Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

5

Le soir tombe lentement, et la lumière tamisée du salon crée une ambiance douce et calme. Après une longue journée, le parfum d'un bon repas me parvient depuis la cuisine. Je me suis un peu redressé depuis mon moment avec Lynn, mais la sensation de gêne, celle qui m'a pris après l'entraînement, ne m'a pas totalement quitté. Je suis encore un peu dans les nuages, mes pensées dispersées, fixées sur ce qui s'est passé plus tôt avec Léo.

Je m'assois à table, sans grande conviction, et attrape mon verre d'eau. Ma famille est là, comme d'habitude, mais quelque chose me semble différent ce soir. Peut-être que c'est juste moi. Ma mère, avec son sourire habituel, mon père qui parle des dernières nouvelles de son travail, et Lynn, qui semble plus calme que d'habitude, comme si elle attendait que je me livre un peu plus. Elle me connaît trop bien pour ne pas savoir que je ne suis pas vraiment là.

— Alors, comment ça s'est passé aujourd'hui ? demande mon père, en me jetant un coup d'œil pendant qu'il découpe sa viande. L'entraînement avec les nouveaux coéquipiers ?

Je hausse les épaules, un peu perdu. J'essaie de ne pas trop me laisser emporter par la fatigue et l'agitation qui me travaillent encore.

— C'était... intense, je réponds, en mâchant lentement. Ça m'a bien épuisé. Mais c'est cool, l'équipe semble solide.

Lynn me jette un regard furtif, mais je fais de mon mieux pour ne pas croiser ses yeux. Elle n'a pas l'air d'être dupe. Pourtant, elle ne dit rien. Elle se contente de poursuivre son repas en silence, jetant parfois un regard rapide vers moi. Je sais qu'elle attend, mais je ne suis pas prêt à lui confier tout ce que je ressens.

— Tant mieux, tant mieux, dit mon père, satisfait de la réponse. Il faut que tu t'adaptes vite ici. Et on ne s'en sortira pas en restant juste "cool". Fais attention à ton jeu, Rafael. Ces gens ici ne vont pas t'attendre. L'équipe attend du sérieux.

Je lui adresse un sourire, mais à l'intérieur, je sens un nœud se former dans ma gorge. Ce n'est pas ce que j'ai envie d'entendre. Pas ce soir. J'ai déjà assez de pression. De toute manière, je sais que mon père a raison. Je ne peux pas me permettre de perdre le rythme. Je suis là pour performer, pas pour être juste "cool".

— T'inquiète, ça va, réponds-je avec un léger ton qui cache mal mon épuisement. J'ai compris.

Le silence tombe sur la table, et je me concentre sur mon assiette, m'efforçant de terminer mon repas dans une tranquillité apparente. Mais à l'intérieur, tout bouillonne. Il y a cette pensée qui m'obsède encore : Léo. Pourquoi est-ce que j'y pense encore ? C'est juste un autre rival. Il ne devrait même pas m'importer. Et pourtant, il occupe toute ma tête, comme une chanson qu'on n'arrive pas à sortir de ses pensées.

— Tu sembles un peu distrait, dit soudainement Lynn en levant les yeux de son assiette. C'est ce Léo qui te travaille, hein ? Le gars de l'entraînement ?

Je gèle, ma fourchette arrêtée à mi-chemin de ma bouche. Je relève les yeux pour voir Lynn qui me fixe avec un air un peu trop malin.

— Non, c'est pas... c'est pas ça, je réponds précipitamment, en baissant les yeux vers mon assiette. Je suis juste fatigué.

Elle éclate de rire, un rire léger et moqueur. Je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel.

— T'es vraiment nul pour mentir, tu sais ? Mais t'inquiète, c'est pas la fin du monde. Il ne va pas te manger, ce Léo, juste parce qu'il est un peu plus grand que toi.

Je sens une bouffée de chaleur me monter aux joues. Je n'arrive même pas à lui répondre. Comment elle sait tout ça ? Pourquoi elle me met dans cette position où je me sens tout à coup vulnérable ?

Mon père, qui n'a rien remarqué, se tourne vers moi avec un sourire satisfait.

— C'est bon de voir que vous avez de l'humour, mais n'oubliez pas que ce n'est pas un jeu. Le handball, ça demande de l'engagement, et ça commence dès le premier jour. On ne veut pas que tu perdes ta chance ici, Rafael.

J'essaie de garder mon calme, mais chaque mot semble appuyer un peu plus sur la pression que je ressens. Je ne sais pas pourquoi, mais la tension entre moi et Léo commence à prendre une place plus grande dans ma tête que je ne le voudrais. C'est comme si cette petite rivalité entre nous commençait à se transformer en quelque chose d'autre. Quelque chose de plus compliqué, et ça me fout la trouille.

Je n'ose rien dire. Je continue à manger, prenant mon temps, tout en me disant que tout cela va s'arranger. Je n'ai pas d'autre choix.

Le repas continue dans une ambiance relativement calme, mais l'atmosphère est lourde. J'essaie de manger sans trop y penser, mais la conversation avec Lynn et mes propres tourments me hantent. Je sens mes muscles encore tendus après l'entraînement, et cette question qui me trotte dans la tête, de plus en plus insistante : où est-ce que tout cela va me mener ?

Mon père, d'un ton plus sérieux, rompt enfin le silence, comme s'il avait attendu le bon moment pour lâcher cette phrase qu'il me réserve depuis qu'on a déménagé ici.

— Écoute, Rafael, je vais te dire un truc, commence-t-il, en posant sa fourchette. Le handball, c'est bien. C'est même très bien pour t'occuper et te donner un but à atteindre. Mais n'oublie pas que ce sport ne va pas déterminer ton avenir.

Je relève les yeux vers lui, surpris par la soudaineté de ses mots. Il ne semble pas énervé, juste... sérieux, presque un peu trop pour un simple repas.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demande-je, légèrement sur la défensive.

— Ce que je veux dire, c'est que, même si tu es doué, même si tu veux aller loin avec ça, le sport ne te garantira pas une vie après l'école. Un jour, tu vas devoir penser à autre chose, à un métier stable, à un avenir au-delà de l'équipe de handball. Ce n'est pas un mal de vouloir exceller dans ce que tu fais, mais faut pas que tu oublies que ça reste secondaire. D'accord ?

Je le regarde, un peu déconcerté. Je n'ai jamais vraiment pensé à ça, et ses paroles me frappent de plein fouet. Pour moi, le handball a toujours été plus qu'un simple sport. C'était une échappatoire, un moyen d'être quelqu'un, de trouver ma place. Mais l'idée que cela ne déterminerait pas mon avenir... c'est presque un choc.

— Tu crois que je devrais arrêter ? dis-je, un peu plus froidement que je ne le voudrais.

Mon père me regarde, mais il n'a pas l'air d'être dans la confrontation.

— Non, je ne dis pas ça, mais je veux juste que tu te souviennes de ça. C'est important de se concentrer sur plusieurs choses. Tu as beaucoup de talents, Rafael. Mais il ne faut pas te limiter à une seule voie, c'est ça que je veux dire.

Je reste silencieux un moment, digérant ses mots. J'ai toujours voulu aller loin avec le handball, en faire ma vie si je pouvais. Mais son regard me fait douter. Est-ce que je suis trop obsédé par ça ? Et si ça ne suffisait pas ? Et si tout ce travail, tout cet engagement, n'avait aucune importance à long terme ?

Je tente de faire bonne figure, mais je sens un poids sur mes épaules que je n'avais pas prévu.

— Je vais y penser, murmuré-je finalement.

Ma mère, qui avait suivi la conversation en silence, intervient doucement, comme pour alléger l'atmosphère.

— Allez, on arrête de te mettre de la pression. T'es jeune, tu as encore le temps de voir où ça te mène. Ce qu'on veut, c'est que tu sois heureux, peu importe ce que tu choisis de faire. Mais ne laisse pas une seule chose définir qui tu es, Rafael. Il y a bien plus que le sport, tu sais.

Je hoche la tête, un peu perdu, et essaie de retourner à mon repas. Mais ses mots me suivent encore. Peut-être qu'il a raison. Peut-être que je me perds trop dans ce sport, dans cette compétition... mais comment faire autrement quand il y a cette flamme à l'intérieur qui refuse de s'éteindre ?

Je me force à sourire, pour faire bonne figure devant ma famille, mais une question me hante : "Et si ce n'était pas suffisant ?" Si le handball ne me mène nulle part, que reste-t-il ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro