur aujourd'hui. Les quelques peu de feuilles de l'arbre derrière moi planent dans tous les sens et finissent leur parcours au sol. Je me penche pour regarder de près une fourmilière. Un clan de fourmis rouges se rassemble autour d'une miette de brioches. Es-tu certaine que ce sont des miettes de brioches ? Qu'est-ce que j'en sais moi ?! C'est ce que je crois, c'est tout... Je me connecte un moment sur instagram. Je vois des images de mes camarades de Los Angeles dans notre ancien lycée. J'avoue que les voir heureux me rend tellement seule. Ils ont l'air de profiter de leur vie. Cela me chagrine parce que contrairement à eux, je suis encore en train de faire semblant. Et putain, qu'est-ce qu'ils me manquent tellement ! Mes amis. Ma famille. Ma vie d'avant me manque... Je lève les yeux vers les deux côtés du chemin. À droite, puis, à gauche. Une tête familière apparait sur mon champ de vision. Je souris, je remarque l'heure 18 h 00 avant d’éteindre mon téléphone.
–Waouh ! T'es arrivé pile à l'heure ! dis-je tout en le saluant.
Yann m’offre un sourire radieux.
–Ça ! J'aime être dans la ponctualité.
–Ah bah moi, j'arrive souvent en avance à mes rendez-vous ! Des fois, j'arrive en retard mais jamais, je n'ai été ponctuelle.
–Je vois ça ouais ! T'étais là depuis combien de temps ?
–Oh, pas tellement longtemps, tu sais. Bon, alors, on y va ?
–C’est parti ! Comment ça roule avec tes révisions ? Ça va comme tu veux ?
–Eh bien... J'essaie de me concentrer. Les examens vont passer et je ne devrais pas les rater à tout prix.
–Oui, je te comprends. C'est si fatigant. Surtout avec ce devoir en groupe.
–Tu peux le dire ! Je me dis ça tout le temps !
–Au moins, on n'a plus à s'inquiéter. Ce sera terminé dès demain.
Il prend un chemin que je connais désormais, par cœur. Je m'y rendais très souvent. Surtout à la fin du lycée, au début des grandes vacances. Je connais particulièrement quelques personnes de ce lieu. Et pourvu qu'on ne me reconnaisse pas...
–Viens, c'est par ici.
Notre chef, qui est à la tête de la route, me conduit vers une ruelle bondée d'étudiants. Il y a un terrain de basket. Je balaie des yeux les gens qui assistent au match. Pour l’instant, je ne vois aucune tête familière, croisons les doigts pour que cela soit ainsi ! En me retournant, je bouscule un garçon.
–Oh je suis vraiment désolée, je ne voulais pas...
Je m'arrête après m’être rendue compte que je le reconnais.
–Ooooooh mais qui va là ! C'est la meuf de Seth ! Tu te souviens de moi ?! Jasper, me sourit-il.
Il porte un maillot de sport. Mais derrière son allure de petit fouteur de troubles, il est facilement reconnaissable avec ses fossettes et ses cheveux blonds. Et à ce propos, j'ai failli oublier ce détail... Spécialement dans cette partie de la ville, je suis assez connue en tant que la petite amie de Seth que Purpie, une fille ordinaire.
–Moui. Je me rappelle de toi, dis-je, neutre. Salut.
Je tente de le contourner parce qu'il me bloque le passage.
–Au fait ! Toi et Seth... Vous êtes encore ensemble ?
–Je l'ai plaqué, je réponds sèchement.
Cette réplique est disons... la plus amère de toutes les répliques. Les mots restent en travers de ma gorge. Je ne me retourne même pas pour voir sa réaction. Ce n'est pas que cela me désintéresse mais c'est juste que je n'en ai pas la force. J'ai juste peur de craquer devant un inconnu comme ce garçon... Je verrais sûrement de la pitié dans son regard. Et… je ne suis pas prête à y faire face. Je souffle, puis rejoins Yann qui m'attendait dans un coin. On finit par arriver chez lui. J'ai appris qu'il vit avec son frère. Je prends une chaise avant que nous commençons à travailler ensemble. Il a eu l'amabilité de me servir du thé pour pouvoir continuer tranquillement dans notre lancée. Je vérifie les erreurs pendant qu’il se charge de les effacer ou corriger. Après une ou deux heures, nous avons terminé et il m'a raccompagné jusqu'à chez moi puisqu'il était tard.
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