Chapitre 34
Je passe les portes de l'hôpital, après avoir tracé de l'accueil jusqu'ici.
L'air frais me frappe le visage et me fait frissonner.
J'inspire un grand coup et me pousse sur le chemin. Je me dirige vers le parc spécialement pour les personnes de l'hôpital.
Je me laisse rouler sur le sol mouillé en fermant les yeux.
J'imagine ce deux-roues, comme étant ma moto.
J'imagine ce deux roues, comme faisant le bruit de ma moto.
Le passage des vitesses
J'accélère.
Je soupire et ouvre les yeux.
Je les baisse sur mes jambes.
- Salut !
Je sursaute et m'écarte de la personne qui vient de freiner à ma hauteur.
Elle est aussi en fauteuil roulant.
- Salut.
Mon ton est froid. Mais il reflète bien mon humeur qui pourtant était plutôt bien tout à l'heure.
Son visage fatigué et a l'air déçu de ma réponse.
- Je t'ai vu sortir de ta chambre tout à l'heure et partir comme une voleuse.
- Je suis pas une voleuse.
Il se tait. Alors je continue de rouler avec ce fichu fauteuil roulant et il me suis.
- Je m'appelle Emmanuel. Mais appelle moi Manu.
Allez, sois un peu sociable. S'il se barre à cause de ton humeur tu vas te faire chier.
- Lina
Emmanuel doit avoir la trentaine. Sa barbe le rend plus vieux et ses traits sur son visage montre sa fatigue. Il a l'air calme et posé.
- Sans indiscrétion, c'est quoi ton histoire ?
Je me tourne vers lui avec difficulté et fronce les sourcils.
- Quelle histoire ?
Il montre de la tête mon fauteuil roulant.
- Ah. Accident de moto.
Il grimace et s'excuse.
- Et toi ?
- Accident de voiture. Un camion m'a foncé dessus. Mais j'ai été chanceux.
- Désolée pour toi.
Il sourit et me regarde.
- Le soit pas. C'est de ma faute. J'étais alcoolisé au volant. Et ça ne pardonne pas. En voici la preuve. Dit-il en se désignant. Ca m'apprendra à vouloir prendre le volant.
Il regarde le sol et avance. Cette fois-ci c'est moi qui le suis en silence. On se met à longer le petit lac de l'hôpital.
C'est apaisant et change de l'ambiance médiocre de ma chambre. Ici, c'est plus vivant.
- Je sortais de chez moi, de l'anniversaire de ma fille. Elle avait eu 2 ans ce jour-là. On devait aller lui prendre son cadeau d'anniversaire ... c'est un chat. Elle adorait les chats.
Il fit une pause et souffla avant de se racler la gorge.
- Je voulais lui faire plaisir. Alors on est parti direction la SPA. Sauf que sur la route, je sais pas ce qui s'est passé, j'ai percuté un camion sur le coté gauche quand je le doublais à 110 km/h dans ces zones là sur une route à 90km/h . La voiture a directement volée en l'air et s'est écrasé dans le fossé. Ma fille ...
Je vois qu'il se retient de lâcher ses larmes.
Je sais pas quoi faire dans ce genre de situation. Il souffle un grand coupé et reprend.
- Ma fille est morte sur le coup. Quand à moi, j'étais mal en point. J'avais une fracture de l'épaule gauche, du pied gauche, un trauma crânien et plusieurs contusions et ma moelle épinière de touchée. J'étais vraiment chanceux mais je donnerai ma vie pour que ma fille soit vivante.
Il éclate en sanglots qu'il tente malgré tour de contenir. Son histoire me touche et me met les larmes aux yeux. C'est quelque chose de très douloureux que celle les parents peuvent comprendre. Mais si ça aurait été mon petit frère, je ne m'en remettrai pas.
- Je suis vraiment désolée, sont les seuls mots que je puisse dire.
Pendant qu'il me racontait son histoire, entre temps, nous nous sommes arrêtés en plein milieu du chemin.
- Et toi ?
Je relève le regard vers lui.
- De quoi moi ?
- Qu'est ce qui s'est passé pour que tu sois ici ? Je veux dire comment tu as eu ton accident ?
J'avale de travers ma salive et fais rouler mon fauteuil maladroitement en repensant à mon accident.
Ce qu'il me raconte donne des frissons et décrire la mienne est deux fois pire.
- J'étais avec mon copain, on roulait tranq...
Soudain, mon fauteuil glisse vers le bas. Ma roue s'est pris dans l'herbe mouillé et glisse à cause de la boue.
Je commence à paniquer en forçant à pousser mes roues et a essayer de revenir sur le chemin.
Je regarde Emmanuel en détresse.
- J'arrive pas à remonter ! Paniqué-je lorsque que mon fauteuil glisse petit à petit dans la pente, qui mène au lac.
Il se rapproche en vitesse près de moi sans aller dans l'herbe glissante.
- Donne moi ta main ! Me tend ce dernier.
Mais je veux pas lâcher mes roues et tenter de glisser encore plus.
- Je peux pas !
Je regarde derrière moi et aperçois le lac de plus en plus près.
Je crie totalement paniquée de tomber dedans.
- Aide-moi !
Emmanuel regarde partout autour de lui, impuissant. Il crie lui aussi pour essayer de trouver quelqu'un alors que je perds l'équilibre et me renverse par terre.
Mon corps glisse, ma bouche n'arrête pas d'hurler.
- Lina !
Mon corps plonge dans l'eau glacée.
Je me crispe automatiquement et panique. C'est froid, trop froid.
J'essaye de remonter mais j'y arrive pas, mes bras ne sont pas assez fort et mes jambes me sont inutiles.
Le contact de l'eau froide et de ma peau chaude est immédiate.
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