Chapitre 13
* Illenium • Hold on ft Georgia Ku *
Cela fait trois mois que je suis arrivée dans cette ville new yorkaise. Les cours continuent tranquillement. Ma mère est repartie une semaine après son arrivée. Hosea a vu juste, elle était venue voir si tout allait bien dans mes études. Nolan est resté à Los Angeles pour s'occuper de la maison et son travail. Elle a été simplement ravie dès qu'elle m'a vu rentrée de l'université. Inutile de préciser que je partageais le même sentiment. Cullen s’est chargé de chauffeur aller-retour de l’aéroport. L’ex-femme de Nolan n’apprécie pas véritablement ma mère et malgré ces différends, cette dernière s’entend à merveille avec ses enfants. J'ai passé une très belle semaine avec elle. Je lui ai montré des photos de mes amis de l’université. Je me souviens qu’elle a grimacé avant de se plaindre : ma mère n’a jamais aimé le fait que je sois entourée d’autant de garçons. La plupart de mes meilleurs amis en sont. Cependant, je ne lui prive pas ce droit de me prévenir. Seulement, elle n'aura pas besoin de le répéter à longueur de journée. Je suis assez grande pour se défendre. Durant son séjour, elle m'a aidé avec quelques uns de mes exercices ; elle nous a gâtés avec ses plats savoureux. Ah... quel dommage qu'elle soit déjà partie. J'aurais aimé qu'elle reste plus longtemps mais ce n'était pas admissible.
Je me prépare pour me rendre à l'université. Après une douche, je fais rentrer ma chemise à carreaux bleus marines à longues manches, achetée chez Pot’s & Polly une petite boutique de Venice Beach, dans un pantalon jean troué aux genoux. Il ne fait pas vraiment froid aujourd'hui. J’attache mes cheveux en une queue de cheval vite fait. Je prends rapidement mon petit déjeuner avant de me mettre en route. En chemin, j'achète des stylos à bille. Jay a perdu le mien et les autres sont déjà à court. Je me dépêcher chercher notre salle. Je regarde sur le plan du bâtiment le Département 107-A. C’est au bout du couloir à gauche après le deuxième étage. Plus le temps de prendre un ascenseur, je monte presque en courant sur l'escalier ; d’autant plus que je ne fais pas confiance au notre. Il y a environ cinq jours, un des étudiants y est resté coincé pendant une heure. Heureusement qu'il n’a eu aucun risque, ils ont dit que les machines ont quelque peu dérapé mais qu'il marcherait comme neuf après trois jours. Depuis, j'ai évité de monter dans cet engin. Finalement, j’arrive à la dernière marche du deuxième étage. Quelques étudiants qui me paraissent familiers sont debout en pleine discussion devant la salle. J'entre sans toquer, remarquant qu'il n'y a pas encore de professeur. Je balaie la classe du regard. Je repère Fiona qui me fait signe un peu au fond. Je souris. Mandy, Nila et Jay ne sont pas dans ce cours, ils sont dans un autre groupe. Je m'assois à la place qu'elle a gentiment gardée pour moi.
–Alors ? Tu as fini tous les exercices ? demande-t-elle.
–Ouais, mais je pense que mes réponses ne sont pas fiables. Fais-moi voir les tiennes.
Elle me les montre au même moment que l'enseignante fait son entrée. C'est une femme d'une cinquantaine d'années, fort agréable et gentille, toujours le sourire aux lèvres afin de mettre ses élèves à l’aise ; elle demande constamment notre avis avant d’entamer un programme. Elle fait tout son possible pour nous aider et nous faire prendre plaisir à son cours. Les cheveux chocolats noirs coupés jusqu’aux épaules, les yeux noisettes et le nez retroussé, sa bienveillance dépasse largement sa petite taille. Elle porte des lunettes de temps en temps, dans un style assez vintage.
*
Après le cours, je rejoins le bureau de notre encadreur en compagnie de Fiona. Nous en avons le même, ce qui veut certainement dire que nous serons ensemble à chaque meeting. C'est aujourd'hui qu'on a notre première rencontre avec ce professeur qui va nous guider dans cette unité, à savoir la matière qui compte un énorme point aux examens. Quelques étudiants de la première année sont mélangés aux élèves de la formation à distance, un système éducatif récemment ajouté au programme de l’université pour favoriser l’enseignement en ligne. Scott arrive tout essoufflé derrière nous. Il assiste quand même cet encadrement qui est indispensable pour nos notes malgré le fait qu’il ait raté le cours de ce matin.
–Bon, commence l'homme devant nous, je vous ai convoqué aujourd'hui pour vous faire savoir comment entreprendre pendant ce travail universitaire.
Je ne laisse aucun mot m’échapper dans mon carnet de notes pour ne rien oublier. Chaque groupe est chargé de trouver un livre concernant la psychologie ; par la suite, il faut l'envoyer à notre encadreur pour qu’il puisse choisir les parties que nous devrions résumer en environ quinze pages. Et la rédaction du livre se fera dans les conditions qu'il exigera. Lorsqu'il termine le meeting, les groupes se dispersent. Moi et Scott prenions le soin de trouver nos membres quand j’aperçois les deux garçons. Ils discutent avec une fille. Je me dirige vers eux, Scott sur mes talons.
–Vous êtes là ! dit celui qui m'a montré la liste l’autre jour. On a décidé qu'on cherchera le livre chacun de notre côté et après, on analyse ensemble nos recherches. On décidera ensemble quel ouvrage sera le mieux pour le devoir. Qu'en pensez-vous ?
–Et bien, je trouve que c'est une bonne idée, réponds-je en souriant. Mais est-ce que vous allez rentrer chez vous ? Je veux dire, notre prochain cours commence dans trois heures...
–Moi, je vais peut-être rentrer, acquiesce l'autre garçon.
–Je vais rester avec mes amis, s'exprime la fille. On se retrouve quand et où ?
–Je propose qu'on se retrouve devant le grand amphi, demain.
–Okay, ça marche, dit Scott.
–Donnez-moi vos numéros.
–Attendez ! D'abord, donnez-moi vos prénoms parce qu'on ne s'est pas encore présenté.
J'émets un léger rire, suivie des autres. Nous allions échanger nos numéros de téléphone sans connaitre nos noms respectifs quand même ! Trop zarrebi...
–Alex, dit le brun aux cheveux frisés.
–Yann, ajoute l'autre. Et elle, c'est Hayley.
–Salut, la concernée lève sa main.
–Purpie et Scott.
J'incline doucement la tête. Après cet échange, je me dirige vers la sortie du département.
–Tu vas rentrer ? demande Scott.
–Hum... Je ne sais pas... Je crois que oui. Et toi ?
–Non, je reste. Je n'ai pas de voitures et en plus, ma maison se trouve trop loin pour s'y rendre à pieds.
–Tu n'y vas pas en bus ?
–Perte de temps, les embouteillages ne me laisseront même pas le temps d'arriver chez moi que le cours débutera.
Je réfléchis un moment. Si je pars, il n'aura personne pour lui tenir compagnie. Le pauvre. Attendre pendant des heures sans l'ombre d'un camarade, c'est assez pénible j’avoue.
–Je crois que je vais rester, dis-je au bout de quelques minutes de silence. On cherchera le livre ensemble. T'en dis quoi ?
–Ouais, c'est super. Viens, j'ai trouvé une place un peu éloigné à quelques mètres de notre salle.
Ah, Purpie... Ta gentillesse te tuera un jour. Nous contournons l'amphi, je le suis jusqu'au pied d’un grand arbre. Je me place à côté de lui. On commence nos recherches mais il s'arrête à peine trois minutes depuis que nous sommes assis.
–Qu'est-ce qu'il y a ? l'interrogé-je tandis qu’il secoue la tête avec une moue aussi mignonne que celle d'un chiot.
–Je n'ai plus de batterie. Mais quelle poisse de merde !
–Ce n'est pas grave, on va chercher sur mon téléphone.
–Et si on allait plutôt à la bibliothèque ?
–Je ne suis pas membre.
–Depuis quand ils vérifient ça ?
–J’en sais rien. La bibliothécaire m’a dit qu’il faut s’inscrire mais avec ma flemme pour rassembler les dossiers d’inscription, j’ai passé mon tour. ‘Toute façon, mon ordi fait toujours l’affaire sauf que là, je l’ai pas apporté.
–C’est marrant, j’ai oublié le mien chez moi.
–Bon, je te laisse commencer en premier et après, c'est mon tour.
–Okay, dit-il.
Je le regarde d’un œil furtif. Ce garçon n'a rien avoir avec mon ex-petit ami et pourtant, il me fait rappeler cet idiot à chaque fois qu’il fait quelque chose. Soupir. Pendant nos recherches, nous parlons de tout et de rien. La tête penchée au ciel, il me raconte comment son frère lui a appris le baseball. Simplement à travers son regard, je peux voir à quel point il l’admire. Le brun est né deux mois avant moi. Il adore les mangas ; par contre, il déteste la K-Culture et spécialement les chansons coréennes. Pour ma part, je n’écoute que quelques unes parce que je ne suis pas non plus une fan. Toutefois, nous sommes du même avis que le rock, c’est le meilleur genre de musique. Après, mon goût reste plutôt varié. Il faut dire que seulement peu d’hommes ne sont pas drôles et heureusement que Scott n’en fait partie. Un garçon passe devant notre champ de vision, traversant l’autoroute dans une démarche maladroite. Aussitôt qu’il disparait derrière l’autre bout de la rue, on se regarde dans les yeux avant de rigoler.
–Hey, ça ne se fait pas de se moquer des gens !
– Oh, tu as ri toi aussi, dit-il.
Le fait que nous nous sommes longuement fixés m’a fait rire, ai-je envie de répondre mais je me retiens pour ne pas être prise pour une idiote…
–Je suis sûr que c'était un gay ! reprend-il.
–Préjugés ! Tu ne sais même pas qui il est.
–Sa façon de marcher, on dirait qu’il se dandine. C’est suffisant pour moi.
–N'importe quoi. Ce n'est pas parce qu'il marche comme une fille qu'il s'intéresse forcément aux mecs. Peut-être qu'il a eu un accident, t’en sais rien.
Je pensais qu’en suivant les cours, Scott comprendrait que l’apparence d’une personne ne définit pas sa personnalité ni sa vie en entier. C’est pourtant assez évident. J’ai choisis le parcours Psychologie pour éviter ce genre de jugement ; certes chaque jour, j’apprends comment analyser un individu à travers ses signes comportementaux et son style vestimentaire.
–Tu parles, rigole-t-il. Ça ne peut être que ça.
J’omis de préciser que ce garçon est dans notre classe et qu’il m’a déclaré sa flamme il y a quelques jours…
–À t'entendre, on dirait que t'es homophobe, dis-je du tac au tac.
–Je n'ai rien contre les lesbiennes. En revanche, je déteste voir des hommes se faire des trucs de couple. Ça me répugne.
–Donc tu es homophobe, conclus-je.
–Appelle ça comme tu veux mais je reste sur ma théorie.
Je ne réponds rien. Nous avons mangé des biscuits et des sandwiches tout le long de notre conversation. Je me suis assise derrière lui, mon dos contre le sien. Ces longues heures de discussion nous a un peu rapprochés. Nous parlons à propos d'animal sauvage quand je vois Nila et Jay arriver dans notre direction. Je les salue et ils prennent place à côté de nous.
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