J'attends avec impatience la venue de Louis.

Il m'a promis hier soir avant de partir qu'on sortirait.

La porte de ma chambre s'ouvre d'un coup. Quelqu'un entre avec des fleurs qui lui cache la visage.

Louis se dévoile un sourire aux lèvres en me tendant le bouquet.

- Bonjour

- C'est pour toi

Je souris et les attrape avant de le tirer vers moi et de l'embrasser.

- Tu m'as manqué, dit - il.

- Tu sais qu'on sait vu hier soir, réponds - je en posant les fleurs sur ma petite table.

- Oui mais tu m'as quand même manqué.

Je me redresse doucement et le regarde dans les yeux. Il sait ce que je veux et lui seul peut assouvir mon désir de sortir.

- Quoi ? Crache-t-il innocemment.

- C'est quand qu'on sort !

Louis rigole et tire les rideaux de ma chambre que j'avais laisser fermé. Je constate sous l'effet de la surprise qu'il neige dehors.

- Tu vas pas me dire que tu te degonfles ?!

- On sortira après manger. Et si tu manges pas correctement, tu restes ici.

- Eh ! Ralé - je, t'as pas le droit !

En attendant avec impatience le repas de midi, je laisse une place à Louis sur le lit et l'invite à venir se coller à moi.

J'allume la télé et affiche une course de moto à la télé.

Louis fait attention à ma jambe et pose sa tête sur ma poitrine pendant que je lui caresse les cheveux.

La porte s'ouvre et c'est l'infirmière qui vient m'apporter à manger. Il est déjà midi !

Je la remercie tandis que Louis se décolle de moi pour me laisser de la place.

- Tu vas manger quoi toi ? Demandé - je à son intention.

Louis descend de mon lit et part vers la porte d'entrée, là où il a déposé son sac que d'ailleurs je n'avais pas vu.

Il en sort une boîte beige que je devine out de suite ce que c'est : kebab.

- Quoi ! T'es pas sérieux ! Tu aurais pu m'en prendre un ! Ralé - je.

Louis rigole et nous nous mettons à manger, même si j'avoue l'envie ne me prend pas.

Je lui pique une frite lorsqu'il a le dos tourné et fais comme si rien n'était.

Après une heure à manger et à parler, j'ai une seule hâte c'est c'est de sortir de cette chambre.

Je veux de l'air !

C'est alors qu'après 3 minutes de chamaille sur le fait que j'y vais en fauteuil roulant ou qu'il me porte, que nous nous dirigeons vers l'ascenseur.

Au final, c'est le fauteuil roulant qui a gagné.

Louis active le bouton du rez-de-chaussé et se cale derrière moi.

Je sens des doigts frôler la peau de mon cou et descendre sur mes épaules, puis d'un coup les lèvres de Louis se pose sur ma joue, ma mâchoire, mon cou ...

- Je t'aime, souffle-t-il entre deux balisés

Mon ventre devient tout chaud, les bisous de Louis sont d'une douceur ...

La porte de l'ascenseur s'ouvre et le coupe dans son action. Il me pousse vers l'extérieur alors que je tente de cacher mon rire.

Les portes automatiques s'ouvrent et me font directement réagir au froid de dehors. Le sol est légèrement blanc à cause de la neige.

Une voiture nous attend devant l'entrée du bâtiment.

Louis ouvre la porte passagère de cette dernière et place mon deux roues parallèlement.

Il place un bras derrière mon dos et l'autre sous mes genoux tandis que mes bras entourent son cou avant de me soulever et de me déposer délicatement sur le siège en faisant attention à mes jambes.

Une pointe de tristesse ramène le bout de son nez lorsque je pense que je ne peux même pas monter toute seule dans une voiture.

Je ne peux pas être autonome. Il .. Il me aut obligatoirement l'aide de quelqu'un pour mes tâches quotidiennes, et parfois c'est humiliant.

Je veux pas vivre dans ces conditions toute ma vie.

Si je n'avais pas eu ce foutu accident, grogné-je...

La portière de la voiture claque et j'attache ma ceinture en soupirant.

Louis s'installe au volant et démarre la voiture.

- T'es prête ?  Sourit-il.

Je le regarde en réfléchissant.

- Je veux pas sortir, avoué-je.

Louis se tourne face à moi et me sourit en posant sa main sur la mienne.

- Bien sûr que si tu vas sortir, tu arrêtes pas de me faire chier depuis hier.

Oui mais plus maintenant

- Puis ça te fera changer les idées et prendre l'air. Et tu vas kiffer ce qu'on va faire.

- Non tu comprends pas.

- Comprendre quoi ? S'inquiète-t-il.

- Je veux pas que les gens me voient comme ça.  Je veux pas de leur regard, de leur pitié. Je veux rentrer.

🎶My life is going on - Cecilia Krull🎶