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Derrière la Glace. . .

Je remontai les escaliers après avoir terminé de déjeuner et fait de nouveau la vaisselle à la va-vite. Heureusement pour moi, Faustin ne m'avait pas questionné puisqu'il était parti se laver une fois sa pizza terminée. Une fois dans mes chambre, je fermai la porte de celle-ci avant de me laisser tomber sur le sol et souffler longuement. . .
Toute cette histoire allait me rendre folle..
J'étais vraiment perdue.. Il fallait que je me change les idées, que..

J'eus alors une illumination avant de me frapper le front sans prévenir.

- Mais quelle idiote ! M'exclamé-je à voix haute sans pouvoir m'en empêcher.

Je me relevai en trombe pour attraper à la va-vite mon porte-monnaie que je fourrai dans mon petit sac-à-mains.

Je savais ce que j'allais faire !

~  ~  ~

Je terminai ma pizza silencieusement, ne quittant plus des yeux la petite Sasha. Elle avait l'air si effrayée et si soucieuse à la fois.. Elle tremblait et n'osait plus me regarder. Elle avait peur..et c'était..de moi. . ? M'horrifié-je en ayant un gros pincement au cœur.
Ça me fait tant de peine de la voir dans cet état. . Mais comment lui dire ? .. Comment lui dire qu'un policier a appelé ce matin.. ?.. Comment lui dire qu'il avait tout d'abord était surpris de tomber sur moi, avant de m'expliquer que..Edwin semblait être pris aux griffes du gang le plus dangereux du territoire.. ?
Je mâchai ma pizza au quatre fromages évasivement, les yeux dans le vague.
Comme si elle n'avait pas été assez effrayée en recevant des lettres de menace et une demande de rançon !
Je fis de mon mieux pour rester calme en me disant qu'elle avait dû lire des mots sûrement violents dans ces menaces, alors seule à ce moment, sans son frère ni personne..
Mais pourquoi ne m'avait-elle rien dit bon sang ?! .. M'énervé-je.
Elle n'avait pas assez confiance en moi ? N'étais-je pas assez souriant avec elle ? Pourquoi..?!..

J'avais bien remarqué que quelque chose n'allait pas lors des répétitions, son ton évasif quand je lui demandais des nouvelles de son frère..mais..de là à m'imaginer toutes ces horreurs ?!..
Je m'arrêtai un instant de manger, silencieux.
Non, je ne pouvais définitivement pas lui dire. . .
C'est vrai quoi, comment trouverais-je mes mots pour lui expliquer que les menaces qu'elle avait reçu ressemblaient fortement au procédé du gang le plus célèbre et le plus cruel ? Comment lui dire qu'ils correspondaient parfaitement au profil des victimes de ce gang : ils s'en prenaient souvent à des orphelins seuls et isolés avec la plupart du temps un membre qui s'en sortait bien financièrement. Ici, ce serait Edwin. .. ?
* soupir * regard sombre *  Même si Sasha en venait à me craindre ou me fuir..je..je ne pouvais définitivement pas la mettre au courant de tous ces horribles détails..
Bah oui ! Comme si je pourrais lui assurer ensuite que son frère est vivant et sain et sauf.. Plaisanté-je cyniquement..
Je fermai les yeux un instant.

* sourire amer * Je devais ressembler au moi d'avant.. Quand mon père était encore vivant.

- Je vais me laver, Sasha. La mis-je au courant en me levant lourdement de la chaise sur laquelle je m'étais endormi ; je n'eus même pas la force de jeter ne serait-ce qu'un regard à la pauvre petite enfant sur lequel le sort s'acharnait injustement. Je vais enfin t'épargner mon odeur. .

Je n'ai pas besoin de la regarder pour savoir qu'elle bégaye timidement et maladroitement :

- N-noon..vous..ne puez pas..

Je ne pus retenir un rire, amusé par la tournure de sa phrase et son ton intimidé qui contrastait :

- Aha ! Tu peux me le dire, hein ! Lui assuré-je.
- Je suis sincère..! S'exclame-t-elle doucement.

Lorsque je tourne enfin mes yeux vers elle, elle a les siens grands ouverts et les sourcils retroussés vers le haut. Je n'avais pas remarqué à quel point elle était splendide, habillée ainsi. Je ne l'avais jamais vue comme cela.. Ça me coupe le souffle.

- Eh bien.. Commencé-je, ailleurs.

Je revins à ses prunelles si particulières, qu'on voyait à peine avec ce doré clair :

- Merci. Dis-je d'une voix tremblante.

Ça la fit hausser les sourcils.
* quitte le salon * Oui.. Pour moi aussi c'était étrange de m'exprimer ainsi. .de manière grave. . C'est que ce qu'il se passait l'était tellement. .

Je m'engouffre dans la salle de bain sans plus attendre avant de me laisser tomber sur le sol en repensant à tous les malheurs que vivait actuellement Sasha.. Ça fit remonter tous ceux que j'avais vécu moi. .

M*rde.!

* larmes qui roulent *

Pourquoi la vie est si cruelle ?!

~  ~  ~  ~

Après avoir fait mon sac, je décidai de m'allonger un peu sur mon lit, le temps de digérer, de faire le point dans ma tête. .

Ah ! Ce que ça m'avait vidée les esprits de préparer mes affaires ! Remarqué-je en souriant.

Tiens ! Je n'avais qu'à m'entraîner sur ma deuxième chanson, en attendant ? Eh oui : tant de semaines étaient passées que plus beaucoup de candidats restaient alors les " survivants " comme nous surnomment Miss Stella et le public doivent maintenant présenter non plus une mais deux chansons !
J'avoue être un peu en difficulté avec cela.. Il fallait dire que j'étais habituée à concentrer toute mon énergie, tous mes sentiments dans les paroles d'une seule chanson et là..en gérer deux c'etait tout simplement perturbant et même Faustin l'avait remarqué !
Je souris en repensant à ce moment où il m'avait demandée gentiment si j'étais aussi déboussolée que cela.. Il semblait réellement étonné et pourtant il ne s'était pas moqué. Il m'avait même rassurée. .
Je fermai les yeux..
Faustin était un ange. .
..avant d'antonner le début de la chanson que j'avais choisi - je me souvins de la surprise qu'avait eu ce dernier en sachant mon second choix car elle était chantée par mon idole Charlie Puth - :

- I'm only one call away. . I'll be there and save the day..

~ ~ ~

Après une heure de répétition rythmée par des petits pas de danse qui n'avaient rien de talentueux et que je ne faisais que seule dans ma chambre et ce, la porte fermée, je dévalai les escaliers, mon sac à la main, requinquée, avant de me précipiter à l'entrée et m'exclamer vivement pour qu'il m'entende :

- Je sors !

Il était déjà 14 heures et pourtant, je débordais d'énergie !

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