Le printemps.

Il signifiait tant et rien à la fois.

Un événement annuel.

La tombée des fleurs de cerisiers.

L'avènement de nouveau-nés.

C'était avant tout.

Un temps comme les autres.

Triste et frais où le soleil n'apparaissait que lorsqu'il le voulait.

Parfois.

Il neigeait encore à cette époque.

Triste réalité de ce monde dévasté.

Mais aujourd'hui.

Le vent était parti.

La fraîcheur.

Qui avait pris place ici un moment.

Avait préféré s'enfuir.

Ni pluie.

Ni neige.

Était-ce un cadeau ?

Le temps semblait bon.

L'atmosphère se réchauffait légèrement.

Le soleil brillait de mille feux.

Le calme refaisait surface.

Les cris hasardeux du souffle s'étaient tu.

Mais.

Ce n'était qu'un semblant de fin avant le grand retour.

Un simple moment de répit.

Pour sourire quelques secondes face à cette douce et tendre mélodie.

En cet instant.

On pouvait.

À nouveau.

Sentir les halos de lumières frapper notre cœur.

Des êtres emplis de bonheur.

Voilà ce que nous étions.

Il était l'heure !

Il était temps !

Même si cela n'allait pas durer longtemps.

Le froid commençait à devenir.

Un mauvais sort.

Une simple illusion.

Quelque chose créé pour nous faire croire à la fin d'une ère.

Le regret de cette température s'envolait.

En cet instant.

Un léger tiret se produisait.

Une légère sensation de pureté flottait.

Oui !

La vie offrait des rires.

La joie reprenait ses droits.

C'était un moment attendu.

La raison de sa présence n'était autre qu'effacer la déprime.

Quelques minutes.

La lumière redonnait l'espoir.

La chaleur lui disait au revoir.

L'hiver était parti depuis belle lurette.

Mais.

Les basses températures n'étaient pas décidées à faire de même.

Il ne restait plus qu'à prier le ciel.

Et se dire que tout ça n'était pas éternel.

En attendant.

On ne pouvait que maudire ce système temporel.

La venue du printemps ne signifiait en rien le départ de la neige ou du froid.

Le tiret grandissait.

Il ne fallait pas oublier qu'une saison ne jouait pas sur la météo.

Au grand regret de toutes les nations.

Le monde avait changé depuis l'époque où tout suivait la bonne norme.

Maintenant.

Il fallait attendre que la planète se décide à nous écouter.

Nos plaintes finissaient un jour par lui arriver.

N'oublions pas.

On pouvait tout de même étirer nos lèvres.

On pouvait déguster ce plaisir sensationnel.

Cette après-midi.

La flore revivait.

La faune s'extasiait.

On avait.

Enfin.

Dépasser les douze degrés.

Le soleil était radieux.

Les nuages brillaient d'un éclat blanc.

Pas de doute.

C'était bien là la définition du printemps.

Un sursis laissant place à un climat doux.

Pas de doute.

C'était.

L'existence.

Du renouveau.

De l'épanouissement.

Le tiret était complet.

La risette étincelait.